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ERECTION DE LA HUNAUDAYE EN BARONNIE

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En 1451, aux Etats de Bretagne, commencèrent ces disputes de préséance qui ne sont pas près de finir. Pierre II, en réduisant à neuf le nombre de ses barons, trouvait par là moyen de « donner du relief aux uns en abaissant les autres ».

Et Lobineau ajoute à cet égard : « Aussi n'est-ce pas sans raison qu'on accuse le Prince d'avoir jetté la pomme de discorde entre les seigneurs, en croyant y mettre de l'ordre, de la décence et de la splendeur » (Lobineau. — Traité des Barons, note 3).

Le duc Pierre était bien le plus cupide et le plus injuste des hommes. C'était lui, en effet, qui s'était joué de cette malheureuse Françoise de Dinan, veuve de Gilles de Bretagne « à peine âgée de treize ans », à la mort de son mari, en favorisant son mariage avec le comte de Laval auquel il reconnut la qualité de tuteur de sa jeune épouse. En vertu d'une transaction « ouvrage d'imposture et d'injustice la plus criante » (Dom Morice, — Tome II, Livre XI, page 33), on supposait, au moyen d'un faux, que Françoise avait fait don à Gilles de tous ses biens, et, grâce à ce faux, cette transaction permettait, en cas de mort de sa belle-sœur, au duc Pierre, de rentrer en possession de ces mêmes biens dont elle lui consentait retour si elle ne laissait pas d'enfants. Non content de ces avantages, le Prince exigeait de Laval la restitution de « quelques maisons qu'il avait à Vannes » (Dom Morice. — Tome II, Livre XI, page 33).

Après contestations sur contestations, aux Etats de Vannes de 1451, voici l'ordre suivi dans les prééminences : « Le vicomte de Rohan prit la première place dans le banc des barons ; après lui se placèrent François de Rieux, sire d'Ancenis, Jean de Derval, etc…., ……….. A la droite du duc, après les comtes de Richemont et de Laval étaient les évêques, et à la tête de tous, Raoul de La Moussaye, évêque de Dol », alternant, en vertu d'un accord, avec l’évêque de Rennes, sauf décision ultérieure et définitive du duc. Car, ce n'était pas petite affaire non plus, en matière de préséances, de régler les prétentions du clergé [Note : Il n'y eut pas jusqu'à une abbesse qui ne disputât le pas à un abbé de Rennes. Peu galants, les abbés bretons ! Le caractère sacerdotal l'emporta ; la robe du prêtre prima la robe de la femme].

Venaient ensuite les prieurs, les députés des chapitres et des 23 bonnes villes : Rennes, Nantes, Saint-Malo, Dol, Vannes, Quimper, St-Bricuc, Saint-Pol-de-Léon, Hennebont, Morlaix, Guérande, Guingamp, Quimperlé, Vitré, Monfort, Malestroit, Josselin, Fougères, Dinan, Lamballe, Tréguicr, Redon, Ploërmel.

Une chicane s'élevait entre les bannerets : le sire de Quintin s'intitulait premier banneret, ce que le sire de Rieux lui contestait, prétendant que le jour où il donnerait à l'un de ses fils la baronnie de Rochefort, il entendait bien qu'on lui conservât le pas sur Quintin. Le duc « employa sa méthode ordinaire pour trancher la dispute, c'est-à-dire qu'il promit de faire justice à chacun en son temps » (Dom Morice, — Tome II, Livre, XI, pages 13 et 15). Ce système conciliateur équivaut à un déni de justice, comme le fait justement remarquer dom Morice, en faisant observer aussi « qu'il est triste de voir les assemblées les plus respectables perdre de vue le bien public, qui doit être l'unique objet de leurs délibérations, et perdre en vaines pointilleries un temps consacré à la discussion des plus grandes affaires de l'Etat » (Dom Morice. — Tome II, Livre, XI, pages 13 et 15).

On croirait lire une des pages que l'historien de nos assemblées contemporaines écrira lorsqu'il ne sera plus temps de regretter nos vaines querelles au milieu des complications les plus redoutables.

