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LA SEIGNEURIE DE BEAUBOIS EN BOURSEUL

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La terre de Beaubois est située par plus de cent mètres d'altitude, sur un vaste plateau, à l'extrémité sud de la commune de Bourseul [Note : Dans un ancien manuscrit, cette paroisse est appelée Boursault, nom d'une espèce de saule], c'est-à-dire à deux lieues de l'église paroissiale, mais à deux kilomètres seulement de la chapelle-annexe du village de Saint-Méen Longue de près de trois lieues, cette paroisse de Bourseul, qui dépendait jadis de l'évêché de Saint-Malo et de la baronnie de la Hunaudaye [Note : La bannière de la Hunaudaye, en Plédéliac, aux sires de Tournemine, originaires d'Angleterre fut érigée en baronnie pour eux et leurs successeurs, l'an 1487. — Raoul de Beaubois fut exécuteur testamentaire de Geoffroi de Tournemine en 1267. — Le baron de la Hunaudaye était hors de pair avec le reste de la noblesse bretonne ; il présida de droit les Etats généraux de Bretagne], se trouve aujourd'hui du diocèse de Saint-Brieuc, dans le canton de Plancoët, arrondissement de Dinan (Côtes-d'Armor).

Le logis de Beaubois est d'ailleurs entouré d'une dizaine de clochers plus rapprochés de lui que son clocher paroissial. Ce sont à partir du Nord et en faisant le tour de l'horizon par l'Est ceux de :
(Pour mémoire) Bourseul à : 6k,600 (7k,500 du bout de l'avenue).
1° St-Méloir à : 3k,700
2° St-Michel-de-Plélan à : 6k,200
3° Plélan-le-Petit à : 4k,200 chef-lieu de canton.
4° Languédias à : 6k,500
5° Mégrit à : 6k,400
6° Dolo à : 6k,400
7° Lescouët à : 3k,200
8° Jugon à : 4k,000 chef-lieu de canton.
9° Saint-Igneuc à : 5k,400
10° Plorec : 5k,800

Les distances sont comptées à vol d'oiseau.

Ville de Bourseul (Bretagne) : le château.

Le château actuel de Beaubois, le troisième connu, est, d'après son style, du commencement du XVIIème siècle, premières années Louis XIII ou fin Henri IV ; les parties hautes surtout sont trop caractérisées pour qu'il y ait doute à cet égard. Or, les Névet, succédant aux Tréal, devinrent seigneurs de Beaubois l'année même de l'avènement de Louis XIII ; mais ils continuèrent à habiter surtout la Cornouaille, leur pays d'origine, et vécurent moins sans doute à Beaubois, bien que nous ayons encore rencontré fréquemment leurs noms, ceux des femmes principalement, dans les registres paroissiaux de Bourseul, comme on le verra plus loin. Le château qui nous occupe a donc été bâti, selon toute apparence, par les derniers Tréal, sous le règne de Henri IV. En son entier, il devait se composer d'un corps central allongé et de deux ailes orientées transversalement aux extrémités de ce corps central, de manière à offrir la forme de deux T réunis par la base.

Possédé pendant quarante ans, au XVIIIème siècle, par la famille ducale des Coigny, ses derniers seigneurs héréditaires qui durent torcément le délaisser, au moins à partir de 1757, année de la mort, à Beaubois, de la dernière marquise de Névet, ce château fut finalement aliéné par Marie-Thérèse de Névet, dame de Coigny. En 1769, Silvie de Pontbriand, épouse du comte Louis de Bruc, héritière unique de la branche aînée de Pontbriand, exerça le retrait lignager en faisant valoir qu'elle descendait d'une demoiselle de Névet, sa bisaïeule de Pontbriand.

La comtesse de Bruc mourut bien avant son mari, à Yvignac (Yvignac, château et paroisse du canton de Broons, arrondissement de Dinan) en 1773, laissant deux filles, Silvie et Anne, mariées aux deux frères : le comte Jean-Baptiste-René de Guéhéneuc de Boishue (Boishue, château en Lanhélin, canton de Combourg, arrondissement de Saint-Malo - Ille-et-Vilaine) et le chevalier Toussaint-Marie de Guéhéneuc. Dans l'acte de partage [Note : Nous devons l'extrait de cet acte et d'autres renseignements à l'obligeance de M. le comte de Palys, époux d'une demoiselle de Guéhéneuc de Boishue, au château de Clayes, près de Montfort (Ille-et-Vilaine)] des biens maternels qui eut lieu en 1775, on s'exprime ainsi : « Le château de Beaubois si ruiné que M. et Mme de Boishue en ont fait démolir la moitié pour rebâtir Yvignac ».

