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ROSPORDEN

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La commune de Rosporden (bzh.gif (80 octets) Rosporden) est chef lieu de canton. Rosporden dépend de l'arrondissement de Quimper, du département du Finistère (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de ROSPORDEN

Rosporden vient du breton « ros » (colline) et de  Preden, un seigneur breton. Dans la première moitié du XIème siècle, peut-être même avant, un seigneur du nom de Preden reçut du comte de Cornouaille, la mission de défendre notre pays. il construisit son fort sur la butte occupée jadis par la villa gallo-romaine dont le souvenir s'est conservé dans le nom de " Fouennec-ar-c'hastel ".

Rosporden est un démembrement de la paroisse d'Elliant dont la chapelle de Diwlann (monastère de Sant Diwy ou Dewy, moine missionnaire originaire du Pays-de-Galles) devait être le centre religieux d'une trève. Vers le X-XIème siècle, la colline sert de forteresse aux ducs de Bretagne. Une partie du territoire est aussi occupé par des moines qui y fondent un minihi, devenu plus tard (certainement après la Guerre de Succession de Bretagne, en 1341-1364) le siège de la seigneurie de Kerminy (ou Kerminihy). D'après une charte de 1160, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem avaient de grands biens aux environs de Kerminihy.

Le 10 avril 1300, un rospordinois, marchand de vin et de grains, du nom de Donerzedus (ou Donerzed), est mentionné dans un document intitulé " le roule des destes qui sont deues à Monseignor (le duc Jean II) des acconz faiz à Mussillac les feyries de Pâques, l'an de grace mil et treis cenz " : " Donerzedus de Rospreden 10 l. (livres) 4 s. (sols). - Item 18 l. pro duobus doliis vini à y celui venduz. - Item 29 septiers et une perrée de forment. - Item 22 septiers et 6 perrées et demée de seille. - Item, 3 perrées de seille. - Item 6 septiers et demé de aveine. - Item il deit reppondre dou gaign de sées toniaux de vin dou pecey ". En 1351, on trouve cité un notaire de la Curie épiscopale, du nom de Mérien et originaire de Rosporden (Mérien de Rospenden). Ce dernier était un lettré qui connaissait très bien la fameuse légende de " la navigation de Saint-Brandan à la recherche de l'île de la répromission des Saints ".

En 1334, le duc Jean III donne à Jean de Bretagne, comte de Montfort-l'Amaury, son frère puîné, appelé encore " le Bastard notre fils " la châtellenie de Rosporden, avec toutes les seigneuries et juridictions qui en dépendent. Cette châtellenie est transmise, en 1382, à Jeanne de Retz. La juridiction royale de Rosporden est unie et incorporée au siège présidial de Quimper, par édit du roi Charles IX, donné à Troyes en Champagne, le 29 mars 1564.

Le 1er janvier 1379, Alain de Kermenec'hy (de Kerminihy) et Jean de Kergouriou (de Kergouriou ou aujourd'hui Kerriou), tous deux habitant la trêve de Rosporden répondent à l'appel de Clisson, maître de Conq, qui guerroyait contre les Anglais et le duc Jean IV pour soumettre la Bretagne au roi de France. Le 1er février suivant, dans une levée supplémentaire, nous voyons figurer trois fils d'Alain de Kerminihy : Guezennec, Jehan, et Jacques. Enfin, le 1er novembre 1379, dans une troisième " montre " paraissent, avec les mêmes Guezenec, Jehan et Jacques de Kermenec'hy : Yvon de Trefanna, Jehan Trefanna (tous deux d'Elliant) et Alain Coetform (de Scaër).

Vue de la ville de Rosporden.

Au commencement du mois d'août 1594, les Espagnols, auxiliaires de la Ligue, sous la conduite de don Juan d'Aquilla (ou d'Aguilla), s'établissent à Rosporden, dans l'espoir de s'emparer de Concarneau. Ils se replient sur Quimperlé après dix ou douze jours d'attente, après avoir incendié la plus grande partie de Rosporden. " A la mort d’Henri III, la Bretagne catholique refusa de reconnaître le nouveau roi, le protestant Henri Navarre. Et la Province devint à son tour le théâtre des guerres qui désolaient la France. En 1593, Henri IV se convertit au catholicisme. Mais le gouverneur de Bretagne, le duc de Mercœur, refusa néanmoins de se soumettre et continua la lutte avec l'aide des Espagnols. Le capitaine de Conq, Lezonnet, ne voulut pas le suivre et garda la place pour le roi. Quand les Espagnols, qui se trouvaient à Blavet (Port-Louis), eurent appris qu'il avait tourné jaquette au parti de Mercœur, ils vinrent jusqu'à Rosporden, sous la conduite de leur chef, Don Juan d'Aguila, pour attendre l'occasion d'entreprendre sur la ville et le château de Conq. Rosporden qui était de la Ligue, comme tout le pays, leur fit fête. Les Espagnols y passèrent dix à douze jours en divers jeux, tournois et courses de bague. Don Juan fit prier, par ruse, Lezonnet d'y assister, mais sans lui donner de sauf-conduit. Le capitaine de Conq vit aussitôt que c'était un attrappe nigaud. Par le même messager, il fit savoir à Don Juan que s'il lui plaisait venir à Conq en petit équipage, il y serait bien reçu et y ferait bonne chair. « Fin contre fin n'est pas bon pour doublure » ajoute le chanoine Moreau. L'Espagnol, voyant alors qu'il n'arrivait à rien, résolut de regagner Quimperlé. Pendant qu'il rejoignait, à Coat­an-Padou, la grande voie romaine et marchait vers la Trinité de Melgven, un groupe de pillards prit la direction de Locmaria-an-Hent. Aussitôt averti du départ des Espagnols, Lezonnet était sorti de Conq, espérant donner sur la queue de l'armée ennemie. Il voltigeait et battait l'estrade, quand il rencontra vers Locmaria, les Espagnols qui ravageaient la campagne. Aussitôt, il les charge si vivement à l'improviste, qu'il les défait complètement et en occit une trentaine. Dès le lendemain, Don Juan en était informé par ceux qui s'étaient sauvés. Plein de rage, il quitte aussitôt Quimperlé, revient sur ses pas, décidé à venger la mort des siens sur les populations de Beuzec et d'Elian, pourtant du parti de la Ligue, comme lui-même. Sur son chemin, l'armée massacre tous ceux qu'elle peut atteindre et met le feu aux maisons. Elle arrive à Rosporden, trêve d'Elian, dont les habitants vont être bien mal récompensés de leur hospitalité des jours précédents. Les soudards espagnols se précipitent sur eux, tuant sans pitié ceux qu'ils peuvent atteindre. Epouvantés les Rospordinois fuient de toutes parts. Beaucoup essayent de se réfugier dans l'église, alors, un asile qu'on n'ose guère violer. Avant d'y arriver, ils sont abattus. Les cadavres jonchent le cimetière. Aux tueries s'ajoutent le pillage et l'incendie. La ville, dont les maisons en grand nombre sont couvertes en chaume, est un brasier. Il n'en reste bientôt que des décombres. L'église elle-même n'échappe point au désastre : une partie du mobilier, le beffroi furent brûlés. L'incendie de ce dernier endommagea les meneaux des grandes baies. « Ce fut une grande ruine, écrivait quelques années plus tard, le chanoine Moreau de Quimper, et de mémoire d'homme Rosporden ne sera en son ancien état » " (H. Guiriec).

Au début de Juillet 1675, la région de Rosporden prit part à la " révolte du papier timbré ". Le souvenir en est resté attaché aux ruines de l'ancienne motte féodale du Coat-Tost, que l'on appelle encore " Manner bonet ru ". [Note : Cette motte féodale avait était détruite lors de la Guerre de la succession de Bretagne (1341-1364)]. Rosporden dépendait autrefois de l'ancien évêché de Cornouaille.

Marché des chevaux à Rosporden.

Châtellenie ducale et communauté de ville au Moyen Age, Rosporden demeure trève d’Elliant jusqu’en 1801, date à laquelle elle devient une paroisse indépendante. Rosporden devient commune en 1790.

