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POILLEY

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La commune de Poilley (bzh.gif (80 octets) Polieg) fait partie du canton de Louvigné-du-Désert. Poilley dépend de l'arrondissement de Fougères, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de POILLEY

Poilley vient, semble-t-il, du gallo-romain "Paulius" ou "Paullius". 

L'église de Poilley est donnée, en gage d'abord puis en toute propriété, vers la fin du Xème siècle à l'Abbaye du Mont-Saint-Michel par un seigneur nommé Gradeloc ou Gradloc "sous la condition qu'on lui fournisse deux chevaux équipés, quand lui ou ses fils iront à la guerre, et que la forteresse du Mont Saint-Michel leur est ouverte, s'ils ont besoin d'asile". Gradeloc s'oblige de son côté "de rendre les chevaux en bon état à la fin de la campagne, et les moines, par reconnaissance, offrirent un vêtement de drap à la femme du seigneur. Bientôt les religieux manquèrent à leurs obligations, et les fils de Gradloc réclamèrent les droits aliénés par leur père ; mais les moines obtinrent, dans l'intérêt de l'âme du donateur, qu'on changeât en un simple présent de 8 liv. et un droit d'asile l'obligation de fournir des chevaux, et ils conservèrent la paroisse, sur laquelle l'évêque de Rennes, Méen, leur abandonna aussi ses droits en 1050, moyennant 20 sols et un cheval bai". Les descendants de la famille Gradeloc portent le nom de Poilley. La puissance des seigneurs de Poilley est attestée par la présence de l'un d'eux à l'acte de donation de la collégiale de Fougères à Marmoutiers.

Ville de Poilley (Bretagne).

