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ANCIENNE PAROISSE DE GUER

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Trèves et Frairies.

M. de la Borderie, dans la vie de Saint Goueznou publiée par lui (Société archéologique du Finistère, 1882, p. 232) nous dit « que les Bretons insulaires, après avoir pris possession du pays, le divisèrent en Pleber et Tribus, c'est-à-dire en Ploub et Trebv ». C'est donc qu'alors encore ce mot Ploub avait le sens courant de paroisse et Treb celui de trèves ou parties de la paroisse. (« Les noms des Saints Bretons », par J. Loth, appendice, p. 127, édition 1910).

A son tour, M. Rosenzweig, dans son dictionnaire topographique du Morbihan, en parlant des trèves et frairies nous dit : [Note : Voir Dictionnaire Topographique du Morbihan, par Rosenzweig, page VIII. — Introduction, § 1. Organisation Ecclésiastique]. « En Bretagne particulièrement, la paroisse, plebs (en breton plou et toutes ses variantes), parrochia, ecclesia, renferme quelquefois une ou plusieurs trèves (treb, trev, tref) ou fillettes, composées chacune d'un certain nombre de villages ou hameaux (villa, ker) ; mais il est à remarquer que ces trêves, toujours pourvues d'une chapelle, à laquelle étaient attachés des droits spéciaux, facilitant l'exercice du culte, n'existaient que dans les paroisses très étendues : la trêve, toujours éloignée de l'église paroissiale, était une annexe, une succursale, plutôt qu'une division de la paroisse [Note : « Lann » indiquait un monastère ou lieu consacré. « Lan », au IXème siècle, est propriété, comme l'église rurale ; l'église baptismale elle-même peut être donnée, vendue, achetée ; à cette époque, comme l'évêché, comme l'abbaye, la paroisse a son seigneur, c'est-à-dire son propriétaire. (Loth, p. 128, loco citato)].

La frairie, qu'il ne faut pas confondre avec la trève, est, au contraire, une subdivision plus ou moins considérable de la paroisse ou de la trève elle-même : tandis que la trève n'était qu'une exception, toutes les paroisses rurales et les villes étaient partagées en plusieurs frairies ; quoique pourvue le plus souvent d'une chapelle, la frairie était moins une division ecclésiastique qu'une division administrative ou financière établie, il est vrai, par les fabriques paroissiales, auxquelles incombaient autrefois le soin de lever les impôts, de recruter la milice, etc. ».

Généralement chaque frairie avait sa croix et des insignes qui lui étaient propres, surtout aux jours de procession ou cérémonies funèbres, auxquelles les frairies étaient tenues d'assister dans l'église paroissiale. A ce sujet, on lit dans les registres paroissiaux de Guer (16 mai 1609), « inhumation dans l'église de Guer, de dom Olivier Bécel, et furent : dom Michel Mahé et dom Julien Mahé, exécuteurs de ses ordonnances, et le même jour fut mise, de l'ordonnance du dit deffunt, une écharpe de taffetas rouge à la croix de la frairie de céans et deux rideaux devant Notre-Dame ».

Ce que dit, des trèves et frairies, M. Rosenzweig est parfaitement exact, mais, en Guer, il y avait des usages particuliers et des manières de parler qui n'existaient pas dans la plupart des paroisses : Ainsi, au point de vue administratif, seigneurial et financier, la paroisse de Guer n'était pas divisée en frairies, comme sa voisine, l'importante paroisse de Carentoir, mais en traits, suivant l'usage du diocèse de Saint-Malo.

Au XVème siècle, d'après les réformations, il y avait, en plus de l'enclos de la ville, sept traits.

Nous ne connaissons pas les noms des sept traits, nous ne pouvons donc les indiquer : cependant nous trouvons, mentionné dans les archives, le trait de Livoudray puis le trait des Six-Saints. Dans la suite des temps, les traits ou sections subirent des modifications, mais sans grande importance ; ainsi en 1790, voir même longtemps auparavant, la paroisse de Guer était divisée en dix sections ou traits.

Il y en avait sept pour Guer qui étaient : la Ville, le Fresne [Note : Le Fresne, réformation de 1426. — Pierre du Fresne à son hôtel de Rotilleuc], Livoudray, Bout-de-ça, Bout-de-là, Coulmeneuc et Trélo. Trois pour la trêve de Monteneuf : Monteneuf, Pébusson, Couesplan.

Coulmeneuc avait une chapelle dédiée à Saint Martin dans laquelle, le 18 novembre 1642, se fit le mariage de Jean Gérard, de Malestroit, et d'Arthuse Chrétien, dame de Bourienne.

Le registre porte cette mention : « dans la chapelle de Saint-Martin, en la frairie de Coulmeneuc, en Guer ». La frairie de Coulmeneuc, avec la chapelle Saint-Martin pour centre, n'était autre que la frairie de la Grée-Basse, desservie en 1790 par le prêtre Pierre Hervé.

La chapelle de la Grée-Basse, dernièrement restaurée, est toujours sous le vocable de Saint Martin, mais le nom de Coulmeneuc a été remplacé par celui de Grée-Basse ». En 1426, dans la réformation, on lit : « Pierre Josses à son hôtel de Coulmeneuc ». En 1513, Maurice Josses, fils de Pierre, habite en sa maison à la Grée-Basse.

