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LA PAROISSE D'YVIGNAC

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Renseignements ecclésiastiques. — Yvignac, que l'on trouve aussi souvent orthographié Eyvignac, appartenait avant la Révolution à l'ancien évêché de Saint-Malo et relevait de l'archidiaconé de Dinan et du doyenné de Plumaudan. La plus ancienne mention d'Yvignac figure l'an 1152 sur un acte rapporté par Guillotin de Corson, dans lequel nous voyons l'évêque Saint-Jean de la Grille abandonner à ses chanoines les revenus dont il pouvait jouir dans l'église de Saint-Malo d'Yvignac et leur permettre soit de la desservir par eux-mêmes, soit d'y nommer un prêtre de leur choix.

La cure d'Yvignac était une des mieux dotées de l'archidiaconé de Dinan. Un Pouillé du XVème siècle reproduit par Longnon, lui attribue alors 500 l. de revenus. D'après le Pouillé de la Bastie, le recteur au XVIIIème siècle y jouissait d'un tiers des dîmes et le seigneur de la paroisse du reste.

Le recteur d'Yvignac déclarait le 18 novembre 1790 louer son tiers des dîmes et quelques novalles pour 1.420 livres par an. Il affermait également trois champs attenant au presbytère et pouvant contenir 4 journaux et demi pour la somme de 42 l. Sur cette somme il devait payer 350 l. de traitement à son vicaire.

La nomination du recteur d'Yvignac était à l'alternative, c'est-à-dire appartenait au pape ou à l'évêque, chacun en leurs mois. Nous avons vu plus haut que saint Malo était de toute ancienneté le patron de cette paroisse où l'on possède encore sa statue en bois. C'était et c'est aussi celui de Brusvily, sa voisine.

L'église d'Yvignac, note le Pouillé de la Bastie, n'est pas mal. L'autel et les ornements sont bien, le choeur est encombré de tombes et de pierres tombales. Ces monuments funéraires ont été dispersés un peu partout au cours du XIXème siècle. Une superbe statue tumulaire est conservée dans le parc de Kermaria, près de l'ancienne maison noble de la Bouyère. Lorsqu'en 1908 nous étions vicaire à Yvignac, une autre statue gisait abandonnée dans le cimetière. On a désaffecté celui-ci. Qu'est devenue cette statue ?

Le presbytère, d'après le Pouillé précité, est bien, mais assez loin du bourg. C'est encore le presbytère actuel. Sur les piliers du portail d'entrée sont gravées les armoiries des Yvignac anciens.

La fabrique, note le Pouillé de la Bastie, possède environ 35 l. de revenu, constitué par les rentes d'un fief. Nous reproduisons en pièce justificative un aveu rendu en 1506 par les paroissiens d'Yvignac concernant ce petit fief, lequel nous a semblé curieux à plusieurs titres.

En 1768, le compte den trésoriers d'Yvignac : Guillaume Jamet et Gilles Robert, s'élevait à 249 l. 18 s. comme recettes et les dépenses avaient atteint 232 l. 10 s. Yvignac ne possédait alors qu'une seule fondation : celle d'un sieur Maillard pour laquelle on donnait 15 l. aux prêtres de la paroisse.

Cette paroisse possédait cinq chapelles domestiques : Caver, La Begassière, Coacouvran et Frémeur. Aucune ne subsiste plus aujourd'hui. Mais la chapelle frairienne de Saint-Firmin, sise au village de Trêlée, est toujours ouverte au culte. On y vénère spécialement saint Firmin, son patron, le 3ème dimanche de septembre. On y conservait autrefois les statues de bois de saint Firmin en évêque, saint Lunaire, saint Servan, saint Gilles, saint Roch, sainte Barbe et sainte Appoline. Nous verrons plus loin ce qu'il demeurait encore de la chapelle de la Nouée en 1908.

En 1698, et plusieurs années auparavant, les recteurs d'Yvignac soutenaient un grand procès afin de n'être pas obligés de faire desservir à leurs frais cette lointaine chapelle, alors propriété des chevaliers de Malte dont ceux-ci percevaient les revenus. Ce procès, qui durait depuis 1652, fut malheureusement jugé contre les recteurs d'Yvignac. En conséquence, il fut décidé qu'ils devraient « célébrer ou faire célébrer en la ditte chapelle de la Noüée tous les dimanches de chacun an, une messe matinalle avec les anonces des festes de la semaine et prieres nominalles pour le commandeur de la Nouée et autres chevaliers de Malte, fondateurs de la ditte chapelle et pour ceux qui y sont enterrés et au simetiere d'ycelle, et autre d'administrer en cas de besoin les sacrements de confession et eucharistie aux habitans du dit lieu, mesme faire en la ditte chapelle du dit la Noüée et au simetière d'ycelle les ceremonies des funerailles des habittans, du dit lieu qui souhaitteroient y estre enterrés, et de conduire la procession de la ditte paroisse d'Yvignac à la ditte chapelle la seconde ferie de Pasque et autres exercice de devotion ; ce qui se pratique de tout temps immemorial ».