Voici ce que dit le Pouillé de Rennes : Poilley est une de nos paroisses dont on retrouve le plus anciennement trace dans les actes historiques. Comme tant d'autres, son église, à la fin du Xème siècle, se trouvait tombée en main laïque. Le seigneur qui la détenait s'appelait Gradeloc, nom où perce évidemment une origine bretonne. Se voyant à court d'argent, ce Gradeloc en alla demander aux moines de la puissante abbaye du Mont Saint-Michel, dont il reçut 4 livres, somme qui valait bien au moins 2 000 fr. vers la fin du XIXème siècle, et il leur remit en gage l'église de Poilley (« Ecclesiam de villa quœ dicitur Pollei ») avec tous ses droits spirituels et temporels. A quelque temps de là, il leur rendit la somme ; mais ne voulant pas s'exposer de nouveau aux anathèmes portés par tous les conciles contre les possesseurs laïques de biens et de choses ecclésiastiques, il laissa l'église aux moines en toute propriété. Cette donation ne fut point toutefois entièrement gratuite. D'abord, la femme de Gradeloc eut des moines, à cette occasion, une fort belle robe de cette étoffe que nos vieilles chansons de gestes appellent drap de paile, que l'on croit avoir été du satin, qui était à tout le moins d'excellente soie. Puis, pour lui-même, le donateur stipula que toutes les fois qu'il irait en guerre, lui ou ses fils, les moines du Mont Saint-Michel seraient tenus de leur fournir deux chevaux, qui devaient, après la campagne, revenir à l'abbaye sains et saufs. Enfin, en cas de péril ou de nécessité quelconque, Gradeloc et ses fils avaient le droit de se réfugier — sans doute aussi de se faire héberger — dans l'abbaye du Mont Saint-Michel et dans tous les prieurés qui en dépendaient. Cela se passait du temps que Mainard était abbé du Mont Saint-Michel, c'est-à-dire de 991 à l'an 1009. Tant que dura la vie de Gradeloc, et même quelque temps après sa mort, la convention qu'il avait conclue resta en vigueur ; mais à la fin les moines s'en lassèrent. Ce qui les gênait et grevait surtout, c'était cette fourniture de chevaux. Les seigneurs du moyen-âge, on le sait, ne cessaient guère de batailler ; c'était donc à chaque instant des chevaux à fournir, et, malgré la stipulation contraire, il est probable que ces pauvres quadrupèdes revenaient bien souvent à l'abbaye écloppés ou fourbus. Si bien que les moines, trouvant la charge trop lourde, se décidèrent un beau jour à garder leurs chevaux, en rendant, bien entendu, l'église de Poilley aux fils de Gradeloc. Ceux-ci étaient trois : Anger, Hervé et Guillaume. Guillaume prétendait garder l'église ; les deux autres, plus soucieux de leur salut et de celui de leur père, la voulaient remettre en main ecclésiastique. Pour cela donc ils désintéressèrent le récalcitrant sur une autre portion de leur patrimoine et rendirent encore une fois la cure de Poilley au Mont Saint-Michel, en se réservant le droit de refuge dans cette abbaye, mais en dispensant désormais les moines de toute fourniture de chevaux ; il est vrai qu'ils en furent indemnisés, au moins dans une certaine mesure, par une somme de 8 livres Ce prix une fois payé, les moines restèrent possesseurs définitifs de l'église de Poilley, dont ils firent une dépendance de leur prieuré de Villamée. Cette dernière convention fut conclue au temps où l'abbé Thierri gouvernait le monastère du Mont Saint-Michel, c'est-à-dire de 1031 à 1033, et elle se fit en présence de plusieurs grands personnages qui ont souscrit la charte où elle est rapportée, entre autres Alain, comte de Rennes, duc de Bretagne, Eudon, son frère, Guérin, évêque de Rennes, Ginguené, archevêque de Dol, etc. Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 367). Vers la même époque, un autre chevalier nommé Renouf donna également à l'abbaye du Mont Saint-Michel trois acres de terre situées près de la fontaine d'Orguen, en cette même paroisse de Poilley, « tres acras terre in parochia que dicitur Pollei, ad fontem Orguentali ». Il fit ce don à condition que lui, ses fils, ses petits-fils et ses neveux, qui acquiescèrent à sa donation, ainsi que leurs successeurs, seraient admis à la participation des prières et des bonnes oeuvres du monastère, et que de plus, lorsqu'il leur plairait, aux uns et aux autres, de venir en pèlerinage au Mont, les religieux seraient tenus de les y recevoir une fois chaque année et de les traiter comme des frères, leur fournissant gratuitement la nourriture commune (Cartulaire Montis Sancti Michaelis, 75). Un peu plus tard, en 1050, Main, évêque de Rennes, confirma les Bénédictins du Mont Saint-Michel dans la possession de l'église de Poilley. Mais ce ne fut pas sans quelques difficultés. La charte elle-même du prélat en fait foi, en disant que les religieux rachetèrent, « redemerunt », leur église par l'entremise d'un de leurs frères, nommé Hernaud, qui agissait au nom de sa communauté, pour le prix de 20 sous, monnaie du Mans, et la remise d'un cheval bai, bon marcheur, « equi badii bene ambulantis ». Main fit en même temps, avec l'assentiment de son clergé, à l'abbaye du Mont Saint-Michel la cession de tous ses droits sur l'église de Poilley et l'autorisa à la posséder à tout jamais comme l'avait possédée originairement l'église cathédrale de Rennes. Cet acte fut signé vraisemblablement au château de Fougères ; au moment de la signature, Adélaïde, dame de Fougères, ayant apporté dans ses bras son fils Juthal, l'enfant, effrayé sans doute de l'assistance, qui était fort nombreuse, se mit à crier, et le moine Hernaud l'apaisa en lui donnant 12 deniers (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 398). La donation de Poilley au Mont Saint-Michel fut confirmée par le pape Alexandre III en 1179 et par les évêques de Rennes Etienne en 1164 et Philippe en 1184. Le 1er janvier 1168, Robert de Thorigny, abbé du Mont Saint-Michel, ayant appris que Philippe de Poilley, chanoine du Mont, renonçait à la jouissance de l'église de Poilley [« Noverint universi quod Philippus de Polleio (canonicus de Monte) ecclesiam de Polleio dimisit »], confia cette église à titre d'aumône à un clerc nommé Aubert, « Auberto clerico in elemosinam donavimus ». Il fut toutefois convenu qu'Aubert paierait chaque année, à la Saint-Michel, soit à l'abbé du Mont, soit au prieur de Villamée, la somme de 50 sols, monnaie d'Angers ; il devrait, de plus, satisfaire aux exigences de l'évêque et de l'archidiacre. Aubert jura sur les Saints Evangiles, dans la salle du Chapitre du Mont Saint-Michel, d'accomplir fidèlement ces engagements (Chronique de Robert de Thorigny, II, 288 et 317). Malgré tous ces faits, constatant la légitime possession de l'église de Poilley par les religieux du Mont Saint-Michel, un seigneur nommé Guillaume L'Epine voulut, à la fin du XIIème siècle, leur disputer la présentation du recteur ; mais cette tentative n'aboutit point, et Guillaume L'Epine fut de lui-même obligé de renoncer en 1199 à ses prétentions sur la nomination des prêtres de Saint-Martin de Poilley (« Ego Willelmus Espine dedi S. Michaeli quidquid juris clamabam in presentatione et advocatione clericorum in ecclesia S. Martini de Poilleio » - Dom Morice, Preuves de l'histoires de Bretagne, I, 773). Le recteur de Poilley, présenté jusqu'à la Révolution par les moines du Mont Saint-Michel, déclara en 1790 qu'il jouissait du presbytère avec son jardin, de quatre pièces de terre contenant 5 journaux, du tiers des grosses dîmes, de la totalité des dîmes vertes et de quelques dîmes novales ; il estimait le tout 1800 livres de rente. Mais la municipalité de Poilley prétendait que la cure ne valait que 1567 livres. A cette même époque, le prieur de Villamée cueillait le reste des dîmes de Poilley, et la fabrique de cette dernière paroisse jouissait de terres appelées les Aumônes, affermées 253 livres, de 96 livres pour les trépassés, 36 livres pour les pauvres, etc. (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 27).

