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LES FILLEULS DE VILLES EN BRETAGNE

SAINT-MALO. — DINAN. — LAMBALLE. — MONCONTOUR.

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C'est en faisant des recherches pour d'autres travaux que j'ai rencontré des personnages ajoutant aux noms des saints qui leur servaient de patrons, le nom d'une ville. Je les ai relevés, simplement à titre de curiosité, pensant, toutefois, qu'il pourrait se présenter une occasion de les utiliser.

Deux de ces personnages portant le nom de Moncontour et l'Association Bretonne venant tenir ses assises cette année dans cette ville, j'ai pensé que c'était précisément le moment d'en profiter pour faire connaître aux habitants un petit épisode de leur histoire locale et leur faire apprécier la bonne entente et la bonne harmonie qui régnaient déjà entre tous les concitoyens, entre les administrés et leurs administrateurs.

Lorsqu'une naissance se fait pressentir dans une famille, une des grandes préoccupations des parents est le choix d'un parrain et d'une marraine. Ce choix, en effet, peut être d'une grande importance pour l'enfant, parce qu'il peut avoir une influence considérable sur son avenir.

Pour un homme sérieux, le parrainage n'est pas une vaine cérémonie ; c'est un devoir de conscience à remplir, une charge, souvent de dévouement, qu'on accepte.

L'enfant est faible ; il a de grands besoins.

Les premiers soins, sa mère est là pour les lui donner.

Plus tard, son père travaille pour le faire vivre et l'élever. Mais la vie matérielle n'est pas tout pour lui. Il faut qu'il devienne un homme utile, si c'est un garçon, une bonne mère de famille, si c'est une fille, et, pour cela qu'il ait auprès de lui de l'aide, de bons conseils, de bons exemples. Peut-être trouvera-t-il cela dans la famille ? Mais la famille peut disparaître ; peut-être aussi n'aura-t-elle pas les qualités nécessaires.

C'est alors que commence le rôle du parrain et de la marraine. Compère, Commère, Copater, Comater, ne sontce pas ceux qui doivent travailler pour l'enfant avec le père, avec la mère, cum pater, cum mater, qui les suppléent, qui les remplacent au besoin.

Ce rôle était considéré autrefois comme d'une utilité si grande que, jusqu'à la fin du XVIème siècle, on ne craignait pas de doubler le nombre des parrains et marraines, et que l'on trouve souvent dans les actes de baptême de cette époque des copatres et des comatres.

Les qualités nécessaires pour faire un bon parrain et une bonne marraine sont, tout d'abord, l'affection qu'ils doivent avoir pour leur filleul, puis la volonté et le pouvoir de lui être utile.

Le plus souvent, et cela a été de tout temps dans les familles, les premiers-nés sont tenus sur les fonts par les grands parents, ce qui paraît tout naturel, car c'est auprès d'eux qu'ils sont le plus sûrs de trouver l'affection dont ils ont besoin dans leurs premières années et ce serait parfait, s'il n'y avait lieu de craindre que, en raison de leur âge, ils ne soient plus là lorsque leur appui deviendrait nécessaire à leur filleul.

Après les grands-pères et les grand'mères, ou à leur défaut, on cherche parmi les parents les plus proches et, au besoin, parmi les amis.

Quelquefois même, mais accidentellement, les parrains et marraines sont des étrangers. C'est qu'alors on voulait honorer une personne en lui donnant la place d'un membre de la famille, ou, qu'au contraire, c'était, de la part des étrangers une marque de sympathie à l'égard de gens dans une position inférieure à la leur.

Il n'était pas rare de voir de riches Bourgeois et même de grands seigneurs, par humilité, aller chercher à l'Hôpital de pauvres malheureux pour tenir leurs enfants sur les fonts baptismaux, et c'étaient alors ces parrains et marraines qui bénéficiaient de la haute situation de leur filleul.

Par contre, ces riches Bourgeois, ces grands seigneurs se faisaient volontiers un devoir, lorsque l'occasion se présentait, non seulement d'accepter, mais de s'offrir pour être parrains et marraines d'un nouveau-né d'un voisin pauvre, d'un petit marchand habituel, d'un de leurs métayers, de leurs serviteurs et même, souvent, par pitié, d'un de ces infortunés petits êtres, sans père ni mère, inconnus, abandonnés sur la voie publique, à la porte d'une église, d'une chapelle, à la grâce de Dieu, et ces enfants pouvaient être considérés comme des privilégiés, car, s'ils ne trouvaient pas, peut-être, dans ces parrains, toute l'affection des grands-pères et des grand'mères, ils pouvaient être certains que, respectueux de l'engagement qu'ils avaient pris lors de la cérémonie du baptême, ceux-ci n'hésiteraient pas à leur fournir, avec de bons conseils, tout l'appui moral et matériel en leur pouvoir, pour les aider à se créer un avenir.

