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LE CLERGE DE LESCOUET-JUGON

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PIERRE-JEAN BOURGNEUF, curé, était né à Lescouët, le 22 janvier 1753, du mariage de Pierre et de Guillemette Houée. On le nota, au cours de son séminaire, comme « très appliqué, très pieux, répondant bien en tout ». Il reçut la prêtrise le 27 mai 1779, à l'âge de 26 ans. Nous le trouvons, dès 1785, remplissant les fonctions de vicaire chargé de l'église trêviale du Lescouët. Nous savons qu'il refusa de s'assermenter et continua de desservir sa trêve jusqu'à l'application de la loi du 26 août 1792 qui l'obligea de s'exiler à Jersey, où nous trouvons signalée sa présence. Nous ignorons ce qu'il advint de lui dans la suite.

Ce prêtre était le frère d'un autre ecclésiastique appelé JEAN-ZACHARIE B0URGNEUF, né soit à Jugon, soit à Lescouët, le 23 juin 1760. Celui-ci n'imita point son aîné, avec lequel on le confond assez souvent. A ce titre, nous allons faire figurer ici sa biographie. N'étant encore que diacre, il se fit incorporer au diocèse de Tréguier et devint professeur au collège de cette ville où il enseignait la seconde. Il vint ensuite au collège de Saint-Brieuc et s'assermenta comme professeur de rhétorique dans cet établissement, le 13 mars 1791.

Bourgneuf fut quelques mois plus tard élu curé de Trégomeur, paroisse pour laquelle il reçût le 7 juin de la prédite année l'institution de Jacob, et la municipalité ne consentant pas à le recevoir, le district le fit installer curé « manu militari ». Dégoûté des difficultés qu'il éprouvait dans cette localité, il échangea cette paroisse trois mois après pour celle beaucoup plus importante de Châtelaudren pour laquelle l'évêque Jacob lui accorda, le 8 octobre 1791, l'institution canonique. Il avait alors 31 ans.

Nous retrouvons l'abbé Bourgneuf emprisonné à Quintin, au mois d'avril 1794, avec l'évêque Jacob et ceux des prêtres constitutionnels du district de Saint-Brieuc qui n'avaient pas voulu remettre leurs lettres de prêtrise. Rendu à la liberté fin août de cette année, cet ecclésiastique alla habiter Plouagat l'année suivante et fut signalé aux autorités du département comme « ancien terroriste » (Lm 5, 86).

Le 30 juin 1795, cet ecclésiastique fit devant la municipalité de cette commune la déclaration d'exercer le culte suivant les dispositions de l'article V de la loi du 11 prairial an III (30 mai 1795).

Sous le Directoire, Bourgneuf, d'abord secrétaire de la municipalité de Plouagat, fut nommé commissaire du Directoire Exécutif près de ce canton. A ces fonctions, il joignait, paraît-il, celles de curé constitutionnel de cette commune et il essayait d'amalgamer le tout ensemble. C'est ainsi que, le 1er vendémiaire an VII (22 septembre 1798), il terminait la célébration de l'anniversaire de la proclamation de la République « par l'hymne en usage chez les catholiques », autrement dit : le Te Deum. (Cf. Pommeret : L'Esprit public, etc., op. cit., p. 458).

L'enquête de Boullé note Bourgneuf comme « homme instruit, littérateur, ayant des mœurs et du caractère, propre à remplir dignement des fonctions ecclésiastiques et propre à l'instruction ». Ailleurs, il ajoute : « désiré dans sa commune et méritant sous tous les rapports ».

Désigné comme curé de Plouagat à la réorganisation du diocèse, le 8 germinal an XI, l'abbé Bourgneuf y mourut en fonctions le 28 décembre 1835. Son corps repose sous le porche de l'église paroissiale. Au-dessus de sa tombe se lit une curieuse épitaphe latine que Bourgneuf se composa avant de trépasser. Nous la reproduisons ci-contre :

« Hic jacet expectans promissa munera lucis,
Pauper Evangelii prœco, Christique minister.
Statura parvus tenui, virtute minor, heu !
Ante Deum minimus, meritis nullusve, Joannes.
Zacharias Bourgneuf, multis indignus ab annis.
Ecclesiœ rector vulgo Plouagat. O vos
Dilectœ quas rexit oves, succurite vestro
Pastori precibus, vestris succurite votis.
Ipse gregi prœtabit opera, redamabit amentes.
Flectere, tenetis supremi judicis iram.
Ipse memor Patrem, Christo mediante, rogabit
Ut simul in patria conregnet cum grege pastor,
Ut simul œterna cum Jesu in pace quiescant »
. Amen.

La paroisse de Lescouët par suite de sa réunion avec Jugon, ayant eu LOUIS-FRANÇOIS LE MÉE pour pasteur, plus ou moins légitime, l'espace de trente ans, nous allons esquisser ici à grands traits sa biographie :

Cet ecclésiastique était originaire de Saint-Igneuc, où il vit le jour le 31 août 1761, du mariage de François et d'Isabelle Petitbon. Après avoir été ordonné prêtre, par dimissoire en date du 21 septembre 1785, il s'en fut vicaire à Plévenon, où son oncle Guy Le Mée était recteur. Nous l'y voyons signer, en décembre 1788, la lettre dite « des pauvres laboureurs des environs du Cap », où se trouvent exposées les revendications des meneurs révolutionnaires de ce canton, puis le 8 février 1789, il adhéra aux délibérations des dix paroisses de Rennes du 19 janvier précédent. (Cf. Sée et Lesort : Cahiers de Doléances, etc., III. p. 636, 645).

L'abbé Le Mée s'assermenta des premiers et l'évêque Jacob, à la suite de son élection à la cure de Jugon, lui donna l'institution pour cette paroisse, laquelle faisait de lui un curé intrus. Malgré tous les gages donnés à la Révolution, ce constitutionnel fut incarcéré à Lamballe au mois de mars 1794 et s'y trouvait encore au mois d'août suivant, comme coupable « de n'avoir pas livré à temps ses lettres de prêtrise et d'avoir refusé de se marier ».

Elargi sur l'ordre du représentant Tréhouard, Le Mée revint à Jugon, où, le 18 février 1797, les habitants de cette localité réclamaient l'usage de leur église pour le culte constitutionnel. Le 3 janvier 1798, l'évêque Jacob, en peine de reconstituer son « presbytère », lui donna le titre d'archiprêtre. Voici le signalement qui fut fourni sur lui l'année suivante : « Taille 5 pieds 3 pouces, cheveux, sourcils et barbe bruns, visage rond, front moyen, bouche moyenne et menton rond ». Dans sa première enquête publiée par Sevestre. op. cit., Boullé qualifie le prêtre Le Mée de « théologien instruit et de bonnes mœurs ». Il le note un peu plus tard comme « ayant une bonne conduite, désiré dans sa commune, apte à faire un curé ».

Mgr Caffarelli, auquel on imposait de choisir le tiers de ses curés parmi les membres du clergé constitutionnel, eût désiré affecter Le Mée à une autre paroisse que Jugon, à la réorganisation de son diocèse, et il proposa même au gouvernement le franc-maçon Amateur Dayot, le futur curé de Guingamp, à son lieu et place. Finalement, il dut maintenir l'abbé Le Mée à Jugon, le 8 avril 1803. Il y mourut en fonctions, le 14 février 1821. D'après un rapport épiscopal, il passait vers la fin de sa carrière comme sage et très modéré.

(A. Lemasson).

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