Ville de Poilley (Bretagne).

La paroisse de Poilley, qui dépendait autrefois de l'ancien évêché de Rennes, est encore appelée parfois Poilley-le-Léonnais, à cause du prénom de Léonèse ou Léonnais porté au XIIème siècle et au XIIIème siècle par plusieurs seigneurs de Poilley.

Ville de Poilley (Bretagne).

Le château de Poilley est le manoir seigneurial de la paroisse. La seigneurie de Poilley, relevant de la baronnie de Fougères, est érigée en châtellenie en 1498, en baronnie en 1595, et en comté en 1636. Cette seigneurie exerce un droit de haute justice à Saint-Georges de Reintembault. Elle appartient aux seigneurs de Poilley en 1096 et passe par alliance, semble-t-il, à la fin du XIIème siècle, aux Léonèse ou le Léonnais qui prirent le nom de Poilley. Vers 1660, le domaine des Poilley passe par alliance entre les mains de la famille Princey. Le château est conservé par la famille Princey jusqu'en 1889. Le cimetière de Poilley est transféré entre 1906 et 1910.

Ville de Poilley (Bretagne).

On rencontre les appellations suivantes : Pollei (au Xème siècle), Poleium (au XIème siècle), Poilleium (au XIIème siècle), Poilleyum (en 1516).

Ville de Poilley (Bretagne).

Note 1 : En 1504, l'abbé de l'abbaye de Rillé nomma un maître d'école de Poilley en sa qualité de maître universel de tout le territoire de Fougères, Bazouges et Antrain. Par acte du 12 avril 1765, Julien Tumoine et Anne Hutru, sa femme, fondèrent une école charitable pour les garçons de cette paroisse ; ils donnèrent à cet effet deux constituts produisant 166 livres de rente, et voulurent que le titulaire fit célébrer cinq messes basses, cinq saluts et un service anniversaire pour les fondateurs. En 1766, Jean Le Verrier, curé de Poilley, était en même temps maître d'école de cette paroisse ; étant devenu recteur de Tremblay, il fut remplacé comme instituteur par Pierre Thébault, diacre de Poilley (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine et Pouillé de Rennes).

A noter que les chouans, sous les ordres d'Aimé de Bois-Guy, sont battus près de Poilley par 3000 Républicains le 17 mai 1796.

Ville de Poilley (Bretagne).

Note 2 : La seigneurie de Poilley avait une certaine étendue au moyen-âge, aussi possédait-elle une léproserie ; à quelque distance du bourg de Poilley existe encore à la fin du XIXème siècle un petit manoir moderne qui a remplacé une plus ancienne Maison, mais qui porte comme cette dernière le nom caractéristique de Maladrerie (Pouillé de Rennes).

Ville de Poilley (Bretagne).