Mais que devenait, au milieu de toutes ces discussions, le sire de la Hunaudaye ? Parmi les bannerets, chevaliers, écuyers et seigneurs de bannière, le premier appelé fut La Hunaudaye (Dom Morice. — Tome II, Livre, XI, pages 13 et 15).

Les résultats de celle assemblée, à laquelle la vanité semble avoir préludé, ne furent cependant pas stériles. Entre autres décisions prises, l'une d'elles était appelée à favoriser l'industrie en Bretagne : « Les teinturiers, tisserands, brodeurs, bonnetiers et autres artisans, chassés de Normandie par la guerre, furent, sur la prière des habitants et du chapitre de Vannes, où ils s'étaient réfugiés, exemptés de tous fouages, tailles, et autres impositions, et cela pendant leur vie seulement » (Dom Morice. — Tome II, Livre XI, page 15).

A partir de ce moment, les fameuses toiles de Bretagne ont commencé à être avantageusement connues, et ce n'est pas une mince gloire pour la Normandie que d'avoir procuré à la Bretagne, en échange de son hospitalité, un de ses métiers les plus en renom et dont elle sut, d'ailleurs, si bien tirer parti.

En cette session, qu'à elle seule, l'érection au rang de banneret de Madeuc, sire de Guémadeuc ne suffirait pas à rendre mémorable, on fixa la mesure de la lieue à 2880 pas géométriques de cinq pieds chacun. C’était celle que le président de l'Hôpital avait fait admettre en France, et ceci prouve que la Bretagne, dès le XVème siècle, n'était pas réfractaire aux tendances à l'unité des mesures.

Nous avons la bonne fortune de posséder le Mémoire imprimé par lequel le comte de Rieux fit valoir, en 1710, les lettres-patentes obtenues par lui pour la conservation des Droits et Privilèges de l'ancienne « baronnie de la Hunaudaye » [Note : Mémoire au sujet des lettres-patentes obtenues par Monsieur le comte de Rieux pour la conservation des droits et privilèges de l’ancienne baronnie de la Hunaudaye. - Rennes, Vatar 1710].

Ce mémoire établit d'abord que la Hunaudaye était l'une des antiques bannières de Bretagne, lorsque, par lettres-patentes données à Nantes le 6 septembre 1487, il plut au duc François II d'ériger cette terre en baronnie.

L'acte imprimé du souverain de Bretagne nous donne tous les titres que prenait alors le prince breton :

« François, par la grâce de Dieu, duc de Bretagne, comte de Monfort, de Richemont, d'Estampes et de Vertus ».

Puis, il énumère les distinctions honorifiques que, pour « l'augmentation de sa principauté, seigneurye, et de la chose publicque d'icelle », il lui convient de créer ; « barons, banneretz, bacheliers et chevaliers, pour assister avecq Lui à ses Etats et Parlements Généraulx ». Il se réserve également « si le deffault des dits grans personnages resquis en ce que dessus se trouve ou peut trouver », de « créer et augmenter és dictes seigneuryes et dignitez ceux que cognoissant qui le vallent ».

Les « seigneuryes réduictes », ou plutôt réunies à la couronne de Bretagne, sont :
1° La baronnie de la vicomte de Léon ;
2° Celle de Fougères.
D'autres sont « vraysemblablement disposées à y tourner et escheoir ». savoir :
« 1° La baronye de Quintin, en la main de son très cher et très amé cousin et féal Françoys de Laval, sieur et baron de la Roche-Bernard ;
2° Les baronyes de Chasteaubriand, de Malestroit et de Derval, ès mains de son très honoré et très amé cousin et féal Françoys de Laval, sieur de Montaffilant, et de sa très chère et très amée cousinne et féalle Françoise de Rieux, sa compaigne »
.

Le duc revient encore sur l'avantage, résultant pour la « chose publique », de s'entourer d'une noblesse puissante, et ajoute à la nomenclature des seigneurs déjà produite, les « prélatz » qu'il place en tête des « dignitez ».

« Prélatz, barons, banneretz, bachelliers, chevaliers et escuyers ».

En Bretagne, la possession des terres, toutes les fois qu'il s'agissait de titre, était la principale question.

Suivant Ruffelet (Annales briochines), « chez les anciens bretons, on devenait noble à mesure qu'on devenait riche ».