La Révolution liquida tous les biens ecclésiastiques de la paroisse d'Yvignac, le 21 décembre 1792, Louis-Barthélemy Auffray, de Plumaudan, acquit pour 105 l., le petit bois taillis de Coulaure, propriété de la fabrique. Le 29 avril 1795, le curé constitutionnel acheta pour 2.400 l. les pièces des Grandes et des Petites-Ecoles mesurant deux journaux et demi, ainsi que le clos de Printères joignant le mur du presbytère.

La métairie de la Salle, propriété de l'ordre de Malte, fut acquise pour 3.000 frs, le 17 pluviôse an VII (3 février 1799), par François-Michel Frère, qui en était fermier. Il n'est pas jusqu'à la chapelle de Saint-Firmin qui ne trouva acheteur, le 5 juin 1799, dans Jean-Marie Jehanne du Quellenec.

La chapellenie de la Tannais, fondation des seigneurs d'Yvignac et leur propriété, consistait en quatre champs dits les Grands-Bois ; deux autres dits les Petits-sur-le-Bois, contenant ensemble trois journaux, la pièce de la Couturelle et les petits champs de la Tannais, renfermant deux journaux. Le tout fut acheté par Guillaume La Boixière, le 25 mars 1795.

A Yvignac, comme dans nombre de localités, la Révolution s'en prit violemment au mobilier cultuel ; Picquet, agent national de cette commune, écrivait au printemps de 1794 à propos de rentrée d'impôts qui ne s'effectuaient pas : « Les gens de notre commune ont voulu les jours derniers brûler les autels de l'église et les confessionnaux, je vous prie de me marquer si je puis le leur permettre ».

Une première vente du mobilier de l'église rapporta 157 l. à la République le 13 juin 1794, une seconde produisit 126 l. le 6 juillet suivant. Le 24 août de cette même année, on inventoria à Dinan, avant de l'expédier à la Monnaie, un ostensoir, un pied de calice, un pied de ciboire, son couvercle et celui d'une petite custode, le tout pesant 6 marcs, 7 onces, un demi-gros ; un encensoir et sa navette pesant 3 marcs, 2 gros d'argent blanc ; un calice, une coupe de calice, une de ciboire, deux patènes, la coupe d'une petite custode pesant 4 marcs, 2 onces, 4 gros d'argent doré.

Avant la Révolution, Yvignac était groupé pour les stations des prédications avec Plumaudan et Brusvily et ses jours d'adoration étaient fixés du 6 au 8 avril.

Le Temple et Commanderie de la Nouëe, annexe de la Guerche. — Nous avons extrait et résumé ce qui suit du bel ouvrage du chanoine Guillotin de Corson : Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean, en Bretagne, op. cit., p. 136-139. Nous y renvoyons pour les références.
« La Nouëe, qu'on doit reconnaître dans le « Lanhoe » de la charte de 1182 et qu'on appelait tantôt la Noueix, tantôt la Nouaye et parfois même Lannoeix, était autrefois une très ancienne commanderie de l'ordre du Temple, qui posséda naguère de grands biens en Yvignac. Ce fut dans la chapelle du Temple de La Nouée qu'en 1294, Pierre de Launay fut reçu templier, par Pierre de Villiers, assisté de quatre autres frères de l'ordre du Temple : Hugues Poulet, d'Auvergne, Guillaume Battant et Jean de Fougères (Anciens Evêchés de Bretagne, t. VI, p. 95 et 208).

Lors de l'abolition des Templiers, les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, connus plus tard sous le nom de Chevaliers de Malte, furent mis en possession de tous les biens des Templiers. Mais les seigneurs voisins avaient mis à profit la dispersion des Templiers pour s'emparer de bon nombre de leurs domaines, et il n'était pas facile de les faire lâcher leur proie. Aussi les Hospitaliers de Saint-Jean durent-ils unir assez souvent plusieurs commanderies du Temple afin d'en former une nouvelle, d'un revenu suffisant pour assurer l'entretien des chevaliers et de leurs servants. C'est ainsi qu'ils annexèrent successivement au Temple de la Nouëe, celui de Créhac, en Plédran, celui de la Caillibotière ou de Monthran et celui del Romillé. Ils y joignirent encore un établissement qui leur appartenait en propre et qui formait l'Hôpital de Plumaugat. Malgré cela, dans le courant du XIVème siècle, la commanderie de la Nouëe fut unie à son tour à celle de La Guerche. Aussi voyons-nous frère Nicolas Seguin prendre en 1395, le titre de commandeur du Temple de La Guerche et de la Nouëe.

Au XVIIème siècle, le membre de la Nouëe — comme on disait alors — consistait « en la maison noble et principal manoir du dit lieu, corps de logis avec cour au devant, jardin clos de murailles, chapelle situé proche la dite maison, bois de haute futaye, le tout s'entrejoignant et » contenant ensemble quinze journaux de terre ».

