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Les Maisons nobles à Nazareth avant la Révolution

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La féodalité a dans notre pays comme ailleurs, laissé des traces profondes. C'est ainsi que le territoire actuel de la paroisse de Nazareth comptait naguère un certain nombre de maisons nobles parmi lesquelles la Caulnelaie (Caunelaye) était la plus considérable. Mais la plupart de ces vieux manoirs ont subi au cours du siècle dernier, des transformations telles, qu'il est difficile de reconnaître leur destination primitive. A peine un écu gravé en relief sur le manteau de la cheminée, comme à la Noë-Bouëxière ou au Vau-Morvan, ou bien encore une cheminée sculptée, un écusson martelé comme au Bois-Rolland, permettent-ils de distinguer qu'il a vécu là des gentilshommes. Parfois même, comme à la Ville-Martin, il ne subsiste plus aucun indice qui puisse indiquer une maison noble.

Trop de documents ont disparu pour que nous ayons pu réunir les éléments d'une notice complète sur chacun des lieux qui nous occupent. Nous avons dû nous borner à citer seulement pour chaque gentilhommière, les noms des propriétaires que nous avons pu retrouver sans vouloir nous appliquer à des recherches approfondies. Nous suivrons l'ordre alphabétique.

Le Haut-Bois-Rolland. — En 1472, Jacques Le Begazcoux (ou Le Bégassoux), fils de Jean, seigneur du Bois-Rolland, paraît parmi les nobles de Corseul, à la montre de l'archidiaconé de Dinan. Il figure dans cette assemblée en qualité de jusarmier en brigandine, avec deux chevaux. On appelait alors jusarmiers les soldats armés d'une sorte de lance à crochets recourbés nommée jusarme. La cotte de mailles dont se revêtaient les jusarmiers portait le nom de brigandine (Des Salles, Evesché de Saint-Malo, anciennes reformations).

D'après l'Armorial de Courcy, la femme de Jacques Le Bégassoux s'appelait Marie de la Choüe, d'une noble famille très répandue dans le pays à cette époque. En 1513, lors de la réformation de la noblesse, leur fille Marie tient noblement un emplacement de maison et vingt-cinq journaux de terre (Des Salles, op. cit.). Le frère de Marie, Jean Le Bégassoux, hérita du Bois-Rolland. Il épousa Françoise de la Bouëxière en Corseul. En 1536, il maria sa fille Madeleine à 0llivier du Breil, seigneur de la Villémanouël.

En 1545, Madeleine obtint pour sa part de la succession paternelle, la maison noble de l'Evinais.

En 1550, le seigneur du Bois-Rolland s'appelait Jean Le Bégassoux, frère de Madeleine. Selon des documents publiés par le comte de Palys (Le cap. Breil de Bret.), il possédait une maison à Plancoët et y résidait fréquemment. Il vivait encore en 1576.

Cent ans plus tard, François Cadet, écuyer, s'intitule seigneur du Bois-Rolland et de la Dieuzays. En 1643, il acheta pour une somme de trois mille livres le moulin à eau de l'Isoreul et ses dépendances, d'avec Jean le Forestier, sieur de la Mettrie et Hélène de Pontual, son épouse (Archives personnelles).

Le 23 avril 1667, son fils Charles Cadet assiste dans l'église de Saint-Pôtan au mariage de François de Bréhant, seigneur de la Tandourie, en Corseul, avec Françoise Sauvaget, de la Chapelle-Guillaume, en Saint-Pôtan (Généalogie de la Maison de Bréhant).

