Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LES PAROISSES DE MALESTROIT et MISSIRIAC

  Retour page d'accueil       Retour page "Ville de Malestroit"      Retour page "Ville de Missiriac"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Ces deux paroisses Malestroit et Missiriac, unies à une date relativement récente, sont données, par un pouillé de 1516, comme comprises dans le territoire de Rieux, d'où un second pouillé de 1580 nous les montre passées dans le doyenné de Carentoir qui les conserva jusqu'à la Révolution [Note : Un autre pouillé, antérieur encore et daté de 1422, place Missiriac dans le doyenné de Carentoir, et Malestroit dans le territoire de Rieux]. Elles sont loin d'avoir la même antiquité. Celle de Missiriac existait bien longtemps avant son démembrement pour former la nouvelle paroisse de Malestroit, dont la fondation doit s'attribuer à l'agglomération d'une bourgade à l'abri du château construit, au XIème siècle, sur un îlot de l'Oust, appelé la Saudraye. Ce qui le prouve, c'est que Jacques, évêque de Vannes de 1128 à 1132, donna au prieuré, qui venait de se fonder à Malestroit, la chapelle de la Magdeleine, dite alors située sur la paroisse de Missiriac. Un autre argument, tout aussi péremptoire que le premier, se trouve dans l'obligation, imposée à la paroisse de Malestroit et encore fidèlement remplie par elle au XVIIème siècle, de faire, le lundi de Pâques, une procession annuelle à l'église de Missiriac. Cet acte de soumission et de reconnaissance d'une paroisse à l'égard d'une autre, offre toujours un signe caractéristique et conforme au droit, du démembrement de la seconde pour donner naissance à la première. Mais à quelle époque faut-il faire remonter cette opération ? S'il est impossible de l'assigner avec précision, il est permis de la placer dans la seconde moitié du XIIème siècle ; puisque le bourg de Malestroit se trouve mentionné dans un document de 1204 (Dom Morice, Histoire de Bretagne, P. I, col. 800. — On dit cependant que, vers le milieu du XIVème siècle, Missiriac était encore la paroisse unique).

La mère et la fille ne vécurent pas longtemps séparées, deux siècles tout au plus. Le catalogue ci-dessous de leurs recteurs les montre, en effet, réunies, dès 1432, sous un seul et même titulaire, état qu'elles conservèrent jusqu'à la Révolution. Cet unique titulaire établit naturellement sa résidence au bourg de Malestroit, devenu une petite ville, et Missiriac tomba en apparence au rang de simple trève, titre faux sous lequel elle est toujours désignée dans les derniers siècles.

Malgré l'importance supérieure bien vite acquise par la fille, il est cependant tout naturel que l'histoire de la mère passe la première. Mais de cette infériorité même, il résulte qu'un médiocre intérêt s'attachait, aux siècles derniers, à la paroisse de Missiriac, touchant laquelle il ne reste, par suite, que de très rares documents. C'est au point qu'il est même difficile de déterminer au juste le titulaire sous le vocable duquel était placée l‘église paroissiale de Missiriac. Si, en effet, des titres donnent Saint-Gonnery, alias Saint-Gouvry, d'autres indiquent Notre-Dame. En faveur de ces derniers militent les deux considérations suivantes : d'une part, Notre-Dame en est encore titulaire actuellement ; d'autre part, il est dit que la chapelle de Saint-Gouvry se trouvait, en 1572, située auprès de l'église paroissiale de Missiriac. La dîme se levait à différentes quotités sur son territoire et se partageait entre le recteur, le prieur de la Magdeleine de Malestroit, les propriétaires d'un fief et peut-être même d'un très ancien prieuré de Saint-Gildas, membre de l'abbaye de Rhuys et sécularisé depuis plusieurs siècles, et des seigneurs qui jouissaient de ces revenus sur leurs terrains respectifs. Ces quotités variables étaient la 11ème, la 30ème et la 33ème gerbe. Grâce à ces dîmes et malgré le susdit partage, le recteur de ces deux bénéfices tirait de Missiriac, suivant sa propre déclaration de 1619, des revenus supérieurs à ceux que lui fournissait Malestroit : 162 livres de la première, et 120 livres seulement de la seconde. Cette dernière, n'ayant presque point de campagne, ne pouvait, par suite, produire que fort peu de dîmes.

Quant à la paroisse de Malestroit, les documents sont beaucoup plus nombreux et permettent d'en dresser une notice historique notablement plus étendue et moins incomplète.

