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LA PAROISSE DE LESCOUET-JUGON

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Renseignements ecclésiastiques. — La trêve du Lescouët, note le Pouillé de la Bastie, est desservie par un curé amovible. Il y a à peu près autant d'habitants qu'à Plorec. On y fait toutes les cérémonies curiales. Elle est sous le patronage de saint Malo depuis son origine.

Voici, relevée sur des notes laissées par feu l'abbé René Dubois, de Plancoët, la traduction des lettres apostoliques érigeant, l'an 1380, en église paroissiale la chapelle de Saint-Malo du Pargaz, à la prière de Geffroy du Pargaz, seigneur du dit lieu. Il est regrettable qu'aucune mention ne nous indique l'origine de cette copie. Les documents de cette sorte sur l'origine des paroisses sont si rares, qu'ils méritent d'être reproduits ; malheureusement celui-ci nous semble très fautif. « Josselin par la permission divine, par la grâce du Saint-Siège apostolique, Evêque de Saint-Malo, spécialement député du Saint-Siège pour l'affaire qui s'en suit ; selon notre commandement, ou, pour mieux dire, selon celui du Saint-Siège apostolique, vous saurez que nous avons reçu, avec tout le respect possible, les Lettres de Notre Saint-Père Clément VII, de la part de notre écuyer Gesfroy du Pargas, qui ne sont ni viciées, ni abusives en aucune manière, et dans lesquelles il n'y a subreption sous le cachet de plomb, à la manière de la cour de Rome, dont voici la teneur :

Clément, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à notre Vénérable frère Josselin, évêque de Saint-Malo, salut et bénédiction apostolique.

Nous approuvons très-volontairement les vœux pieux des fidèles, et surtout ceux qui regardent l'augmentation du culte divin touchant ce qui regarde l'offre de notre cher et noble fils, Godefroy de Pargaz, écuyer de votre Evêché, qui lui étant épris de l'amour divin et souhaitant échanger, par un heureux commerce, les choses de la terre pour celles du ciel, et les passagères pour les éternelles, pour la gloire et louange de Dieu tout-puissant et de la bienheureuse Vierge Marie, sa mère, et toute la cour céleste, et pour procurer le salut de tous ses prédécesseurs, parents et bienfaiteurs, afin de bâtir et doter une chapelle dite la Chapelle de Saint-Malo de Lescouët, dans la paroisse de Saint-Pierre de Plorec, de votre Evêché, de ses propres biens, sans aucune opposition, ni contradiction de personne ; lequel propose de la doter suffisamment pour la première fois, en fournissant au prêtre qui sera obligé d'y célébrer deux messes chaque semaine, à perpétuité, les jours pour lesquels on nous supplie de la part dudit Godefroy ; enfin, qu'il fût permis à lui et à tous ses héritiers successeurs d'avoir la permission de doter ladite chapelle, d'en augmenter le revenu et de lui accorder le droit de patronnage de celle-ci à perpétuité.

Or, ayant une parfaite connaissance de toutes ces choses et souhaitant que le louable dessein du suppliant soit rempli ; inclinant à exaucer la supplique du même Godefroy, nous remettons toutes ces choses entre les mains de votre paternité, pour que, si la chose est comme on nous l'a exposée de la part dudit Godefroy, à savoir qu'il lui soit permis, à lui et à tous ses héritiers et successeurs, d'augmenter et de doter plus amplement la dite chapelle, suivant votre avis, des biens hypothéqués de ladite chapelle, desquels le chapelain de cette chapelle puisse substanter commodément et supporter les droits épiscopaux et les autres charges qui incombent. Nous vous accordons, par la puissance apostolique, la permission et licence de la doter du droit d'église paroissiale, en réservant toujours le droit de patronnage à Geoffroy et à tous ses héritiers et successeurs à perpétuité.

Donné à Avignon, le septième jour de mai, le deuxième de notre Pontificat ».