Note 3 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Poilley : Philippe de Poilley précéda le suivant. Aubert (en 1168). Regnault Morel (présenté par l'abbé du Mont Saint-Michel et pourvu par l'évêque Pierre de Fougères, décédé en 1222, pria le successeur de ce dernier, en 1223, de régler avec l'abbé du Mont la portion congrue que lui devait celui-ci). N... Laurent (recteur en 1518 ; décédé en 1531). Jean de Taillie (il fut présenté en 1531 par l'abbé du Mont Saint-Michel). Jean Boyvent (natif de Poilley, pourvu vers 1580, il résigna en faveur du suivant en 1641 ; décédé âgé de quatre-vingt-cinq ans, le 29 avril 1646). Pierre Janvier (clerc de Rennes, il fut pourvu en cour de Rome en 1642 ; décédé le 5 août 1649). Pierre Cillart (il fut présenté en 1649 par l'abbé du Mont Saint-Michel, mais nous ignorons s'il fut accepté). Robert Poterel (pourvu vers 1649, il gouvernait encore en 1659 et fonda une messe en son église). Jean Le Grand (sieur de la Besnardaye, il succéda, semble-t-il, au précédent en 1665 ; il fit au roi en 1679 la déclaration de son église et de son presbytère ; décédé le 12 juillet 1687 et inhumé dans cette église). François Aougstin (pourvu en 1687, il fit en 1700 enregistrer ses armoiries : de gueules à un bonnet carré d'argent accompagné de trois besants de même, deux en chef, un en pointe ; décédé le 29 août 1700). Claude Grignart de Champsavoy (prêtre de Rennes, présenté par l'abbé du Mont Saint-Michel, il fut pourvu le 13 septembre 1700 et résigna en 1702 en faveur du suivant). Claude Bossart (prêtre du diocèse, il fut pourvu le 10 août 1702 et gouverna jusqu'en 1710). Pierre Moulin (prêtre d'Avranches, il fut pourvu le 7 mai 1710 ; décédé le 10 octobre 1725 et inhumé dans l'église). François Jacque (prêtre d'Avranches, pourvu le 7 septembre 1725, il se démit en 1753). Jean-Baptiste Guittier (natif des Loges-Marchix, il fut pourvu le 22 décembre 1754 ; décédé le 15 avril 1782). Alexis-Augustin Dubuisson (présenté par les moines du Mont Saint-Michel le 10 avril 1782, il fut pourvu le 18 mai suivant ; il fut enfermé à Saint-Melaine en 1792 et exilé à Jersey en 1793). Julien Mitrecey (1803-1809). Joseph Legrand (1809-1823). René Lemonnier (1823-1832). Louis Lechat (1832-1846). Charles-François Macé (1846-1851). Nicolas-Jules Brégeon (1851, décédé en 1854). René Tessier (1854, décédé en 1879). François Fauchoux (1879-1881). Jean-Marie-François Sourdin (à partir de 1881), ...

Ville de Poilley (Bretagne).

Voir   Ville de Poilley (Bretagne) " Origines de la paroisse de Poilley ".

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PATRIMOINE de POILLEY

l'église Saint-Martin (XVIème siècle). L'église primitive avait été confiée dès l'an 1000 aux bénédictins du Mont-Saint-Michel. Dédiée à saint Martin de Tours dès le XIIème siècle, l'église de Poilley présentait naguère encore les trois absides romanes de sa construction primitive ; l'abside principale, voûtée en pierre, conservait ses fenêtres étroites et allongées rappelant le XIème siècle et ne manquait surtout point d'intérêt. Une grande arcade séparant le chanceau des nefs supportait une bâtière dans laquelle étaient placées les cloches. Quant aux nefs, que séparent des colonnes octogones, elles sont construites en pierres de grand appareil et remontent au XVIème siècle, comme le prouvent les dates 1562, 1573 et 1577 gravées sur les sablières et sur un pilier. Depuis 1860 tout le haut de cette église a été reconstruit ; on a bâti un nouveau choeur de style roman, et à la place de l'abside septentrionale on a élevé une assez jolie tour de même style, avec flèche en pierre et clochetons. A l'intérieur de cette église existe un banc de pierre continu tout autour des nefs : M. Maupillé (Notice historique sur les Paroisses du canton de Louvigné-du-Désert, 110) se demandait si c'était jadis le banc des pauvres ; nous croyons plutôt que c'était le banc des infirmes, alors que l'habitude de s'asseoir dans l'église n'existait pas encore. Le baron de Fougères était seigneur supérieur, mais le comte de Poilley était seigneur fondateur et prééminencier de l'église de Poilley ; on y voyait ses armes sur les écussons aujourd'hui effacés qui surmontent les portes et sur une lisière dont quelques vestiges apparaissent encore. Dans le choeur étaient aussi son banc et son enfeu, et l'on y inhuma en 1647 Magdeleine de Péricard, dont la fille Louise avait épousé le comte de Poilley. En 1659, le recteur et le seigneur de Poilley sollicitèrent les Dominicains de Bonne-Nouvelle de venir ériger en leur église la confrérie du Rosaire ; elle dut l'être peu de temps après, et elle avait en 1790 seulement 22 livres de rente (Pouillé de Rennes). Quant à la confrérie du Saint-Sacrement, érigée en 1731, elle jouissait en 1790 d'un revenu de 32 livres (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 H, 5, et 1 V, 27). Le clocher date de 1870-1872. L'église se composait jusqu'en 1860 d'une nef avec deux collatéraux (XVIème siècle) et de trois absides romanes. L'église est réaménagée en 1895 et 1910. La nef est séparée des bas côtés par quatre arcades qui reposent sur des piliers octogonaux. L'église conserve quelques pierres tombales ;

