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LE MANOIR DE KERINER A PLUGUFFAN.

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En passant sur la route de Quimper à Pluguffan, avant d'arriver à ce bourg et à environ 6 kilomètres de Quimper, on est frappé par la vue d'une propriété jouissant d'un site enchanteur et vraiment exceptionel. Bientôt on arrive devant la porterie et la barrière fermant l'allée de 500 mètres environ, qui serpente au milieu d'une colline couverte de haute futaie et qui conduit à l'habitation. C'est le château de Keriner.

Encadré au milieu de beaux arbres, le château est placé au sommet d'un fertile mamelon, vallonné profondément de tous côtés, et surtout devant la façade où les pelouses s'en vont mourir en pentes raides jusqu'au ruisseau qui roule ses eaux limpides dans le fond de la vallée. Du château, on jouit d'une vue superbe et très étendue.

Keriner a dû subir bien des transformations depuis son origine. L'habitation actuelle qui date, ou au moins en partie, du commencement du XIXème siècle, consiste dons un vaste corps de logis composé d'un rez-de-chaussée, d'un premier étage et d'un second étage mansardé. Par derrière, un joli donjon octogone du XVème siècle flanqué d'un gentil tourillon émerge au milieu d'un massif de verdure produit par un rideau d'arbres séculaires.

L'intérieur du château renferme de belles et grandes pièces, dans lesquelles on accède, au premier et au second étage, par un magnifique escalier à vis en pierre de granit construit dans le donjon, et couronné par une voûte élégante. De la dernière marche on monte dans un escalier en pierre fort étroit, situé dans le tourillon, et qui conduit dans une pièce dite chambre du donjon. A côté et contiguë au château se trouvait la chapelle dont on peut encore voir la belle fenêtre ogivale du chevet ; elle sert, fin XIXème siècle, de remise [Note : A côté on voit encore vers 1896 la table de l'autel taillée dans un beau bloc de granit].

La porte d'entrée du château, à arcs surbaissés, est surmontée d'un fronton à crochets couronné d'un panache pédicule au-dessous duquel se trouve en relief un écusson effacé.

Autrefois une enceinte de hautes murailles crénelées entourait le château et formait une cour dans laquelle on accédait par un vieux portail du XVème siècle. Quelques pans de murs subsistent encore à gauche du château et se trouvent dissimulés derrière des bosquets et des massifs d'arbres verts.

Non loin du château, près du potager, se trouve l'ancien colombier qui ne manque pas de cachet avec sa forme de tour ronde, en pierres soigneusement taillées. Il était autrefois surmonté d'un toit conique.

D'après la tradition, La Fontenelle aurait passé au château de Keriner lors de ses entreprises sur Quimper. Autrefois se trouvait au milieu de la cour de Keriner un puits au fond duquel on a trouvé il y a une trentaine d'années (vers le milieu du XIXème siècle) de grandes médailles et des monnaies de l’époque de la Ligue.

Le manoir et lieu noble de Keriner relevait de la seigneurie de la Grande-Boixière-Kerlot qui était comprise dans le fief du Quéménet.

Nous ne pouvons présenter qu'une série incomplète des possesseurs de la seigneurie de Keriner, mais nous croyons, cependant, devoir donner les quelques notes qui suivent.

Dans la réformation des fouages, en 1444, nous trouvons « Henry Fouesnant ou Servant au manoir de Keriner (ou Kérinec) ». Ce Henri Fouesnant comparait également aux reformations antérieures mais le nom du lieu est orthographié chaque fois d'une façon si différente que nous ne pouvons rien préciser. Keriner appartenait dans la seconde moitié du XVIème siècle à la famille de Botmeur, Messire Tanguy de Botmeur, seigneur de Kerynaire, conseiller du roi au siège présidial de Quimper, en 1588. Il fut blessé et mourut peu après à l'attaque de Quimper par Lézonnet. De son mariage avec Gilette de Kerlagaden il laissa un fils : messire René de Botmeur, seigneur de Kerobésan, Keriner et autres lieux, marié en février 1643 à Henriette Gouyon, fille d'Olivier Gouyon, seigneur du Lié et de Françoise Pinel [Note : PINEL. — Ancienne famille maintenue dans sa noblesse d'extraction à la reformation de 1669 et portant pour armes : D'azur à 3 pommes de pin d'or posées 2 et 1]. De ce mariage sont issus :

1° Jacques de Botmeur qui épouse Marie de Malescot [Note : MALESCOT. — Ancienne famille maintenue en 1670 qui porte pour armes : D'hermine à une rencontre de gueules].

2° Guillaume de Botmeur, seigneur de Kerisnaire et de Kerobeisan.

