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LA MAISON DU BOISGELIN ou BOISGESLIN

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Boisgeslin ou Boisgelin (du ou de), seigneur dudit lieu, paroisse de Pléhédel ; — de la Garenne, paroisse de Saint-Thuriaff de Quintin ; — de Pontrivily ; etc. — Vicomte de Mayneuf, paroisse de Saint-Didier ; — marquis de Cucé, paroisse de Cesson ; — seigneur de la Noëmen ; — de Buhen ; — du Bot ; — de Kerdu ; — de la Villemarqué ; — Baron de la Roche-Bernard (en 1744) ; — seigneur de la Bretesche, paroisse de Missillac ; — de la Villéon, — du Clio, — de Lesturgan, paroisse de Malguénac ; — de Kergomar ; etc... 

La maison de Boisgelin a produit à toutes les montres et réformations, de 1423 à 1543, dans les paroisses de Pléhédel, Saint-Thuriaff, Lanloup et Saint-Quay, évêchés de Saint-Brieuc et de Dol, et fut déclarée d'ancienne extraction chevaleresque, et maintenue avec douze générations, à la réformation de 1668.

Les armes des Boisgelin sont : « Ecartelé aux 1 et 4 de gueules, à la molette d'argent ; aux 2 et 3 d'azur plein ». Devise : « In virtute vis » (P. de Courcy).

Cette maison est fort ancienne et compte, parmi ses ancêtres, un croisé en 1248, Thomas de Boisgeslin.

Le château de Boisgelin appartenait en 1300 à Guillaume, chevalier, seigneur du Boisgeslin, qui épousa, vers 1320, Margelle du Bois-Billy ; nous trouvons ensuite :

Trois présidents à Mortier au Parlement de Bretagne :

1° Jean de Boisgeslin, seigneur de Mayneuf, en 1653 ;

2° Gabriel de Boisgeslin, en 1687 ;

3° Renaud-Gabriel de Boisgeslin, seigneur de Cucé, en 1730 ;

Un grand prévost des maréchaux de France en Bretagne, en 1660 ;

Un mestre de camp de cavalerie, tué au combat de Saint-Cast, en 1758 ;

Jean-de-Dieu-Raymond de Boisgeslin de Cucé, qui fut abbé de Vauluisant en 1776, évêque de Lavaur, en 1765, et archevêque d'Aix en 1770, puis de Tours, cardinal et membre de l'Académie française. Il était né à Rennes, le 27 février 1732, et mourut à Angervilliers, près de Paris, le 22 août 1804.

Cinq maréchaux de camp :

1° Louis-Bruno de Boisgeslin, maréchal de camp en 1780, mort en 1794, comte de Cucé ;

2° Alexandre-Vincent, vicomte de Boisgeslin en 1788 ;

3° Gilles-Dominique-Jean-Marie de Boisgeslin de Kerdu, maréchal de camp en 1791, mort en 1794 ;

4° Bruno-Gabriel-Paul marquis de Boisgeslin, maréchal de camp, en 1814, décédé en 1827 ;

5° Alexandre-Joseph, marquis de Boisgeslin, maréchal de camp en 1818, mort en 1831.

Thomas-Pierre-Antoine de Boisgeslin de Kerdu, abbé de Mortemer, au diocèse de Rouen, en 1782, massacré en septembre 1792.

Quatre des membres de la maison de Boisgeslin furent admis aux honneurs de la Cour, depuis 1759, et deux furent commandeurs de Saint-Lazare et du Mont-Carmel :

N. de Boisgeslin de Kergomar, en 1762, et N. de Boisgeslin en 1779. (Nous ignorons leurs prénoms).

Enfin un autre membre de cette famille fut pair de France [Note : Alexandre-Joseph-Gabriel de Boisgelin, chevalier, né le 15 avril 1770, décédé le 21 juin 1831]. 

II.

LE COMTE DE BOISGELIN, CORDON-BLEU (1734-1794).

[Note : Le cordon-bleu était l'insigne des chevaliers de l'Ordre du Saint-Esprit. Le comte de Boisgelin, cordon-bleu, est ainsi désigné pour le distinguer de son cousin et beau-frère, Charles-Eugène comte de Boisgelin].

Le comte de Boisgelin, président de la noblesse aux Etats de Bretagne en 1786, est Louis-Bruno, comte de Boisgelin, baron de la Roche-Bernard, chevalier du Saint-Esprit ou des Ordres du Roi en 1778, et frère du cardinal archevêque, dont nous avons parlé plus haut.