Mais en 1691, les Cadets furent déboutés comme nobles, faute de pouvoir réunir les preuves suffisantes, lors de la réformation de la noblesse de Bretagne (Courcy : Armorial). Pour se consoler, Charles Cadet maria le 12 février 1692, Charlotte Cadet son héritière, à Messire Adrien Brunet, sieur du Moulin-Tizon, si bien qu'au Haut-Bois-Rolland, nous trouvons de nouveaux propriétaires en 1731 dans la personne de Messire François de la Bouëxière, écuyer, époux de Perrine Grout de Beauvais, dont onze enfants parmi lesquels François-Marie-Joseph, né le 31 décembre 1731, seigneur de Bagatz et du Haut-Bois-Rolland, conseiller au Parlement de Bretagne, décédé le 11 août 1774, à Saint-Méloir-des-Ondes, sans postérité de son mariage avec Jeanne Fleuriot (Saulnier : Le Parlement de Bretagne, p. 126).

Le 13 janvier 1773, ce personnage, loua pour 290 livres par an, le Haut-Bois-Rolland à Gilles Gourneuf et Françoise Mahé, sa femme (Pièce communiquée par M. J. Dubois, ancien notaire à Plancoët).

Durant la Révolution, le 21 messidor an VI, Etienne Goupil de Corseul, acheta comme bien national, pour 163.000 livres payables en assignats, la métairie du Haut-Bois-Rolland, appartenant à M. de la Bouëxière, émigré (Archives départementales des Côtes-d'Armor, série Q).

 

Le Bois-Rolland-d'A-Bas. — En 1479, Pierre Piron, seigneur de la Pironnais, en Ploubalay, et du Bois-Rolland, en Corseul, épouse, nous dit Courcy, Jeanne de Monterfil.

En 1513, Pierre Piron, garde de ses enfants, tient les deux lieux nobles de la Bouteilleraie et du Bois-Rolland, terres franches d'impôts d'ancienneté (Des Salles : Evêché de Saint-Malo, anciennes réformations).

En 1782, messire Jean-François Gouyon, chevalier, sieur du « Bois-Roland » assistait à la prise de possession de la seigneurie de Plancoët, par le comte Marie-Antoine de Bédée. Huit hectares de terre dépendant de cette métairie furent saisis sur Charles Gouyon et acquis par François-Marie Hannelais, de Plancoët, le 4 septembre 1812.

 

La Caulnelaie-Vaucouleurs. — Avant 1789, la Caulnelaie (aujourd'hui Caunelaye) était en possession d'une haute justice qui s'exerçait à Corseul. C'était alors le premier fief relevant de l'importante et très ancienne châtellenie de Montafilant. Les premiers seigneurs de la Caulnelaie que nous connaissions furent des Thomas. En 1427, Jean Thomas de la Caulnelaie était marié à Perrine de la Goublaie (ou Goublaye), de Saint-Alban (Des Salles, op. cit.). Leur fils Olivier épousa Jeanne Gouyon. En 1480, Jean Thomas, capitaine de la forteresse de Montafilant, avait pour femme Marguerite La Choüe, qui se trouvait encore vivante, mais veuve, lors de la réformation de la noblesse en 1513 (Des Salles, op. cit.). — En 1534, leur fils Pierre Thomas, époux de Françoise du Quellenec de Bienassis, était capitaine des châteaux de Dinan et de Saint-Lô. — Leur fille Marie-Louise épousa Julien du Breil, seigneur de Rays en Ploubalay, et de la Touche en Lancieux, gouverneur des forteresses du Guildo et du Mont-Saint-Michel (Généalogie de la maison du Breil). — On trouve encore Georges Thomas de la Caulnelaie, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi et chevalier de son ordre, député de la noblesse aux Etats généraux de Blois en 1588 (Armorial de Courcy).

Ce Georges Thomas, dont la mort, à la suite d'une blessure de guerre reçue aux environs du fort Lalatte, est racontée par les chroniqueurs Jehan Pichart et Jean du Matz, trépassa en 1591 (Cf. G. de Carné : Les Chevaliers bretons de Saint-Michel, p. 405-406).