Pour les sections Bout-de-ça et Bout-de-là, nous trouvons : Saint-Jean (Bout-de-ça), Sainte-Anne (Bout-de-là), Saint-Martin, en la frairie de Coulmeneuc, ou Grée-Basse, Saint-Sébastien, frairie de Porcaro (Bout-de-là), Sainte-Suzanne de Trélo et Saint-Michel de Monteneuf (Bout-de-là).

Le Bout-de-ça et le Bout-de-là se trouvaient dans la partie qui est devenue la paroisse de Porcaro : C'est ainsi que nous avons trouvé, qu'en 1687, le trait de dîme dû au Chapitre de Saint-Malo-de-l'Ile, pour le Bout-de-ça, valait 24 mines de seigle ; une demi-mesure d'avoine et une demi-mesure de blé noir.

En 1730, le prêtre Alain Labart, fermier général des dîmes du Chapitre de Saint-Malo-de-l'Ile, reconnaissait avoir reçu du seigneur des Touches 10 mines de seigle, plus 20 demés de blé noir pour le trait du Bout-de-là et la récolte de 1729.

D'après la déclaration de ses biens, faite par Françoise-Marie-Modeste de la Haye, le 21 fructidor an 4, cette dame disait : qu'elle possède, dans la section du Bout-de-ça, maison et métairie de Bocandy, métairie de la Basse-Ville-Hue, la maison et métairie du Bouexie.

Le Fresne nous paraît être tout près de la Hataie.

Livoudray (qui avait en sa section la maison et métairie de la Biliais) et Couesplan sont connus.

Trélo est une seigneurie de Carentoir, mais avec des termes en Guer, près la Telhaie.

Dans la paroisse de Guer, il n'y avait qu'une trève, comme s'accordent à nous le dire tous les papiers et documents manuscrits ou publiés jusqu'au Concordat, à savoir : Monteneuf.

 

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TREVE DE MONTENEUF. — ORIGINE.

D'après l'histoire des paroisses du diocèse de Vannes [Note : Dans un acte de 1124 à 1131 on lit « que le même Guillaume donna à Dieu et à Saint-Martin la dixième partie de la terre qui est entre Guer et l'église Saint-Michel des Moutiers — inter Guer et ecclesiam Sancti Michaelis de Monasteriis... ». Il est donc bien établi que le Saint-Michel dont il est question est celui des Moutiers et non celui de Monteneuf] et le Bulletin de Guer, la trêve de Monteneuf ne serait autre que le prieuré de Saint­-Michel-des-Moutiers, à cause, sans doute, de Saint Michel, patron de Monteneuf et du prieuré des Moutiers. Or, il n'en est rien ; Monteneuf et le dit prieuré ont bien le même patron, mais ne sauraient pour cela être confondus. Pour en faire la preuve, il suffit de savoir que le prieuré de Saint-Michel était établi au village des Moutiers et que ce village est assez éloigné de Monteneuf et situé près de Guer, sur l'Oyon, et un peu à droite de la route de Guer à Carentoir.

Dans le village des Moutiers, on conserve encore le souvenir que les tenanciers allaient à Rennes, chaque année, porter aux religieux de Saint-Melaine la somme due.

Pour autre preuve que le dit prieuré était établi au village des Moutiers (ou des Moines) et non à Monteneuf, nous donnons l'aveu suivant : « Déclaration du 14 mars 1679, pour le temporel de l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes faite par Mess. Jean Destrades, ancien évêque de Condom, abbé de la dite abbaye. En la paroisse de Guer, dépend de la dite abbaye la chaplainie (maison du chapelain) de Saint-Michel en Guer au village des Moustiers tombée en ruines avec quelques autres masures » [Note : Voir Archives de la Loire-Inférieure, registre B 2198, f° 113]. Il faut donc renoncer à donner à la trêve de Monteneuf et au prieuré Saint-Michel la même origine.

En quelle année Monteneuf est-il devenu trêve ?... Il nous est absolument impossible de le dire avec certitude. Nous avons vu qu'il ne fallait pas confondre Saint-Michel-des-Moutiers avec Saint-Michel-de-Monteneuf, sur lequel nous n'avons aucun renseignement ancien.

Ordinairement il fallait une ordonnance de l'évêque diocésain pour ériger une chapelle en église tréviale. 

C'était à l'évêque de déterminer la situation du prêtre chargé de la trêve et de le faire amovible ou inamovible. Ce prêtre se nommait curé et n'était que le vicaire du recteur avec certaines restrictions indiquées par l'évêque. Généralement il avait le droit de faire les baptêmes, mariages et sépultures ; la publication des bans des futurs conjoints était réservée au recteur. Le curé ou vicaire de Monteneuf était amovible, c'est-à-dire pouvait être déplacé à volonté. Les registres de baptêmes de la trêve remontent seulement à 1656. Il est à présumer que jusqu'à cette année les baptêmes des enfants de la section de Monteneuf se faisaient à l'église-mère et extraordinairement dans les chapelles de paroisses ou de châteaux.

A partir de 1656, le curé de Monteneuf faisait toutes les fonctions attachées à son titre.

 

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L'EGLISE TRÉVIALE DE MONTENEUF.

Cette église est sous le vocable de Saint Michel archange. De temps immémorial, Saint Nicodème y est aussi honoré. On y va toujours en pèlerinage et actuellement l'église possède des reliques du saint. Nous allons relater tout ce que nous avons pu recueillir sur Monteneuf [Note : D'après les registres et archives de la trêve conservés au presbytère].

