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Les Origines de Nantes - Le village Gaulois - La cité Gallo-Romaine

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Sur l'emplacement actuel de Nantes s'élevaient, il y a 2.500 ans, quelques huttes misérables. Le village gaulois devint sous la domination romaine une cité florissante qui, au Vème siècle, pour mettre fin aux ravages des barbares, s'entoura de solides murailles.

Les origines de Nantes sont obscures. — La tradition attribue a Nantes une origine fort ancienne ; mais l'histoire, faute de preuves, ne peut accorder crédit aux fables, d'ailleurs contradictoires, de nos chroniqueurs anciens ou modernes.

Nul ne voudrait aujourd'hui affirmer que notre ville a été fondée par les Troyens, ou par les Samnites, ou par un descendant de Noé. Ces légendes ne peuvent que nous mettre en garde contre l'imagination de nos historiens.

Les géographes anciens ne nous ont laissé sur les villes armoricaines que des données fort imprécises à l'aide desquelles on a étayé bien des suppositions. Certains prétendent que Nantes a remplacé l'antique Corbilon ; les plus nombreux affirment, avec raison, semble-t-il, qu'au confluent de la Loire et de l'Erdre s'élevait il y a 2.000 ans Condevincum ou Condivicnum (du latin Condate, confluent).

D'où vient le nom de Nantes lui-même ? D'un mot celtique signifiant fleuve, abondance d'eau ? de Namnès, gouverneur des Gaules? Il paraît plus vraisemblable d'y voir le souvenir de la peuplade des Namnètes établie entre la Loire et la Vilaine. Condivicnum, dont une partie portait le nom de port des Namnètes, est devenu la cité des Namnètes ; puis, plus tard, quand les villes de la Gaule abandonnèrent leurs noms gaulois ou gallo-romains pour prendre le nom des peuples dont elles étaient le centre, notre ville s'est appelée Namnetis, et enfin Nantes.

L'emplacement de Nantes est habité depuis une époque très reculée. — Si nous ne savons rien de précis sur l'existence de Nantes aux temps préhistoriques, nous pouvons cependant affirmer avec certitude que son emplacement a été habité depuis une époque très reculée.

Sur la prairie de Mauves et au Jardin des Plantes, on a découvert des ateliers contemporains de l'âge du bronze. 600 ans avant Jésus-Christ, les habitants de Nantes connaissaient donc la métallurgie, d'ailleurs assez répandue dans le département, surtout aux environs de Blain.

Ils savaient aussi creuser dans des troncs d'arbres des barques grossières qu'ils devaient utiliser pour la navigation fluviale ; plusieurs de ces barques ont été retrouvées en Loire.

Le port des Namnètes est créé et se développe. — Avant l'ère chrétienne, une forêt profonde couvrait en grande partie le territoire des Namnètes. L'Erdre venait se jeter dans le Seil, maigre cours d'eau coulant au milieu des marécages qui occupaient alors l'emplacement compris aujourd'hui entre la gare d'Orléans et le pont Maudit.

Une grève sablonneuse, en pente douce, terminait le promontoire séparant les deux rivières et offrait aux barques un lieu d'accostage facile et sûr.

Il est probable que des navigateurs étrangers, des Orientaux sans doute, séduite par la position avantageuse que présentait le promontoire, y établirent un marché d'échanges. Celui-ci ne tarda pas à être fréquenté par les tribus namnètes. Des huttes y furent élevées et une tranchée pratiquée entre le Seil et l'Erdre, à travers le quartier actuel du Pilori, mit le village à l'abri des surprises.

Les opérations militaires des Romains, en refoulant une partie des populations gauloises vers la Loire, favorisèrent le développement du port des Namnètes. Les huttes primitives furent remplacées par des constructions garnies de glaise avec soubassement en pierres, et « l'oppidum » fut entouré d'une enceinte de terre palissadée.

Les Romains font de Nantes une ville florissante. — Après une lutte difficile, dont le principal événement fut la destruction de la flotte des Venètes par les vaisseaux romains (55 ans avant Jésus-Christ), Jules César soumit les peuplades armoricaines. Bien que le célèbre général romain ne parle point de Condivicnum, dans sa « Guerre des Gaules », il est hors de doute que notre ville fut occupée par les conquérants.

Les vainqueurs transformèrent le pays, y apportèrent leur langue, leurs coutumes, leurs mœurs. Ils apprirent aux Gaulois à tailler la pierre pour l'employer dans les constructions. Nos ancêtres imitèrent les monuments romains. De belles maisons, des temples s'élevèrent à Nantes. Les débris retirés de notre sous-sol : stèles, bas-reliefs, fûts de colonnes en marbre, corniches, attestent une civilisation avancée.