En 1636, son fils, Jean Thomas, maréchal de camp des armées du Roi, fit ériger par lettres-patentes, la seigneurie de la Caulnelaie en vicomté. Il décéda à Corseul le 2 juillet 1653. Un descendant d'une des plus vieilles et des plus illustres familles de Bretagne, François-Louis du Breil de Pontbriand, né à Monterfil en 1688, acheta le 21 mai 1719 d'avec Jean-Mathurin Thomas de la Reignerais, la terre et seigneurie de la Caulnelaie-Vaucouleurs. François du Breil mourut en 1767 au château de la Caulnelaie et fut inhumé dans le choeur de l'église de Corseul. — Il laissa de son mariage avec Marie-Anne de Saint-Gilles, quatorze enfants, sur lesquels onze vécurent, dont René-François-Marie du Breil, vicaire général de Saint-Malo et l'un des restaurateurs du Collège de Dinan.

L'héritier principal du nom et des propriétés de la famille fut Joseph-Victor du Breil, chevalier, comte de Pontbriand et de la Caulnelaie, capitaine de cavalerie et chevalier de Saint-Louis. Né à la Caulnelaie le 16 avril 1724, il devint le chef de sa branche par suite du décès de son frère aîné. Il mourut à Dinan, le 17 octobre 1784. De son union avec Agathe du Plessis de Grenedan naquirent huit enfants, dont l'aîné Augustin-Marie-Joseph, épousa Françoise Hay de Bonteville et continua la tige de la Caulnelaie (Généalogie de la maison du Breil).

M. de la Caulnelaie ayant émigré lors de la Révolution, le château de la Caulnelaie, le moulin de Montafilant, les logements de la métairie de la Porte-Caulnelaie et la métairie de l'Ormelaie furent mis en vente comme biens nationaux, en exécution des lois du 28 ventôse et du 6 floréal an IV. Mais toutes ces maisons et ces terres furent rachetées par d'autres membres de sa famille qui étaient demeurés en France et restèrent aux Pontbriand.

A la Restauration, la restitution de ses autres biens qui avaient été placés sous séquestre, mais n'avaient pas été vendus, entre autres une partie de la métairie de Cambœuf, fut ordonnée par décret rendu par le roi, le 22 octobre 1816 (Archives départementales des Côtes-d'Armor, série Q).

 

Le Dôme, rue de l'Abbaye. — Pour faire cesser la légende qui veut faire du vieux manoir du Dôme la demeure où Chateaubriand passa ses jeunes années, disons qu'à cette époque le Dôme était la propriété du Comte de Trémigon. Celui-ci vendit cette maison à Amateur de la Planche de Kersula, lequel épousa par contrat le 22 mai 1784 Sainte Guillemot de Vauvert, fille de Messire Charles et de dame Rose de la Moussaye, de Planguenoual.

Le 16 février 1808, Louis Ladvocat de la Prévôtais, fils de feu Louis et de Elisabeth-Marthe Rouxel de la Touraudais, épousa demoiselle Eulalie de la Planche de Kersula, fille des précédents et héritière du Dôme. Depuis cette propriété a passé par alliance aux de Courville, puis par héritage aux de Villers.

 

L'Evinais. — En 1545, Madeleine Le Begassoux obtint pour sa part de la succession paternelle la maison noble de l'Evinais en Corseul. Son mari, Olivier du Breil, compagnon de Jacques Cartier dans sa dernière expédition, mourut au Canada en 1550 (Généalogie de la maison du Breil). Son fils unique, Julien du Breil, gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi, hérita avec l'Evinais, de toutes les autres possessions paternelles et maternelles. Mais cette terre ne demeura pas longtemps aux Du Breil de Rays, car l'an 1687, le sieur et la dame de Guervestic, vendirent à François Tranchant et à Jeanne de la Vallée, son épouse, la terre noble de l'Evinais-Saudrais pour la somme de 3.500 livres (Archives des Côtes-d'Armor, B 102).