En 1627, nous trouvons dans les registres « dominelle Marguerite de Glevedé dame de Keriner » ; en 1632, elle figure comme marraine et est qualifiée dame de Launay. En 1634, « demoiselle Marguerite Glevedé, dame douairière de Keriner », figure comme marraine. Egalement, en 1640. Nous voyons, en 1646, « haute et puissante dame Gilette de Kerlagaden, dame de Botmeur, Querobésan, Keriner, » figurer comme marraine. De ce qui précède nous conjecturons que la terre de Keriner resta aux mains des de Botmeur pendant une partie du XVIIème siècle.

En 1658, Keriner n'appartient plus, croyons-nous, à la famille de Botmeur. Le 22 janvier 1658, messire Noel Bougeant figure comme seigneur de Keriner et épouse ce jour même demoiselle Yvonne Billouart, dame d'Espinose [Note : Noël Bougeant et Yvonne Billouart, sgr. et dame de Keriner, vivaient encore le 17 mars 1681]. De la famille Bougeant nous pensons que Keriner passa successivement et probablement par alliances aux familles de la Garde, Guesdon, Baron de Boisjaffrez et Audouyn.

En 1700, le manoir, métairie et moulin de Keriner ainsi que les lieux de Stang-Rohan, de Quellenec huella et izella appartenaient au sieur de la Garde.

1714. — Le 17 novembre a eu lieu en la chapelle de Keriner, le mariage de messire Alain de Kernaflen, sieur de Kergos, avec demoiselle Marie-Charlotte de Kernaflen, en présence de leurs parents et béni par missire Glezran, recteur de Pluguffan. Le marié est fils de noble homme Hervé de Kernaflen et de Catherine Guilvinic, sieur et dame de Tréguer et de Kereben. La mariée fille de noble homme Corentin Philippe de Kernaflen et de Françoise Chevaray, sieur et dame de Tréguer.

Vers le milieu du XVIIIème siècle nous voyons la famille Audouyn en possession de la terre de Keriner. Messire Guillaume-Michel Audouyn de Keriner, conseiller du roy, doyen du siège présidial de Quimper ; juge à la cour d'appel de Rennes, épousa demoiselle Jeanne Droman, dont il eut quatre filles : Anne-Marie, Clémence-Pétronille et Angélique. Anne-Marie fut mariée à messire Jean-Marie de Lécluse de Longraye, fils de messire René de Lécluse, seigneur de Longraye, et de Michelle Guesdon. Depuis cette époque la terre de Keriner est demeurée dans la famille de Lécluse de Longraye.

Voir   Ville de Pluguffan (Bretagne) " La famille de Lécluse de Longraye ". 

A la suite de cette généalogie, nous croyons devoir placer ici un extrait de la généalogie de la famille Urvoy dont nous avons vu l'alliance avec la maison de Lécluse de Longraye, et qui se trouva depuis ce moment en constant rapport avec la paroisse de Pluguffan. Dans la chappelle de Notre-Dame-du-Rosaire, à l'église, en haut du vitrail, on voit les deux écussons accolés Urvoy et de Lécluse.

Voir   Ville de Pluguffan (Bretagne) " La famille Urvoy ". 

 

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NOTES SUPPLÉMENTAIRES RELATIVES A LA SEIGNEURIE DE KERINER ET A SES PRÉROGATIVES.

(archives de l'évêché de Quimper).

Lors de la rédaction de l'article concernant la seigneurie de Keriner nous disions que, faute de documents, nous ne pouvions présenter qu'une série incomplète de ses possesseurs, et encore n'était-ce qu'une simple conjecture Aujourd'hui, grâce aux notes qui suivent, nous pouvons préciser davantage tout au moins pour ses propriétaires de la seconde moitié du XVIIème siècle.

Nous disions que Keriner appartenait dans la seconde moitié du XVIème siècle à la famille de Botmeur. Et, de fait, messire Tanguy de Botmeur, conseiller du roi au siège présidial de Quimper, en 1588, était qualifié seigneur de Kerynaire. De son mariage avec Gillette de Kerlagaden, qui figure comme marraine et dame de Keriner dans les registres de Pluguffan, en 1646, il laissa un fils : René de Botmeur, aussi qualifié seigneur de Kerisnaire. Puis enfin Guillaume de Botmeur, fils du précédent, également qualifié seigneur de Kerisnaire.

D'après les documents qui vont suivre Keriner passe, en 1659, des de Visdelou aux de Botmeur, qui revendent cette terre, en 1665 à messire Guy Pellicier, chevalier, seigneur de Chavigné. Puis, en 1674, Keriher fut adjugée à François Chauvin, seigneur du Moustoir-Kerroch.