Eglise de Poilley (Bretagne).

la croix des aumônes (XVIIème siècle) ;

la croix du Demeau ou de la Boutriais (XVIème siècle) ;

le château de Poilley (1450). Il s'agit d'une ancienne place forte des Marches de Bretagne remontant au XIIIème siècle. Ce château est reconstruit au XVIIème siècle. Il ne reste plus qu'une seule de ses quatre tours. On y trouve une chapelle dédiée à Sainte Marguerite et fondée en 1450 par Jean 1er de Poilley : une de ses portes est datée de 1607. La première chapelle du château de Poilley, dédiée à sainte Marguerite et à saint Jean, remontait à Jean, sire de Poilley, et à Jeanne de Tilly, sa femme, vivant en 1450. La chapelle actuelle, construite dans une des tours du château et ornée d'une fenêtre ogivale, présente une porte en arc d'accolade surmontée de la date 1607. Elle avait été fondée par les sires de Poilley de trois messes par semaine, les dimanches, mercredis et vendredis ; et le chapelain Pierre Garnier en étant décédé, Louis-Henry comte de Poilley présenta en 1711 Guillaume Caniou pour le remplacer (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 10 G, 5, et Pouillé de Rennes). Le château possédait autrefois une motte et une fuie. Propriété des seigneurs de Poilley en 1096, puis, par alliance, de la famille Léonèse ou le Léonnais (à la fin du XIIème siècle) qui prit le nom de Poilley. Le château passe ensuite entre les mains de la famille du Bourgblanc seigneurs d'Apreville en 1739, puis de la famille Princey vers 1758 ;

Château de Poilley (Bretagne).

 

Château de Poilley (Bretagne).

le manoir de la Grande-Boutriais ou Boutriais (XV-XVIIème siècle). On y trouve les armoiries de Jehan de Servaude. Propriété successive des familles de la Fontaine (en 1399), de Jeanne Labbé dame du haut-Châtellier veuve de Colin le Batteur (en 1430), le Batteur ou Bateur (en 1445), Léziart (en 1513), de Servaude seigneurs du Plessis (vers 1539), de la Valette seigneurs du Boismellet (vers 1602), Hardy seigneurs du Plessis-Hardy (en 1620), Benoît seigneurs des Ventes (en 1680), de Françoise Lesné dame de Touchamps et douairière de Poilley (au début du XVIIIème siècle), du comte de Poilley son fils, et de la famille Lesné seigneurs de Torchamps (en 1739) ;

la maison de Lanjuet (XV-XVIIème siècle), propriété de la famille Gruel-Fayer ;

la mairie (XVIème siècle), agrandie en 1837 ;

la maison de l'évêché (XVIIème siècle) ;

la fontaine-lavoir (XVIIème siècle), située au lieu-dit Galpy ;

la longère (XVIIème siècle), située à La Pierre-à-l'Ane ;

le four à pain (XVIIIème siècle), situé au lieu-dit La Frolais ;

le puits (XVIIIème siècle), situé au lieu-dit La Frilouze ;

les moulins à eau de Déan et de La Motte ;

Ville de Poilley (Bretagne).