La chapelle de la Nouëe était dédiée à saint Jean-Baptiste. Elle est maintenant convertie en grange. « Nous avons vu dans ses fenêtres, écrit l'abbé Lesage, plusieurs crânes humains provenant du cimetière qui avoisinait cette chapelle ». Lors de la visite que Charles de Cherbonneau fit en 1708, de tous les membres composant la Commanderie de la Guerche, le maître-autel de la chapelle de la Nouée était décoré d'un grand crucifix, qu'accompagnaient les statues de saint Jean et de saint Martin. Une alcade romane accostée de deux autels séparait le chœur de la nef.

Non loin de là, deux pièces de terre portant les noms de « Grande et de Petite-Justice » rappelaient le lieu où existaient les anciennes fourches patibulaires de la Commanderie. Sur une lande voisine se trouvait « une masse de moulin ruinée ». Enfin une métairie dépendait du manoir.

En plus de la dîme qu'il levait dans son fief de la Nouëe, située à Yvignac et Trébédan, le commandeur de la Nouëe possédait des rentes s'étendant en dix autres paroisses, entre autres, le bailliage de Treffors, en Corseul ; celui du Temple, en Plénée-Jugon ; celui du Temple-ès-Saulneufs, en Plorec ; celui de Vildé-Goëllo, en Quévert, et puis d'autres bailliages qu'il serait trop long d'énumérer situés en Saint-Carné, Vildé-Guingalan, Bourseul, Tramain, Plouër, Taden et Dinan » (Voir Archives Loire-Inf., B 910).

Pièce justificative. — Aveu rendu l'an 1506 par les paroissiens d'Yvignac pour un fiet possédé par leur église (Archives Loire-Inf., B 754).

« Sachent tous que par nostre court de Yvignac se sont aujourduy comparuz et représentez en personnes, en droict davent nous Pierres de Pouhal, Raoul Guillemot et chacun trésoriers et fabriqueurs de l'église parochialle et fabricque de Yvignac, noble escuier Pierres de Yvignac, seigneur de Yvignac, dom Pierres Blanchart, dom Geoffroy Robitel, dom Bertram Nogues, dom Pierres Rahen, dom Olivier Jehan, dom Michiel Josses, dom Guillaume Regnaud, dom Guill. Le Moienne [Note : On remarquera que tous les personnages, qualifiés de Dom[inus] sont prêtres], dom Guillaume Le Délaisir, mestre Olivier Guillaume, seigneur du Pont-Raguays, Pierres Fetou, Guillaume Dupont, Pierres Hédé, Regnaud Soullaz, Olivier Guillemot, Guillaume Pipelin, Olivier Bourel, Pierres Josses, Jehan Louaisel, Jehan Le Chevaistriez, Guillemet Guillemot, Jehan Le Couainte, Estienne Lesné, Pierres Lemoienne, Jehan Blanchart, Guillemet Perrin, Pierres Martel, Robin Maillart, Jehan Durant, Olivier Paillene, Geoffroy Debele, Berthelot Billard, Raoul Brunart, Eonnet Amyot, Jehan Serrot, Raoul Dugast, Guillemet Maillart, Olivier Chenu, Guillaume Boulier, Johan de Pouhal, Michiel Faire, Etienne Desportes, Henry Robert, Eonnet Bertrand, Robert Rahen, Johnet Morin, Jehan Maillart, Jehan Malmer, Charles Flouri, Jehan Benoist et chascun :

parouessiens de lad. parouesse d'Yvignac et que que soit la plus grande, maïre et saine partie des parouessiens de lad. parouesse congréguez et assemblez ensemble pour ouyr le divin service, au prosne de la grand messe domminicale et parochiale en dud. Yvignac ………… sont cognoessans et confessans estre subgez du Roy et duc et de la Royne et duchesse………… et d'eulx tenir comme parouessiens, et fabriques prochement et affoy, sans nul debvoit de rachat, un fié, juridiction, tante, seigneurie et obéissance en ladite paroisse.

Duquel fié, sont hommes, teneurs et estaigiers : Raoul Tetou, Olivier Le Branchu, P. Le Branchu, Louis Troissoulz, etc... lesquels doivent par an à la fabricque et tresoriers, au terme de Saint-Gilles, vingt sous de rente et par froment, au terme de Noel, mesure de Plumaudan, neuf bouexeaulx froment de rente.

Quelz confessent tenir par cause de ladite fabrique la fourniture et entretenement de deux lampes estant en ladite église, l'une davant le grand et mestre aultier que debvent les héritiers de Robert Bertram……… l'autre davent l'autier et ymaige de Nostre Dame, que debvent les héritiers et enffans de Jehan Serrot, etc. Ce fut fait le 27e jour de décembre l'an 1506. Original parchemin signé de deux notaires ».

(A. Lemasson).

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