Né à Rennes, en 1734, de messire Renaud-Gabriel de Boisgelin, marquis de Cucé, président à Mortier au Parlement de Bretagne, et de Jeanne Françoise de Roscoët sa première femme, le comte Louis, entré aux Gardes-Françaises comme enseigne à drapeau, en 1748, fut, deux ans après, nommé cornette dans les Mousquetaires, première compagnie, avec rang de colonel.

En 1766, il épousa Louise-Julie de Boufflers (ou Bouffiers), soeur du spirituel chevalier, femme de beaucoup d'esprit et d'un caractère énergique et courageux attachée, en qualité de dame d'honneur, à Madame Victoire l'une des filles de Louis XV.

En 1760, le comte de Boisgelin était colonel du régiment des Gardes-Lorraine et l'un des premiers gentilshommes de la chambre du roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar. Il obtint aussi bientôt la charge de maître de la Garde-robe du Roi.

Brigadier d'infanterie [Note : La brigade d'infanterie telle qu'elle fut organisée sous Louis XV, par le maréchal de Muy, devait être toujours composée de deux régiments au moins et commandée par un maréchal de camp brigadier. Jusque-là les brigades avaient varié suivant les temps, mais, depuis le maréchal de Muy, leur composition resta fixe et invariable] en 1769, il fut, en 1770, envoyé comme ministre plénipotentiaire, près le duc de Parmes et, enfin, en 1773, nommé gouverneur de Saint-Mihiel.

En 1789, il était maréchal de camp, chevalier de Saint-Louis et du Saint Esprit, maître de la Garde-robe du Roi, ministre de France à Parmes et baron des Etats de Bretagne.

Il était de plus devenu chef de nom et d'armes de sa maison, après la mort de son frère aîné, en 1758, le puîné, futur archevêque d'Aix et de Tours, lui ayant fait abandon de ses droits pour se consacrer à la carrière ecclésiastique qu'il avait déjà embrassée.

En vertu de la déclaration de 1623, le roi permettait à la noblesse de se choisir un président pour les Etats de Bretagne, lorsqu'il n'y avait pas de haut baron à cette assemblée. Après avoir ainsi été nommé, à l'élection, président de son ordre, avant 1775, le comte de Boisgelin le devint, à cette époque, sans élection, en sa qualité de baron de la Roche-Bernard.

III.

Jouissant de la plus haute faveur à la Cour quand survinrent les événements de 1788, le comte Louis de Boisgelin embrassa chaudement la cause du Parlement et des Etats de Bretagne, alors opposés au pouvoir royal. Il fut disgracié pour avoir prêté l'appui de ses conseils et de son amitié à ses compatriotes, les douze députés gentilshommes bretons, envoyés au roi par le Parlement de Rennes pour protester contre les édits, et transmettre au souverain les réclamations du Parlement et les plaintes et remontrances des Etats de Bretagne.

Les douze membres de cette première députation [Note : Il y eut quatre députations successives du Parlement de Rennes : la 1ère de douze gentilshommes qui furent enfermés à la Bastille ; la 2ème de douze membres du Parlement qui furent arrêtés à Houdan ; la 3ème de dix-huit membres de la commission intermédiaire, qui furent reçus par le Roi, le 31 juillet, et enfin, la 4ème de cinquante-trois députés des trois ordres qui furent également reçus par le Roi le 31 août. On a trop souvent confondu ces diverses députations], furent arrêtés à Paris, à leurs domiciles respectifs, dans la nuit du 14 au 15 juillet 1788, et jetés à la Bastille, sous l'inculpation d'assemblées illicites.

En même temps, le roi disgraciait et exilait tous les gentilshommes bretons qui, à la Cour, avaient usé de leur influence en faveur de leurs compatriotes. Le comte Louis de Boisgelin, l'un des premiers, fut destitué de sa charge de maître de la Garde-robe. La lettre que lui écrivit le roi en cette circonstance, ainsi que sa réponse, si digne et si noble, nous ont été conservées et méritent d'être reproduites ici.

La première est fort dure ; l'original, écrit de la main de Louis XVI, fait partie du dépôt des Archives Nationales (Archives Nationales, K. 684).

LOUIS XVI AU COMTE LOUIS BRUNO DE BOISGELIN.

« Versailles, le 15 juillet 1788, D'après la conduite que vous avez tenue, monsieur depuis quinze jours, vous ne serez pas étonné si je vous demande la démission de la charge de maître de la garde-robe que vous occupez auprès de moi et que je vous défende de paraître à la cour ; c'est de ceux qui m'approchent le plus près et qui sont attachés à ma personne que je dois attendre le plus de zèle et de fidélité. (signé) Louis ».