Rosporden annexe en 1974, la commune de Kernével (Kernevel, en breton). Kernével est un démembrement de la paroisse primitive de Scaër ou de celle de Bannalec.

Laveuses de Rosporden.

voir Rosporden "L'ancienne paroisse et commune de Kernével"

On rencontre les appellations suivantes :
- pour Rosporden : Rosperden (en 1262), Rosprenden (en 1334 et 1407), Rospreden (en 1300, 1462 et 1536).
- pour Kernével : Kernevell (en 1278), Kernevel (vers 1330), Kerneguel (en 1405), Kernevel (en 1535).

Laveuses de Rosporden.

Nota 1 : Le 24 janvier 1790 Billette de Villemeur, avocat, fut élu maire. Les sieurs Cibeau, notaire, procureur de la commune, Le Beau, Ollivaux, Dufils, Gogué, Le Gourant (ou Goarant), officiers municipaux, formèrent avec lui la première municipalité de Rosporden. Le même jour furent élus 12 notables : Hervé Le Breton, receveur des contributions, Yves Le Naour, M. Maisonneuve aubergiste, Le Scoazec, J. Nerzic, le sieur Piet, maître de la poste aux chevaux. - Vallet (tenancier de l’auberge " A l’image Notre-Dame ", arrêt de la diligence), - Coëric-René Le Créoff, - Barthélémy, Daniel, Jean Quenehervé, et Yves Le Demezet. On trouve ensuite, à Rosporden, les maires suivants : Vincent-François Billette (en 1822), Laporte (1839-1842), L’Haridon (1842-1853), Henri Burel (1853-1855), Henri Gorret (1855-1870), Louis Le Bihan (1870-1876), Henri Burel (1876-1888), François Montfort (1888-1902), Jean-Marie Kersulec (1902-1910), Yves Boedec (1910-1919), Jean Créo (1919-1935), Ernest Boedec (1935-1945), Albert Rivier (1945), René Gall (1945), Marie Mahé (1945-1949), René Nicolas (1949-1977), Gilbert Montfort (1977-2014), Christine Le Tennier (2014-2016), Michel Loussouarn (2016-2026), etc… Le premier instituteur de Rosporden fut René Girard, le 26 mai 1806.

Nota 2 : En 1656 on baptisait le fils de Guillaume Changeon et demoiselle René Houssin son épouse. Ce Changeon, seigneur de Nevers Izelaff, était à Rosporden le Sénéchal, c'est-à-dire le Président du tribunal des juridictions de Goarlot, Kerminihy, Coat Canton, Coatheloret en Tourc'h, etc... La ville avait gardé son monde de la basoche : avoués, notaires, huissiers, avocats... etc. Voici en 1661, René Le Bloch, seigneur de l'Isle, avocat en la Cour, Maurice Glemarec, notaire en 1682. Louis Taniou, advocat en 1692. Un rapport du Sénéchal de Concarneau, du début de siècle suivant, nous en fait connaître encore un certain nombre. Comme leurs charges se transmettaient de père en fils, nous pouvons dès le XVIIème siècle considérer leurs noms comme étant ceux de familles Rospordinoises, Le Guillou, Le Bars, Billette Dorneuff, Le Rousseau, Calando, Marchand, Le Roy. Ces Messieurs tenaient leurs audiences dans l'auditoire le jeudi, qui était déjà jour de foire et de marché. Voici maintenant la population de la campagne : En 1657, Ursule L'Honoré, dame de Kerminihy, est maraine du fils de Jean Le Meur, de Penbuel. Le 7 septembre 1667, Corentine, fille de ce même fermier, a pour parrain le fils Le Pappe de Kerminihy. En Mars 1674, un autre Le Pappe seigneur de Coatlespel, tient sur les fonts baptismaux Germain Calloc’h fils du métayer de Kerminihy. En 1682, René Anthoine Le Pappe est parrain de Maurice Morvezen de Keredern (Queledern). Le 12 janvier 1687, Louis Thibault de Ruveil, avec Catherine Dornic, de Rosporden, sont parrain et marraine de Marc Anthoine Le Pappe, de Kerminihy. Et enfin, citons encore demoiselle Renée Le Pappe, qui, le 9 octobre 1689, signe comme marraine au baptême de Renée Quéré, de Rosporden, dont le parrain est René Le Boyer, marchand à Rosporden. Les relations devaient être très cordiales entre les seigneurs de Kerminihy, leurs vassaux et la population de Rosporden, dont deux pauvres de la ville présentaient au baptême le 13 novembre 1679, Marie Anne Le Pappe de Kerminihy (H. Guiriec).

Nota 3 : " En 1688, l'Angleterre entrait dans la Ligue d'Augsbourg, contre la France. Le gouvernement royal se trouva de nouveau à court d'argent, pour continuer la guerre, et recourut à des expédients. A Rosporden, comme sans doute dans les autres chefs-lieux supprimés en 1565, il vendit quelques édifices publics. L'auditoire avec sa prison, les halles, le four banal au centre de la ville, le moulin avec l'étang furent achetés, en cette année 1688, par les de Ploeuc, qui en possédaient encore une partie, en 1789. L'auditoire, qui n'était d'aucun rapport, fut abandonné par le propriétaire, et tomba en ruines. Les juridictions seigneuriales s'exercèrent alors dans des locaux privés. En 1698, les halles furent afféagées à Julien Le Lièvre qui en devint ainsi le propriétaire et toucha les droits de hallage. Nous avons ici un exemple de la manie des Bretons, sous l'ancien Régime, de franciser leur nom. Nous pouvons croire que ce Le Lièvre s'appelait Guesdon, qui est le nom d'une vieille famille rospordinoise " (H. Guiriec).

Nota 4 : La milice — le ban : " Comme toutes les paroisses voisines du littoral, Rosporden avait sa milice, qui devait participer à la défense des côtes en cas de danger. Elle était commandée par un capitaine. C'était en 1680, le seigneur de Nevars Izelaff, Guillaume Changeon, le Sénéchal. Lorsque L'Angleterre fut entrée dans la Ligue d'Augsbourg, en 1688, la nécessité d'organiser plus sérieusement l'armée amena le remplacement du vieux capitaine par son fils, que nous avons vu baptiser, en 1656. La milice de Rorporden dut participer à la surveillance des côtes, lorsque les Anglais venus aux Glénans, menacèrent Concarneau en 1695. Après une accalmie, la flotte ennemie reparut. Il fallut être continuellement sur ses gardes. En 1700, à la tête de la milice de Rosporden, le capitaine Kergoat Leguillou se fait assister par un lieutenant, Villeroy Marchand. Cette milice était recrutée parmi le peuple, et formée des plus aptes à porter les armes. Les nobles faisaient tous partie de l'armée régulière. Ceux de la châtellenie de Rosporden était de la 9eme Compagnie du ban de Cornouaille. Ils devaient s'armer à leurs frais, et supporter les dépenses de leur séjour, dans la ville où ils étaient convoqués. C'était, pour beaucoup, une lourde charge surtout lorsque les convocations étaient fréquentes " (H. Guiriec).