La seigneurie de Beaubois fut donnée en partage par l'aînée, Sylvie, héritière principale et noble, à sa cadette Anne, épouse du chevalier de Guéhéneuc, après toutefois en avoir retiré douze bailliages et les moulins de Jugon qui étaient tenus du domaine du Roy, sans l'étang.

En 1854, le château de Beaubois fut de nouveau vendu par M. Alphonse de Guéhéneuc du Plessis [Note : Le Plessis-Coudray, en Landujan, canton de Montauban, arrondissement de Montfort (Ille-et-Vilaine)], petit-fils du chevalier précité, à M. Alfred-Gabriel de Tesson, mon oncle, qui entreprenait bientôt sa restauration de concert avec M. Aubry, architecte de Dinan.

A cette date, il était encore greffé en équerre, suivant l'axe du pavillon, sur les restes d'un vieux manoir à cour carrée, garnie de constructions rurales, dans laquelle on pénétrait par deux portes cintrées, une grande et une petite, faisant face au château. Cette habitation antérieure rentrait donc dans la catégorie des gentilhommières que M. de Caumont fait remonter à la fin du XVème siècle et au XVIème. Cequ'on en voyait n'offrait plus en réalité d'architectural que des lucarnes arrondies et tréflées à un seul meneau de traverse. On acheva sa démolition pour dégager et transformer, par l'adjonction de deux tours notamment, la belle demeure qui subsiste seule aujourd'hui. En dépit de ce qui s'écrivait il y a plus de cent ans, ses épaisses murailles présentent un aspect de solidité tout à fait rassurant ; elles braveront encore bien des siècles.

Le véritable motif de la démolition signalée plus haut fut que le comte de Boishue, devenu, par son mariage, propriétaire d'Yvignac, prenait des pierres partout, disent les actes, pour rebâtir ce dernier château situé à moins de onze kilomètres, à vol d'oiseau, de celui de Beaubois. Kerinan, en Languédias, dans le canton de Plélan-le-Petit, et Vaucouleurs, en Trélivan, près de Dinan, furent aussi démolis pour fournir leur contingent de matériaux à cette grande construction sans style.

S'il faut en croire la tradition que le goùt de l'époque à laquelle appartient le château de Beaubois rend très vraisemblable, la partie abattue renfermait une salle de spectacle. L'endroit tronqué, avant d'être flanqué des deux tours neuves, était encore orné d'une tourelle à cul-de-lampe qui devait, avec une autre semblable, encadrer, à partir du premier étage, le milieu de la façade entière, se trouvant juste dans l'axe de la grande avenue. C'est dans cette partie centrale que se trouvait, dit-on, la salle de théâtre. Cette façade présentait alors trois rangées d'au moins quinze ouvertures chacune. Le château seul avait donc plus de cent portes et fenêtres ou lucarnes, en comptant celles des côtés, et sans parler de celles du manoir appelé évidemment, dans la pensée du constructeur, à disparaître tôt ou tard.

Dans les décombres de la cour, on retrouva un écusson aux armes d'alliance des Tréal et des Beaubois [Note : Jean de Tréal, seigneur de Laventure, fit aveu au Duc, le 1er septembre 1469, et épousa Guillemette de Beaubois. Leur fils aîné fut Briand de Tréal dont nous verrons la descendance à l'article Tréal], qui fut incrusté dans la façade du pavillon pour rappeler le souvenir de ces anciens seigneurs, et quelques pierres admirablement sculptées dont les plus belles, à accolades géminées, de la fin du XVème siècle ou des premières années du XVIème et sans doute du même temps que l'écusson précité, ont été placées à l'entrée de l'avenue principale, longue de plus d'un kilomètre, aboutissant à la route nationale de Caen à Lamballe. Au bout et en face de cette grande avenue, se trouvait la métairie et auberge de la Maison-Neuve. Il ne reste plus qu'une terme contigüe à la lande de Beaubois qui a été défrichée, en partie, par le propriétaire actuel.