RÉPONSE DU COMTE DE BOISGELIN AU ROI.

« Paris, le 15 juillet 1788. Sire, j'ai présidé la noblesse de Bretagne pendant trois tenues d'Etats, et j'avais eu l'avantage de concilier le service de Votre Majesté avec les intérêts de la province. Je n'étais animé, dans ce moment, que du désir sincère de ramener le calme et la tranquillité et j'avais conçu l'espérance de lui donner de nouvelles preuves de mon zèle et de ma fidélité.

Votre Majesté m'ordonne de lui remettre la démission d'une charge que je possède depuis trente ans et qui m'attachait de si près à sa personne, j’obéis à ses ordres, pénétré de tous les sentiments que je dois au souvenir des bontés dont elle avait bien voulu m'honorer. Je suis avec respect... etc. (signé) Le comte DU BOISGELIN ».

Le comte de Boisgelin ayant ainsi reçu la défense formelle de paraître devant le roi et l'ordre de ne pas sortir de ses terres, fut aussitôt félicité de sa disgrâce par les commissaires de la noblesse qui le complimentèrent en ces termes : « La Bretagne vous offre le tribut de sa reconnaissance, et nous nous empressons d'être ses interprètes. Rennes, le 25 juillet 1788 » (Archives Nationales, K. 684).

IV.

LE CHATEAU DE LA BRETESCHE (en Missillac).

Le comte de Boisgelin possédait, à cette époque, le magnifique château de la Bretesche, acquis en 1744 par le marquis de Boisgelin de Cucé, son père, et qui, dans les dernières années qui précédèrent la Révolution, fut un séjour renommé pour l'élégance et la somptuosité de ses réceptions, et le rendez-vous de la meilleure compagnie du pays.

Situé dans la paroisse de Missillac, le château de la Bretesche en était autrefois la maison seigneuriale et appartenait, en 1450, à Jean de Laval, baron de la Roche-Bernard. Il fut rebâti en 1471, avec les deniers des fouages que le duc de Bretagne François II permit de lever sur les vassaux des paroisses relevant de cette baronnie. L'an 1488, le duc François II mit, dans le château de la Bretesche, une garnison aux ordres de Guillaume, chevalier, seigneur de Marbrée. Un incendie ayant détruit cette demeure, en 1509 (1500 ?), le seigneur du lieu contraignit ses vassaux à travailler à sa reconstruction.

Après avoir appartenu à la maison de Laval, avec la baronnie de la Roche-Bernard, la Bretesche passa dans celle de Rieux, par le mariage de Catherine de Laval avec Claude, sire de Rieux.

Claude de Rieux, qui épousa François de Coligny, seigneur d'Andelot, porta ce château, en même temps qu'une grande partie des biens de Rieux, dans la maison de Coligny (Ogée, Notes, article La Roche-Bernard).

C'est ainsi que la Bretesche eut pour hôte en 1558, le célèbre amiral de Coligny. La baronnie de la Roche-Bernard appartenait alors à son frère aîné, François de Coligny, plus connu sous le nom de d'Andelot, qui fut longtemps un des plus fermes appuis du calvinisme dans le royaume, et profita du temps qu'il passa lui-même à son château de la Bretesche pour fonder, en 1561, le culte protestant à la Roche-Bernard. Il y établit un ministre de cette religion, nommé Louveau, l'installa solennellement, le 10 juillet de cette année, au son de toutes les cloches, et assista à son premier prêche dans la chapelle de Notre Dame. C'est en ce jour et dans ce lieu que le calvinisme fut prêché publiquement en Bretagne pour la première fois.

La Bretesche devint, dès lors, le centre et le lieu de réunion du culte réformé dans cette région. D'Andelot y attira tous les gentilshommes du voisinage, pour entendre les enseignements et les exhortations de Louveau ; aussi un grand nombre d'entre eux embrassèrent-ils le protestantisme à l'exemple de leur seigneur suzerain.