Mais si nous appelons ces enfants des privilégiés, que dirons-nous de ceux, non plus de parents pauvres ou dans une condition modeste, mais de gens de qualité, ou qui, en raison de leur charge ou de leurs fonctions, occupaient un rang prépondérant dans le pays, qui ont pour protecteurs, non plus une individualité si riche et de si grande considération qu'elle fût, mais un groupe, une collectivité.

Il arrivait quelquefois, en effet, dans des cas très rares, du reste, que des gens réunis dans un intérêt commun et pour une action commune, grands Corps de l'Etat, Assemblées politiques et administratives des Villes et même Corporations de Métiers, voulant rendre hommage au grand mérite de l'un de leurs membres ou lui témoigner leur reconnaissance pour des services rendus, ne trouvaient rien de mieux que de tenir sur les fonts un de ses enfants.

N'était-ce point, en effet, une grande faveur pour celui-ci que de pouvoir profiter de cette espèce d'adoption, de ces bonnes volontés associées pour remplir auprès de lui les devoirs de la famille et le suivre avec une affectueuse sollicitude pendant tout le cours de sa vie.

Tel fut ainsi le cas pour les Etats de Bretagne, en 1785, avec un enfant de M. le comte de Trémargat.

Messire Louis-Pierre-Anne Geslin, comte de Trémargat, seigneur de Praye, de Beaumont, etc., baptisé le 24 septembre 1742, à Bain, était le second fils de Messire Gervais-Philippe-Marie Geslin, seigneur de Trémargat, en Plélo, châtelain de Tréguidel, La Praye, et autres lieux, président aux Requêtes au Parlement, et de dame Marie-Anne-Radegonde Le Mintier des Granges.

Lieutenant de vaisseau, Chevalier de Saint-Louis, blessé et amputé d'une jambe, et, par suite, obligé de quitter la marine, il fut élu, en 1784, Président de la Noblesse aux Etats, et émigra, pendant la Révolution, à Jersey, avec sa femme, qui y mourut le 25 novembre 1790.

Le 6 mai 1776, il avait épousé en l'église de Saint-Etienne de Rennes, Mademoiselle Anne-Marie-Françoise de Caradeuc de Lauhay, fille d'écuyer Pierre Cajetan de Caradeuc, seigneur de Launay et de dame Marie-Françoise Bernard, baptisée le 24 juillet 1741, à Carfantain, près de Dol, et veuve de Messire Gilles Huchet, seigneur de Quenetain, dont il eut une fille, demoiselle Agathe-Louise-Pélagie, baptisée à Bain, le 13 mai 1779, et un fils, né le 21 janvier 1785, le filleul des Etats.

Lorsque les Etats apprirent que la grossesse de la Comtesse de Trémargat était sur le point d'aboutir, ils décidèrent d'être le parrain de l'enfant de celui qui représentait l'Ordre de la Noblesse en cette année. Cette décision des Etats était trop honorable pour qu'il fût possible de la refuser.

Les Etats, par le nombre de leurs membres venus de toutes les parties de la Province, et comprenant toutes les classes intelligentes, le Clergé, la Noblesse et la Bourgeoisie par les députés élus du Tiers-Ordre, étaient la plus complète représentation du pays, dont ils gardaient avec vigilance tous les intérêts et défendaient énergiquement les droits et les libertés, et, on peut le dire, la Bretagne elle-même.

Le fils du comte de Trémargat naquit à Rennes et fut ondoyé le même jour, 18 janvier 1785, en présence du père et de Anonyme de Caradeuc, par le recteur de la paroisse de Saint-Germain, mais, par permission de Monseigneur l'Evêque, en date de ce jour, signée ......, vicaire général, le supplément des cérémonies fut reporté à six mois. Toutefois on n'attendit pas si longtemps, et ce supplément eut lieu trois jours seulement après la naissance, le 21 janvier.