 

CHAPELLE.

Outre la métamorphose ci-dessus indiquée, M. A.-G. de Tesson a encore créé des dépendances artistiques et remplacé l'ancienne chapelle, sans architecture, du manoir, par une ecclésiole monumentale toute en granit avec clocher à jour, dans le genre de ceux si poétiques des églises du Finistère. Elle mériterait mieux qu'une simple et froide esquisse :

La façade est percée d'une porte d'honneur ogivale à voussure et moulures, au tympan ajouré avec corbelets décoratifs, à battants bardés de ferrures, et d'une rose à bordure engrêlée. Le fronton finit par un bouquet enveloppant le pied d'une croix pattée à nimbe circulaire.

La tour carrée et à pans coupés a sa porte particulière à arc droit en encorbellement. Ou peut monter, aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur, par un escalier tournant, à la tribune éclairée par la jolie rose armoriée dont nous venons de parler et à l'étage de la tour dont les angles droits se raccordent aux pans-coupés par des moulures d'encorbellement. Au-dessus de celles-ci, se trouve une ceinture, à glacis et à larmier, servant de seuil, sur chaque face, à des baies jumelles dont les arceaux forment des trèfles à la tête carrée [Note : Nous empruntons aux Anglais cette expression qui ne manque pas de justesse : « Trefoiled arch with a square or flat top, called the square-headed trefoil »] ; elles sont garnies de balustrades en pierre découpées de quatrefeuilles à jour.

La tour se termine par une galerie en saillie, soutenue par des consoles. Aux angles, se dressent des pinacles reliés par un balustre de pierre. Sur cette plate-forme s'élève le clocher proprement dit, également carré et percé, sur chacune de ses faces, d'une arcade trilobée ; il est surmonté d'une pyramide ajourée et fleuronnée à dalles superposées.

Une troisième porte d'entrée, semblable à la seconde, introduit dans la sacristie en aile sur le côté opposé à la tour. Celle-ci et une dizaine de contre-forts appuient les murs percés de cinq fenêtres à lancettes et à large ébrasement.

A l'intérieur, une série de sveltes colonnettes à chapitaux fleuris reçoivent la retombée des arcs-doubleaux qui supportent eux-mêmes une voûte ogivale en berceau. Les entre-colonnements sont décorés de grandes arcades aveugles à ogives portées sur des pieds-droits, le tout en relief sur le nu du mur.

Le plan de cette petite merveille d'architecture chrétienne, du caractère gothique breton, est dû à M. H. Rapine, architecte diocésain et des monuments historiques à Paris. La construction a été faite, en 1886-88, par M. Laprie, de Nantes, qui élevait en même temps la superbe basilique de Plancoët. Les peintures décoratives de la voûte et des murs ; les vitraux ; l'autel sculpté en pierre de Minié avec le retable surmonté de la croix, du Christ et de statuettes; la mosaïque italienne du pavage ont été exécutés par des artistes rennais : Jobbé-Duval fils ; Lecomte et Colin ; Folliot et Gaumerais, sculpteur, professeur à l'École régionale des Beaux-Arts ; Odorico.

Placée sous l'invocation de Notre-Dame-de-Beaubois, la nouvelle chapelle possède un caveau sépulcral cellulaire et un enfeu particulier pour le fondateur, pratiqué entre deux contre-forts, dans l'enfoncement de l'une des grandes arcades. Une pieuse pensée a voulu ménager une dernière demeure à l'abri de cet édifice religieux, d'un aspect à la fois robuste et charmant. La triple rangée de cellules superposées a été imitée de celles des cimetières italiens et espagnols. Les premiers occupants sont, comme il est juste, les anciens seigneurs, parmi lesquels des parents de nos Rois, dont les squelettes rangés dans le vieux caveau exigu du chœur, ainsi que les ossements trouvés épars dans la terre des fondements, ont été soigneusement recueillis pour être de nouveau ensépulturés.

Elle a été bénie, le 16 septembre 1890, par le vénérable chanoine Henri Brunet du Guillier, châtelain du Verger en Lescouët, vicaire-général d'Emèse et Apamée, assisté du clergé de Bourseul et de Lescouët. Sa fête patronale est celle de la Nativité de la Vierge qui arrive le 8 septembre.