La tour. — Le 28 mars 1773, le Conseil vote une première somme de 73 livres pour la construction de la tour. 

L'entrepreneur se nommait Saget ; comme maçons nous trouvons les noms de Julien Guiblin et François Duglué.

Le devis s'élevait à 427 livres.

Le 6 mars 1774, le Conseil terminait son versement à l'entrepreneur.

Sur cette tour on a bâti le clocher actuel ; la base de ce clocher est celle de 1774 qui ne s'élevait guère au-dessus de l'église surmontée d'un tout petit clocher.

Construction d'un oratoire. — Le 28 novembre 1773, le Conseil décide de bâtir un oratoire de 10 pieds de longueur sur 6 de largeur, dans le cimetière, entre la tour et la chapelle Saint-Nicodème.

M. du Bot s'engage à donner les revenus de la Grée-de-Callac pour les réparations ; en retour le Conseil lui permet de mettre ses armes sur les murs ou couverture au bon plaisir du seigneur.

Concession d'un banc à M. de la Voltais. — Par délibération du 5 juillet 1772, le Conseil concède, à M. de la Voltais, un banc, de 4 pieds sur 3, dans la chapelle Saint-Nicodème, près de la balustrade, moyennant une redevance de 3 livres par an.

La cloche. — Dans l'église de Monteneuf il y avait une cloche qui fut bénite le 1er février 1683.

Cette cloche, nommée Jeanne, avait eu pour parrain Alain de Pélan, écuyer, sieur des Landes, et marraine Jeanne Gandin, dame de la Gouraye.

Les enfeus et sépultures dans l'église. — Près du maître-autel existait l'enfeu de la Ville-Morin dans lequel furent inhumés Philippe Bahon, prêtre, et Jean de Couesplan, sieur de la Ville-Morin.

D'autres sépultures se trouvaient dans l'église, le cimetière ne fut ouvert qu'en 1742. A ce sujet nous trouvons dans les registres la note qui suit : « En 1742 seulement on a commencé à inhumer dans le cimetière de Monteneuf et non sans quelques résistances. — Cette année même une femme est inhumée dans l'église par son propre fils sur le refus du curé et ce étant contre les arrêts et règlements du Parlement de cette Province ».

C'était, comme nous l'avons fait remarquer, dans l'histoire de Carentoir, le plus vif désir des mourants, souvent leur dernière recommandation, voir même une clause de leur testament, de se faire enterrer dans leur église. C'était d'un bon sentiment mais les règlements s'y opposaient.

A cette époque le peuple très têtu tenait à ses traditions d'honneur et de dignité chrétienne.

 

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LES CURÉS OU VICAIRES DE MONTENEUF.

Messires :

1599. — Jean Costard.

1673. — Mess. Quesmotays, curé jusqu'en 1681.

1684. — Mess. Thomas.

1685-1686. — Gilles Guilloux.

1687. — Mess. Delabroise.

1688. — Julien Barre.

1689 à 1726. — Philippe Bahon.

1726 à novembre 1738. — Louis-François de Couesplan.

1741. — François Barre.

1747-1748. — Mess. Gérard.

1754. — Jean Gilles, jusqu'en août.

En août. — Mess. Robin.

1755. — Mess. Massé.

1758 à 1760. — Joseph Théaud.

En mai 1762 à 1782. — J. Menassé.

1782. — Pierre Foulon. Ce prêtre, curé pendant la Révolution, fut le premier recteur de Monteneuf après le Concordat.

Parmi les prêtres de la trêve, citons : Joseph Labart, Joseph Simon, Plantard, Dubois, enfin Pierre Hervé, confesseur de la Foi, dont on trouvera la biographie au chapitre : Révolution.

 

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NOTES HISTORIQUES.

Débuts entre les tréviens et leur recteur.

Au sujet d'un second vicaire. — Monteneuf n'avait qu'un vicaire ou curé desservant la trève et on sentait le besoin d'en avoir un second. — Or, le 16 mai 1769, le Conseil, « considérant qu'un seul prêtre ne puisse administrer les sacrements à 900 ou 1.000 communiants, que n'y bannissant pas les mariages, il se trouvait souvent qu'on était obligé de réitérer les envois de publications, fait demander au recteur de Guer, M. Chollet, pour savoir s'il voulait s'accommoder à l'amiable, leur accorder leurs anciens droits, enfin les traiter de la même manière que les autres trèves du diocèse desservies par deux prêtres ». — N'ayant pas reçu satisfaction, sur l'avis de M. du Parc-Poullin, avocat et jurisconsulte distingué, le Conseil, le 21 mai, décide de poursuivre l'affaire ……… Le 25 janvier 1788, « le Conseil ayant jeté les yeux sur la grandeur de la trève, nous avons jugé qu'il était impossible que le curé tout seul la puisse desservir. Jusqu'à ce moment nous avions resté tranquilles, parce qu'il y avait des prêtres dans les différents quartiers [Note : En effet, nous savons que le prêtre Pierre Hervé était chargé de la frairie de la Grée-Basse, quand il fut arrêté par la gendarmerie de Malestroit, comme nous le verrons plus tard], mais aujourd'hui ne s'en trouvant plus, nous avons recours aux supérieurs pour qu'il leur plaise de nous accorder un second curé. — En outre le Conseil charge le trésorier de remettre 150 livres pour les frais du procès et 1 livre 10 sols pour le port de l'argent » [Note : Les 150 livres étaient pour les frais du procès perdu, lesquels frais se montaient (à tort) à 211 livres 70 sols].