D'après cet auteur, les chevaliers étaient, en ce pays, en nombre d'autant plus grand « que les ainés avaient le droit de démembrer leurs fiefs en faveur de leurs cadets, et les puînés avaient, dans la partie démembrée, telle et semblable justice que l’ainé ». C'est ainsi que l'on s'explique le nombre considérable, vu la petitesse des fiefs, des hautes, moyennes et basses justices de Bretagne. De même enfin tel seigneur devait, au cas de guerre, un quart, un tiers, une moitié de chevalier à son suzerain.

« L'homme qui tient en parage, dit le duc Jean II, dans son Ordonnance de 1301, tient aussi noblement et aussi gentilement comme celui de qui il tient et a autant de justice » (Ruffelet. — Annales briochines).

« Tous ceux qui voudront bien examiner les choses sans prévention, écrivait d'Argentré, conviendront qu'on ne connut jamais en Bretagne ni titre, ni brevet, et que les qualités réelles y sont attachées aux terres et non aux noms ».

C'est un préjugé, répandu parmi les profanes, de jauger la noblesse au titre et point au nom. Beaucoup de ces titres sont plumes de paon pour les geais qui les portent, d'autres sont conférés, on ne sait pourquoi ni comment, par l'étranger ; d'autres enfin, attachés en principe à la personne ou à la fonction, ont, en dépit des règles de leur création, passé à la postérité, pépinière de comtes et de barons d'autant plus dédaigneux des traditions qu'ils sont peu fiers en général de remonter au-delà de l'Evêque leur grand oncle ou du magistrat leur bisaïeul dont, légalement, l'aîné seul aurait droit à la couronne, et encore… au cas d'une confirmation ou d'une collation de titre. (Circulaire de M. le Garde des Sceaux, 22 juillet 1874).

Sous l'ancien Régime, était « noble homme » quiconque, possédant une seigneurie, c'est-à-dire ce que nous appellerions une ferme, pouvait, au moyen de la particule ajouter ce nom de terre à son nom patronymique. Quant à la noblesse, elle existait indépendamment de cette particule. Et ce qui, en outre de la qualification de « Messire », distinguait le gentilhomme de noble homme, c'était l'adjonction, pour le premier, de la qualité « d'écuyer » ou de « chevalier », interdite au second. Mais la foule qui n'y regarde pas de si près confond avec l'aristocratie vraie ceux qui en sont et ceux qui, n'en étant pas, ont fini par croire eux-mêmes à leur métamorphose. Complète elle est, cette métamorphose, quand, au tarif modéré des droits de sceau, « l'addition de nom », gracieusement octroyée par la Chancellerie, crée l'illusion d'une noblesse équivalant en réalité à celle des « nobles gens ».

Si nous avons généralisé cette question, c'est à cause du prestige si tenace, au sein de notre démocratie incohérente, des noms et des titres que les juifs, pratiques avant tout, leur consacrent leur or et leurs filles, et puis, n'avions nous pas à faire ressortir la différence qu'il y a entre cette aristocratie, purement de brevet et les titres essentiellement transmissibles [Note : Si l'auteur, ancien Rédacteur au Bureau du Sceau, traite ainsi, et à bon escient, les nombreux abus de la particule et du nom, c'est qu'il ne doit rien aux complaisances de l’Etat-civil, pas plus qu'il n'obéit à de vaniteuses fantaisies. Les pièces du dossier de M. le Comte de Chalus établissent, sans discussion possible, son antique origine. Le titre de Comte qu'il porte et que n'a cessé de porter la branche dont il est devenu l'aîné reposait, dés 1637, sur la seigneurie deux fois séculaire des paroisses de Saint-Hilaire des Landes, de Bourgneuf-La Forêt et la Baconnière (Maine), dont ses ancêtres étaient hauts-justiciers. Toutes ces pièces, visées par les Commisaires du Roy, en 1669, sont appuyées de preuves authentiques de filiation : avant de mourir, en 1893, le dernier survivant de sa branche, au Maine, a tenu à en transmettre à son cousin le précieux dépôt. — Souvent il en faut moins pour se dire Comte, en notre bon pays. (Note de l'Editeur)].