En parcourant les registres paroissiaux de Bourseul, on voit que bien d'autres personnes que les seigneurs et les chapelains de Beaubois furent inhumées dans la chapelle du château. On y célébra aussi bien des mariages et même des baptêmes. Cette édicule paraît donc avoir été, en quelque sorte, une véritable succursale de l'église, à cette extrémité reculée de la paroisse. La demeure du chapelain existe encore en bon état à une centaine de mètres de l'abside.

Dans l'église même de Bourseul, il y avait aussi une chapelle de Beaubois. De l'autre côté, devait se trouver celle de la Bouëtardaye, les châtelains de Beaubois et de la Bouëtardaye étant co-seigneurs de la paroisse.

 

BEAUBOIS PARC ET CHATEAU.

Deux étangs à moulins existaient encore en 1854, sur les trois grands étangs de jadis, sans parler d'un quatrième, beaucoup plus petit, qui porte encore le nom significatif de « le Canard ». Un seul de ces grands étangs, celui du milieu, a été conservé. Le parc a été dessiné par les paysagistes Polpré, d'Angers, et Lebreton, d'Avranches, autour de ce bel étang où se reflètent les plus beaux arbres, un bosquet en bordure sur l'un des côtés, la façade nord, le pavillon double et carré, la grosse tour et la petite tour du château remarquable par sa majestueuse élévation et l'heureuse justesse de ses élégantes proportions.

On admire le grandiose du sévère encadrement des baies en pierres de taille à chanfreins, à linteaux, en outre sillonnés d'entailles diagonales à biseau, pour simuler des claveaux et des pierres cunéiformes, de manière à composer un tout harmonique ; les saillantes corniches d'entablement à modillons quadrangulaires ; les hautes cheminées, les toits allongés ou aigus des ailes, et, par dessus tout, les fières rangées d'imposantes et massives lucarnes carrées à frontons tour à tour arrondis ou triangulaires, surmontés d'acrotères et de ponn pons de couronnement quadrilatéraux.

Sur le pavillon et les tours plus élevés que le corps de logis, les frontons ne se trouvent exhaussés de l'entablement que par les linteaux qui les supportent. Les lucarnes des ailes sont donc aussi bien des fenêtres éclairant un second étage de plain-pied avec le grenier du bâtiment central.

Des bandeaux sont formés par la réunion parallèle des linteaux et des appuis des fenêtres dont les parements verticaux, prolongés dans le même appareil à harpes, établissent autant de séries continues de reliefs partant d'un large soubassement granitique pour aboutir jusqu'à l'entablement.

Il résulte de cette heureuse disposition que les dessus et les dessous de toutes ces ouvertures forment des compartiments remplis par des cadres et des bossages à pointes de diamant, d'un effet merveilleux, que fait mieux ressortir encore un revêtement briqueté.

Les peintures décoratives des murs et des panneaux des grandes salles du logis sont de Jobbé-Duval père, de Rennes, et de Louis Loir, artiste avranchinais, disciple de Saint-Hubert, qui a représenté d'après nature les hôtes habituels du bois et des guérets.

 

BOIS ET ALENTOURS.

L'horizon de Beaubois est considérable. Il s'étend d'un côté jusqu'à la mer où l'on aperçoit notamment le phare du cap Fréhel et l'île des Ebihens à la pointe de Saint-Jacut. De l'autre, il n'est limité que par le faîte de la chaîne du Mené.

Le beau bois d'où la propriété tire son nom est distant de moins de six kilomètres, à vol d'oiseau, de la forêt de la Hunaudaye. Coupé en tous sens par de jolies allées carrossables, il est compris, sur une longueur de plus de deux kilomètres, entre les routes de Dinan à Jugon et de Jugon à Plancoët. Sur le bord de la première, il est limité par la deuxième et demie et la quatrième borne kilométrique comptées de Jugon vers Dinan.