L'affaire en resta là …..

Au sujet des archives de Monteneuf. — Entre les tréviens de Monteneuf et M. Milanie, recteur de Guer, il y eut procès pour les raisons suivantes : « Le recteur de Guer ayant fait saisir les papiers, titres, etc... renfermés dans un tiroir à la sacristie, puis les ayant fait transporter à Guer, se vit intenter un procès par le Conseil ».

Le chargé d'affaires du Général de la trève, nommé Jacques Daniel, fut chargé de poursuivre l'affaire. Cité devant les juges royaux de Ploërmel, le recteur de Guer fit remarquer qu'il était couvert par la prescription, attendu que l'enlèvement des papiers avait eu lieu depuis 5 ans. Naturellement les tréviens n'étaient pas de cet avis...

La 2ème raison invoquée par le recteur était que Monteneuf n'était pas trève et qu'en sa qualité de recteur de Guer il avait le droit d'enlever les titres.

Les tréviens répliquèrent par leur avocat « M. Du Parc-Poullin » (Consultation du 19 décembre 1755) qu'ils ne faisaient que soutenir un droit attaché à leur église de temps immémorial, c'est-à-dire les droits attachés à une trève. Ils concluaient donc que le Général avait raison de poursuivre l'affaire devant le Parlement.

Jacques Daniel impliqua dans l'affaire MM. de Couesplan, anciens curés, qui reconnurent que les dits titres se trouvaient à la sacristie du temps qu'ils étaient curés.

L'affaire ayant traînée en longueur et le Parlement, par suite de l'affaire de la Chalotais, ayant été prorogé, il fallut de nouveau une délibération permettant de poursuivre l'affaire, M. le recteur de Guer ne voulant pas entrer en accommodement.

Donc le Conseil, par délibération du 16 mai 1769, ordonna à Jacques Daniel de continuer son instance devant MM. du Parlement.

En 1780 il est toujours question du procès, mais nous n'en connaissons pas l'issue.

A notre avis, les tréviens ne pouvaient avoir gain de cause.

Au sujet du curé de Monteneuf. — Comme dans toutes les trêves, le curé de Monteneuf faisait les fiançailles et les épousailles dans son église, mais la publication des bans devait se faire à l'église paroissiale de Guer. Les tréviens voulurent s'en arroger le droit et même forcer leur curé, par voie de justice, à faire les publications de mariage.

Le 6 février 1780, les trésoriers en charge présentaient, au conseil de fabrique, une requête du sieur Le Breton, recteur de Guer, en date du 27 décembre 1779, avec une expédition, du seigneur évêque de Saint-Malo, tendant à leur accorder et leur accordant une seule sonnerie de mariage mais leur refusant la permission de fiancer et épouser dans l'église. Dans cette délibération ils protestent, disant qu'ils ont joui de ce droit de temps immémorial, excepté pendant l'instance pendante au Parlement entre eux et feu messire Milanie, ancien recteur de Guer qui, surprenant la religion de Mgrs du Parlement, les défenseurs des lois et le soutien du bon ordre, a, de sa main, écrit sur nos registres de baptêmes, un arrêt qui déclare chapelle une trève de mille à onze cents communiants, avec deux lieues de longueur sur deux de largeur, avec ordre au dit chapelain et frairiens de se transporter, avec croix et bannières, à Guer les jours du Patron et Fête-Dieu.

Dans la même délibération ils disent qu'ils ne demandent qu'à rentrer dans leurs droits, « considérant les procédés injustes de la plupart de nos recteurs de Guer qui nous ont enlevé non seulement nos titres mais encore une partie des registres comme il est facile de le prouver par leur dépôt à Ploërmel : nous sommes d'avis de nous pourvoir et pour y parvenir nous avons nommé René Chotard et Jean Guiblin auxquels nous donnons plein pouvoir pour défendre nos droits ».

De plus nous voyons les tréviens de Monteneuf, le 1er juillet 1787, faire sommation à leur curé d'avoir à faire les bannies, sommation faite en ces termes : « Le Conseil, considérant que le curé de cette trève refuse opiniâtrement de fiancer, bannir et épouser ceux qui se trouvent dans le cas d'avoir recours à lui, sans faire connaître les causes de ce refus, donne ordre à Roussel, trésorier, de faire sommation au curé de la trêve afin de connaître les motifs de son refus. A défaut d'y satisfaire, de pourvoir contre lui personnellement sans examiner que nous prétendons mettre obstacle aux droits du recteur » [Note : Les tréviens avaient tort de réclamer pour les bannies. Elles devaient être faites par le recteur de Guer qui seul en avait le droit ; aussi donner satisfaction aux tréviens eut été contraire aux usages d'alors et même d'aujourd'hui].