La terre de Keriner appartenait donc antérieurement à l'année 1650 à la famille de Visdelou et non aux de Botmeur, cependant qualifiés seigneur de Keriner depuis 1588 jusqu'en 1646, et même dans le contrat de vente de 1659. Les de Botmeur étaient donc déjà seigneurs d'une terre portant le même nom de Keriner ; de là confusion inévitable étant donné leurs fréquents rapports avec la paroisse de Pluguffan, ou avaient-ils précédemment, aux de Visdelou déjà possédé Keriner. Nous l'ignorons.

Madame Anne Le Coigneux, abbesse de Kerlot, donne vers 1680, les notes suivantes :

« M. de Lambert Kermabon [Note : Nous ne savons à quelle famille de Lambert se rattachait le personnage cité. Peut-être appartenait-il à la très ancienne maison de Lambert, originaire de l'évêché de Dol, qui porte pour armes : D'argent au chevron de gueules] a épousé demoiselle Anne du Botmeur, fille du sieur de Kerinaisre Botmeur et de dame Julienne Thomas [Note : Nous ignorons à quelle famille Thomas appartenait Julienne Thomas. Il y a cependant, quelques apparences pour que ce soit à la maison d'ancienne extraction chevaleresque portant pour armes : D'or à la bande engrélée d'azur], qui fille estoit de dame Françoise de Kermoysan, dame du Botmeur ».

« En 1659, monsieur de Kerinayre acheta avec la dame Thomas, sa soeur, le lieu et maison de Kerinayre dont partie relève des fiefs propres de l'abbaye de Kerlot. Pour payer cet acquest le sieur de Kermabon suppose et le montre par actes bons ou mauvais que la dame de Kermoysan, à laquelle la dame Thomas, mère de sa femme, a hérité, vendit pour 11.500 livres d'héritages pour ayder à payer cet acquest de Kerinayre, dont ledit sieur de Kerinayre, son gendre, lui passa un acte de reconnaissance ».

« En 1665 ledit sr. de Kerinayre revendit du consentement de la dame Thomas, sans opposition de la dame de Kermoysan, lors encore vivante, ladite terre de Kerinayre au sr. de Chavigné qui n'en paya point aux seigneurs de fief les rentes de son acquest, non plus que le principal pour la plus grande partie. De sorte que après plusieurs contraintes et contumaces souffertes ledit sr. de Kerynayre fit revendre ladite terre de Kerinayre sur ledit sr. de Chavigné, en 1674, et fut adjugée au sr. du Moustoir, par la juridiction de Quimperlé, pour 11.500 livres ou s'opposèrent les créanciers des parties avec maître Guy Bougeant, pour madame de Kerlot, sans la nommer parce qu'il était intéressé en privé comme son fermier général et comme ayant droit d'éliger ses émoluments de fief à condition du tiers ».

« Le procureur du dit Bougeant laissa faire la distribution des 11.500 livres sans lui en donner avis, de sorte que la dite dame obbesse ne fut point employée en son rang et ordre des privilégiés, mais lors de l'appropriement de l'acquéreur elle s'opposa, et on lui indiqua une somme de 54 l .... ».

« Au mois de décembre 1686, le sieur de Kermabon a assigné en la Cour tous ceux qui ont touché les dites 11.500 l. et s'est porté appelant de la distribution qui en a été faite, et même de la sentence qui a adjugé 54 l. à madame de Kerlot ».

Voici maintenant des extraits des contrats de vente :

« Le 5 septembre 1659, messire Jacques Visdelou, chevalier, seigneur d'Ellien, chastelain du Hilliguit, Plogastel, Pratanros et Kervastam, faisant sa plus continuelle résidence au château du Hilliguit, vend pour 20.500 livres Keriner, Stang-Rohan, etc... à messire Guillaume de Botmeur, seigneur de Kerynaire, Kerincuff, demeurant le plus continuellement au manoir de Botmeur, en Berrien ».

« Le 15 décembre 1665, vente par messire Guillaume de Botmeur, chevalier, seigneur du dit lieu, La Sale, de Keryner, demeurant en son manoir de Botmeur, en Berrien, époux de dame Julienne Thomas, du manoir et métairies nobles de Keriner en Pluguan, maisons, écuries, chapelles, porte close, première et basse, jardins, coulombier, rabines, moulins, etc.., prééminences d'église en ceste paroisse de Pluguan, chapelle prévotive, du costé de l'Evangile avec tumbe enlevée, bancs, le tout.... comme les dites vitres estantes en la dite chapelle des armes de Botmeur de Keryner et de leurs alliances ».

« Item le manoir et lieu noble de Stang-Rohan, vendu à messire Guy Pellicier, chevalier, seigneur de Chavigné, demeurant en la paroisse de Trédudec (Tréduder ?), évêché de Tréguier, moyennant la somme do 23.000 livres.... » (Archives départementales du Finistère. - H. 184).

(Paul Aveneau de la Grancière, 1896).

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