Nota 5 : " Comme partout en France, la prise de la Bastille, puis la suppression des droits féodaux, dans la nuit du 4 août 1789, excitèrent l'enthousiasme de la population de Rosporden. Le 30 août, elle accomplissait à son tour sa petite révolution. A 1 h. de l'après-midi, bourgeois et habitants s'assemblèrent sous les halles. A la pluralité des voix et à l'acclamation de l'Assemblée, ils élurent un « Comité de Conseil permanent » de 12 membres, qui se substitua au « Général » de la paroisse : Président : Pierre Oliveaux, entreposeur des tabacs, tenancier de l'hôtel des Trois Marchands. Conseillers : Jean-Jacques du Laurent de la Barre, avocat. Pierre Piriou, procureur et notaire. Corentin Le Goff, prêtre. François Gogué, directeur de la poste aux lettres. Le Gorgeu du Linto, notaire royal. Mathurin Le Scoazec, maitre serrurier. Gilles Conanou, maître menuisier. Julien Caëric, maître maréchal. Julien Auffredou, maître boucher. Jean-François Dufils, maître boulanger. Joseph Le Roi, marchand. Puis, de concert avec le « Comité », l'Assemblée commença l'élection des officiers, de la Garde nationale qui furent : Major : Corentin Lharidon de Kernaourlan. 1er capitaine : Jean-Marie Le Beau de Trésidy, marchand drapier. 2ème capitaine : Billette de Villemeur, avocat en Parlement. 3ème capitaine : Corniguel, receveur des impôts. 1er lieutenant : Jean-Marie Boyer, contrôleur des actes. 2ème lieutenant : Olivier Le Goarant de Tromelin, procureur et notaire de basse juridiction. 3ème lieutenant : Charles Riquier de Kergus, marchand de vin. 1er sous-lieutenant : Jean-Marie Cibeau notaire et procureur. 2ème sous-lieutenant : Claude Corporaux, ancien militaire. 3ème sous-lieutenant : André Doigny. Porte-drapeau : Julien Alain, marchand. Après le compte-rendu de la réunion, aux signatures des élus s'ajoutent celles de Daniel, Jannic, Florentin, du Temple, Deschamp, Clange, Maisonneuve, Guillo curé de Rosporden, Gouiffès. Avec quelques autres, ce mont les notabilités de Rosporden qui comptait alors environ 500 habitants. Tous s'accordaient pour souhaiter en France un ordre social sans privilèges. Monsieur Guino, le Recteur d'Elliant, dont Rosporden faisait partie, était député à l'Assemblée Nationale " (H. Guiriec).

Nota 6 : Liste non exhaustive des curés ou recteurs de la paroisse de Rosporden : Guillaume Rouzault (1661), Louis Philippe (1710-1754), Le Roy et son auxiliaire Rigallou (1754), N. G. Loëdon (1764), Guillot et son auxiliaire Corentin Le Goff (1789), Bonden (1803), .... A noter que Monsieur Guillot et son auxiliaire Monsieur Le Goff, n'avaient point prêté serment à la " Constitution civile du clergé " et s'enfuirent en Espagne.

Nota 7 : Les halles. " Rosporden doit posséder une cohue, autrement dit des halles, au moins depuis 1500 environ. A la fin de ce siècle, en 1589, quand éclatent les Guerres de la Ligue en Bretagne, Rosporden, d'après le chanoine Moreau de Quimper, est en effet une ville assez importante. Le gouvernement royal vendit, en 1688, les halles, l'auditoire, le four banal, le moulin et l'étang. Le tout dut être acheté par les de Ploeuc, qui possédaient encore, en 1789, le four banal, le moulin et l'étang. L'auditoire avec sa prison, abandonnés, étaient en ruines et retombés dans le domaine public. Les halles avaient été afféagées, en 1698, à Julien Le Lièvre, Sans doute par héritage, elles appartenaient, en 1789 à Madame de Penguilly L'Haridon, C'est donc elle qui touchait alors les « droits de hallage », des commerçants qui y étalaient leurs marchandises. Elle estimait à 2.000 livres, le profit annuel qu'elle en retirait. Après la suppression des Droits féodaux, dans la nuit du 4 août 1789, les marchands prétendirent ne plus acquitter les droits de place. La municipalité leur rappela qu'en justice on ne pouvait utiliser une propriété privée sans verser une redevance. Cependant ces " droits de hallage " furent supprimés par l'Assemblée Nationale. Alors, le 6 janvier 1791, L'Haridon de Kernaourlan, fils de Madame de Penguilly, demanda une place dans la Gendarmerie Nationale, pour compenser le dommage qu'il avait subi. Il devint brigadier à Rosporden. Cependant, les halles, abandonnées de leurs propriétaires, furent bientôt en très mauvais état. Le 7 floréal an V (26 avril 1797), les marchands offrirent de réparer la toiture à leurs frais, moyennant le privilège d'une boutique. La municipalité préféra rétablir et réglementer les droits de hallage, et employer l'argent aux réparations nécessaires. Enfin, en 1820, les halles furent achetées au sieur Gilbert, héritier des Penguilly. Elles se composaient d'un grand bâtiment central, clos, contre les côtés duquel s'appuyaient, dans toute leur longueur, les petites halles ouvertes. Mais tout cela était délabré. Le 1er avril 1824, on décida, enfin, de rebâtir les bas-côtés, qui croulaient. On utilisa pour ce travail, les pierres de la chapelle en ruines, de la Croix " (H. Guiriec).

Nota 8 : " En 1800, Rosporden comptait 300 indigents sur 765 habitants. En 1812, la municipalité décide une quête à domicile pour les pauvres les plus misérables. En 1817, la situation est encore pire. La commune dit le régistre, ne compte pas 800 âmes. La population de la ville n'est composée, pour plus des trois quarts, que de malheureux, dont plus de la moitié demande l'aumône. Cette année 1817 fut calamiteuse, les récoltes précédentes ayant été nulles. L'année suivante, les foires et les marchés reprirent une certaine importance. Evidemment, les auberges en profitèrent tout d'abord. Il y en a un bon nombre. Voici les mieux cotées : « à la descente des marins » place au Beurre, — « à la croix d'or » place de la Mairie, — « aux deux coqs » rue de Quimper, — « au cheval blanc » rue de Quimper. Longtemps encore il y aura trop de malheureux. En 1846, la municipalité doit procurer du travail, sur les routes et les champs de foire, aux indigents réduits à la plus grande détresse. Et dans le même but, elle renouvelle en 1855, l'empierrement de la route d'Elian. Mais un autre fléau, l'alcoolisme, fait des ravages, surtout parmi la population rurale ". [Note : En 1780, on mentionne deux auberges à Rosporden : " l'Image Notre-Dame " et " les Trois Marchands " qui appartenait alors à la famille Le Nir. Un dénommé Jean-Marie Le Nir, avocat en Parlement avait épousé dans l'église de Rosporden, le 17 mai 1753, Marie Hyacinthe Thibout, fille d'un négociant de Lorient, et devint Sénéchal des juridictions du Heznant et de Kergunus qui s'exerçaient à Pont-Aven. Il mourut en 1779, après avoir eu neuf enfants, dont Louis Marie né le 7 mars 1764, curé d'Arzano]. " Un marché aux chevaux se tenait jadis en haut du champ de foire. Dès 1791, il avait été transféré au Boulouar, autour de la Croix, jusqu'à l'entrée du chemin de Coat-Canton. Cependant, on l'y trouva gênant. Le 4 novembre 1818, il fut installé sur la route de Quimper « en face de la métairie d'en bas », c'est-à-dire peu après la route de Sant Tiler. Enfin le 1er octobre 1871, on résolut d'acquérir le terrain d'une place aux chevaux, en bordure de la route de Rosporden à Concarneau. En 1870, la place aux bestiaux, près de l'étang, contenait en moyenne 500 bêtes à cornes, les jours de foire ". (H. Guiriec).

Marché des chevaux de Rosporden.

Voir   Ville de Rosporden (Bretagne) " Rosporden durant la Révolution ".

Voir   Ville de Rosporden (Bretagne) " Rosporden (économie, démographie) entre 1870 et 1950 ".