Son église paroissiale, qui dut être à l'origine la chapelle du château, avait Saint-Gilles pour titulaire. Elle fut agrandie, en 1511, par la construction et l'addition de la chapelle de Saint-Roch. En 1531, elle reçut des réparations considérables, sinon une réédification totale. Pendant les guerres de la Ligue, la cité ayant subi plusieurs sièges, cette église devint, le 10 septembre 1592, presque entièrement la proie des flammes. Rebâti sur l'emplacement du premier, le nouvel édifice renfermait, dès les premières années du siècle suivant, une horloge et une chapelle placée sous le vocable de Sainte-Marguerite.

Divisée en quatre frairies, appelées aussi faubourgs, cette paroisse portait plusieurs autres chapelles. Il y avait, en effet, celles de Saint-Julien, de Saint-Michel, de la Magdeleine, de Sainte Anne dont chacune avait donné son nom au faubourg dans lequel elle s'élevait ; de Notre-Dame-de-toutes-Joies, située entre les deux points, mentionnée dès 1525, desservie plus tard par les Augustins devenus ses propriétaires ; du monastère des Ursulines ; du couvent des susdits Augustins ; enfin celle des Quatre-Évangélistes.

Pourvu d'après la règle de l'alternative, le recteur habitait un presbytère construit, en 1419, par les ordres et aux frais du seigneur de Malestroit, et avait, pour auxiliaires, des prêtres formant une communauté dont l'établissement était antérieur au XVIIème siècle.

La paroisse de Malestroit possédait quelques établissements monastiques et plusieurs petits bénéfices secondaires. C'était d'abord le prieuré de la Magdeleine, membre de l'abbaye bénédictine de Marmoutier de Tours, fondé, vers 1129, probablement dans les bâtiments d'une léproserie, dont la chapelle lui donna son nom. L'histoire de ce monastère trouvera sa place dans une autre partie. Il en sera de même pour les couvents des Augustins et des Ursulines, établis au bourg même de Malestroit, les premiers, en 1633 ; les dernières, en 1670.

Il y avait ensuite l'Hôpital de Sainte-Anne fondé, au XIVème siècle, dans un des faubourgs par les seigneurs de Malestroit. Placée sous le vocable de Sainte-Anne comme l'établissement lui-même, son ancienne chapelle, entièrement démolie, fut rebâtie sur place en 1600, et augmentée d'un transept en 1617, parce qu'elle était trop petite. Le soin des pauvres malades fut confié aux filles de Saint-Thomas, par contrat du 17 octobre 1666. Deux sœurs de cette congrégation hospitalière s'y établirent ; mais non pour longtemps, car, sans qu'on en sache le motif, dès 1721, la supérieure générale de l'Ordre en rappela ses religieuses. Fermé alors pendant trois ans, cet hôpital ne s'ouvrit, en 1724, qu'entre des mains séculières qui le conduisirent jusqu'à la Révolution. Les membres de la confrérie de Sainte-Anne, enrichie par le Pape Clément VIII, à la fin du XVIème siècle, d'une bulle de pardon, se réunissaient dans la chapelle privilégiée, elle-même, en 1641, d‘un bref d'indulgences accordé par Urbain VIII. Parmi les fondations qui s'y desservaient, on doit remarquer, outre la messe de ladite confrérie chantée le mardi de chaque semaine, celle qui se célébrait à la fête de Sainte-Anne, pour le duc Pierre et son épouse Françoise d'Amboise, bienfaiteurs de la maison. Après avoir porté leurs noms d'abord et même avant leur règne, puis celui du duc Jean, cette fondation s'appelait, au XVIIIème siècle, messe du pardon et fête de Sainte-Anne [Note : J'aurais pu, au sujet de cet Hôtel-Dieu, entrer dans un grand nombre d'autres détails ; mais je n'ai pas cru devoir répéter ici tout ce qui a déjà été publié par M. Rosenzweig dans l'Annuaire du Morbihan pour 1864].

Les chapellenies venaient ensuite au nombre de cinq parvenues à notre connaissance. Seul, le pouillé de 1516 nous révèle l'existence de celle de Saint-André, desservie dans l'église de Saint-Gilles, et de celle de Saint-Yves dont il n'indique pas le lieu du service.