François de Coligny, seigneur d'Andelot, baron de la Roche-Bernard et châtelain de la Bretesche, était fils du maréchal de Châtillon et de Louise de Montmorency. Il avait épousé, comme nous l'avons dit, Claude de Rieux. Cette dernière étant morte au mois d'août 1561, elle fut enterrée à la Roche-Bernard, dans l'église de l'hôpital, où son mari lui fit élever un superbe tombeau, détruit en 1568, en même temps que cette église, par le capitaine Cuengo. Les protestants y exercèrent leur culte jusqu'à cette époque. François d'Andelot mourut à Saintes en 1570, son corps fut transporté à la Roche-Bernard où il fut inhumé. Il en fut de même de celui de son frère, l'amiral de Coligny, lorsqu'il eut succombé, le 24 août 1572, au massacre de la Saint-Barthélémy.

Au mois d'octobre 1591, le duc de Mercoeur fit assiéger le château de la Bretesche par ses troupes qui le prirent et en démolirent toutes les fortifications. Cette terre passa ensuite successivement, aux mains de Claude de Lorraine, duc de Chevreuse, baron de la Roche-Bernard, en 1635 ; Charles du Cambout, qui en fit l'acquisition en 1642 ; Armand du Cambout, en 1663. époque où la baronnie de la Roche-Bernard fut unie, avec celle de Pontchâteau, au marquisat de Coislin.

En 1744, la baronnie de la Roche-Bernard fut acquise, avec ses dépendances, dont le château et la forêt de la Bretesche, par le marquis de Boisgelin de Cucé, père du comte Louis-Bruno de Boisgelin. C'est ainsi que ce dernier les possédait en 1788, comme nous l'avons dit plus haut. En 1793, une colonne républicaine s'empara de la Bretesche et le château fut de nouveau ravagé et incendié.

Restauré depuis quelques années, il appartient au début du XXème siècle à la famille de Montaigu, qui a su en faire un centre de bienfaisance, de bon exemple et de salutaire influence sur tout le pays environnant.

V.

Le comte de Boisgelin présida encore l'ordre de la noblesse aux Etats de Bretagne, dans l'orageuse tenue de 1789, où l'énergie de son caractère eut, plus d'une fois, l'occasion de se manifester.

Il refusa constamment de siéger aux Etats-Généraux, suivant en cela le mot d'ordre de la noblesse bretonne, malgré toutes les instances du ministre pour l'y décider.

Professant des opinions tout-à-fait opposées à celles de la Révolution, le comte Louis-Bruno de Boisgelin ne se décida cependant pas à émigrer. Il demeura en France et parut vivre tout-à-fait en dehors de toute manifestation politique, ne prenant part à aucune des tentatives faites ou projetées par son parti pour sauver ou rétablir la royauté.

Cette attitude paisible et cette absolue neutralité politique ne le sauvèrent pas du sort commun à tous les anciens serviteurs, ou amis, de l'ancienne monarchie.

Compris dans une liste de conspirateurs, il fut arrêté à Paris, ainsi que sa femme, et tous deux, traduits devant le tribunal révolutionnaire, furent condamnés à mort et exécutés le 19 messidor an II, (7 juillet 1794) payant ainsi de leur vie le seul crime d'une noble naissance.

Un autre membre de leur famille, le vicomte Gilles-Dominique de Boisgelin, maréchal de camp, retiré au Havre depuis 1792, également arrêté, fut condamné et exécuté en même temps que le comte et la comtesse de Boisgelin.

Nous citerons aussi deux autres membres de cette maison, le comte Charles-Eugène de Boisgelin et son fils le chevalier Alexandre-Joseph-Gabriel.

Note : LE COMTE CHARLES-EUGENE DE BOISGELIN ET SON FILS LE CHEVALIER. Le château du Boisgelin était habité à cette époque par le comte Charles-Eugène du Boisgelin, vicomte de Pléhédel, fils de René-Joseph et de demoiselle Charlotte-Suzanne des Nos de la Feuillée. Né à Rennes, le 2 août 1726, le comte Charles-Eugène devint capitaine de vaisseau et chevalier de Saint-Louis et fut nommé en 1773, gouverneur de Saint-Brieuc. Il épousa sa cousine, demoiselle Sainte du Boisgelin de Cucé, soeur du comte Louis-Bruno du Boisgelin baron de la Roche-Bernard, cordon-bleu, dont il était ainsi, à la fois, le cousin et le beau-frère. De ce mariage naquirent plusieurs enfants parmi lesquels le chevalier dont il est ici question et qui est : Alexandre-Joseph-Gabriel du Boisgelin, né le 15 avril 1770, et entré dans l'Ordre de Malte, en 1783, comme chevalier de minorité. Il devint, sous la Restauration, maréchal de camp, commandeur de la Légion d'honneur, pair de France en 1817, et marquis de Boisgelin et mourut le 21 juin 1831. (J. Baudry).

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