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PATRIMOINE de ROSPORDEN

l'église Notre-Dame (XIII-XIVème siècle), remaniée aux XVIème et XIXème siècles. Cette église est édifiée à l’emplacement d’un ancien sanctuaire dédié à saint Alar (en breton Sant Tiler, devenu par la suite saint Eloi). La construction de l'église est commencée à la fin du XIIIème siècle, sous l'épiscopat d'Even de La Forest (1283-1290). Interrompue par la guerre de Succession, la construction n'est achevée que vers 1380. Il s'agit d'un édifice de plan irrégulier, comprenant une nef de quatre travées avec bas-côtés, avec, au droit de la quatrième, une chapelle en aile au sud, puis une tour central flanquée, au nord, d'une grande chapelle en aile plus débordante que la précédente, et, au sud, par le porche. L'édifice possède un choeur profond avec bas-côté nord et chevet droit. Une partie de l’édifice a été construite au XIXème siècle : " A la restauration du culte, en 1803, les bas-côtés de l'église étaient en grande partie découverts, les fenêtres de la sacristie complètement disloquées, le cimetière au Sud de l'église, ouvert de toutes parts. Avac le concours de la population, et quelques subsides accordés par la commune, Monsieur Billette fit, à tout cela, les réparations les plus urgentes ". Le porche sud, le clocher et la nef datent du XIVème siècle (avec remaniement à la fin du XVème siècle et au début du XVIème siècle). Au XVème siècle, les seigneurs de Kerminihy ajoutent au nord de la nef une chapelle privée consacrée à saint Jean Baptiste, où seuls ils eurent un caveau avec une pierre tombale surélevée, qui portait leurs armes reproduite aussi dans le vitrail : " d'argent à trois molettes de gueules " avec la devise " Vive Dieu ". Ces armes se voient encore sur le bénitier de la petite porte latérale sud de l'église, mais elles y sont associées aux armes de la famille de Combout : " de gueules au lion d'argent, armé lampassé et coronné d'or ". Les fenêtres du choeur, les lucarnes flamboyantes du clocher dont l'une porte les armes de la famille Tréanna, et la flèche elle-même datent de la fin du XVème siècle ou du début du XVIème siècle. Le bas-côté sud est refait en 1661 par Messire Guillorou, seigneur de Pennanec'h et recteur d'Elliant : " Le zélé Recteur d'Eliant, et le desservant de Rosporden, l'abbé Guillaume Rouzault, d'accord avec la population firent restaurer le bas-côté sud de l'église, pour y ériger un autel du Rosaire, centre d'une Archiconfrérie. Le retable était composé d'un grand tableau entre des colonnes supportant un fronton. Ces tableaux du Rosaire représentaient d'ordinaire la Vierge et l'Enfant Jésus remettant un chapelet à Saint Dominique et à Sainte Catherine de Sienne. Celui de Rosporden a disparu depuis longtemps ". A noter que le mur de la grande fenêtre près de l'autel de la Vierge porte à l'extérieur la date de 1661, avec l'inscription : " Mre Henri Guillorou recteur ". En octobre 1897, la fabrique décide de reconstruire le mur nord qui menaçait ruine, d'y adjoindre une chapelle formant transept, d'allonger la nef vers l'ouest et d'en refaire le lambris et le toit. Une cloche en bronze date de 1765. Le retable du maître-autel, qui est divisé en deux hauteurs par une frise richement sculptée, date du XVIIème siècle : au-dessus de ce retable est une grande peinture de l'Assomption de la sainte Vierge portée au Ciel par les Anges ; ce tableau, oeuvre de Nicolas Loir, semble daté du XVIIème siècle (1624-1679). " Deux tourelles aux extrémités du retable, encadrent un tabernacle à trois pans et à deux étages. Colonnes en torsades chargées de pampres, niches à coquille abritant les statuettes de Notre-Seigneur et des Apôtres têtes d'anges ailées, balustrades à fuseaux dômes de feuillages, corbeilles de fruits, festons de fleurs, c'est une profusion de décors d'une admirable délicatesse. Pendant la Révolution (début juillet 1791), la municipalité chargea un artiste Quimpérois, le sieur Magado, d'en refaire les peintures et la dorure [Note : le tout fut payé 800 livres]. Malheureusement, cette belle oeuvre a été trop maltraitée et même mutilée " (H. Guiriec). En Janvier 1792, l'autel du Rosaire, aujourd'hui disparu, est restauré : " un grand tableau entre des colonnes supportant un fronton, en formait le rétable ". Dans le coffre de l'autel, la "Mise en tombeau", en bois polychrome et doré, date du XVIème siècle. L'église abrite de nombreuses statues : la statue en pierre polychrome de Notre-Dame (XVème siècle), celle de sainte Madeleine (XVIème siècle), saint Jean-Baptiste, sainte Barbe, saint Jérôme, saint Cornely, saint Gilles, saint Diboan ;

Eglise de Rosporden.

Note 1 : La " Mise au tombeau ". L'église de Rosporden possède une « Mise au tombeau » que l'on peut dater de la fin du XVème siècle ou des premières années du XVIème. C'est la dernière période de l'Age gothique, qui est encore en Bretagne, le Moyen-Age, auquel se rattache visiblement cette œuvre remarquable. Sans doute les fidèles aimaient alors placer, dans leurs églises, des groupes figurant cette scène de la Passion. Mais celui de Rosporden a de plus cet intérêt particulier qu'il est la reproduction d'un jeu scénique auquel assistait l'artiste. Le chapeau retroussé, les robes fourrées des vieillards, le large turban des femmes sont alors costumes de théâtre, et les personnages sont groupés suivant les traditions du théâtre. La Mise au tombeau de Rosporden serait donc un mémorial, un souvenir laissé par nos compatriotes, d'un « Mystère » joué par eux devant l'église. Les personnages du groupe sont les Rospordinois qui remplirent les rôles des acteurs, et qui furent aussi les donateurs de cette oeuvre d'art. Souvent, nous voyons le bienfaiteur représenté sur le vitrail ou dans le groupe sculpté que l'on tient de sa générosité. En quelle circonstance fut joué ce Mystère ? Pendant la Semaine Sainte, si c'était le Mystère de la Passion. Mais il se peut, et même avec plus de vraisemblance, que c'était un " Mystère de Notre Dame ". La scène de la " Mise au tombeau " appartient aussi à la Vie de la Vierge. Et dans ce cas, il aurait été représenté à l'occasion de la fête patronale, L'église de Rosporden était un lieu de pèlerinage très fréquenté, Des milliers d'étrangers assistaient au pardon de la mi-août. Les jeux scéniques très en vogue dans ces occasions, leur donnaient un plus grand lustre. La « Mise au tombeau » de Rosporden présente encore un autre intérêt artistique. Dans ses études magistrales sur " l'Art religieux ", Emile Mâle, Directeur de l'Ecole française de Rome, ne cite, en France, avec notre " Mise au tombeau ", que deux autres du même genre. On y reconnait en effet, à la place occupée par la Madeleine, une oeuvre de l'Ecole flamande. La tradition française la mettait, avec les Saintes femmes, de l'autre côté du tombeau, aux pieds de Notre-Seigneur. Au contraire, l'Ecole flamande, s'inspirant du texte de Saint Mathieu où il dit que Maria de Magdala était assise vis à vis du Sépulcre, la représentait assise ou agenouillée, toute seule, en avant du tombeau. Ainsi est-elle à Rosporden. Comment nos acteurs Rospordinois, pour représenter la " Mise au tombeau ", et notre artiste pour la sculpter, sont-ils allés si loin chercher leur modèle ? Au début du XVIème siècle, Rosporden est déjà l'agglomération importante que le chanoine Moreau, do Quimper, connaîtra avant les guerres de la Ligue, en 1589. Sans aucun doute, c'est le commerce qui est à l'origine de cette prospérité. Il se faisait alors par mer, un trafic considérable entre la Bretagne, la Flandre et les Pays-Bas. Le port de Conq donnait aux trafiquants de Rosporden toute facilité d'y transporter les céréales et les toiles de la région. Et nos ducs avaient favorisé ce commerce avec l'étranger, qui enrichissait le pays. Il est donc possible qu'un marchand Rospordinois ait rapporté d'un séjour en Flandre, un dessin de la " Mise au tombeau ". Le voile qui dissimule le visage de la Vierge et cela de la Madeleine est une autre particularité de notre oeuvre d'art. Ce n'était pas la tradition flamande. Preuve que notre groupe ne fut pas exécuté en Flandre et apporté chez nous. Ce n'était même pas une tradition française. Emile Mâle la dit bourguignonne. Mais nos acteurs, comme notre artiste, n'avaient qu'à regarder nos bretonnes en grand deuil : le capuchon de leur mantelet leur cache entièrement le visage. Et l'artiste reproduisit la scène qu'il avait eue sous les yeux, dans le jeu du " Mystère ". Elle le dispensait d'exprimer, sur leurs traits, la douleur extrême de la Vierge et de la Madeleine. Mais il faut reconnaître aussi que ces visages dissimulés dans l’ombre rendent la scène plus tragique. Avec raison, l'artiste la jugea digne de son talent (H. Guiriec).