A signaler aussi :

les vestiges d'un édifice thermal et d'une villa (IIème et IIIème siècles), situés sur le site de La Soisière-du-Milieu ;

l'ancien manoir de la Fiolaye, situé route de Saint-Georges-de-Reintembault. Propriété de la famille de Poilley en 1513 et jusqu'en 1789 ;

l'ancien manoir de la Cervelle, situé route de Saint-Georges-de-Reintembault. Propriété de la famille de Romilley seigneurs d'Ardennes en 1513 ;

l'ancien manoir de la Piletais. Propriété de la famille de Poilley en 1513 et jusqu'en 1789 ;

l'ancien manoir de Morand, situé route de Fougères. Propriété successive des familles le Batteur ou Bateur (en 1432), Thierry seigneurs du Boisorcant (en 1513 et en 1541), du Hallay seigneurs de Bonteville (au XVIème siècle), Hay seigneurs de la Montagne (vers 1676 et en 1705) ;

le manoir de la Maladrie, situé route de Montours. Il est moderne et remplace une ancienne léproserie ;

Château de Poilley (Bretagne).

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ANCIENNE NOBLESSE de POILLEY

Le comté de Poilley : La paroisse de Poilley a donné son nom à une des familles les plus anciennes et les plus considérables de la baronnie de Fougères. Cette famille portait pour armes : parti d'argent et d'azur au lion léopardé de gueules, armé, lampassé et couronné d'or, brochant sur le tout. Il est probable qu'elle eut pour auteur un certain seigneur nommé Gradeloc qui la fin du Xème siècle donna l'église de Poilley à l'abbaye du Mont-Saint-Michel (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 367). Au siècle suivant nous voyons Main de Poilley occuper en 1096 une place importante à la cour du baron de Fougères ; en 1112, il assista à la donation de la forêt de Savigné faite à saint Vital par Raoul de Fougères (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 489 et 526). Nicolas de Poilley vivait en 1155 et Alain de Poilley figure en 1163 au nombre de bienfaiteurs de l'abbaye de Rillé (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 623 et 652). Il paraît qu'Alain de Poilley laissa sa seigneurie à sa fille Julienne, épouse d'un chevalier nommé Juhel Léonèse ou Le Léonnais qui donna son nom à la paroisse de Poilley appelée longtemps Poilley-le-Léonnais. Ce seigneur eut de Julienne de Poilley un fils appelé aussi Léonèse qui prit le nom de Poilley ; mention de tous ces personnages est faite en 1194 dans une charte de l'abbaye de Rillé (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 724). Les descendants et successeurs de Léonèse ou Léon Ier de Poilley furent Nicolas de Poilley — Juhel de Poilley vivant en 1270 — Pierre Ier de Poilley en 1293 — Léon II de Poilley (1303) — et Léon III de Poilley (1356). L'un de ces derniers seigneurs épousa l'héritière de Juhel Bellangier, seigneur de Saint-Georges de Reintembault, et cette dame lui apporta la seigneurie de cette paroisse restée depuis unie à la seigneurie de Poilley (Généalogie Ms. de la maison de Poilley – Bibliothèque de Nantes). Harcouët de Poilley, seigneur dudit lieu en 1370 s'unit à Thomasse de la Roche ; il en eut Pierre, sire de Poilley après lui, qui prisonnier de guerre en Angleterre paya en 1390 sept cents florins et cinq cents écus d'or pour sa rançon ; ce dernier se maria à Gasceline du Hallay. Péan de Poilley, fils aîné de Pierre, contracta mariage, le 23 octobre 1418, avec Gervaise de la Feillée, fille du seigneur de la Rubaudière (Du Paz, Histoire généalogique de plusieurs maisons de Bretagne, 492). Il en eut Jean Ier de Poilley, chambellan du duc de Bretagne, qui épousa Jeanne de Tilly, fonda en 1450 la chapelle Sainte-Marguerite de son château de Poilley et rendit aveu en 1457 et 1462 pour sa seigneurie au baron de Fougères (Archives de Loire-Inférieure, voir Poilley). Arthur sire de Poilley, fils de Jean Ier, fut gouverneur de Fougères et de Vitré et en 1465 colonel de deux mille arbalétriers (Supplément à la généalogie de la maison de Cornulier, 258) ; il contracta deux alliances ; d'abord avec Jeanne Eder, puis avec Françoise de Marcilly ; il laissa deux garçons qui furent successivement seigneurs de Poilley après lui, Geoffroy et Barnabé. Geoffroy de Poilley, l'aîné, échanson d'Anne de Bretagne en 1498, épousa une filleule de cette reine, Anne Le Porc ; devenu veuf il se remaria à Renée de Scepeaux mais mourut néanmoins sans postérité. — Barnabé de Poilley fit avec le roi la campagne d'Italie et jouissait en 1513 de la seigneurie qu'avait laissée son frère ; plus heureux que lui, il eut de son union avec Françoise de Plorec un fils nommée Claude (Généalogie ms. de la maison de Poilley). Claude, sire