En 1743, nous trouvons célébrées à l'église Saint-Maur du Bas-Plancoët, les obsèques de François Tranchant de l'Evinais.

D'après les documents du temps, M. Tranchant de l'Evinais commandait en 1758, à la bataille de Saint-Cast, la compagnie de miliciens garde-côtes, dite compagnie de Plorec, qui comprenait les hommes de Pluduno, Saint-Lormel, Plorec et Plancoët.

Le même seigneur, selon Courcy, assista cette même année aux Etats de Bretagne tenus à Saint-Brieuc.

En 1768, on trouve messire René Tranchant et dame Marie de Pontual, son épouse, seigneur et dame de l'Evinais. Les Tranchant possédaient encore l'Evinais en 1780. Ils la firent passer par alliance aux Talhouët de Bonamour, lesquels revendirent l'Evinais le 19 octobre 1798, à Guillaume Robinot de la Pichardais, Laurent Moulin et François Rouault de la Vigne pour 52.000 frs (Communication de Mme de Pontbriand, née Malherbe).

 

La Gueurivais. — La maison occupée en 1911 par M. Cornillet, à la Gueurivais, était, avant la Révolution, habitée par des gentilshommes. En 1733, les registres du prieuré Saint-Maur font mention des funérailles de Jacques de Lesquen de la Gueurivais. D'ailleurs, la famille de Lesquen était très nombreuse à Nazareth, et l'on voit sur les mêmes registres, le décès de demoiselle Anne de Lesquen de la Flouriais, en 1730, de Mathurin de Lesquen, en 1734 et de Charlotte de Lesquen, en 1741.

 

La Garenne. — En 1761, Marie Brunet, chevalier seigneur du Moulin-Tizon, la Garenne et autres lieux, demeurant rue de l'Abbaye, à Corseul, dresse contrat de mariage avec Françoise Brunet du Guillier, demeurant à Lamballe (Titre communiqué par feu M. Jh. Dubois).

 

Hallouze. — En 1513, Pierre L'Enfant, sieur de Hallouze, possède lors de la réformation, le Plessis-Madeuc, terre noble d'ancienneté (Des Salles, op. cit.). La devise de Pierre L'Enfant comme celle de sa famille était « Audax audacibus ».

 

La Noë-Bouëxière. — La Noë-Bouëxière devait être une juveigneurie de la famille de la Bouëxière, en Corseul. En tout cas, c'était une maison noble. Le 19 novembre 1735, Anne Normant et écuyer François-René de la Bouëxière, son mari, sieur du dit nom, ensemble demeurant en leur maison de la Noë, paroisse de Corseul, font aveu à Jean Sévère, comte de Rieux, pour la métairie de la Chesnaie, sise à Hénanbihen, provenant de la succession de Joseph Normant de la Villeheleuc, père de l'avouante (Titre communiqué par feu M. Jh. Dubois).

Le 23 octobre 1778, Jeanne-Toussainte Bameule de Lantillais, âgée de 24 ans, épousa Jean-Louis Rouxel de la Touraudais et de la Noë-Bouëxière, en Corseul, garde-côte du Roy, fils de Louis, seigneur de la Touraudais et de dame Anne de la Bouëxière.

Le 26 vendémiaire an V de la République, le citoyen Joseph Ginguené, de Plénée-Jugon, acheta comme bien national, la maison noble de la Noë-Bouëxière, appartenant à Rouxel de la Touraudais, émigré.

 

Le Grand-Treff. — Avant 1789, la seigneurie du Grand-Treff était assez considérable. Elle possédait une moyenne justice qui s'exerçait à Plancoët. Les archives des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) conservent encore plusieurs liasses de ses archives. Nous y voyons que les plaids généraux de la juridiction du Grand-Treff, s'exerçaient rue de l'Abbaye le lendemain de la fête Saint-Maur.