Note 2 : Les cloches. « Le septième de décembre mil sept cent dix, a reçu les cérémonies de l’église la grande cloche de l'église de Rosporden, pesante quatorze cent livres, fondue par délibération du général de ladite ville, a été nommée Anne-Jean-Baptiste par Maistre Jean-Baptiste Le Pappe, seigneur de Kerminihy, procureur du Roy au présidial de la ville de Quimper, et par dame Anne Riou, dame du Guilly, Sénéchale de Concarneau. Ladite administration faite et célébrée par Messire Louis Philippe, curé de Rosporden, par permission de Monseigneur de Quimper. Ont assisté à cette célébration les soussignants et autres : Anne Riou du Guilly, J. B. Le Pappe de Kerminihy, procureur au présidial de Quimper, Kergoat Leguillou capitaine de Rosporden, Villeroy Marchand lieutenant de la compagnie de Rosporden, Halnay, Louise Charlot du Guilly, La Kergoat - Leguillou, Callando, La Poulbran, Jeanne Françoise Halnay, Jeanne Callando, Lenaour prêtre, Philippe curé ». En 1765, il fallut refondre le bourdon de Rosporden. Le travail fut confié à la Maison Guillaume, de Morlaix, à qui l'on demanda aussi un timbre pour l'église. Les deux cloches furent bénites le 12 août 1765. En voici l'acte consigné dans le registre de la trêve : « Le douze août 1765, ont été bénites par le soussigné, la grande cloche de l'église de Rosporden et le timbre de la dite trêve. La grande cloche a été nommée Marie Louise Antoinette, par escuyer Antoine du Laurens de la Barre, sénéchal et premier magistrat de Concarneau, et par Dame Marie Louise de la Marche, dame du Kerminihy, épouse d'écuyer François de Kerjean, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint Louis, et lieutenant des Vaisseaux du Roy. Le timbre a été nommé par M. Pierre Corentin Krieger, procureur au siège royal de Concarneau, fabrique de Rosporden, et par Dame Marguerite Céleste Leguillou, épouse d'écuyer Jean Jacques du Laurens, sieur de la Barre, advocat en Parlement, et a été nommée Celeste Perrine ». Suivent les signatures de la Marche de Kerjean, Leguillou de la Barre, Crieger, du Laurens, Gougeard, Desnos, de la Barre, N.G. Loédon prêtre curé de Rosporden, Loëdon prêtre, G. H. Le Guillou prêtre, P. A. de Suasse Recteur d'Elliant. Le bourdon portait, d'un côté, l'écusson des Kerjean « d'argent à une tour couverte de sable » avec celui des la Marche « de gueules au chef d'argent ». De l'autre côté, l'écusson aux armes des du Laurens « d'azur au sautoir d'or ». Et plus haut l'inscription : « Nommé par écuyer Antoine du Laurens de la Barre, Sénéchal de Concarneau, et par Dame Marie de la Marche, dame de Kerjean et du Kerminihy, Messire N. G. Loëdon curé, Messire Krieger fabrique, M. Guillaume fondée en 1766 ». « Le timbre monté dans la tour avec le gros bourdon, en 1765, dut être descendu pendant la Révolution. Le 25 mai 1806, on se propose d'acheter une nouvelle horloge et une petite cloche, le gros bourdon ne pouvant être utilisé journellement, sans danger pour la solidité de la tour. Cloche et horloge y furent installées. Mais la petite cloche, qui ne pesait que 200 livres, fut fêlée. En 1835, Monsieur Bonden, toujours desservant de Rosporden, demandait une aide de 226 f., pour compléter le prix de celle de 600 livres, qui la remplaçait. Elle sortait de la maison Chalmé de Lorient » (H. Guiriec).

Eglise de Rosporden.

l'église Saint-Colomban (XVIIème siècle), située à Kernével et édifiée semble-t-il dès 1488 (pierre de fondation située dans le pignon ouest). Saint Colomban est un abbé né en Irlande au VIème siècle et fondateur du monastère d'Iona (au sud-ouest de l'Ecosse). L'édifice comprend, précédée d'une tour, une nef avec bas-côtés de trois travées, un transept et un choeur à chevet arrondi avec deux chapelles donnant sur le transept. Le chœur date de 1765. Le clocher date de 1955 et la base de l'ancienne tour qui a été conservée date de 1641 : le clocher avait été endommagé en mars 1933 par la foudre. La bénédiction du nouveau clocher a eu lieu le 25 septembre 1955. Le retable date du XVIIème siècle. Le maître-autel avec baldaquin date du XVIIIème siècle. L'église abrite les statues de la Vierge-Mère, saint Columban, saint Benoit, sainte Anne, saint Gilles, saint Roch, saint Sébastien, saint Jacques, saint Cornély, sainte Catherine, saint Mathurin, saint Maure et saint Languis en évêque. En 1958, on a placé sous le porche une Pietà venant de Locjean et trois statues provenant du calvaire détruit de l'ancien cimetière ;

la chapelle Sainte-Yvonne (1706), située à Kernével etédifiée par la famille Kermeno. L'édifice, en forme de croix avec chevet polygonal et clocher à dôme, porte la date de 1706. La chapelle abrite les statues de sainte Yvonne, sainte Appoline et saint Corentin ;

la chapelle Saint-Maurice du Moustoir (XVIème siècle), située en Kernével et dédiée à saint Maurice de Langonnet. La chapelle du Moustoir qui date de 1530 ou 1538, semble avoir été construite par l'atelier de Saint-Herbot sur les ruines d'une ancienne chapelle qui aurait appartenu aux Templiers. De plan rectangulaire, l'édifice comprend une nef avec bas-côtés asymétriques. A l'intérieur sont conservées un certain nombre de statues anciennes : Notre-Dame du Moustoir, saint Maurice, saint Théleau, saint Michel, saint Fiacre, saint Elme, saint Cosme et saint Damien, saint Eloi et sainte Guen Trimammis ;

la chapelle Saint-Eloi (XVI-XVIIème siècle) de la paroisse de Rosporden, restaurée au XIXème siècle (à partir du 30 mars 1818). Il s'agit d'un édifice en forme de croix avec chevet à pans coupés. Le clocheton est amorti par une flèche. Elle remonte au XVIème siècle dans ses parties les plus anciennes et a été modifiée au XVIIème siècle puis reconstruite en partie au XIXème siècle. La chapelle abrite les statues anciennes de la Vierge-Mère, saint Eloi, saint Antoine et trois saintes ;

Chapelle Saint-Eloi de Rosporden.

la chapelle Saint-Jean-Baptiste ou de Locjean (XVIème siècle), située à Kernével. Il s'agit d'un édifice en forme de croix latine. Le clocher-mur a une tourelle accolée. La chapelle abrite les statues de saint Jean Baptiste, la sainte Vierge, sainte Marguerite, saint Maurice abbé, saint Antoine ermite, saint Jérôme, saint André, saint Luc et le chef de saint Jean-Baptiste ;

le calvaire de Le Moustoir (XVème siècle) ;

le calvaire de l'église de Rosporden (1905) ;

d'autres croix ou vestiges de croix : Coat-Aven (1582), Croas-Pont-Born (XVIème, XIXème siècle), la Croix-des-Fleurs (Moyen Age), La Croix-Lanveur (1885), la croix de Kerancornec (XVIème, XIXème siècle), la petite croix de Kerancornec située sur un talus (XVIème siècle), la croix de mission de Kernével (1877), la croix de Locjean (XVIème, XIXème siècle), la croix de Toullouarnec (XVIème siècle) ;