de Poilley, épousa en 1535, Marquise de Romilley, fille du seigneur de la Chesnelaye. A la montre de 1541, il se présenta « bien monté et armé, en estat d'homme d'armes, accompagné seulement d'un page portant lance, et déclara tenir en fief noble 5 à 600 livres de rente » (Ms. de Missirien – Bibliothèque de Rennes). Son fils et successeur Jean II de Poilley, colonel de trois mille hommes de pied, s'unit à Françoise de la Chapelle ; cette dame devenue veuve se remaria à François Champion, seigneur des Croix. Jean III, baron de Poilley en 1595, mort en 1625, fils du précédent, fut gouverneur du comté de Mortain, chevalier de l'Ordre du roi et ambassadeur en Angleterre ; fait prisonnier au siège de Caen, il vit ses vassaux offrir d'eux-mêmes, 9 000 livres pour sa rançon. Il épousa : - 1° Anne de Sourdeval ; - 2° Renée de la Motte-Vauclair. Henri, comte de Poilley, issu de la première union de Jean III, et filleul d'Henri IV et de Marie de Médicis, fut, comme son père gentilhomme de la Chambre et chevalier de l'Ordre du roi, il se distingua dans les guerres contre les Huguenots et s'unit, le 12 mars 1614, à Anne-Louise de Péricart, qui devenue veuve de lui se remaria au baron de Molac. François, comte de Poilley et fils des précédents, épousa, le 7 septembre 1638, Geneviève de Juyé. Ce seigneur oublia les glorieuses traditions de ses ancêtres. Convaincus d'avoir fait de la fausse monnaie, François de Poilley et sa soeur furent condamnés par arrêt du Parlement de Bretagne du 10 juillet 1662, à payer 20 000 livres d'amende, à laisser raser les fortifications du château de Poilley et finalement à avoir la tête tranchée. Leurs complices, — parmi lesquels se trouvaient un certain Davy, curé à Poilley et un religieux appelé le P. Joseph de Piré, — furent condamnés à être pendus (Généalogie ms. de la maison de Poilley). Mais cette sentence ne fut pas exécutée, quant au comte de Poilley du moins, car en 1668 il fit hommage au roi pour sa seigneurie (Archives de Loire-Inférieure, B. 988) : il mourut à Poilley le 2 juin 1677 et sa veuve Geneviève de Juyé, l'année suivante. Ils laissaient, entre autres enfants, Louis-Henri, qui suit et Louise, mariée subrepticement à Charles de Princey, seigneur de la Nocherie. Louis-Henri, comte de Poilley et marquis de Saint-Hilaire du Harcouët, épousa : - 1° en 1668 Jacquemine de Bellouan - 2° en 1676 Françoise Lesné de Torchamps qu'il laissa veuve en mourant le 2 septembre 1686. Ce seigneur avait eu trois enfants : de son premier lit une fille Jeanne-Marcuise de Poilley mariée en 1697 à Pierre-Guy du Bourblanc, marquis d'Apreville, — et du second lit deux fils, Henri-Louis comte de Poilley mort sans postérité et dernier de son nom en 1739 et Charles-Hilaire né posthume en 1687 et mort en bas âge. La succession du comte de Poilley fut recueilli par sa soeur la marquise d'Apreville qui fit en 1748 hommage au roi pour son comté de Poilley ; cette dame mourut elle-même le 6 octobre 1749 et un grand procès s'éleva entre son fils Pierre-François du Bourblanc et François de Princey, petit-fils de Louise de Poilley, au sujet de la possession du comté de Poilley. En 1750, Pierre-François du Bourblanc rendit aveu au roi pour la seigneurie entière de Poilley et paya 650 livres pour son rachat, mais en 1758 il ne jouissait plus que d'une partie du comté, l'autre partie appartenant alors à François de Princey, qui habitait même le château du Poilley. François de Princey avait été reconnu par arrêt du Parlement de Bretagne du 20 août 1744 arrière petit-fils légitime de François de Poilley et de Geneviève de Juyé. Ledit arrêt avait proclamé la régularité du mariage de Louise de Poilley et de Charles de Princey de la Nocherie, malgré la résistance de Mme du Bourblanc d'Apreville qui soutenait que les enfants de Louise étaient des bâtards inhabiles à succéder aux parents de leur mère. On continua à plaider sur les conséquences de cet arrêt et les procès qui suivirent durèrent jusqu'en 1809. A cette époque, les héritiers du plaideur de 1744 firent une transaction qui mit fin à toutes les difficultés. Les de Princey tant par eux-mêmes que par Louise de Poilley plaidaient depuis 1678 (Notes dues à l'obligeance de M. le conseiller Fr. Saulnier). François de Princey étant mort le 4 mai 1768, son frère cadet Aymard de Princey fournit l'année suivante le minu de sa portion du comté de Poilley et il en fit hommage au roi en 1778 (Archives de Loire-Inférieure, B 1058). Ce seigneur et sa famille conservèrent le château de Poilley jusqu'à la Révolution (Ogée, Dictionnaire de Bretagne).