Dotée d'une maison, suivie d'un jardin et située aux Rues-Basses de la ville, la chapellenie de Saint-Mathurin, dont on trouve des titulaires à la fin des XVIIème et XVIIIème siècles, sans en savoir les charges, se desservait aussi dans l'église paroissiale de Malestroit.

Celle de Blanche Lores, ainsi appelée, sans doute, du nom de sa fondatrice, et dont on ignore également les charges, avait aussi, à la fin du XVIIIème siècle, des titulaires qui la desservaient à l'autel du Rosaire, dans la même église, et jouissaient d'une maison, avec jardin derrière, située au faubourg de la Madeleine.

Enfin la chapellenie de Guého fut fondée par Marie Guého, qui la dota d'une pièce de terre, dite le Champ aux Moines, en Ruffiac, et la chargea de vingt messes à célébrer, par an, dans la chapelle de la Madeleine. Elle avait aussi un titulaire à la fin du XVIIIème siècle.

Si j'ai passé sous silence un prétendu prieuré de Saint-Gildas que l'on dit avoir existé sur la paroisse de Malestroit, c'est que rien ne me prouve la réalité de ce bénéfice. Il m'est passé entre les mains un grand nombre de listes renfermant les prieurés membres de l'abbaye de Rhuys, dont celui-ci est réputé dépendre, et il ne figure sur aucune. Il ne se trouve pas davantage sur les listes des bénéfices qui relevaient de l'abbaye de Saint-Gildas-des-Bois. Mais j'ai bien rencontré, dans les archives de l'abbaye de Saint-Gildas-de-Rhuys, et comme propriété de ce monastère, un petit fief comportant dîmes, rentes par grains, denier, lin, chanvre et jardinage, sur les paroisses de Malestroit, où était son siège, de Missiriac, Saint-Congard, Sérent, Pleucadeuc et Bohal. Pour permettre aux moines de payer les taxes imposées à leur abbaye, à la fin du XVIème siècle, ce fief fut aliéné et adjugé, le 7 janvier 1578, moyennant 850 livres tournois, à Jacques Budé, sieur du Hérel. N'ayant point été retiré, il était possédé, en 1619, par les sieurs et dames du Couëdic, auxquels, suivant la déclaration faite à cette date par le recteur de Malestroit et Missiriac, il rapportait alors une rente annuelle d'une centaine de livres. Au milieu du XVIIIème siècle, on le trouve entre les mains de M. de Guébriant. Il ne fit jamais retour à l'abbaye. Si je me suis longuement étendu à son sujet, c'est que, malgré le silence des documents parvenus jusqu'à nous, il pourrait avoir, dans des temps plus reculés, fait partie du temporel d'un prieuré de Saint-Gildas qui n'a point laissé d'autres traces de son existence. Les ravages et la domination des Normands accumulèrent tant de ruines et détruisirent de si nombreux établissements dans notre pays, établissements non restaurés depuis, qu'il est toujours bon de conserver les moindres vestiges qu'on en rencontre.

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

Recteurs de Malestroit et Missiriac.