En 1513, Geoffroy Hingant, fils de Geoffroy, possédait le dit lieu noble et d'autres terres à Lanhélen (Des Salles, op. cit.).

En 1569, Guy Hingant, sieur du Treff, figure à l'arrière-ban des nobles de l'archidiaconé de Dinan, comme devant deux arquebusiers pour le service du roi (Morice, III, col. 1359).

Un peu plus tard, on trouve comme seigneur du Treff, Jean Tranchant, conseiller du roi au présidial de Rennes, époux de dame Renée Le Marchand de la Gauteraye. Leur héritier fut Claude, leur fils aîné, sieur des Tulais et de la Cressonerais, qui fit reconnaître sa noblesse à la réformation de 1669.

En février 1765, Joachim-Claude Tranchant, époux de Suzanne-Angélique Beschais de Martigné-Ferchaud, était seigneur du Grand-Treff (Registres paroissiaux de Saint-Pierre en Saint-Georges, de Rennes, éd. du Guerny).

En 1780, le Grand-Treff appartenait par alliance au comte de Talhouët de Bonamour, qui le vendit le 15 floréal an II (4 mai 1794), au citoyen Guillaume Robinet, maire de Plancoët, né à Créhen, le 14 juillet 1757 et à la citoyenne Yvonne Gautier, son épouse, née à Plancoët, le 25 avril 1757.

 

Le Vau-Morvan. — Tout au Vau-Morvan annonce une très ancienne gentilhommière. Dès l'an 1237, l'on trouve Raoul du Vau-Morvan, chevalier, confirmant une donation faite par Josse l'Asne, l'un de ses vassaux à Saint-Aubin-des-Bois (Anciens Evêchés de Bretagne, III, p. 87).

En 1428, Pierre de Lesquen, seigneur du Vau-Morvan, épouse Catherine Chauvel (Armorial de Courcy et Des Salles, op. cit.). En 1513, Guillaume de Lesquen tient la maison et métairie noble du Vau-Morvan (Des Salles, op. cit., p. 152).

En 1630, Gilles de Lesquen, chevalier, de l'ordre du Roi, était sieur de la Ville-Meneuc, du Vau-Morvan, de la Ducheys et de la Ville-Auvray. Il était fils de Laurent et de Jeanne de Gouyon. Il épousa Bertranne Collet de la Ville-Geffroy, d'où naquit Alain de Lesquen, conseiller, maître d'hôtel du Roi, qui fut nommé chevalier de Saint-Michel le 24 avril 1638. Il était seigneur de la Villemeneuc, du Vau-Morvan et autres lieux lorsqu'il décéda le 16 mars 1665 et fut inhumé dans la chapelle de la Ville-Meneuc. De son troisième mariage avec Marguerite de la Palluelle, naquit Joseph de Lesquen, baptisé à la chapelle de la Ville-Meneuc, en Pluduno, qui hérita de toutes les possessions paternelles, entre autres du Vau-Morvan (De Carné : Les Chevaliers Bretons de Saint-Michel, p. 229). Dans la suite, il fut capitaine d'une compagnie de Chevau-légers. Son épouse, Elisabeth du Fradal, lui donna un fils qui fut Jean-Joseph de Lesquen, seigneur de la Villemeneuc et du Vau-Morvan, commandeur de Saint-Louis, brigadier des armées du Roi. Celui-ci ne laissa qu'un fils à lui survivre, Charles-Louis-Joseph, lequel décéda sans postérité.

 

La Ville-Martin. — La maison noble de la Ville-Martin, qui a été presque entièrement reconstruite, est celle occupée en 1926 par la famille Josselin.

En 1513, Raoule de Québriac tient une maison noble appelée la Ville-Martin, en raison de douaire et par suite du décès de son premier mari, Roland Gouëon de la Bouëtardais, conseiller aux grands jours de Bretagne, en 1495. En 1601, on trouve sur les registres d'Etat Civil de Plancoët, Jacques Gaudin, sieur de la Ville-Martin.