A l'occasion du mariage de Geoffroy de Poilley avec Anne le Porc, filleule d'Anne de Bretagne, la reine-duchesse, par lettres données à Nantes en octobre 1798, érigea la seigneurie de Poilley en châtellenie avec droit de haute justice (Généalogie ms. de la maison de Poilley). Plus tard Henri IV voulant récompenser son fidèle serviteur Jean III de Poilley, érigea par lettes patentes de janvier 1595 la châtellenie de Poilley en baronnie. Louis XIII confirma cette érection le 13 janvier 1633 (Archives du Parlement de Bretagne, 18e reg. 116), et trois ans plus tard, voulant être encore plus agréable à Henri de Poilley, il fit par lettres patentes données en janvier 1636 un comté de la baronnie (Généalogie ms de la maison de Poilley). Le comté de Poilley relevant de la baronnie de Fougères et par suite du roi aux siècles derniers, comprenait la plus grande partie des paroisses de Poilley et de Saint-Georges de Reintembault ; il s'étendait, en outre, dans les paroisses de Montault, Le Ferré et Landéan ; sa haute justice s'exerçait en 1767 au bourg de Saint-Georges. Le duc de Bretagne avait concédé au seigneur de Poilley en 1444 un marché tous les jeudis à Saint-Georges de Reintembault et deux foires au même bourg aux fêtes de Saint Georges (en avril) et de Saint Clair (en juin). De plus le roi en 1631 avait érigé en faveur du même seigneur un autre marché chaque semaine et plusieurs foires au bourg du Ferré (Généalogie ms de la maison de Poilley). Le sire de Poilley était fondateur et prééminencier des églises de Poilley et de Saint-Georges ainsi que de la chapelle du château de Poilley fondée par lui de trois messes par semaine. A cause des donations faites à l'abbaye de Rillé par les premiers seigneurs de Poilley, quand mourait à Poilley un seigneur de ce nom l'abbé de Rillé était tenu de venir en personne présider ses funérailles (Généalogie ms de la maison de Poilley). Le domaine proche du comté se composait du château de Poilley avec ses dépendances telles que chapelle, colombier, étang, bois de décoration, etc., des métairies de la Cour de Poilley, la Fiolaye, l'Etang-Guillaume, Frilouze, la Cervelle, la Pittaye et la Ballue, toutes en Poilley, et de celles des Haut et Bas-Chalonges en Saint-Georges, — des moulins de la Motte et de Déan en Poilley, d'Yvrande et d'Archefeu ou Cas-de-Roche en Saint-Georges et de Mellé en la paroisse de ce nom. Le château de Poilley n'est plus debout qu'en partie, car un incendie l'a ravagé ; néanmoins il subsiste encore au milieu du XIXème siècle une belle tour des quatre qui l'ornaient, dit-on, jadis ; un grand escalier, en fer à cheval, de jolis frontons sculptés dans le style de la renaissance, des terrasses et un vaste bassin de granit dans un jardin français témoignent de son importance passée et du bon goût de ceux qui l'élevèrent (abbé Guillotin du Corson).

Voir   Ville de Poilley (Bretagne) " Seigneuries, domaines seigneuriaux et mouvances de Poilley ".

(à compléter)

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