Donnons pour terminer le texte de l'arrêt dont il est parlé plus haut :

« Vu par la Cour la requête de noble et discret Messire Louis Milanie, sieur recteur de la paroisse de Guer tendante pour les causes y contenues, à ce qu'il plut à la ditte Cour voir à la dite requête attacher ce procès-verbal par original et la sommation ci-devant relevée et dattée justifiant l'exposé en la ditte requête : En conséquence y ayant égard ordonne, que les jours du Patron de la Paroisse de Guer et de la Fête-Dieu, le prêtre desservant la chapelle de Monteneuf se rendra à l'advenir en l'église de Guer, précédé de croix et bannières, pour assister, conformément à l'usage, au service et être la ditte bannière déployée et portée les dits jours en procession, avec défense à toute personne d'y apporter obstacle et opposition, à peine d'être procédé contre eux extraordinairement et le reste comme il est dit dans le dit extrait … La Cour ordonne que les jours du Patron de la ditte paroisse de Guer et de la Fête-Dieu le prêtre desservant etc … Ordonne au surplus que le présent arrêt sera lu publié et enregistré au besoin. Fait en Parlement de Rennes le 5 juillet 1751. Suivent les signatures ».

Aujourd'hui Monteneuf a son autonomie et ne peut plus avoir de démêlés avec Guer.

La trève érigée en paroisse en 1802 est devenue commune du canton de Guer, arrondissement de Ploërmel.

Que le grand archange Saint Michel et Saint Ni­codème conservent à cette paroisse leur puissante protection.

 

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LES CHAPELLES FRAIRIENNES.

En 1650 ces chapelles étaient, sans doute, au nombre de cinq :

1° La Chapelle-Neuve ou Saint-Raoul de Livoudraye.

2° La chapelle Saint-Jean du Bouexie.

3° La chapelle Saint-Sébastien de Porcaro.

4° La chapelle Saint-Joseph de L'Epinaye.

5° Notre-Dame de La Telhaie.

La Chapelle-Neuve ou Saint-Raoul. — Primitivement, La Chapelle-Neuve s'appelait, paraît-il, La Forestière.

En 1576, on la désigne sous le nom de : « La Chapelle-Neuve », plus tard sous le nom du titulaire de la chapelle : « Saint-Raoul ».

Le village, avec la chapelle, se trouvaient, selon toute apparence, érigés sur une station romaine, ainsi que nous l'avons déjà dit. Nous ne savons en quelle année fut bâtie La Chapelle-Neuve, mais elle fut consacrée, le 14 mars 1604, par Mgr Jean du Bec, évêque de Saint-Malo. Comme assistants de Mgr Jean du Bec il y avait les prêtres suivants : Messires Gurval Paimpont, recteur de Guer, Julien Mahé qui avait 83 ans, Guillaume Poirier, Olivier Bécel, fermier de la dite chapelle ; Yves Gaultier, Michel Tournois, Gurval Peignard, François Guillotel, Julien Mahé (le jeune), Pierre Tournois, Jean Gaultier et Julien Guillotel.

Dans le procès-verbal de consécration, qui se trouve aux archives de l'église de Saint-Raoul, il est dit : « Et n'entendons qu'il soit fait aulcune chose, soit en l'administration des Saints Sacrements, ou par quelque aultre façon que ce soit au préjudice et sans le congé du recteur de Guer, comme estant de tout temps la ditte chapelle commune et (ici plusieurs mots déchirés) … si quelqu'un, par dévotion veult être enterré et inhumé en la ditte chapelle, ne pourront sans le congé du dict recteur, et d'autant que c'est au dict recteur à entretenir la ditte église des réparations nécessaires ; tenus de payer une somme raisonnable selon la coustume du pais, à la volonté du recteur. Et à la ditte chapelle y avons béni un cimetière ainsi qu'il apparoist près la ditte église. Et deffendons à tous prêstres de la ditte paroisse qu'autres d'administrer aulcun sacrement tant en la ditte chapelle qu'aultres chapelles de la ditte paroisse et d'autant qu'il y en a plusieurs non consacrées. Enjoignons au dit recteur de faire deffense aux prêtres de sa paroisse de non y célébrer s'ils n'ont exprès mandement de nous ; fait ce sous peine de suspence a divinis » [Note : La première personne inhumée dans cette chapelle, après sa consécration, fut, le 28 octobre 1605, Perrine Robelot, dame de l'abbaye Jarno].

Ce procès-verbal fut fait au manoir de Saint-Malo-de-Beignon le 3 mai suivant. L'original devait être remis au recteur de Guer qui devait le garder et une copie, faite à Guer le 17 mai 1607, fut délivrée à Jean Gaultier, chapelain de Saint-Raoul, pour être publiée le dimanche suivant à la chapelle de Saint-Raoul. Enfin une autre copie fut faite et remise au prêtre Jean Roullois, le 5 septembre 1669.

Toutes ces précautions étaient bonnes à prendre, nous allons voir pourquoi :

En 1660, il y eut, entre le recteur de Guer, le chapelain de Saint-Raoul et les frairiens, une très grave affaire au sujet des revenus de la chapelle.

Jean Roullois, comme fermier de la chapelle, devait au recteur de Guer la somme de 50 livres ; mais il refusait de payer, pourquoi ?... nous n'en connaissons pas le motif.

Le recteur de Guer fit mettre la saisie sur le mobilier de Jean Roullois puis une première vente eut lieu en juin et juillet de la même année.

C'est alors que le chapelain fit appel de la sentence, rendue le 20 mai 1660, qui le condamnait.

La Cour, par sentence du 7 juillet, fit défense de continuer la vente des meubles du chapelain.