Durant la Révolution, le 7 messidor an II, Pierre Stavelan, de Dinan, acheta, comme domaine national, pour 17,600 livres, payables en assignats, la métairie de la Ville-Martin, appartenant à Louis de Lesquen de la Ménardais, en Créhen, émigré, époux de Marie-Françoise de Ferron.

 

La Ville-ès-Rieux. — La maison de la Ville-ès-Rieux a été presque entièrement reconstruite, seules quelques portes en plein cintre subsistent d'autrefois. En 1513, Georges Chastel habitait et possédait la maison et métairie noble de la Ville-ès-Rieux.

Lors de la Révolution, la Ville-ès-Rieux, appartenait à la famille de Ferron de la Sigonnière. D'après un extrait des registres de l'Administration centrale des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), en date du 12 nivôse an VII, la métairie de la Ville-ès-Rieux affermée alors 600 livres par an, contenait 33 journaux de terre estimés valoir 13,380 livres, avec les logements. Mais comme certains membres de la famille de Ferron avaient émigré, la République se saisit de trois champs : le Clos de Derrière, le Pré de la Roche et la pièce du Pellouer. Elle les fit mettre en vente et en confisqua le prix au profit du Trésor (Archives des Côtes-d'Armor, série Q). Les trois champs saisis contenaient ensemble 7 journaux de terre. Ils furent acquis par Allaire-Dieupart.

 

La Ville-Hatte. — Les bâtiments d'habitation de ce vieux manoir, tels qu'ils existaient en 1911, semblent remonter aux XVème et XVIème siècles. En 1513, Jeanne Descuonal, tient une maison noble nommée par la Ville-Hatte, par raison de douaire et décès de Jacques Labbé de la Ville-Gueurif en Trégon, son mari (Des Salles, op. cit.).

En 1629, Tiennette Heliguen, dame de la Ville-Hatte, héritière de sa branche, épousa Jacques de Bréhand, seigneur de Bras, d'une vieille famille bretonne qui proclamait pour sa devise que « Foi de Bréhand vaut mieux qu'argent ». Leur fils aîné qui fut François, seigneur de la Ville-Hatte et du Tertre, épousa Françoise Le Forestier, de Corseul. Il fut inhumé lors de sa mort, en l'église de la Bouillie, l'an 1644, près de l'escabeau de la Plesse. Claude de Bréhand, son héritier, se maria avec Julienne, fille de René de la Vallée, sieur de la Chesrière. De cette union naquirent, entre autre progéniture, deux filles dont Jeanne, l'aînée, épousa le 14 juillet 1686, Toussaint Gautier, sieur de la Boullais, en Iffendic, auquel elle porta la terre de la Ville-Hatte, au décès de son frère aîné Louis de Bréhand, trépassé sans postérité (Marquis de Bréhand : Généalogie de la Maison de Bréhand, in-8°, Paris, 1867).

D'après un état de la garnison du château du Guildo en 1665, nous voyons que le seigneur de la Ville-Hatte remplissait alors l'office de cornette à la 11ème escouade des miliciens chargés d'assurer la défense de cette forteresse (G. du Mottays : Le Guildo, Annales des Côtes-du-Nord, de 1856).

Le 3 mai 1770, Messire Gautier, seigneur de la Boullais, demeurant à Dinan, loua pour 400 livres par an à Charles Malapel, avocat, résidant à la Roblinais en Bourseul, le manoir de terre noble de la Ville-Hatte avec jardin, colombier, étang, pourpris, dîme, métairie et lande du Tertre.

Enfin le 25 décembre 1793, Pierre-Charles Carillet, avocat, acquit pour 34,320 livres payables en assignats le bien national de la Ville-Hatte confisqué sur René Gautier de la Boullais, émigré à Jersey. 

(abbé Auguste Lemasson)

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