Presque à toucher cette belle route nationale déjà mentionnée, le bois est traversé dans la plus grande partie de sa largeur par la voie romaine, bien ferrée et fort bombée, qui établissait les communications entre le pays des Curiosolites et celui des Vénètes. En sortant du bois au nord-est, elle va rejoindre la route actuelle de Corseul avec laquelle elle se confond. Au sud-ouest, elle forme, de l'autre côté de la grande route, le chemin de Parga et on la suit bien marquée jusqu'à l'étang de Jugon qui n'existait point si anciennement. Les coupures, pratiquées pour le passage des allées du bois et l'exploitation des carrières de sable et de ballast, laissent voir les différentes couches de ciment et de cailloutage, de mortier et de pierres qui composent le maçonnage de cette chaussée, pour ainsi dire indestructible, datant à peu près du commencement de notre ère. Nommée vulgairement le chemin de Létra [Note : Nous écrivons ce mot comme on le prononce dans le pays ; mais, nous l'avons vu orthographié Lestrat, Lestrac et l'Estrac qui seraient des termes corrompus soit du celtique Strat ou Stread (chemin de roulage), soit du latin via strata (chemin pavé), soit enfin de notre vieux mot français estrac (étroit). La première étymologie doit être la bonne, car le nom breton de Lestrat, jalonne dans le Finistère toutes les voies romaines], elle paraît venir de Blavet, aujourd'hui Port-Louis, à l'entrée de la rade de Lorient, pour aboutir à Corseul.

Dans ce même bois, on reconnaît aussi, à un kilomètre environ au sud-ouest du château que nous venons de décrire, les fossés et le puits du château fort primitif.

Comme nous l'avons dit au début, on retrouve donc sur la terre de Beaubois les indices de trois habitations seigneuriales qui furent : la forteresse féodale des Beaubois, dans le bois ; le manoir des Tréal, au bord de l'eau, et, seul encore debout dans sa moitié respectée, comptant près de trois siècles d'existence, leur château élevé au même endroit.

 

ÉTENDUE ET TRANSMISSION DU DOMAINE.

Le giboyeux domaine de Beaubois, qui s'étend encore à présent, avec les cinq fermes restantes de Beaubois, la Touche-Michel, le Bois-Raffray, le Pigeon-Vert (partie de la Ville-Hunaut), la Maison-Neuve, sur les paroisses de Bourseul, de Lescouët, de Saint-Méloir et de Plélan-le-Petit a appartenu par alliances successives aux familles de Beaubois ; de Tréal (vers 1480) ; de Névet (1610) ; de Franquetot, comtes puis ducs de Coigny (1729) ; aux de Bruc, par acquêt par retrait lignager en 1769 ; aux de Guéhéneuc en 1773, par union avec les de Bruc ; aux Le Breton de Blessin [Note : M. Luc Le Breton de Blessin, ancien officier de marine, époux d'une demoiselle de Guéhéneuc, habitait le château de la Costardais, en Médréac, canton de Montauban, arrondissement de Montfort (Ille-et-Vilaine). Cette famille malouine était, dit-on, d'origine anglaise], en 1816, par alliance avec les Guéhéneuc ; de nouveau à ceux-ci, par succession, en 1843, et, enfin, aux de Tesson, par achat, en 1854.

Beaubriand, la Quinevedais, la Ville-Hunaut, l'Orfeuil, la lande de Parga, etc.. etc., faisaient autrefois partie du domaine de Beaubois, ainsi que les moulins de Jugon, sans l'étang.

Les terres de Beaubois furent « acquises à la République par l'émigration de Silvie-Gabrielle-Antoinette Debruc, veuve Jean-Baptiste-René Guéhéneuc-Boishue, et d'Anne-Constance Debruc, femme Guéhéneuc, » et vendues séparément comme biens nationaux. L'acquéreur de la retenue et des dépendances de Beaubois fut le citoyen Gilles-Pierre Collibault ou Collibeau de Dinan, qui demeura aussi à « la maison de Beaubois, » et, précédemment, au Mézerai en Lescouët, propriété de sa femme. Cet excellent homme rendit de très grands services dans le pays pendant la Révolution. Il acheta ce qu'il put de Beaubois avec l'intention formelle de le rendre aux Guéhéneuc. Cette rétrocession eut effectivement lieu dès que les circonstances le permirent. Lors de l'acquisition de 1854, le château était habité de vieille date par un simple fermier. Déjà, du temps des Coigny et des de Bruc, il était occupé par un fermier général ou régisseur. Tout ceci ressort du texte des rares pièces de la seconde moitié du XVIIIème siècle (quelques baux et actes de vente), qui se trouvent entre les mains du propriétaire actuel.

Voir aussi   Ville de Bourseul (Bretagne) " Les anciens seigneurs de Beaubois en Bourseul"

(Alfred de Tesson).

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