le manoir de Coatcanton (XIV-XVIIème siècle). " L'ancienne façade principale de l'édifice, celle du sud, remonte au XVème siècle. Sa porte en arceau d'un tracé très pur, ses fenêtres coupées de meneaux en croix, gardent dans leur sobriété, beaucoup de caractère. A l'intérieur, d'immenses salles aux murs blanchis et nus, aux robustes empoutrements, sans autre décoration que des cheminées à hotte, rappellent ces manoirs bretons où notre noblesse terrienne vivait simplement, au milieu de ses vasseaux. Un escalier en pierre dans une tourelle, remplaçait l'antique donjon, qui n'exista jamais à Coat Canton. Enfin, une enceinte, dont il reste aussi quelques débris, protégeait l'habitant contre un coup de main, par les temps de troubles et lui permettait d'attendre du secours. Avant 1425, Tiphaine de Keranraes, héritière de Coat-Canton, le porte dans la famille du Perrier, par son mariage avec Geoffroy. Leurs armes : « d'azur à dix billettes d'or », subsistent au sommet de la grande vitre de la chapelle de la Trinité-Melgven " (H. Guiriec). En 1675, le manoir est la propriété de Christophe Fouquet, comte des de Chalain, président au Parlement de Bretagne et Gouverneur du Conq. Le manoir est pillé et incendié lors du mouvement de révolte (" révolte du Papier Timbré ") suscité par les nouveaux impots du gouvernement royal. " Le comte de Chalain dut en refaire la façade Nord et construisit le pavillon qui termine, à l'Est, le corps de logis. Sa porte à tympan triangulaire, ses baies cintrées sont bien de la dernière moitié du XVIIème siècle " (H. Guiriec) ;

le manoir de Kermadéoua (XV-XVIIème siècle) ;

le manoir de Kerminy ou Kerminihy (XVIIème siècle), édifié par Antoine René Le Pappe et restauré au XIXème siècle par Emile Avril. Il possédait jadis une chapelle de Kerminihy, aujourd'hui en Rosporden, mais autrefois en Elliant. En 1782, cette chapelle était dédiée à la Sainte-Famille. " Kerminihy Depuis l'origine du fief jusqu'à la fin du XVème Kerminihy est resté dans la même famille, On voit se succéder des Alain, Guezenec (Guethenoc), Jehan, Raoul, Henry de Kerminihy. Et sur la fin du XVIIème siècle, Françoise de Kerminihy, dernière héritière du nom, porte le fief dans la famille du Plessis, par son mariage avec le seigneur de Missirien, en Kerfeunteun. Les armes des du Plessis « un chêne qu'accompagnent deux haches d'armes », se voient encore sur le grand vitrail de l'église de Tourc'h. Il faut faire remonter au XVème siècle, le manoir dont parle un Aveu de 1679 (on dirait aujourd'hui, une déclaration de biens pour droits de mutation). Ce manoir, depuis longtemps disparu, comprenait une cour de 40m. sur 35m. Au fond, le donjon et le logis principal, face au midi. A l'Est et à l'Ouest, des communs. Au Sud, la chapelle adossée au mur de clôture, dans lequel étaient ouvertes une grande porte cavalière et une porte piétonne " (H. Guiriec) ;

la maison de Pierre Loti (XXème siècle) ;

le moulin à eau de Rosporden ;

Moulin de Rosporden.

A signaler aussi :

les tumuli (âge du bronze) de Kerambroc'h (champ dit " Parc Kamm ") et de Penbuel (champ dit " Park-ar-Vanal ") ;

la stèle de Le Moustoir (âge du fer) ;

l'ancienne chapelle de la Croix, à Diwlan, abandonnée au XIXème siècle ;

la digue de l’étang (XIVème siècle), modifiée au XIXème siècle ;

l'ancienne fontaine de Saint-Alar, appelée aussi " la fontaine de la Vierge de Rosperden " ;

l'ancien manoir de Coat-Aven. Coat-Aven Dans les « réformations » de 1426 et 1444, apparait, pour la premère fois, le manoir noble de Coat-Aven, habité par Henry Hémery et sa femme. Son histoire, sans intérêt, se réduit aussi à l'énumération de ses propriétaires (H. Guiriec) ;

l'ancien château de Rosporden (XVIème siècle), baigné par les eaux de l'étang ;

Ville de Rosporden.

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ANCIENNE NOBLESSE de ROSPORDEN

Domaine de Conq, Fouesnant et Rosporden : La contenance de ces trois petits domaines comprenant ensemble 17 paroisses a été taillée encore dans les limites de la Cornouaille. Conq, en raison de son port de Concarneau, rapportait, au XVème siècle, 460 livres, Fouesnant et Rosporden réunis, seulement 460 livres. En 1572, la valeur est tombée à 610 livres et, au XVIIème siècle, la recette nette ne donnait que 331 livres, en raison des charges évaluées à 480 livres. D'autres évaluations portent les moulins de Rosporden à 1.360 livres, le four banal à 500 livres, vers 1700.

Ville de Rosporden.

Kerminihy. — Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem ayant abandonné le service religieux dans celui de Rosporden. Il (Rosporden) a subi, comme tout le pays, les déprédations de la guerre. Le village, le Ker, que les réfugiés, les paysans avaient formé, était ruiné. C'est là, que les Seigneurs du nouveau fief établissent leur résidence, qui en devient le chef-lieu et dont ils prennent le nom. Si la motte féodale, au Nord de Penbuel, avait encore existé, ils s'y seraient installés, et c'est elle qui aurait laissé son nom, même après sa destruction, à la seigneurie et au seigneur Et c'est pourquoi, il est difficile de faire remonter le fief de Kerminihy avant la Guerre de Succession de Bretagne. Il semble bien avoir été créé pour récompenser le courage d'un vaillant guerrier. Le jeune duc Jean IV, élevé en Angleterre pendant la Guerre de Succession, avait exaspéré les Bretons par son anglomanie. Finalement, avec l'aide des Français, ils le mirent à la porte. Mais le roi de France, Charles V, en profita pour confisquer le duché, au mépris du droit des Penthièvre. Alors tous les Bretons, le peuple comme la noblesse, se soulevèrent pour chasser les Français, dont ils ne voulaient pas plus que des Anglais. Seul un grand Seigneur, Clisson, dont la haine contre Jean IV était tenace, continua de guerroyer pour soumettre la Bretagne au roi de France. Il était maître de Conq, et ses troupes assiégeaient Brest, qu'occupaient les Anglais. Il appela aux armes les nobles de la châtellenie de Rosporden, leur donnant rendez-vous à Conq. On gardait chez nous un souvenir amer de la cruauté des Anglais, et il s'agissait de les combattre. Les nobles répondirent à l'appel de Clisson, le 1er janvier 1379. Parmi eux se trouvaient Alain de Kermenec'hy et Jean de Kergouriou, tous deux habitant la trêve de Rosporden. Alain est le premier seigneur connu de Kerminihy. L'autre était du manoir noble de Kergouriou, qui deviendra Kerouriou, et aujourd'hui Kerriou. Cadet de ramille noble, ce Gouriou y avait établi sa demeure ; et vraisemblablement ses terres comprenaient aussi celles qui formeront plus tard Kereven devenu Kerhuillet. Le 1er février suivant, dans une levée supplémentaire, nous voyons figurer trois fils d'Alain de Kerminihy : Guezennec, Jehan, et Jacques. Enfin, le 1er novembre 1379, dans une troisième « monstre », paraissent, avec les mêmes Guezenec, Jehan et Jacques de Kermenec'hy, Yvon de Trefanna, Jehan Trefanna et Alain Coetform. Les Tréanna d'Ellian, Coëtforn de Scaër, Jehan du Juch qui fait la levée, seigneur de Kerguegant en Scaër par sa femme Catherine de Kerguegant, étaient sûrement, de la châtellenie de Rosporden. Peut-être les dix-neuf « escuiers » de la revue en étaient-ils tous. Leur présence est une preuve que Rosporden et son territoire avaient subi de biens graves déprédations de la part des Anglais et des partisans de Montfort. De là venait cet acharnement à lutter avec Clisson, contre le duc Jean IV.