Le recteur de Guer insista et dans son instance, du 24 juillet 1660, il fit intervenir René Rouaud, écuyer, sieur de Livoudray, mais il le fit, paraît-il, en termes injurieux.

Le sieur Rouaud intervint à son tour contre le recteur de Guer et le chapelain. Etaient avec lui plusieurs membres de la frairie qui sont : Grégoire du Plessis, sieur du Cahélo, Julien Pihéry, Pierre Reminiac, Raoul Gautier, Jean Minier, Jean Flageul, Michel Poirier, prêtres, l'écuyer Jean Raoul, etc... qui, d'un commun accord, demandèrent que la somme due, par le chapelain, au recteur de Guer, fut employée à l'entretien et réparations de la chapelle ainsi qu'à l'achat des ornements nécessaires au service du culte. De plus, à l'avenir, les revenus seront partagés entre le recteur, le chapelain et la chapelle ; enfin le chapelain remettra entre leurs mains la somme qu'il doit au recteur de Guer.

Les devoirs du chapelain seront : « de catéchiser les jours de festes et dimanches, assister les mala­des, instruire les enfants ».

Finalement le sieur Rouaud demande, contre le sieur recteur de Guer, amende pour mots injurieux et leur retrait.

Le 5 avril 1661, la Cour de Rennes prononçait la sentence suivante :

« La Cour condamne le recteur de Guer à retirer, devant le conseiller et commissaire rapporteur, les mots injurieux, tant sur l'original que copie, des écrits faits par le dit recteur ; le condamne à trois cents livres de réparation et aux dépens. — Met à néant les appellations du dit recteur Guérin. — Faisant droit au dit Rouaud et habitants de la frairie,

Ordonne :

que les cinquante livres et reste de la ferme, faite par Roullois avec le dit recteur de Guer, seront employées par les soins du dit chapelain et de deux habitants de la frairie qui seront choisis pour recevoir les revenus d'icelle :

Enjoint au recteur de Guer de nommer, dans le mois, un prestre de la dite paroisse pour faire le service dans la dite chapelle :

Faute de quoi, a permis et permet aux habitants de la frairie d'en choisir un, approuvé de l'Ordinaire. Pour ce faire ordonne qu'à l'avenir les offrandes et oblations, qui se feront en la dite chapelle, seront départies, un tiers au dit Guérin, recteur, l'autre tiers au dit chapelain et le dernier tiers pour l'entretien de la chapelle.

Condamne le dit Roullois à payer, au dit Guérin, les frais de saisies faites sur lui, à requête du dit Guérin, frais qui cependant seront modérés. Condamne le dit Guérin, aux autres frais modérés, à vingt livres.

Fait à Rennes, 5 avril 1661 » (Archives de la Ville-Hue).

Saint-Jean du Bouexie. — Une messe à dire chaque dimanche, fut fondée, le 15 juillet 1664, dans la chapelle Saint-Jean du Bouexie, par Demoiselle Mathurine Ugues, dame du Placy.

Cette fondation fut faite sur une pièce de terre, dont le revenu se montait à 33 livres, sur lesquelles étaient dus : 3 livres 4 sols 9 deniers de droits et rentes.

Le premier chapelain fut le prêtre Didier, mais, avant la fondation de la messe dominicale, nous trouvons le nom de Jean Perrot, chapelain, qui donne quittance de 10 livres pour deux années.

En 1777 Mademoiselle Françoise-Marie-Modeste de la Haye (agissant au nom de la Demoiselle de la Ville-Hue, sa tante), considérant que la somme, portée à l'acte de fondation, était insuffisante pour payer l'honoraire dû au chapelain, supplia l'évêque de Saint-Malo de fixer l'honoraire, pour le chapelain, à 15 sols par messe.

L'évêque accepta par décision du 7 septembre 1777 [Note : Dans cette chapelle, le 28 février 1729, fut célébré le mariage de Jean-Hyacinthe de la Haye et de Marie-Thérèse Rouaud, dame du Bouexie].

Saint-Sébastien de Porcaro. — Cette chapelle, qui avait comme titulaire Saint Sébastien était bâtie non loin du château de Porcaro dont elle dépendait primitivement.

Nous avons peu de renseignements sur cette chapelle devenue, dans la suite, chapelle frairienne comme l'indiquent les registres de Guer dans lesquels nous lisons : « En 1685 Missire Pierre Guiny et Pierre Druays desservant la frairie de Porcaro ».

Cette chapelle, comme toutes les chapelles frairiennes, n'avait pas de fonts baptismaux. Seule l'église tréviale de Monteneuf en avait ; aussi les habitants de Porcaro, du moins les plus rapprochés, y faisaient baptiser leurs enfants. C'est le cas pour Pierre Hervé, futur confesseur de la Foi, né au Breil et baptisé à Monteneuf.

Extraordinairement, pour des raisons spéciales, on y fit cependant quelques baptêmes. — En 1594, Yves de Porcaro et Marguerite Cado, seigneur et dame de Porcaro, Sixt, la Landelle, le Breil, le 27 février, y font baptiser leur fils Pierre, « à raison de l'injure du temps et de la gendarmerie, de la garnison de Redon, qui était en cette paroisse de Guer ».

Le 25 février 1686 eut lieu, dans la chapelle de Porcaro, le baptême de Achille-Marie du Guiny de Querho, fils de Joseph-Louis du Guiny de Querho et de Marie-Anne-Julienne de Porcaro, dame du dit lieu.

