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Pollei (Xème SIÈCLE) ; Poilley le Lyonnais.
Notes de l'Annuaire de 1792 : le sol exige une culture dispendieuse, et beaucoup d'engrais. Il ne produit que sarrasin, avoine et chanvre ; on a essayé en vain le lin et le froment. Cidre fort recherché.
Altitude : 160 mètres. — Superficie : 1.078 hectares.
Population : en 1792, 961 habitants ; en 1801, 880 ; en 1841, 971 ; en 1911, 750 ; en 1921, 652.

Cette localité, qui semble très ancienne, a donné son nom à une famille bretonne, antérieure à la fondation de Fougères, dont le premier membre connu, appelé Gradeloc, offrit, au Xème siècle, l'église de Poilley à l'abbaye du Mont Saint-Michel, en vertu de quoi les seigneurs de Poilley jouirent de certains privilèges au Mont.

Au XIIème siècle, l'héritière de cette famille épousa un seigneur du nom de Léones, qui semble avoir appartenu à la famille des premiers barons de Fougères (LE BOUTEILLER, II, 87). De là est venu le nom de Poilley le Lyonnais.

Le recteur de Poilley était présenté par l'abbé du Mont Saint-Michel ; la cure était une annexe du prieuré de Villamée, dépendance de la célèbre abbaye. Le tiers des grosses dîmes, la totalité des vertes, et quelques novales appartenaient au recteur, qui, en 1790, estima son revenu à 1.800 livres, alors que la municipalité l'estimait 1.420. Les charges du recteur, qui étaient à déduire, pouvaient atteindre 5 à 600 livres, dont 100 livres de décimes, 350 pour vicaire, etc... Quant au reste des dîmes, il allait au prieur de Villamée.

Le recteur de Poilley, M. Alexis Dubuisson, originaire de Vitré, et le vicaire, M. Pierre Pacorin, originaire de Saint-Sulpice de Fougères, refusèrent le serment. Ce dernier n'était « curé » de Poilley que depuis 1791, ayant remplacé M. Prével Félix, parti pour Feins où il refusa également le serment. Auparavant, M. Pacorin était prêtre instituteur à Poilley.

Il ne fut élu un curé constitutionnel pour cette paroisse que le 18 septembre 1791. Ce fut un nommé Galicher la Forêt, dont on ne sait pas grand chose, si ce n'est qu'il reçut son institution canonique de Le Coz le 22 décembre 1791, qu'il s'installa à Poilley le 5 février 1792, et qu'en 1794, il avait quitté la paroisse.

A l'arrivée de l'intrus, les deux prêtres légitimes se retirèrent à Fougères ; puis, le 1er mai 1792, ils obéirent à l'arrêté d'internement du 15 avril 1792, déclarèrent leur domicile à Rennes le 3 mai, tous les deux chez un nommé Grivier, à la Barre-Saint-Just. Ils furent enfermés à St-Melaine le 14 août 1792, et déportés à Jersey le 8 septembre 1792.

Ces deux prêtres étaient revenus en France en 1795 ; ils signèrent la déclaration de soumission (2 juillet 1795), mais il ne semble pas qu'ils aient exercé à Poilley, l'église n'ayant pas été, officiellement tout au moins, rendue au culte.

Un diacre, originaire de la paroisse, M. Salmon, alla se faire ordonner à Jersey, revint en Poilley et dut bientôt rejoindre à Jersey les prêtres de sa paroisse.

M. Dubuisson devint, en 1803, recteur de Champeaux, et M. Pacorin, vicaire de Saint-Sulpice jusqu'en 1812, où il fut nommé recteur de Landéan. Le recteur de Poilley fut alors M. Julien Mitrecey, originaire de Fougères, qui semble avoir joué, pendant la Révolution, un rôle assez important en Vendée (voir Le Bouteiller, XIX s., feuilleton Journal de Fougères, n° 9).

En mai 1796, il y eut un important combat, entre chouans et bleus, aux environs de Poilley et du Ferré.

L'église de Poilley, sous l'invocation de saint Martin, avait conservé, jusqu'en 1860, ses trois absides romanes ; mais, à cette date, on reconstruisit le haut de l'église. Les nefs, que séparent des colonnes octogonales, sont du XVIème siècle. Les prééminences étaient dues au seigneur de Poilley.

La chapelle Sainte-Marguerite du château de Poilley fut fondée, en 1450, par Jean Ier de Poilley, chambellan du Duc de Bretagne. La chapelle actuelle porte la date de 1607.

(Emile Pautrel).