Le commerce y devint florissant. Les Romains firent de Nantes le magasin général de leurs approvisionnements. Notre ville possédait alors une Bourse de Commerce dont l'existence nous a été révélée par une inscription trouvée en 1580, et actuellement fixée sous la galerie de l'Hôtel de Ville. Nantes était un nœud important de communications. Nos routes de Vannes, de Paris, la vieille ligne des Ponts, indiquent, sinon l'emplacement exact, du moins la direction des principales voies romaines.

L'importance de Rezé dépasse alors celle de Nantes. — Malgré l'importance réelle de notre cité à cette époque reculée, Coudivicnum n'était point alors la principale ville de la région. Presque en face du port des Namnètes, sur l'autre rive de la Loire, se trouvait le port des Pictons (ou Poitevins), Ratiatum (Rezé) dont l'étendue de l'Est à l'Ouest atteignait près de deux kilomètres.

Donatien et Rogatien subissent le martyre. — C'est au IIIème siècle que le christianisme fit son apparition à Nantes. Il y fut prêché par Saint-Clair, dont on a voulu faire un évêque, mais qui fut plutôt une sorte de missionnaire se livrant, avec ardeur à la prédication.

Deux jeunes gens, deux frères, appartenant à une famille notable, Donatien et Rogatien, les Enfants Nantais, subirent le martyre à Nantes (vers 290).

La, nouvelle religion n'en fit pas moins de sérieux progrès. En 325, lorsque l'empereur Constantin eut adhéré au christianisme, un premier temple fut consacré au Dieu des chrétiens sur le coteau de Saint-Similien.

Les Romains sont chassés de l'Armorique. — Une légende, acceptée comme vraie par beaucoup de nos historiens, veut, que Conan Mériadec, qui aurait aidé dans sa révolte coutre Rome le gouverneur Maxime, ait reçu de son protecteur, en 383, le titre de roi de l'Armorique. Mais les travaux les plus récents mettent en doute l'existence même de ce premier souverain de notre péninsule.

Si Conan Mériadec ne nous délivra pas de la domination romaine, les fonctionnaires de Rome n'en furent pas moins chassés de notre ville vers 409.

Soumis de nouveau par les conquérants vers 439, nos ancêtres combattirent à côté de leurs maîtres contre Attila et les Huns en 451 ; mais bientôt l'Empire en décadence dut abandonner l'Armorique.

Nantes s'entoure d'une enceinte fortifiée. —Tant que dura la paix, tant que les envahisseurs purent être maintenus par les légions romaines, Nantes connut une grande tranquillité et ses habitants ne songèrent point à organiser des moyens de défense. Mais les Barbares — les pirates saxons surtout, car Nantes était ëloignée de la route suivie par les Germains — vinrent y jeter la terreur, pillant les maisons, détruisant par le feu les plus beaux édilfices, massacrant les habitants paisibles. Leur fureur fit de l'Armorique une immense solitude couverte de sang et de débris.

Les Nantais alors se prirent d'une belle ardeur et ils construisirent vers le Vème siècle, autour de leur cité à demi ruinée, une formidable enceinte. La muraille avait une hauteur moyenne de 10 mètres et 4 mètres d'épaisseur ; elle était contrebutée par des demi-tourelles massives, surmontée d'un couronnement en pierres plates. (Les douves ne furent creusées que plus tard). L'enceinte avait 1.600 mètres de tour, et sa surface intérieure était de 18 à 19 hectares. Elle allait du Bouffay au Château, contournait la Cathédrale, descendait par la rue Chauvin, traversait le jardin de l'Hôtel-de-Ville, passait entre la rue Saint-Léonard et la rue du Moulin pour rejoindre le Bouffay. (Il est bien entendu que ces rues et monuments n'existaient pas alors). On peut voir un reste de la muraille gallo-romaine entre la Porte Saint-Pierre et la Cathédrale.

 

COMPLÉMENTS ET RÉCITS.

I. — La Navigation préhistorique à Nantes.
Le musée archéologique de Nantes possède des barques monoxyles qui constituent de curieux et vénérables vestiges de la navigation préhistorique.

Creusées chacune dans uu seul chérie, au moyen, semble-t-il de la pierre et du feu, ce qui les fait remonter à une époque antérieure à l'âge du bronze dans notre région, c'est-à-dire vers le VIIème siècle avant l'ère chrétienne, elles furent draguées en Loire dans le courant du siècle dernier, et, à en juger par leur forme, servaient exclusivement à la navigation en eau paisible, tout au plus à la navigation fluviale.

