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JEANNE D'ARC ET LES BRETONS

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La France acclame Jeanne d'Arc comme sa libératrice : la Bretagne la revendique donc à son tour, puisque rien de ce qui touche à la constitution et à l’organisation de la grande patrie ne la laisse indifférente. Sommes-nous fils de la civilisation française ou de la civilisation anglo-saxonne ? La réponse n’est pas douteuse. De même que les celtes de Galle et de Cornouaille ont subi l’empreinte de la seconde, nous sommes marqués du signe de la première, c’est-à-dire que notre génie celtique s’est enrichi de cette formation supérieure et vraiment catholique, qui a failli nous manquer à jamais, au milieu de la terrible tempête de la guerre de Cent Ans.

Jeanne d'Arc

Quiconque aime la France, s’éprend de cette noble figure de Jeanne d'Arc, l’ange de la Patrie. N’est-ce pas elle qui, le 23 mai 1430, disait, sous l’inspiration de ses voix, aux gens de Compiègne, cette parole prophétique : « Mes bons amis, je suis trahie. Priez Dieu pour moi, car je ne pourrai plus servir le noble royaume de France ».

Son unique souci est la grandeur du pays par le maintien de sa monarchie traditionnelle, gardienne de son génie, contre l’usurpation d’une monarchie étrangère, à l’heure même où la Bretagne est attirée par ses intérêts politiques et économiques tantôt vers la France, tantôt vers l’Angleterre.

Nous lui devons donc pour une large part l’orientation définitive de l’âme bretonne, conforme à ses aspirations.

La Bretagne officielle, au temps de Jeanne d'Arc, était liée par ses traités au roi Henri VI et à son régent le duc de Bedfort ; mais le coeur des Bretons vibrait à l’unisson de celui de la Vierge venue des marches de Lorraine pour sauver la France de par Messire Dieu.

Il y a entre elle et nous un lien qui n’est ni symbolique, ni allégorique, ni mystique, mais un lien historique.

Jeanne d'Arc fut comprise et aimée de Jean V et des Bretons ; elle trouva parmi eux ses plus braves soldats, ses plus fidèles lieutenants. 

Après avoir salué d’abord le duc Jean V, après avoir montré les raisons de son attitude politique, et par un contraste touchant, les secrètes contradictions de son coeur, nous verrons le défilé des lieutenants bretons de Jeanne d'Arc, de ceux qui ont été ses compagnons fidèles aux heures tragiques. N’avait-elle pas dit elle-même : « Les gens d’arme batailleront, Dieu donnera la victoire ». Le grand miracle de Jeanne d'Arc était son inspiration prophétique et guerrière, elle ne se substituait pas aux soldats, elle les électrisait et leur inspirait une telle confiance qu’ils devenaient des héros. Les plus sensibles à son influence furent certainement les Bretons, et voilà pourquoi nous revendiquons pour notre pays une large part de la collaboration humaine à l'oeuvre divine de la Bienheureuse Jeanne d’Arc.

C’est le connétable de Richemont, notre futur duc Arthur, qui sort hardiment de son exil et s’impose avec une armée de plus de 2000 hommes bien montés, fortement armés et très disciplinés, à la confiance de l’armée française, sous les murs de Beaugency.

C’est le duc d'Alençon, le seul des Valois qui ait pleinement compris Jeanne d'Arc et que nous réclamons comme fils de notre race, autant que de la race française, puisque sa mère, Marie de Bretagne, était fille de Jean IV et soeur de notre duc Jean V.

C’est le trop célèbre Gilles de Retz, âme d’artiste autant que de chevalier, qui semblait alors plein d’avenir et trompa de belles espérances.

C’est Guy de Laval et son frère André, fils de Jean de Kergorlay, seigneur de Montfort-la-Cane, deux sympathiques jeunes gens qui avaient déjà fait leurs preuves sur d’autres champs de bataille, mais qui conquirent aux côtés de la Pucelle le droit de servir dans les plus hautes situations le roi de France.

C’est Aimé Giron, Pierre de Rostrenen, Tugdual de Kermoysan, les sires de Dinan, Eder de Beaumanoir, Robert de Montauban, les sires de Rieux et de la Feuillée qui brillèrent dans cette glorieuse épopée.

L’étendard de Jeanne d'Arc est maintenant à l'honneur, il est bien juste qu’ils se rangent tous sous ses plis, à cette heure de triomphe, pour recevoir un rayon de sa gloire posthume.