Pendant tout le XVIème siècle, les du Plessis se succèdent à Kerminihy. Pierre du Plessis eut, comme héritière, sa petite fille, Renée de la Marche, qui épousa, en 1610, Anffray du Châtel. Leur fils, Claude, eut une vie mouvementée, qui n'intéresse pas l'histoire de Rosporden. Il se laissa dépouiller d'une grande partie de ses biens, par sa femme, Yolande de Goulaine. En 1656, elle vendit la terre de Kerminihy, à Marc Antoine Le Pappe, seigneur du Bois de la Haye, dont la femme, Ursule L'Honoré (pour Henoret) était de loin, apparentée à Renée de la Marche. Les nouveaux propriétaires vinrent habiter le manoir de Kerminihy, abandonné depuis la mort de Pierre du Plessis. Leur fils, Antoine René, y fit des dépenses considérables pour le mettre en état. Il conserva le logis principal, le donjon et la chapelle, et fit construire un autre corps de logis fermant la cour à l'Ouest. Ce bâtiment qui mesure 42 mètres de long, est tout en pierres de taille, d'un appareil soigné, mais très simple d'ornementation. Ses mansardes, avec frontons alternativement triangulaires et arrondis, rappellent le style du XVIIème siècle. Il est toujours en bon état, et c'est le seul reste de l'ancien château. En 1693, Antoine René Le Pappe fut condamné pour usurpation de noblesse, à 500 livres d'amende. La juridiction de Kerminihy fut supprimée. Son dernier acte, sur les registres de Rosporden, est du 7 février 1694. Le mariage d'Alain Legall et de Hélène Gourmellon est, ce jour–là, décrété de justice, par la juridiction de Kerminihy. La Seigneurie comprenait alors environ 120 hectares de terre, dépendant directement du château, comme réserve et ferme, — des domaines congéables et de nombreux fiefs. Les domaines avaient une superficie totale d'environ 450 hectares. C'était, en Rosporden : Kereloret (pour Khenoret) devenu Kerangoc, Kerambroch, — Kerdaner, Ty-an-Palmer, — Keranleue Bihan et Kerniou, avec Kerhuilet. Il faut y ajouter 6 autres domaines en Elian, 8 en Tourc'h, 1 en Scaër, — Nevars Huelaff en Kernevel. Il y avait en outre de nombreux fiefs sur une trentaine de villages en Elian, Saint-Yvi, Tourc'h et 1 en Scaër. L'ensemble de la seigneurie occupait environ 580 hectares. Quel en était le produit ? La ferme de Penbuel (26 hectares) était louée 14 livres ! Le produit total des 22 domaines était approximativeiment, en argent : 242 livres, — en nature : 38 minots combles, 66 quarterons et 2 rennées de froment, 13 minots combles de seigle, 70 minots combles foulés et 2 rennées d'avoine, 8 moutons, 100 chapons et 4 poulets. Les chefs-rentes rapportaient au seigneur en argent : 55 livres, et en froment : 20 quarterons et 5 écuellées. Les terres étaient louées à domaine congéable. Le prix en avait été fixé, depuis longtemps une fois pour toutes, indépendamment des fluctuations de la monnaie. Le fermier était considéré comme le propriétaire des édifices et superficie. Si le seigneur le congédiait, il devait les lui payer. En Bretagne, on ne congédiait jamais. Les familles se succédaient, de père en fils, sur la même terre, à des conditions très avantageuses. D'après ces renseignements, le principal revenu du seigneur de Kerminihy provenait de la réserve des 100 hectares, environ, attachés au manoir. Aucun document ne permet de l'apprécier.

Antoine René Le Pappe, seigneur de Kerminihy, mourut en 1694, sa veuve lui survécut vingt ans. A sa mort, en 1714, la Seigneurie de Kerminihy fut partagée entre le fils cadet, Pierre Le Pappe, et sa plus jeune soeur, Anne Hyacinthe. Avec le bâtiment neuf, qui est le manoir actuel, Ty-an-Palmer et Kerangoc, en Rosporden, Pierre eut les propriétés d'Elian, Tourc'h et Scaër. Anne Hyacinthe eut les autres terres de Rosporden avec le château, les droits et redevances de fief sur la seigneurie, ainsi que les prééminences. Elle devenait dame de Kerminihy. En 1718, elle épousa Joseph François de la Marche. Et tous deux vinrent se fixer à Kerminihy abandonné depuis 1694. En 1724, la chapelle, du XVème siècle comme le château, fut restaurée. Le haut de la façade, le clocher, une partie des murs latéraux furent reconstruits. Une fenêtre très simple en oeil de boeuf et quelques ornements en sont caractéristiques du début du XVIIIème siècle. Sur le clocher un cadran solaire en ardoise porte un écusson parti de Le Pape et do La Marche. La chapelle était consacrée à la Sainte Famille. Joseph François de La Marche mourut en 1734. Il laissait des enfants mineurs et l'on dut faire l'inventaire du château. En voici quelques détails curieux. Sur les neuf lits répartis dans quatre chambres à deux lits et une anti-chambre, seuls les deux lits de la grande chambre et celui du pavillon ont des matelas. Dans tous les autres lits on dort sur une paillasse et une coëtte de balle. Parmi le linge sont mentionnés 40 aulnes d'étoupe de chanvre et une pièce de toile de gros lin encore au métier. Joseph François de La Marche, Seigneur de Kerminihy et autres lieux, tissait lui-même sa toile ! Il n'avait que deux paires de souliers et trois vieilles culottes, en plus de trois vieux habits. On n'était pas très riche à Kerminihy. Rappelons-nous les revenus des domaines congéables, de beaucoup les plus nombreux. Les conditions étaient avantageuses pour le paysan. Aussi, l'héritière de la Seigneurie, Marie Louise de la Marche, trouvait elle-même difficilement à se marier. A trente-huit ans, le 9 juin 1760, elle épousait, dans l'église de Rosporden François de Kerjean, lieutenant des vaisseaux du Roy. Le mariage fut béni par le Vicaire général de Tréguier. Jean François de La Marche, le futur et dernier évêque de Saint-Pol-de-Léon. En 1783, Madame de Kerjean héritait de la partie de Kérminihy léguée en 1714, Pierre Le Pappe. Cette même année, sa fille et unique héritière, Marie Hyacinthe de Kerjean épousait François de Kermorial, lieutenant des vaisseaux du Roy. Madame de Kermorial mourut en 1790, laissant trois fils en bas âge.

Par la suppression du régime féodal, dans la nuit du 4 août 1789, la seigneurie de Kerminihy cessait d’exister. Marie-Louise de la Marche et son mari, Monsieur de Kerjean, n’étaient plus que de simples propriétaires. Et bientôt, ces droits de propriétaires sur le fonds des domaines congéables seraient encore restreints ; tandis que les chefs-rentes et autres redevances féodales étaient complètement supprimées. Aussi, la terre de Kerminihy, déjà partagée en 1714, entre Pierre et Anne Le Pappe, voyait ses revenus considérablement amoindris. Madame de Kermorial mourut à Quimper le 8 avril 1790, laissant trois fils mineurs. Alors, Monsieur et Madame de Kerjean quittèrent le vieux château de Kerminihy et se retirèrent près de leurs petits-enfants, leurs derniers héritiers. L'aîné, Joseph François Marie de Kermorial, s'engagea dans l'Armée de l'Ouest, à 18 ans, le 12 mars 1802. On le suit avec l'armée impériale à Austerlitz, à Iéna où il est blessé, à Badajoz. Lieutenant des Grenadiers de la Garde impériale, chevalier de la Légion d'Honneur, il est encore blessé à Leïpzig. Enfin, capitaine et officier de la Légion d'Honneur, il est renvoyé en non-activité en 1814. Dès Janvier 1815, il épouse à Morlaix, Mademoiselle de Kermellec, et s'installe à Kerminihy, dans le bâtiment du XVIIème siècle. Le vieux château, délaissé depuis 1790, complètement délabré, inhabitable, est abandonné à qui voudrait en utiliser les matériaux. Monsieur de Kermorial y prend lui-même les pierres dont il construit, à Rosporden, plusieurs maisons, dans la rue du Moulin. En 1830, il est nommé député pour l’arrondissement de Quimperlé, qu’il représente aussi au Conseil Général. Réintégré dans l’armée en 1832 et nommé lieutenant-colonel, il obtint le commandement de la place de Lorient où il meurt en 1833, âgé de 47 ans. Il laissait quatre enfants mineurs. On dut vendre le château avec sa réserve et sa ferme, ainsi que les maisons de Rosporden, pour payer les, dettes et régler la succession. Puis Madame de Kermorial se retira à Lorient avec ses enfants. Plus tard, les héritiers des Kermorial vendront, peu à peu, toutes leurs propriétés des environs de Rosporden. L'adjudicataire du château et de ses dépendances, Monsieur Eloury, fabricant de faïence à Quimper, couper la plus grande partie des bois et défricher le sol pour y constituer une nouvelle ferme. Il laissa même les fermiers s'installer, avec leurs animaux, dans le château. Puis, au bout de quelques années, il revendit la propriété à Monsieur et Madame Avril. Ils eurent le mérite de restaurer et même d'agrandir le château, après avoir construit des fermes pour leurs locataires, de rendre la chapelle au culte, et de reconstituer un massif boisé autour de leur demeure.