Le parrain fut : Achille-Ferdinand de Porcaro, sieur du dit lieu ; la marraine : Marie de Quélen, dame de Bonaban.

Marie-Anne-Julienne de Porcaro devenue veuve épousa, dans cette chapelle, le 22 janvier 1692, François du Houx, sieur de la Gacilly et des Bouexières.

Il n'y avait pas de cimetière mais plusieurs personnes furent inhumées dans la chapelle de Porcaro. Citons : Missire Julien de Porcaro, enterré le 15 octobre 1644. — Madeleine Morice, morte en odeur de sainteté, le 17 mars 1769, inhumée le 19.

Une chapellenie fut fondée, dans la chapelle de Porcaro, le 30 octobre 1652, par les sieur et dame de Porcaro. Cette fondation fut faite sur différentes pièces de terre ; le prêtre Jean Moisan en prit possession le 1er janvier 1653, puis, le 28 juin 1704, le prêtre Jean Renimel lui succéda.

En 1790, le chapelain, M. Gicquel, demanda, au Directoire, que le fermier continuât de lui payer la rente de cette fondation, ce qui lui fut refusé.

Par acte du 17 mai 1790, M. du Guiny, seigneur de Porcaro, réclama, mais en vain naturellement ; la chapellenie fut vendue.

Saint-Joseph de L'Epinay. — La chapelle Saint-Joseph (Archives de L'Epinay, conservées au château de la Guichardaye, en Carentoir) fut bâtie près du manoir de L'Epinay en 1608 par Demoiselle Anne Pélerin, dame de la Moissonnerie, comme épouse de noble homme Jacques Marie, sieur de la Moissonnerie, en son vivant, conseiller et secrétaire du roy en sa chancellerie de Bretagne.

Chose extrêmement rare, à cette époque, cette chapelle fut dédiée à Saint Joseph.

En effet, il y avait alors beaucoup d'églises et chapelles qui se trouvaient sous le vocable de Notre-Dame, mais très peu étaient bâties en l'honneur de Dieu, sous le nom de Saint Joseph.

Il en est de même pour les noms de baptêmes, pourquoi ?... Nous croyons, sans pouvoir l'affirmer, que c'était une raison de respect. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on peut parcourir les registres de ce temps-là ; on verra que peu d'enfants ont reçu le nom de Joseph ainsi que celui de Marie.

Lorsque la dame de la Moissonnerie eut bâtie sa chapelle, elle voulut la doter de deux messes par semaine, dont l'une les dimanches et fêtes d'obligation.

Elle fit sa demande à Mgr Jean du Bec, évêque de Saint-Malo, qui lui en accorda la permission, par lettre du 27 mars 1609. Dans cette demande nous trouvons la mention suivante : « pour en icelle chapelle estre prié Dieu tant à son intention que de ses amys vivants et trépassés ; et estre célébrées certaines messes basses en l'honneur de Dieu et de Monsieur Sainct Joset ».

Le même prélat avait déjà donné la permission de dire la messe dans la chapelle Saint-Joseph de L'Epinay le 15 décembre 1608 et l'acte d'autorisation avait été signé au manoir de Saint-Malo-de-Beignon.

La première messe fut célébrée le 20 décembre suivant par un vicaire de Guer.

La fondation qui fut faite, le 4 avril 1609, distinguait entre la messe de fondation de la chapellenie Saint-Joseph et la messe frairienne.

Pour l'une comme pour l'autre la redevance était d'abord de 120 livres établies sur le pré Payen, près du moulin de ce nom, fief de la Motte-Québriac, en Comblessac, mais avec l'obligation de dire les deux messes pour la fondatrice, ses parents et amis vivants et trépassés [Note : Par acte du 27 mars 1609, Me Jean Jocet, seigneur de Kerbiguet-Houis et la Boixière en Caro et son épouse, Jeanne Du Hirel, dame de la Motte-Québriac, autorisent la fondation de Saint-Joseph, dont le temporel consistait en la jouissance du pré Payen, lequel relevait de la Motte-Québriac. Aveu fut rendu à la dite seigneurie, le 12 octobre 1678, par le prêtre Julien Dinan, sacriste de Guer et titulaire de la dite chapelle].

Le pré Payen, contenant un journal ou 50 ares, était borné, au midi, par la rivière appelée vulgairement : « la vieille rivière » et celle qui descend au moulin Payen.

Ce pré avait été vendu, le 21 décembre 1561, par Georges le Bastard et Marie de Trébulan son épouse, sieur et dame du Clos-Perrin, à Jehan Pèlerin le jeune, qui fonda peu après le manoir et la seigneurie de L'Epinay. Cette vente se fit devant les notaires de la Cour de la Motte. La prise de possession eut lieu le 26 avril 1562 et la dite vente fut ratifiée, par acte du 26 novembre 1564, pour le prix de 60 livres, signé de Couesplan, notaire [Note : De 1751 à 1760, le pré Payen était affermé, 34 livres par an, à René Denis].

La fondation de Saint Joseph fut renouvelée le 29 octobre 1696 et assurée, moyennant la somme de 40 livres versées au Fix, par Barthélemy Le Douarin, sieur de Beauvais, père et garde de Louise Le Douarin et Guy Ramasseul, sieur de Saint-Levier, héritiers de la fondation.