Notre plan se résume en quelques mots : établir la situation de la Bretagne officielle et du duc Jean V vis-à-vis de Jeanne d'Arc ; montrer que celle-ci n’eut pas de meilleurs lieutenants que nos ancêtres et principalement Gilles de Retz, Guy et André de Laval, le connétable de Richemont et le duc d’Alençon.

Tel est le tribut breton que nous voulons payer aujourd’hui à la grande française, afin de bien établir que, sur notre terre, elle n’est pas une étrangère, mais une soeur d’armes, sous laquelle il nous sera doux de combattre nos ennemis d’aujourd’hui, comme nous avons bouté dehors avec elle les ennemis d’hier.

Nous n’avons pas eu la prétention d’épuiser ce sujet si riche des accords historiques de Jeanne d'Arc et de la Bretagne. Cette alliance, vieille de cinq siècles, a été cimentée sur les champs de bataille et le triomphe de la béatification nous touche à la fibre sensible de notre patriotisme provincial.

En revendiquant pour nous une collaboration précieuse dans l'oeuvre de la Pucelle, nous n’enlevons rien à l'intervention divine, car nous ne fûmes entre ses mains que des ouvriers, les ouvriers du Christ qui aime les Francs, de saint Michel qui les garde dans les combats.

Notre Bretagne est encore la terre militaire et religieuse de du Guesclin et de Richemont ; elle fournit à la France ses soldats les plus disciplinés, ses marins les plus audacieux, les fondateurs de son empire colonial.

Aussi, parcourant l'histoire de France, nous y admirons, par-dessus toutes les autres, la figure de Jeanne d'Arc. Puis faisant défiler devant elle les généraux les plus illustres, du Guesclin, Bayard, Condé, Turenne, Napoléon, nous cherchons une comparaison. Le plus grand, dans ce défilé, fut l’empereur dont les aigles triomphantes promenèrent à travers l'Europe le nom de la France. Tous les deux trouvèrent le pays menacé dans son existence même, tous deux remportèrent de glorieuses victoires. Jeanne eut comme Napoléon son apothéose : le sacre de Reims précéda celui de Notre-Dame.

Tous deux finirent tristement : l’une sur le bûcher de Rouen, l’autre sur le rocher de Sainte-Hélène.

Toutefois Napoléon grand homme ne fut qu’un homme, un génie, le génie organisateur de la Révolution.

Jeanne d'Arc fut aussi un génie, mais le génie même de Dieu qui la guidait par ses voix ; Jeanne fut une sainte.

Aussi l’empereur laissa la France lasse et usée à force de combats.

La Pucelle se survécut à elle-même par l’enthousiasme qu’elle laissa au coeur des Français pour achever son oeuvre.

Quand nous nous inclinons sous le dôme des Invalides, pour contempler le sévère bloc de marbre du tombeau de Napoléon, nous saluons la vision qui passe des grenadiers promenant, à travers les plaines lugubres où les pieds enfoncent dans la boue de sang, le drapeau taché de poudre et déchiqueté par les balles.

Quand nous contemplons la gloire de Jeanne, au jour de sa béatification, et que, du haut de nos falaises, nous jetons un regard sur la mer où la Seine a charrié ses cendres et son coeur, comme en un vaste tombeau plus beau mille fois que les Invalides, nous tombons à genoux pour prier.

Jésus, avec son coeur adorable, a pitié de la France, la vierge Immaculée est venue à nous dans sa grotte de Massabielle, Jeanne d'Arc complète cette trinité, symbole de nos espérances et signe de ralliement de toutes les âmes françaises. Sur son front les lauriers d'Orléans, de Patay et de Reims, n’ont point fané et il flambent en auréole autour de sa tête béatifiée. Son âme vit toujours parmi nous, comme une blanche colombe échappée du bûcher de Rouen ; elle vole dans nos rangs, inspirant la réforme des moeurs privées et l’immolation de tous les égoïsmes, au service de la patrie et de l'Eglise qui sont inséparables dans la prospérité comme dans l’épreuve. Jeanne d'Arc nous crie : qui vive ? et les Bretons, comme au temps de Jean V, de Richemont, des Laval, de Gilles de Retz, de Pierre de Rostrenen, répondent : présents ! Jeanne, la Bretagne toujours chevaleresque et toujours croyante attend ton mot d’ordre ! tes bretons sont prêts pour la décisive bataille contre l’impiété qui étouffe l’âme de la grande patrie, debout autour de ton glaive pour lutter, à genoux autour de ton étendard pour prier !

(Du Bois de la Villerabel).

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