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ANNE DE VOLVIRE, LA SAINTE DE NEANT

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DE VOLVIRE, ANNE, DEMOISELLE DU BOIS DE LA ROCHE ET DU BINIO, dite « LA SAINTE DE NÉANT ». Anne de Volvire naquit au château du Bois-de-la-Roche, en Néant, le 1er novembre 1653, fille aînée de Charles, marquis de Volvire de Ruffec, comte du Bois-de-la-Roche, vicomte de Loyat et de Châteautro, et d'Anne de Cadillac.

La famille de Volvire, ramage des comtes de Thouars au Poitou, dès le XIème siècle, fut possessionnée dès le XIIème dans le diocèse de Nantes ; elle hérita en 1530 des seigneuries du Bois-de-la-Roche et du Binio, qu’elle porta en 1741 aux Saint-Pern.

Anne de Volvire eut douze frères ou soeurs : parmi ses frères, quatre furent officiers et un prêtre ; parmi les soeurs, quatre furent Ursulines à Ploërmel ou à Muzillac, et deux Bénédictines à Saint-Georges de Rennes.

Anne fit sa première communion à Néant le 24 mai 1664, et entra en octobre suivant comme élève chez les Ursulines de Ploërmel, dont était alors supérieure Jacquette de la Bourdonnaye. Elle revint en 1667 au Bois-de-la-Roche, où sa tante acheva son éducation, et la conduisit en 1670 à Paris, où l’on fit son portrait. Anne était alors une jolie jeune fille de dix-sept ans, instruite, enjouée, spirituelle, et de plus une des plus nobles et des plus riches héritières du pays ; aussi les soupirants ne manquaient pas.

Un jour d’automne de l’année 1670, à une chasse à courre, le cheval de Mlle de Volvire s’emporta à la sortie du parc du Bois-de-la-Roche et alla se précipiter dans un ravin de soixante pieds de profondeur, au bas duquel coule la rivière d'Yvel. La jeune fille fut sauvée miraculeusement ; mais le grand danger auquel elle avait échappé lui fit comprendre la fragilité de la vie et la vanité des plaisirs ; et, renonçant au monde, elle voua sa vie à la pratique de toutes les vertus. Elle fit en 1671 une retraite fermée chez les soeurs de l’hôpital d'En-Bas à Ploërmel ; puis elle alla passer quelque temps à Rennes, d’abord à la Visitation du Colombier, puis, en 1672 et 1673, chez les dames Augustines Hospitalières de l'Hospice Saint-Yves, afin de s’y perfectionner dans l’art de soigner les malades et les blessés. A la fin de 1673, elle revint au Bois-de-la-Roche, et fonda près du château une école et un hôpital. En 1683, elle fit bâtir à Ploërmel, sur un terrain qui lui appartenait au haut du faubourg Grimaud, un hôpital, qui existe, encore de nos jours.

Ayant perdu son père en février 1692, elle fit un voyage à Paris pour solliciter l’admission au Collège-Royal de deux de ses neveux, Joseph et Philippe-Auguste de Volvire. Là elle vit un de ses oncles, Alexis de Volvire, Carme en cette ville sous le nom de P. Victor ; et le roi Louis XIV, ayant appris le séjour dans la capitale de celle dont on lui avait dit les qualités et la vertu, la reçut en audience privée et lui remit une somme d’argent pour la continuation de ses bonnes oeuvres.

De retour au Bois-de-la-Roche, Mlle de Volvire tomba malade. Elle fit le 10 février 1694 son testament, par lequel elle nommait comme exécuteurs testamentaire François-Gilles de Carné, comte de Trécesson, et l’abbé Joseph-Pierre Ermar de Beaurepaire, recteur de Ploërmel. Elle léguait entre autres 200 livres de rentes à l’hôpital de Ploërmel, qu’elle avait créé.

Elle mourut le 20 février, vers midi, et fut, suivant son désir, inhumée le lendemain dans l’église de Néant « au haut des fonds baptismaux, du côté vers le Nord, où est la piscine ». Les pauvres qu’elle avait aimés et secourus durant toute sa vie, tinrent à porter eux-mêmes son corps jusqu’à sa dernière demeure, accompagnés du pays tout entier. Pendant le trajet du château à l’église, les porteurs du cercueil l’ayant posé à terre quelques instants, il jaillit à cet endroit une fontaine qui depuis n’a jamais tari et qui porte le nom de « Fontaine de la Sainte de Néant ».

Le tombeau d'Anne de Volvire devint bientôt un but de pèlerinage ; il est encore en grande vénération, et on conserve pieusement la relation de plusieurs grâces, guérison ou faveurs, obtenues par l’intercession de celle qui est toujours honorée sous le nom de la « Sainte de Néant ».

Dès la fin du XVIIème siècle, l’évêque de Saint-Malo autorisa le recteur de Néant à faire entourer d’une grille le tombeau d'Anne de Volvire, et le recouvrir d’un dais et d’un pavillon de dix-sept pieds. On peignit aussi son effigie sur le vitrail au-dessus des fonts baptismaux. Quatre-vingt-un miracles furent obtenus par l’intercession de la Sainte de Néant et inscrit dans le cours du XVIIIème siècle sur les registres paroissiaux. Après la tourmente révolutionnaire, l’affluence des pèlerins ne diminua pas ; mais l’évêque de Vannes fit défendre d’inscrire les faveurs obtenues par son intercession, et supprima les ex-voto qui en étaient le témoignage, ainsi que le pavillon qui surmontait le tombeau et les effigies peintes sur le vitrail. Vers 1840, le dais qui recouvrait la sépulture fut recouvert de marbre blanc ; l’ancienne grille fut remplacée par une neuve et la fontaine de la Sainte fut garnie de pierres de granit.

Il existe deux portraits de la « Sainte de Néant » ; l’un peint à Paris en 1670, la représente en costume de Cour ; il est conservé dans une des maisons du village du Bois-de-la-Roche. Dans l’autre, elle est habillée en religieuse et tient entre ses mains une tête de mort ; il se trouve dans la sacristie de l’église de Néant, et a été reproduit sur un médaillon en bosse placé sur une des faces du monument funéraire.

La vie de la « Sainte de Néant » a été écrite plusieurs fois : vers 1753, par sa nièce, la marquise de Volvire, née le Manier de Chassonville, alors veuve et bénédictine au Mont-Cassin, à Josselin ; dans les « Récits et Impressions de voyage », de M. E. de Condé ; par l’abbé Piederrière, en 1871 ; dans « la vie des Justes », de l’abbé Carron, en 1802 ; par le frère Turpin, en 1910 (M. de Bellevue). 

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