1432. Pierre Jago, chanoine de Vannes et recteur de Rieux, qui vivait encore en 1457.
1462. Guillaume de Monseret ou Montseret.
1462. Pierre de la Chapelle qui devint aussi recteur de Sérent, en 1464.
1498. R. Pierre de Bodéan, de la famille des seigneurs de Bodéan, en Saint-Jacut, recteur de plusieurs autres paroisses, résigna, avant son décès arrivé au commencement de 1498.
1560. Guillaume de Moyre mourut en décembre 1560 ou en janvier 1561.
1563. Artur Avignon, chanoine de Nantes. Bien qu'un document le dise mort en juillet 1563, on trouve un Artur Avignon contestant, en 1568, la possession de ces deux bénéfices à un autre titulaire et finissant par résigner sa prétention en sa faveur.
1568. R. Pierre Gibat, carme de Nazareth, à Vannes, docteur et professeur en théologie, pourvu de ce rectorat avec dispense du Saint-Siège, résigna entre les mains de l'Ordinaire, au mois de novembre 1568. Après avoir été provincial de la Touraine, il devint, en 1560, vicaire de ce monastère de Nazareth, où il mourut, à 58 ans, le 26 décembre 1573.
1568-1572. François Aubin, recteur de plusieurs autres paroisses et chanoine de Vannes, pourvu par l'évêque, le 18 novembre 1568, prit possession, le 21, aux deux églises paroissiales et aux deux presbytères. Il eut, au sujet de ce double bénéfice, un procès au présidial avec le susdit Avignon. Septuagénaire, il donna, le 23 mars 1572, procuration pour résigner entre les les mains du Pape ou de l'évêque et mourut au mois de juin suivant.
Cette procuration, qui fut adressée à Rome, et cette mort, survenue peu de temps après, donnèrent lieu à trois collations et à des procès dont j'ignore l'issue. L'évêque conféra, en effet, ces deux paroisses, réputées vacantes par décès, à Jean de la Baigne, clerc du diocèse de Lescar, et, de son côté, la cour de Rome en avait délivré des provisions à Julien Audiec et à Jean Arz, prêtres du diocèse de Vannes, au premier, sur la résignation, au second, sur la mort du susdit Aubin. Je ne puis dire lequel des trois l'emporta.
1583. R. Luc Marot.
1583-1597. François Desprez, du manoir du Portal, en la paroisse de Bohal.
1597-1610 François Lucas, pourvu par le légat du Saint-Siège en France, mourut en février 1610, et fut inhumé, le 1er mars, dans l'église de Malestroit.
1610-1634. R. Francois Tatart, sieur de Penhoët en Pleucadeuc où il naquit, était prêtre depuis longtemps et habitait son manoir, lorsque les provisions de l'Ordinaire, datées du 20 mars 1610, vinrent le chercher pour en faire le recteur de ces paroisses qu'il résigna, le 24 juin 1634, entre les mains du Pape Il mourut le 6 novembre de l'année suivante.
1635-1661. Gilles Guillemot, originaire de Malestroit et prêtre de la communauté, pourvu en cour de Rome, le 24 juin 1634, prit possession le 25 mars suivant. Il fut enterré, le 9 avril 1661, dans l'église de Malestroit. On a de lui un ouvrage intitulé : Instruction pour consoler les malades ou bien le moyen d'ayder le malade à bien mourir, dont la seconde édition parut à Vannes, en 1639, chez Joseph Moricet, imprimeur et libraire, avec permission des supérieurs. Or, les approbations données, sans doute, pour la première édition, sont des 28 mai 1624, 20 juin 1625, 8 avril 1627.
1661-1676. Noël Danto ou Danto, car il signait des deux manières, était curé de Malestroit, lorsqu'il devint recteur. Décédé le 25 mars 1676, il fut inhumé dans l'église de Saint-Gilles.
1679-1710. R. Vincent Le Vendeur dut succéder immédiatement à Danto, bien qu'on ne le trouve, pour la première fois, que trois ans après la mort de son prédécesseur. Agé de 73 ans, il donna, le 27 septembre 1710, procuration pour résigner entre les mains du Souverain Pontife en faveur du suivant, mais en se réservant une pension annuelle de 300 livres sur les fruits de ces deux bénéfices. Malgré son âge déjà fort avancé, cette précaution était prudente ; car il vécut encore plusieurs années. Il fut inhumé, le 19 novembre 1719, dans l'église paroissiale de Malestroit.
1710-1725. Joseph Le Vendeur, originaire de Saint-Patern et tout jeune prêtre, pourvu par le Pape, le 21 octobre 1710, prit possession le 26 janvier suivant, et mourut au mois de juillet 1725.
1725-1748. R. Noël Davy, prêtre du diocèse de Saint-Brieuc et chapelain de Saint-Louis-des-Français, à Rome, pourvu par le Souverain Pontife, le 1er décembre 1725, prit possession le 12 octobre de l'année suivante. Pour devenir recteur d'Allaire, il donna, le 14 octobre 1747, procuration pour résigner entré les mains de l'Ordinaire.
1748-1768. R. Julien Gombaud, originaire de Béganne, pourvu par un des vicaires généraux de Vannes, le 24 avril 1748, prit possession le 8 mai. A. son tour, il donna, le 11 août 1768, procuration pour résigner en cour de Rome en faveur du suivant, et devint ensuite recteur d'Elven.
1768-1791. Joseph Mabille, de Caden et curé de Malestroit, pourvu par le Pape le 29 août 1768, prit possession le 22 novembre. Il refusa de prêter le serment exigé par la Constitution civile du clergé et mourut dans les premiers six mois de 1791. On lui donna un prétendu successeur dans le recteur constitutionnel René Potier, ex-cordelier du couvent de Bodélio.

(Abbé Luco).

 © Copyright - Tous droits réservés.