Barthélemy Le Douarin, sieur de Beauvais, avait épousé Arme-Marie, dame de Saint-Laurent, dans la chapelle Saint-Joseph de L'Epinay. Ce mariage fut célébré le 13 avril 1681 par Missire Jean Gaultier, sieur de Saint-Lunaire, chanoine et archidiacre de Porhoët.

Parmi les chapelains de Saint-Joseph nous trouvons, au 12 octobre 1678, Julien Dinan, prêtre sacriste de Guer, qui fait aveu pour le pré Payen, à Françoise Chenu, dame de la Motte-Québriac, reconnaissant le droit de haute, moyenne et basse justice, droit d'épaves dès le 16 août 1699 ; le fermier de la chapellenie se nommait Mathurin de la Motte.

Par acte du 29 octobre 1752, il fut convenu entre Louise Le Douarin, dame de Renihel-Maudet, demeurant à L'Epinay, et les prêtres Pierre Denis et Jérôme Jean, que ceux-ci diraient la messe tous les dimanches et fêtes « à heure compétente, suivant le règlement de Mgr l'Evesque de Saint-Malo », moyennant la somme de 150 livres, l'intention de la messe restant toujours pour la fondatrice et ses parents.

En 1763, le service de la messe frairienne est fait par M. Joseph Vavasseur, vicaire de Guer.

En 1787 par Joseph Berthault et J. Fauvries.

Au 10 mai, en 1770, par le P. Avertain Chauvin, sacriste des anciens Carmes.

En 1771, par M. Olivier Le Veau.

En 1779, M. Julien Morin, sub-vicaire de Guer, allait dire la messe à Saint-Joseph tous les dimanches et fêtes. M. de Kergus, conseiller au Parlement, paya, à M. Julien Morin, 60 livres pour les messes du dimanche et 60 livres pour celles de la fondation.

En 1790 le service est fait par le P. Ambroise, vicaire des Pères Récollets de Vitré.

Le cimetière qui entourait la chapelle et la chapelle elle-même existent toujours, mais transformés.

Notre-Dame de la Telhaie. — Nous ne connaissons l'histoire de la chapelle frairienne de la Telhaie que par la note qui suit, laquelle se trouve dans les registres de Guer :

« 17 avril 1791. — Les habitants de la Telhais ont représenté à la Municipalité, qu'on était venu mesurer la maison et le jardin servant à leur chapelain et qu'on leur avait fait croire qu'on avait dessein de vendre les objets qui sont absolument nécessaires pour le logement d'un chapelain, qui leur est aussi nécessaire qu'un recteur : attendu l'éloignement de la paroisse.

Que c'est d'ailleurs eux, habitans de la Telhais, qui ont donné la maison et le terrain pour loger le prêtre qui leur sert de curé et ont prié, en conséquence, Messieurs de la Municipalité de présenter requête à MM. Du District pour demander la conservation du logement, et jardin et chapelle.... lesquels MM. de la Municipalité sont d'avis de supplier MM. du District d'observer que la chapelle de la Telhais, ou réside le S. Sacrement a été de tout tems comme une trève dans la paroisse, dans laquelle on a administré tous les sacrements et enterré les morts et où il est nécessaire qu'il habite un prêtre, comme il a toujours habité pour faire les fonctions curiales, attendu que l'éloignement (de la paroisse) est d'une lieue et demie et que la maison de leur chapelain, qui est un véritable curé, est une maison presbytérale exceptée, par les décrets, de la vente des biens nationnaux ».

Les habitants de la Telhaie obtinrent gain de cause car rien ne fut vendu nationalement.

Le 15 mai 1791, Monsieur le vicaire ou curé lit en chaire la lettre pastorale de Mgr l'Evêque de Saint-Malo et la Bulle du Pape condamnant la constitution civile. — Procès-verbal de cette lecture est adressé au District.

En 1844 la Telhaie fut érigée en paroisse.

Voici ce que nous dit le Bulletin de la paroisse de Guer : (Voir Bulletin Paroissial de Guer. Avril 1912)

« La trève de la Telhaye, sous le vocable de la Très Sainte Vierge Marie, fut fondée en 1104 par le Machtyern Tehel, et appelée d'abord La Tehelaye. Elle est située à 6 kilomètres au sud du bourg de Guer, et fut érigée en paroisse en 1844.

Dans cette chapelle furent inhumés : en 1620, Jean Pasquier, seigneur de la Ville-Etienne ; en 1733, François Cèze, seigneur du Placy. Là fut célébré, en 1720, le mariage de François Le Quionnec, seigneur de Kervernel, avec Françoise Cèze, héritière du Placy ».

On voudra bien nous permettre de faire les remarques suivantes :

1° La Telhaie n'était pas trève, mais simple chapelle frairienne.

2° Il faudrait dire seulement : la chapelle de la Telhaie, sous le vocable de la Très Sainte Vierge, fut fondée en 1104 par le seigneur Téhel et non par le mactyern.

3° Il est possible de faire un rapprochement entre le sieur Téhel, seigneur de la Telhaie, fondateur, peut-être, de la maison et moulin de Téhel.

La famille Pasquier, que nous trouvons propriétaire de la maison de la Telhaie, est fondatrice probable du moulin Pasquier, voisin de Couédor et de Téhel, moulins devenus la propriété des seigneurs de Couédor. (abbé Le Claire, 1915).

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