« François-Bretagne-Urbain-Marie-Nicolas-Maurice, fils légitime de haut et puissant Messire Louis-Anne-Pierre Geslin, chevalier de l'Ordre royal militaire de Saint-Louis, seigneur et comte de Trémergat, et de haute et puissante dame Anne-Françoise-Marie de Caradeuc, dame comtesse de Trémergat, né rue Royalle, le 18 janvier 1785, et ondoyé le même jour dans cette église (Saint-Germain), y a reçu le vingt et un des dits mois et an, le supplément des cérémonies de Baptême, par Illustrissime et Révérendissime Monseigneur Toussaint-François-Joseph-Louis de Saint-Luc, évêque de Quimper, Comte de Cornouailles, et ce, en présence et à la prière de Missire François-Marie Després, recteur de cette paroisse, et a eu pour parrain Nos Seigneurs les Etats de Bretagne, actuellement séans en cette ville, représentés par les présidents des Trois Ordres, savoir : Illustrissime et Révérendissime Monseigneur Urbain-René de Hercé, évêque et comte de Dol, président de l'Ordre de l'Eglise, haut et puissant Messire Marie-Joseph Grignart, Chevalier, seigneur vicomte de Champsavoy, président de l'Ordre de la Noblesse, au lieu et place de mon susdit seigneur de Tremergat, père dudit enfant, et Messire Nicolas-Yves Borée, Conseiller du roi, sénéchal de Rennes, président de l'Ordre du Tiers, et, pour marraine, très haute et très puissante dame Françoise-Gabrielle de Vaux (?), épouse de très haut et très puissant Monseigneur Armand-Marc de Saint-Herem, comte de Montmorin, Chevalier des Ordres du Roi et de la Toison d'Or, Maréchal des Camps et Armées de Sa Majesté, Commandant en chef dans la Province de Bretagne ; la cérémonie faite en présence des Seigneurs et Dames soussignant ; le père dudit enfant baptisé en l'église de Bain, en ce diocèse, le vingt-quatre décembre 1742, la mère, baptisée en l'église de Carfantain, Vivier (?) de Dol, le vingt-six juillet 1741, et mariés à l'église de Saint-Etienne de Rennes, le six mai 1773.

Françoise, comtesse de Montmorin ; Grignart, vicomte de Champsavoy; (+ Re-U., évêque et comte de Dol ; Le Mintier, abbé de Boquin ; Tremergat ; l'abbé d'Orgemont (?), de Villefontaine ; le chev. Borel de Boutemont ; L. Moren, député du Port-Louis ; le comte de Caradeuc de la Moussaye ; L. J..., maire de Quimper ; de Ravenel Boisteilleul ; des Bouillons, curé ; le comte de Tremargat.

T.-F.-J., Ev. De Quimper ; Després, R. » (Registres des Naissances de la paroisse Saint-Germain de Rennes).

Les Etats firent cadeau de 11.000 # à leur filleul pour sa bien-venue et offrirent, à la marraine, pour ses dragées, un diamant de 15.000 # qu'elle refusa, en priant les donateurs d'employer cette somme à la création de trois bourses pour l'éducation d'un gentilhomme pauvre, d'une demoiselle noble sans fortune, et d'un enfant du Tiers. Ce qui fut fait.

Que devint ce filleul, Messire François-Bretagne-Urbain-Marie-Nicolas-Maurice ? Vécut-il ? Continua-t-il la lignée ? Nous l'ignorons.

Voir Filleuls (Bretagne) " Les filleuls des Etats de Bretagne

Ce baptême ne rentre pas dans notre cadre, puisque notre titre ne parle que de filleuls des villes, mais nous avons cru devoir le mentionner, à cause de la condition exceptionnelle du parrain, mais nous allons rentrer dans notre programme.

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Nous avons dit que des villes avaient eu des filleuls. Sans aller chercher au loin dans toute la Bretagne où il en existait bien d'autres, et en nous tenant seulement aux environs, nous en connaissons quatre : Saint-Malo, Dinan, Lamballe et Moncontour, qui nous donnent au moins dix filleuls (Anne Duportal).

 

Voir Filleuls de Bretagne " Filleuls de la ville de Saint-Malo

Voir Filleuls de Bretagne " Filleuls de la ville de Dinan

Voir Filleuls de Bretagne " Filleuls de la ville de Lamballe

Voir Filleuls de Bretagne " Filleuls de la ville de Moncontour

 

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