Notre disgression sur ces sortes de titres en Bretagne nous a paru nécessaire pour souligner, dans l'érection en baronnie de la Bannière de la Hunaudaye, l'importance attachée par les ducs de Bretagne à ne titrer que les seigneurs pouvant, par leurs richesses autant que par leur valeur personnelle, concourir au bien de l'Etat en ajoutant à l'éclat de leurs hautes actions l'appoint de leur fortune et l'appui de leurs vassaux.

Les lettres-patentes de François II contiennent tout un long exposé des mérites du sire de la Hunaudaye dont la fidélité envers son duc est restée inébranlable :

« Singulièrement, cette présente année, le roy de France ayant pris intelligence avecq la pluspart des barons et nobles de nostre dict pays et duché, nous a invalidé et assailly à puissance d'armes et faict la guerre en nostre dict pays, tendant à la totalle destruction d'icelluy ».

……… Le nouveau baron, « nostre tres cher et très aimé cousin », en dépit des « dons, promesses, menaces, terreurs et espouvantemens », n'avait cessé de se conduire en bon et fidèle sujet, et « d'accompaigner » son souverain. Il était avec le duc au siège de Nantes, « mis et assys par les François, en quoi il a employé corps et biens et y a payé et dépensé de son bien en grand habondance et largesse ».

Après Nantes, c'était encore un autre fait d'armes qu'il s'agissait de récompenser. Le sire de la Hunaudaye n'avait-il pas remis sous la domination de son duc :

« Nostre chasteau et forteresse de Moncontour, quy, par les dicts François et leurs alliez avoit, par subtils moyens, esté prys à notre vroye et loyalle subjection et obéyssance ».

Et le souverain breton constate au surplus que Tournemine, baron de la Hunaudaye, ajoute à son « extraction puissante » assez de biens et de richesses pour « entretenir et maintenir l’estat et honneur recquis à entretennement de baron et baronye ».

Il ne fallait s'en prendre qu'à lui-même, si François II, en s'alliant avec les ducs d'Orange, d'Orléans, et autres « remueurs de mesnage, avoit attiré les forces françoises sur ses débiles bras, ruinant son pays, sa noblesse, son peuple » (Jean de Serres. — Inventaire général de l'Histoire de France).

Ce qui diminuait peut-être un peu le mérite de la récompense, c'est que le prince dont elle émanait « foible es siens, foible en amis, n'étoit pas moins foible en sa personne » (Jean de Serres, — Inventaire général de l'Histoire de France).

Le mémoire où nous avons rencontré les curieuses lettres-patentes de François II en faveur du sire de Tournemine, nous donne la filiation des barons qui se sont succédé dans la baronnie de la Hunaudaye. Les tenues de 1610, de 1611, de 1627 et de 1637 en font foi :

« Messieurs de Rosmadec, héritiers de la maison de Tournemine, en faveur de laquelle l'érection avait été faite, en ont joui pendant qu'ils furent propriétaires de la Hunaudaye. Catherine de Rosmadec, héritière de cette terre, la porta depuis, avec tous ses droits, dans la branche de Rieux-Châteauneuf, d'où elle passa dans celle de Rieux-Assérac, par le mariage de Jeanne-Pélagie de Rieux avec le marquis d'Assérac, aîné de la maison de Rieux ».

L'auteur du mémoire qui reçut favorable sanction du Roi, soutenait, au nom du comte de Rieux, que « le défaut d'exercice de pareils droits (droits de baronnie et autres) ne leur donne point atteinte quand il ne se fait rien qui y soit directement contraire ».

La baronnie comprenait : Montafilant, avec suzeraineté sur Corseul, Quévert, Bourseul, Saint-Méloir, Plélan, Saint-Michel de Pluduno, Plorec, Lescouët, Hénan, Ruca ; Plancoët et son droit « d'espaves et de pescheries », le Chemin-Chaussé et sa juridiction, comprenant ses plaids de Saint-Jacques appartenant au seigneur du Vaucler avec appel au Chemin-Chaussé, Montbran et sa foire, la Hunaudaye enfin, avec ses droits de guet et de garde pour sa forteresse, et ses fiefs de Pléven et de Plédéliac, sans compter sa forêt, etc.. etc.

