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LA SITUATION FÉODALE DE POILLEY

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1° Juridictions seigneuriales.

Les principales juridictions seigneuriales étaient celles de Poilley, de Saint-Brice, du Prieuré de Villamée, de Bonteville, du Bois-Guy, etc...

2° Seigneurie.

Une seule seigneurie avait son siège sur le territoire de la paroisse, celle de POILLEY, avec une Haute Justice qui s'exerçait au bourg de Saint-Georges. C'était la terre seigneuriale de la paroisse, érigée en châtellenie en octobre 1498 ; en baronnie en janvier 1595 ; et en comté en janvier 1636.

La terre de Poilley était aussi la terre seigneuriale de Monthaut. Ses seigneurs revendiquaient également la seigneurie de Mellé, de Saint-Georges et du Ferré, et prenaient le titre de seigneurs de toutes ces paroisses, ce qui semble contestable.

Cette seigneurie était une des plus anciennes et des plus importantes de la baronnie de Fougères. Ses mouvances s'étendaient en plusieurs paroisses. Les membres de la famille de Poilley (voir plus haut pour ses origines) ont occupé des charges considérables à la Cour des Seigneurs de Fougères, des Ducs de Bretagne, et même des Rois de France ; mais cette illustre famille, éteinte à la fin du XXVIIème siècle, finit tristement par un gros scandale : François de Poilley, après avoir noblement servi aux armées, oublieux des glorieuses traditions de sa maison, fabriqua de la fausse monnaie et fut condamné à mort, avec quelques complices, par le Parlement de Bretagne, le 10 juillet 1662. Le Roi lui fit grâce. Il mourut à Poilley, déshonoré, le 1er juillet 1667.

Sa fille Louise, née le 14 septembre 1639, épousa subrepticement [Note : Elle fut enlevée d'un couvent de Coutances, dans la nuit du 27 au 28 septembre 1660] en 1660 M. Charles Martin de Princey, sieur de la Nocherie. La légitimité du mariage fut contestée. Il s'en suivit un très long procès. Le Parlement, ayant déclaré le mariage valide, par arrêt du 20 août 1744, le château et la terre de Poilley passèrent aux de Princey, qui les possédaient encore après la Révolution.

Nous voyons (Arch. départ., C. 61-62) le subdélégué de Fougères répondant, le 16 août 1757, à une question du ministre du 22 juillet, lui conseiller de refuser, à M. de Princey, l'autorisation de changer son nom en celui de Poilley, parce qu'un procès en partage avec M. d'Apreville [Note : En 1773, nous voyons encore M. du Bourgblanc, marquis d'Apreville, ajouter à ses titres celui de comte de Poilley. (Arch. du Tribunal ; greffe de la juridiction de Poilley)] était pendant ; et parce qu'il existait en Luitré des gentilshommes portant le nom et les armes des de Poilley. Ce procès ne se termina qu'en 1819, époque à laquelle les héritiers des plaideurs firent une transaction. Le château de Poilley semble avoir été presqu'entièrement reconstruit au début du XVIIème siècle. Une pierre ornée d'écussons est datée de 1601. La chapelle se trouvait au premier étage de la grosse tour ; elle est datée de 1607. Les frontons du corps de logis sont ornés dans le style de cette époque. Il y a un perron majestueux avec balustres, et une porte fortifiée avec marque de pont-levis. Dans le jardin se trouvait un superbe bassin de granit qui a été transporté à Fougères pour orner la place Leroux.

3° Domaines seigneuriaux.

Métairie de la CERVELLE (100 journaux) : domaine proche de Poilley.

Métairie de la COUR : domaine proche de Poilley.

Moulin de DÉAN : domaine proche de Poilley.

Lieu noble de l'ETANG-GUILLAUME (60 j.) : domaine proche de Poilley.

Métairie noble de la FIOLAIS (70 j.) : domaine proche de Poilley.

Lieu et domaine de FIRTOUZE ou FRILOUZE (100 j.) : domaine proche de Poilley.

Lieu et domaine de MORAN : domaine proche de Bonteville.

Moulin de la MOTTE : domaine proche de Poilley.

4° Mouvances.

Fief de la BARBOTTAIS (42 journaux), relevait de Poilley.
Fief des BARRETIÈRES (20 journaux), relevait de Poilley.
Fief du BOUBGNEUF (80 journaux), relevait de Poilley.
Lieu noble de la BOUTRIAIS, relevait de Fougères.
Fief de la BOUTRIAIS (35 journaux), relevait de Poilley.
Autre fief de la BOUTRIAIS (104 journaux), relevait du Bois-Guy.
Fief de la CERVELLE (120 journaux), relevait de Poilley.
Fief du CHATELET (50 journaux), relevait du Bois-Garnier.
Fief de la COUTURE (48 journaux), relevait de Poilley.
Fief de DÉAN ou de MENAY (11 journaux), relevait de Poilley.
Fief du DOMAINE (20 journaux), relevait de Bonteville.
Fief de la GAUFRESNE, relevait de Poilley.
Fief de la GAUFRIÈRE (18 journaux), relevait de Poilley.
Maison du HAUTBOURG (8 journaux), relevait de Poilley.
Fief du JARRY, relevait de Poilley.
Fief de la JUSTAIS, relevait de Poilley.
Fief des MASURES-BENOISTES (55 journaux), relevait de Poilley.
Fief de MEHUBERT, relevait de Poilley.
Fief de la MESLETIÈRE (24 journaux), relevait de Fougères.
Fief de la MICHONNAIS (29 journaux), relevait de Poilley.
Fief de MONTANGELIER, relevait de Poilley.
Fief des Grand et Petit MOUTON-JULIEN, relevait de Poilley.
Fief du PLESSIS-BOUREL (211 journaux), relevait de Bonteville.
Fief du BOURG DE POILLEY, comprenant l'église, le cimetière et le presbytère, relevait de Poilley.
Autre fief du BOURG DE POILLEY, relevait du Prieuré de Villamée.
Fief de TREUS ou de la SECOUASSIÈRE (160 j.), relevait de Bonteville.
Fief de VILLENEUVE, relevait de Poilley.
Fief de la VIOLETTE (64 journaux), relevait de Poilley.
Autre fief de la VIOLETTE, relevait (en 1678) de Rillé.
Autre fief de la VIOLETTE, relevait de Bonteville.
Beaucoup d'autres fiefs, dont je n'ai pas le détail, devaient relever de Fougères, sous la vairie du Coglais et le gage de la Villegontier.

(Emile Pautrel).

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