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PIERRE DE DREUX, DIT MAUCLERC

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Pour régner en Bretagne, Pierre de Dreux, dit Mauclerc (mauvais clerc), avait accepté de prêter à Philippe Auguste l'hommage que les ducs bretons avaient toujours refusé au roi de France. Aussi dut-il se défendre contre les attaques de Jean Sans Terre qui, en 1214, échoua devant Nantes, dont Pierre Mauclerc avait fait sa capitale.

Bientôt ce duc ouvrit les hostilités contre l'Eglise et les seigneurs, qui jouissaient de privilèges qu'il jugeait excessifs. Il s'empara des biens de quelques-uns de ses barons, et soutint une lutte acharnée contre l'évêque de Nantes, dont il maltraita les vassaux, brûla les moulins, les maisons, entre autres le bourg de Sucé et le faubourg du Marchix, à Nantes. L'évêque excommunia Pierre Mauclerc qui ne fit la paix avec lui que pour réprimer une révolte de seigneurs bretons, appuyée par des seigneurs français. Ceux-ci s'emparèrent de Châteaubriant, pillèrent et incendièrent le pays d'affreuse façon (1221). Cette invasion française fit grouper autour du duc de Bretagne la plupart de ses grands vassaux, et les deux armées se rencontrèrent près de Béré le 3 mars 1223. L'armée des Français, toute féodale, avait pour force principale une nombreuse cavalerie qui manoeuvrait difficilement dans les vignes. Le duc de Bretagne avait au contraire une multitude de « gens de pied », fournis par les milices paroissiales, et habiles à se servir de l'arc. La déroute des Français fut complète. Cette victoire eut un grand retentissement. Elle grisa le duc qui reprit, avec plus de violence que jamais, la lutte contre la féodalité et l'Eglise. En 1224, il délivra la Loire d'un affreux bandit, le sire de Champtoceaux (en face d'Ancenis), qui avait rendu impraticable la navigation du fleuve en s'emparant des bateaux passant sous sa forteresse, en dévalisant et jetant dans ses cachots passagers et équipages.

Avec le clergé, le conflit portait sur la perception des taxes ecclésiastiques et sur les relations avec les excommuniés. Sur ce dernier point Mauclerc se moquait des censures de l'Eglise ; il admettait les excommuniés à sa cour, devant ses tribunaux.

D'une activité débordante, le duc prit part à la croisade contre les Albigeois ; il était au siège d'Avignon aux côtés du roi Louis VIII.

A la mort de celui-ci (1226), il essaya d'enlever le pouvoir à Blanche de Castille, pour gouverner le royaume pendant la minorité de Louis IX. Dans ce dessein, il fit alliance avec quelques seigneurs français ; mais Blanche de Castille gagna Mauclerc en lui offrant des avantages sérieux.

Mauclerc reprit alors sa lutte contre l'Eglise avec l'aide de la noblesse, jalouse des privilèges du clergé. Sept évêques bretons l'excommunièrent avec tous ses partisans. Le duc s'empara de leur temporel et les chassa de Bretagne. Le pape mit en interdit tout le duché.

Si cette suppression de la vie religieuse jeta une grande consternation parmi la population, Mauclerc ne s'en inquiéta guère et forma une nouvelle ligue contre Blanche de Castille. Mais, battu, il dut faire amende honorable pour éviter l'invasion de la Bretagne par les troupes royales (1229).

Mauclerc en conçut un tel dépit qu'il fit hommage de son duché au roi d'Angleterre. Celui-ci réconcilia le duc avec l'Eglise ; mais ne lui donna qu'une médiocre aide militaire. Les Anglais débarqués, Blanche de Castille convoqua ses vassaux à Angers pour la défense du royaume. Bientôt l'armée royale occupa Clisson, Oudon, Champtoceaux, Ancenis. Dans cette dernière ville, Louis IX déclara Pierre Mauclerc coupable de trahison et proclama sa déchéance de l'administration de la Bretagne.

Malgré le départ de l'armée anglaise, Mauclerc continua la lutte. Une trève conclue pour 3 ans en 1231 ne fut pas respectée par le duc. Aussi, en 1234, Louis IX se décida à en finir avec lui. Il s'empara de Champtoceaux, d'Oudon, de Châteaubriant [Note : Et ravagea tous les environs de ces trois places. C’était le roi Saint-Louis qui agissait ainsi ; il n’avait alors que 20 ans (Travers)]. N'ayant pu obtenir de secours des Anglais, Mauclerc se soumit « haut et bas » à son suzerain. Saint-Louis lui laissa l'administration du duché jusqu'à la majorité de son fils, et la réconciliation cette fois fut complète.

Mauclerc vécut encore 13 ans, se faisant appeler simplement Pierre de Braine, chevalier. Il prit part à 2 croisades ; l'une celle de 1238 dont il fut le chef, l'autre celle de 1248 dont il fut des principaux conducteurs. Il guerroya contre les Anglais, et mourut en 1250, sur le bateau qui le ramenait d'Egypte et de la croisade où il avait vaillamment combattu aux côtés de Saint-Louis.

Etrange figure que celle de ce duc, chevalier et poète, emporté et violent, autoritaire et ambitieux, qui voulut à l'image du roi de France substituer à la puissance féodale une monarchie absolue et despotique. Sa violence, son manque d'esprit de suite firent échouer ses projets. mais il prépara la ruine des abus, et grâce à lui le pouvoir ducal fut fortifié. (D'après A. DE LA BORDERIE, Histoire de Bretagne, Tome III, p. 301 à 334).

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