« Nous, après avoir reçu toutes les Lettres apostoliques, nous avons été suppliés de la part du susdit écuyer, afin que nous eussions à procéder suivant leur teneur, nous donc, désirant exécuter le Bref du Pape et procédant diligemment sur ce qui est contenu dans les Lettres apostoliques, nous nous sommes assuré que la chapelle dont il est fait mention, dans lesdites Lettres et Bref et suivant leur teneur, a été bâtie et édifiée par le même écuyer et qu'elle est dotée de 10 mines de blé, à la mesure de Jugon, savoir : de 2 mines dans la paroisse de Plorec, sur le tiers de dîme de Lorgeril dans le cour de la Biliage ; item, 5 mines dans la même paroisse sur les dîmes de Pargaz; item, 3 mines situées la paroisse de Saint-Maudez, de notre Evêché, assez proche de ladite chapelle ; lesquelles dix mines valent ou peuvent valoir, année commune, temps et mémorial, dix livres de monnaie ayant cours chaque année, de toutes lesquelles choses et de chacune en particulier, sommes et avons été suffisamment informé, le tout et quelles choses actuellement considérés, nous donnons permission, par l'autorité que nous avons reçue du Saint-Siège apostolique, au prédit Ecuyer et ses héritiers et successeurs, d'augmenter la prédite chapelle et de la continuer de la manière la plus belle qu'il jugera à propos et de la doter du droit d'Eglise paroissiale ou tout autre, réservant toujours le droit de patronnage dans la même chapelle au même écuyer et ses héritiers à perpétuité, ce que nous faisons savoir par les présentes Lettres à tous ceux qu'il appartiendra, et munies de notre sceau, avec le seing et suscription des notaires présents, qui ont de rechef apposé leurs sceaux.

Donné à notre manoir de Saint-Malo, l'an du Seigneur 1380, le sixième de mars, environ l'heure de Complies ».

Quatre cents ans plus tard, on n'érigeait plus de nouvelles paroisses, mais au contraire, on jetait bas les églises existantes.

Le 4 brumaire an III (14 novembre 1794), le sieur Charles-Marie Josselin fut déclaré adjudicataire pour 100 l. de la démolition de l'église de Lescouët, laquelle on voulait faire disparaître comme gênant la circulation sur la route de Dinan à Jugon. Il déclarait, le 18 juin de Patinée suivante, « que, continuellement inquiété par les chouans au cours de ce travail, cet ouvrage avait dû nécessairement traîner et qu'il n'avait pu l'achever qu'après beaucoup de peine et une dépense considérable ». Cet édifice mesurait 38 pieds de long lors de sa destruction.

Puisque l'on avait jeté bas l'église, ce n'était pas pour ménager les ornements qu'elle pouvait contenir. Le 6 juillet 1794, une vente du mobilier de cet édifice rapporta 33 l. ; le 4 août suivant, une nouvelle liquidation produisit 46 l. Enfin, le 24 de ce même mois, on inventoria à Dinan, avant de les expédier à la Monnaie, les vases sacrés de Lescouët. On trouva le haut d'un ostensoir, le nœud d'une croix et sa virole ainsi que toutes les plaques qui garnissaient la dite croix, le tout pesant 6 marcs 2 onces d'argent blanc ; une patène, une lunule, les débris d'une croix, pesant 2 marcs 7 onces, 4 gros aussi d'argent doré. Ainsi rien n'échappait à la rapacité des jacobins révolutionnaires et tout leur était alors de bonne prise.

Nous avons trouvé l'énumération des propriétés ecclésiastiques de Lescouët, dans des pièces que viennent de nous remettre les héritiers de feu M. Joseph Dubois, ancien notaire à Plancoët. Elles consistaient en une pièce de terre, nommée les Bosquets, située près la Ville-Danne en Lescouët, dépendant de la fondation des Courtillons contenant un journal de terre, louée 12 livres par an, acquise par le citoyen Villegatte de Dinan le 16 germinal an IV (5 avril 1796). — Le grand pré de la Folie, situé à Lescouët, trêve de Plorec, dépendant de la fondation de N.-D. de Jugon, loué 335 l. par an, vendu 18.000 l. le 4 septembre 1793 au citoyen Bouttier fils, de Dinan. — Deux pièces de terre, l'une nommée le pré de la Fontaine et l'autre le pré Geneu, sises en Lescouët et dépendant du prieuré de N.-D. de Jugon, louées 24 l. par an, vendues au citoyen Debon de Jugon, le 4 septembre, 1793. — Le clos Rosier, situé près le bout de la Ville en la trêve du Lescouët, dépendant de la fondation de la Croisée desservie par le prêtre André Lorre et affermée 50 l. par an. Vendu le 4 septembre 1792. — Le presbytère du Lescouët fut loué par adjudication au citoyen André Lemoine pour la somme de 6 l. par an, à commencer le 26 Juillet 1794. Aucun jardin n'était alors joint à cette habitation.

Lescouët fut supprimé comme paroisse par la Révolution française et réuni à Jugon. Cette commune ne fut érigée en succursale que le 10 mars 1821.

(A. Lemasson).

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