La comptabilité de la baronnie n'était donc pas une sinécure ; le compte, rendu en 1592, par Alain Héliguen, pour Montafilant, est un spécimen authentique de la lourde charge incombant au procureur de cette gestion générale. Cette pièce, qui fait partie de nos archives, est sur vélin, ce fameux vélin lamballais dont il est question dans Rabelais, à l'occasion des Décrétales [Note : (Pantagruel, Livre IX, Chap. LII). — « Jean Chouart, dict Ponocrates, à Monspellier avoit achapté des moines de Sainct-Olary unes belles Décrétales escriptes en beau et grand parchemin de Lamballe, pour en faire des vélins pour battre de l'or ». Les « parcheminiers » formaient, en cette ville, une corporation considérable et justement considérée. Les tanneurs, maçons et menuisiers y ont, en continuant à se grouper, maintenu les anciennes et salutaires traditions. Saint Sébastien et sainte Anne sont les deux principaux patrons célestes que les ouvriers ont choisis].

Le manuscrit d'Alain Héliguen ne comprend pas moins de seize feuillets. Le procureur de la « cour de Montaffilant rend ce compte au chevalier de Chasteaubriant et de Montaffilant, héritier de hault et puissant et redouté seigneur Françoys, seigneur en son temps des dicts lieux, etc… ».

Les registres des « Estats Généraux et ordinaires des pays et duché de Bretagne, convoquez et assemblez par auctorité du Roy, en la ville de Vannes, le lundi 27 de septembre 1610 » portent, en tête de la liste des membres desdits Etats :
« 1° M. le baron de la Hunaudaye ;
2° M. de Guémadeuc »
[Note : Mémoire pour la conservation des droits et prérogatives de la baronnie de la Hunaudaye (1746)].

Suivent sur trois colonnes les noms des autres gentilshommes de la province. Messire de la Hunaudaye présidait, mais, après lui et comme lui, le sire de Guémadeuc était hors de pair avec le reste de la noblesse.

Les honneurs des comtes de Rieux, futurs barons de la Hunaudaye n'étaient pas tous aussi improductifs que la présidence des Etats. A côté des charges, les pensions :

« En 1454, M. de Rohan et M. de Rieux sont pensionnés 600 livres, et le sire de Guémené 200 ;

En 1486, le duc François avait accordé au vicomte de Rohan 4000 livres, et autant au sire de Rieux ;

En 1501, sous Louis XII, le chiffre des pensions est maintenu ;

En 1508, les pensions du vicomte de Rohan et du sire de Rieux sont élevées à 5000 livres (Mémoire pour la conservation des droits et prérogatives de la baronnie de la Hunaudaye).

Aux béguins ou deuils, tant des ducs de Bretagne que des rois de France, le traitement du sire de Rieux était égal à celui des princes, de sorte qu'au deuil du duc François II, « M. d'Albert, M. de Dunois, M. de Rieux, M. de Raiz (Jacques de Laval) eurent chascun sept aulnes et demie de drap noir à quinze livres » (Mémoire pour la conservation des droits et prérogatives de la baronnie de la Hunaudaye).

« Au deuil de Charles VIII, le sire de Rieux, le vicomte de Rohan, le sire de la Roche-Laval et le seigneur d'Avaugour eurent la même fourniture : sept aulnes et demie » (Mémoire pour la conservation des droits et prérogatives de la baronnie de la Hunaudaye).

Jugez, d'après les sept aulnes et demie octroyées au sire de Rieux ce que devait être, comme astre princier, la comète de la Hunaudaye !

« Le règlement des Etats-Généraux du royaume, pour les rangs à observer aux dicts estats, estably par M. de Villerais, sous Henri IV, conserve à ceulx de la maison de Rieux le droict d'y entrer avec des fourures » (Mémoire pour la conservation des droits et prérogatives de la baronnie de la Hunaudaye).

L'hermine de la haute magistrature, distinction réservée aux princes et, depuis, étendue aux premières présidences, était, en Bretagne, l'attribut exclusif des ducs et de leurs « feaux cousyns ».

(un ancien rédacteur à la chancellerie).

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