Retour page d'accueil       Retour "Pierre de Dreux, dit Mauclerc"   

Le 3 mars 1223, eut lieu, près du bourg de Béré, une bataille que l'on appelle dans l'histoire « la journée de Châteaubriant ».

C'était du temps que Geoffroy III était seigneur de Châteaubriant.

Le Duc de Bretagne, Pierre de Dreux surnommé Mauclerc, s'était aliéné l'affection de la plus grande partie des seigneurs de la Basse-Bretagne. S'étant attaqué au seigneur de Léon, celui-ci ne voulut pas céder et fit alliance avec quelques-uns de ses compatriotes et avec Amauri de Craon, sénéchal d'Anjou, Jean de Montoire, comte de Vendôme, et d'autres. Ces seigneurs levèrent une armée composée de Manceaux et de Normands, alliés aux troupes de leurs propres seigneuries.

De son côté, le duc de Bretagne fut contraint de préparer ses forces. Il avait dans son parti la plupart des seigneurs de la Haute-Bretagne, parmi lesquels on comptait les barons de Châteaubriant, de Vitré et de Fougères.

Les Bas-Bretons furent les premiers prêts. Ils se dirigèrent sur Châteaubriant, où ils avaient donné rendez-vous aux Angevins et à leurs partisans. Leurs troupes s'étant réunies, elles ravagèrent la contrée de Châteaubriant. Le duc ne tarda pas à les rejoindre et à les attaquer. Mauclerc avait peu de cavaliers, mais de nombreux et excellents archers, contrairement à ses ennemis qui avaient autant de cavaliers que de troupes à pied. Les pertes furent grandes des deux côtés. « C'était mêmes armes — dit d'Argentré — même sang, même coeur ; la terre fut bientôt couverte d'hommes morts ».

Les Normands, voyant qu'il n'y avait rien à gagner pour eux dans le chamaillis, prirent soudain le large et découvrirent le flanc des cavaliers, qui furent en peu de temps couverts de flèches. Les chevaux, en fuyant sous les piqûres des dards, s'embarrassaient dans les vignes [Note : Le coteau de Béré était à cette époque couvert de vignes] où avait lieu la bataille. La panique gagna bientôt le reste de l'armée ennemie et la déroute devint complète.

Le duc de Bretagne demeura maître du champ de bataille.

Dans ce conflit, il succomba tant de cavaliers des deux côtés, que le nombre était bien petit de ceux qui demeurèrent sains et saufs. Les seigneurs de Léon, de Craon et de Vendôme furent faits prisonniers et internés dans un château du Pays de Retz (J. CHAPRON).