Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LA TOUR D'AUVERGNE - CORRET

  Retour page d'accueil       Retour Ville Carhaix-Plouguer    

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

THÉOPHILE MALO-CORRET DE LA TOUR D'AUVERGNE (ou Théophile Malo de La Tour d'Auvergne-Corret), d'une branche bâtarde de l'illustre famille des Bouillon, qui avait déjà doté la France du maréchal de Turenne, naquit à Carhaix (Finistère) le 23 novembre (ou décembre ?) 1743 et mourut le 27 juin 1800 (à 56 ans) à Oberhausen en Bavière (inhumé au Panthéon de Paris en 1889, caveau 23). C'est un militaire français, " premier grenadier " des armées françaises. Fils de l'avocat Olivier Corret et de Jeanne Lucrèce Salaün, il naquit à Saint-Hernin (où son père était régisseur du château de Kergoët) et fut baptisé à Carhaix. A sa sortie du Collège des jésuites de Quimper, il choisit l'armée (vers 1765) alors que son père voulait qu'il devienne avocat et sa mère un dignitaire de l'Eglise.

La Tour d'Auvergne, premier grenadier de la République Française.

Entré en 1767 dans les mousquetaires noirs, il était sous-lieutenant dans le régiment d'Angoumois-infanterie, lorsqu’éclata la guerre de l'indépendance d'Amérique, et fut un des premiers à solliciter l'honneur de servir une si noble cause, sans toutefois pouvoir l'obtenir.

Admis ensuite comme volontaire dans les rangs de l'armée espagnole, il assista en cette qualité au siège du Port-Mahon, où il donna les preuves de la plus brillante valeur. Pendant une action meurtrière, un officier espagnol, blessé, était resté sur les glacis de la place : seul, il retourna sous un feu épouvantable le charger sur ses épaules, et le rapporta au milieu des siens. En récompense de cette belle action, le roi d'Espagne fit offrir à La Tour d'Auvergne, la décoration de Charles III à laquelle était attachée une pension de 3.000 livres. La décoration seule fut acceptée par l'officier français qui, bien que pauvre, savait trouver dans l'étude et dans l'accomplissement de ses devoirs un bonheur indépendant de la fortune.

De retour en France, il rejoignit son régiment et se livrait tout entier à des travaux littéraires, quand éclata la révolution. Bientôt la plupart des officiers du régiment émigrèrent ; le descendant des ducs de Bouillon resta fidèle à sa patrie. Capitaine avant la révolution, c'est encore avec le grade de capitaine qu'il combattit sous le drapeau tricolore.

Il avait alors cinquante ans et comptait trente-trois ans de service effectif.

En 1792 La Tour d'Auvergne se trouvait à l'armée des Alpes, commandée par Montesquiou. Toujours au poste le plus périlleux, il contribua puissamment à tous nos succès et le premier il entra dans Chambéry, l'épée à la main, à la tête de sa compagnie.

L'année suivante le retrouva à l'armée des Pyrénées-Orientales, où il commandait en qualité de plus ancien capitaine, un corps de 8.000 hommes, composé de toutes les compagnies de grenadiers de l'armée réunies, et qui, sous le nom de colonne infernale, devint bientôt la terreur de l'ennemi. Presque toujours cette division d'avant-garde avait décidé la victoire lorsque le corps d'armée arrivait sur le champ de bataille.

Appelé à tous les conseils de guerre, La Tour d'Auvergne fit constamment, durant le cours de cette campagne, le service de général, sans vouloir jamais en accepter ni le grade, ni les appointements.

Des passages réputés impraticables furent franchis, des rochers gravis, des redoutes enlevées par sa petite armée : lui-même partageait avec ses soldats leur grossière nourriture, leurs abris insuffisants, et marchait à pied comme eux, malgré son âge avancé.

S'étant embarqué après la paix pour retourner en Bretagne, le bâtiment sur lequel il se trouvait fut pris, et La Tour d'Auvergne conduit prisonnier en Angleterre. Sommé alors de quitter sa cocarde, il la passa à son épée jusqu'à la garde, déclarant qu'il périrait plutôt en la défendant.

Tant de courage fut respecté par l'ennemi, qui permit aux prisonniers français de conserver leurs couleurs.

Un échange vint enfin le rendre à sa patrie et à ses amis. Rentré en France, il était à Paris où il vivait d'une pension de retraite de 800 fr., lorsqu'il apprend que la conscription venait d'enlever à un vieillard octogénaire (Le Brigant), le dernier de ses vingt-deux enfants, jeune homme d'une complexion délicate, et unique soutien de son vieux père. N'écoutant que la voix de l'amitié, malgré ses cinquante-six ans et l'affaiblissement que les fatigues de la guerre et le séjour des prisons avaient apporté à sa forte constitution, il court se présenter au Directoire et en sollicite vivement la faveur de remplacer le fils de son ami.

C'est donc comme volontaire qu'il fit en Suisse la mémorable campagne de 1799, après laquelle il revint à Passy, près Paris. Une récompense glorieuse l'y attendait. Sur le rapport de Carnot, le premier consul le nomma premier grenadier de France et lui décerna un sabre d'honneur ; double distinction qui imposa au vieux guerrier l'obligation de mourir sur un champ de bataille. C'est le sentiment qu'il exprimait à ses amis en leur faisant ses adieux, quand, peu de temps après, il partit pour l'armée : cette fois, il ne devait plus revenir !

La guerre venait d'éclater de nouveau en Allemagne ; La Tour d'Auvergne, vieux et souffrant, rejoignit son corps (la 46ème demi-brigade) qui faisait partie de l'armée du Rhin.

Six jours après son arrivée, le 27 juin 1800, il tomba percé au cœur, d'un coup de lance par un hulan autrichien, sur les hauteurs d'Ober-Hausen (Oberhausen), près de Neubourg en Bavière.

Toute l'armée pleura ce vieux brave qu'elle nommait son modèle. Son corps, enveloppé de feuilles de chêne et de lauriers, fut déposé au lieu même où il avait été tué ; on y éleva un monument sur lequel on grava cette épitaphe : La Tour d'Auvergne !

Enfin, l'on sait que son cœur embaumé était précieusement conservé par sa compagnie, et que, tous les jours à l'appel, le plus vieux sergent répondait au nom de La Tour d'Auvergne : mort au champ d'honneur !

La bravoure de La Tour d'Auvergne était proverbiale, mais des qualités plus rares le firent surtout remarquer ; c'étaient son inaltérable amour de la patrie, la sensibilité de son âme, son humanité, son désintéressement et la fière indépendance de son caractère.

« J'ai 800 livres de revenu, disait-il, quelques livres, de bonnes armes ; c'est beaucoup pour un grenadier en campagne, c'est assez pour un homme qui ne s'est pas fait de besoins dans sa retraite ». - Il venait de refuser le don d'une terre de 10.000 livres de rente, du duc de Bouillon, à qui il avait fait restituer ses biens.

Lorsqu'il fut mis à la retraite, un député lui vantait son crédit « Eh ! bien, demandez pour moi…. – Un régiment? – Non, une paire de souliers », dit La Tour d'Auvergne qui se trouvait dans le plus grand dénuement.

La Tour d'Auvergne, premier grenadier de la République Française.

Comme littérateur, il nous a laissé ses Origines gauloises, ouvrage d'une immense érudition et plein d'originalité. La mort l'a empêché de publier un dictionnaire polyglotte où il comparait quarante-cinq langues entre elles (M. Marochetti).

Ville de Carhaix-Plouguer (Bretagne) Les familles Limon du Timeur et Tour d'Auvergne-Corret

© Copyright - Tous droits réservés.