Nota : La seigneurie de Kerminihy, qui possédait toutes les terres situées au nord de l'ancienne trève de Rosporden (paroisse d'Elliant) jusqu’à la paroisse de Tourc'h, était la seule dont le manoir fût situé dans le territoire de Rosporden. Ses propriétaires l’habitèrent presque toujours.

Coat-Canton. — Rosporden avait été entraîné dans le parti de Charles de Blois par le Bastard de Bretagne Il n'en était pas de même de Conq, qui avait ouvert ses portes à Jean de Montfort, dès le début de la Guerre de Succession. Et le territoire de sa châtellenie avait beaucoup moins souffert. C'est alors pourtant que fut détruite aussi la motte féodale de Coat-Canton, en Melgven, qui en faisait partie. Le premier seigneur de Coat-Canton, Jean de Keranraës, époux de Jeanne de Kervastard, d'Elian, apparaît également à la fin du XIVème siècle. Dès les premières années du XVème les Keranraës sont remplacés par les du Perrier, à qui la seigneurie échoit par mariage. Et n'est-il pas curieux de rencontrer ces deux noms, Keranraës et du Perrier, presque en tête de la ligue patriotique qui se forma pour défendre l'indépendance de la Bretagne contre le roi de France, et rappeler Jean IV. Preuve encore que les fiefs de Kerminihy et de Coat­Canton, les châtellenies de Rosporden et de Conq, ne suivirent pas le même parti et ne subirent pas le même sort pendant la Guerre de Succession de Bretagne. La motte féodale du Coat Tost ayant été ruinée, les seigneurs du nouveau fief établiront leur demeure dans le moutier abandonné, qui avait remplacé le « lan » de Sant Ganton. Les bois l'avaient envahi, que l'on appelait Coët-Canton. Et l'on eut la seigneurie du même nom. Vers 1525, Coat-Canton passe, par alliance, des du Perrier aux Kerloaguen de Rosampoul. « L'aigle » des Rosampoul se voit encore sur les vitraux et les murailles de l'église de Melgven, ainsi qu'à la chapelle de la Trinité. En 1581, cette famille est fondue en Carné, Puis, vers le milieu du XVIIème, Coat-Canton appartient à la famille de Valois. Le 21 septembre 1659, les régistres de Rosporden mentionnent le baptême de Marie-Madeleine de Valois, fille d'Antoine, sieur de Coat-Canton. Le parrain est Jacques Milin, sieur des Escotz, faisant pour haut et puissant Messire Nicolas Fouquet, vicomte de Meulun et de Vaux, ministre d'Etat, surintendant des Finances de France. Peu après, le puissant ministre faisait l'acquisition de la seigneurie de Coat-Catnon. Gouverneur et marquis de Belle-Isle, il convoita encore les îles de Houat et Hoedic et les Glénans. Elles appartenaient à l'abbaye Saint-Gildas de Rhuys. Pour les deux premières, il offrit à l'abbé, en 1660, sa propriété de Coat-Canton, d'un revenu de 3.500 livres. Les religieux acceptèrent l'échange avec empressement ainsi que 100 livres de rentes pour les Glénans. Mais en septembre 1661, Fouquet était arrêté à Nantes et condamné à la prison perpétuelle. Le contrat d'échange fut annulé. Coat-Canton fut alors vendu à Christophe Fouquet, comte de Chalin, cousin du surintendant et gouverneur de Concarneau. En 1696, le manoir appartient à Pierre Rossignol, seigneur de Landanet, d'Elian, — en 1712 à G. Macé de Villette ; — en 1715 à R. Fr. de Grimaudet de Grand'maison, qui le vend en 1756 à la famille de Ploeuc. A la Révolution, il appartient aux Boderu.

Coat-Aven. — A Coat-Aven se succèdent : en 1536 Marie de Coat-Aven, — de 1679 à 1685, Bernard Crouézé, seigneur de Kervily et sa femme Jeanne Pegasse, puis Joseph Geoffroy et son épouse Louise Le Livec, apparentée à la dame de Kerminihy. Elle meurt à Coat-Aven en 1695. Yves Geoffroy, époux de Marie de Kerbasso, meurt en 1719 à Coat-Aven, et est enterré dans l'enfeu de Kerminihy, à Rosporden. Enfin en 1753, le domaine passe aux Jacquelot de Boisrouvray qui le tiennent encore en 1775. C'est pendant ce XVIIIème siècle que fut construit le manoir actuel (H. Guiriec).

Ville de Rosporden.

A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1481 qui s'est tenue à Carhaix les 4 et 5 septembre, revue militaire à laquelle tous les nobles devaient participer munis de l'équipement en rapport avec leur fortune, les nobles suivants des châtellenies de Concq-Fouesnant et de Rosporden étaient présents :

Alain Morvan, pour le mineur de Rospiec, en brigandine et vouge ;

Guillaume le Stanguer, en brigandine et vouge ;

Priou le Goff, en brigandine et javeline ;

Roland Lesandevez, représenté par Guillaume Lesandevez son fils, en brigandine et javeline ;

Guill. Cariou, en brigandine et vouge ;

Jehan du Bot, archer en brigandine ;

Hervé le Rousseau, en brigandine et vouge ;

Laurent le Rousseau, archer en brigandine ;

Bertrand Martret, représenté par Yvon Tanel, archer en brigandine ;

Jehan Guillou, représenté par Dom Jamet Provost, archer en brigandine ;

Louis le Diglorec, représenté par Jehan son fils, archer en brigandine ;

Jehan Conquer, pour lui et sa mère, archer en brigandine ;

Jehan de Kerouant, parce qu'il est vieil, il a faict comparoir Guillaume Le Gall, archer en brigandine ;

Jehan Thebaut, archer en brigandine ;

Jacques Lesmaës, archer en brigandine ;

Mahé Soubis, archer en brigandine ;

Jehan Keranrais, représenté par Jehan la Combarde, archer en brigandine.

 

A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à Quimper les 15 et 16 mai, les nobles suivants des jurisdictions de Concq-Fouesnant et de Rosporden (et premier, Melven ou Melguen) apparaissent :

le sieur de Coat-Canton, capitaine de Brest, default.

Le sieur du Fresne, présent, dict faire arquebusier à cheval.

M. Jehan Gauvain, dict faire pique sèche.

Guillaume Dronyou, sieur de Kergoat, auquel il est ordonné faire vingt archers, ce qu'il a promis de faire.

Louis Mahault, sieur de Menès-Rechellou, nouvellement décédé, et est son bien en rachapt par attestation des officiers de Concq.

Jehan Le Stanger, sieur du Cozquer, présent, dict estre sous l'esdict.

Charles de Liscoët, default.

Yves Kermesan, default.

 

A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à Quimper les 15 et 16 mai, les nobles suivants de la juridiction de Rosporden sont mentionnés :

Le sieur de Tréanna, présent, dict faire homme d'armes ;

Jehan du Plessis, sieur de Kerminidy, présent, dict faire arquebusier à cheval ;

Louis Salaün, sr. de Toulgoet, présent, dict faire arquebusier à cheval ;

Jehan Kermadec, présent, dict faire corselet ;

Maître Michel de Lesmaès, présent, dict qu'il est sous l'esdict ;

(à compléter)

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