Longues, effilées, â fond plat et à bordage à peine accusé, véritables périssoires, mais périssoires que seize hommes vigoureux parviennent à peine à porter, elles étaient, en effet, absolument impropres à la navigation maritime ; et l’on peut même douter qu'elles aient pu affronter sans danger un voyage un peu long en Basse-Loire. Elles servaient donc uniquement à la pêche le long des rives ou en marais et aux communications entre les îles du fleuve et les cités lacustres des peuplades primitives... Ces barques, incomplètes de la poupe, mesurent 5 à 6 mètres de long sur 0m 72 de large. D'après LEGRAND (Annales de la marine nantaise).

II. — Ateliers de l'âge du bronze à Nantes.
Au mois de décembre 1868, un ouvrier terrassier travaillant aux défoncements du Jardin des Plantes rencontra, à 70m de la grille du Lycée et à 1m 60 de profondeur, un vase qu'il brisa et d'où se répandirent sur le sol 150 fragments de bronze très oxydés.

Ce lot comprenait surtout des épées, des javelots, des haches, des bracelets et de petits lingots de cuivre pur ; mais on y trouvait aussi des poignards, des couteaux, de petites enclumes et des marteaux.

Le vase était en terre rouge grossière. Il ressemblait à un pot à fleur. Il avait été modelé à la main et cuit au feu de fougères. Peut-être avait-il été fabriqué avec l'argile ramassée à pied d'œuvre au bord du ruisseau qui, de Saint-Clément descendait vers la Loire, où le fondeur préhistorique avait établi sa cabane et où il trouvait sous sa main l'eau, le combustible et l'argile plastique dont il se servait pour les moules et pour les creusets. (D'après PARENTEAU).

Au mois de septembre 1881, sur la prairie de Mauves, un enfant cherchant des anguilles au bord de la Loire découvrit un trou rond d'où sortaient des lames et des piques en bronze d'un beau vert foncé.

La trouvaille ayant été signalée au Conservateur du Musée archéologique, celui-ci retira de la cachette plus de 500 pièces, la plupart brisées ou détériorées par l'usage et comprenant surtout des armes (épées, haches, poignards), des objets de parure (bracelets, boucles, anneaux...) et des outils (marteaux, racloirs, tranchets...).

Cette découverte est la plus importante qui ait été faite en Bretagne pour le nombre et la variété des objets. (D'après de LISLE DU DRÉNEUC).

III. — Le martyre de Donatien et de Rogatien.
Donatien et Rogatien ayant refusé une dernière fois d'adorer les statues de Jupiter et d'Apollon, le préfet romain leur montra en menaçant les instruments de supplice étalés auprès de l'autel des dieux. Les deux jeunes chrétiens n'en furent point troublés et persistèrent dans leur refus obstiné.

« Vous mourrez ! » s'écria le juge. — « Qu'importe ! répondirent Donatien et Rogatien, nous sommes prêts à souffrir tout ce que pourra inventer un bourreau furieux. Nous né perdrons pas la vie en la donnant pour Celui duquel nous rayons reçue ». Outré de colère, le Préfet les fait lier sur le chevalet pour rompre leurs membres et briser leur corps puisqu'il ne peut fléchir leur volonté.

Malgré leurs souffrances, les tiers adolescents persévèrent courageusement a confesser leur foi. On les détache enfin du chevalet pour entendre la sentence que le juge prononce coutre eux : les deux frères auront la tête tranchée, et, par un raffinement de barbarie, l'exécution aura lieu dans la partie de la ville où habite leur famille, et qui porte encore aujourd'hui le nom de Donatien.

Au passage du lugubre cortège, la foule pousse des cris de mort. Les deux martyrs, brisés par les tortures du chevalet, ne purent atteindre le lieu désigné. A l'endroit, dit-on, où s'élèvent aujourd'hui deux croix jumelles (rue Saint-Donatien), le bourreau, après leur avoir cruellement enfoncé sa lance dons la gorge, les décapita.

 

A voir : Au musée Dobrée : Objets préhistoriques trouvés à Nantes ; antiquités gallo-romaines de Nantes et de Rezé. Entre la porte Saint-Pierre et la Cathédrale : Restes de l'enceinte gallo-romaine.

Bibliographie : Catalogue du Musée archéologique de Nantes. — Parenteau, le fondeur du Jardin des Plantes. — Fournier, histoire lapidaire de Nantes. — Léon Maître, Nantes avant les Normands ; Rezé. — Orieux, Essai sur les origines de Nantes. — Legendre, Nantes à l'époque gallo-romaine. — Durvile, Fouilles de l’ancien évêché. — Furret et Caillé, les fortifications de Nantes. — Voir aussi les travaux de Bizeul.

(F. Guilloux).

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