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La Bataille des Vénètes (56 avant Jésus-Christ)

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Les tribus armoricaines firent leur soumission à César en 57 avant Jésus-Christ. Mais elles se révoltèrent l’année suivante à l’instigation des Vénètes qui furent complètement écrasés dans une bataille navale. Bien qu’elle eut envoyé des hommes au secours de Vercingétorix assiégé dans Alésia, l'Armorique accepta le joug des vainqueurs et s’initia peu à peu à leur civilisation.  Le Nord du département faisait partie de la IIIème Lyonnaise et le Sud de la IIème Aquitaine.

La Bataille des Vénètes (56 avant Jésus-Christ).

Pendant que César visitait l'Illyrie, un de ses lieutenants, Crassus, avait son quartier d'hiver en Anjou où régnait la disette. Il envoya des officiers pour demander du blé aux diverses tribus armoricaines. Les Vénètes, qui formaient la plus puissante, retinrent ces officiers, réclamant les otages qu’ils avaient dû livrer aux Romains. Leurs voisins, notamment les Namnètes, les imitèrent, et tous firent alliance pour secouer le joug de l'Empire.

César ordonna qu’en attendant son retour, on fit construire des galères sur la rivière de Loire « avec provision de pilotes et de matelots ». Ceux de Vannes équipèrent quantité de navires et cherchèrent des alliances ; mais César décida néanmoins de les attaquer de crainte que la révolte ne s’étendît à toute la Gaule.

Le jeune Brutus eut le commandement de l’armée navale et des vaisseaux gaulois, qu’on avait fait venir de Saintonge, de Poitou et des autres provinces paisibles, avec ordre de naviguer au plus tôt contre ceux de Vannes, où César marchait en personne avec le reste des troupes. La plupart des villes de cette côte sont situées sur des pointes de terre qui avancent dans la mer, de sorte qu’on n’en saurait approcher quand la marée est haute, ce qui arrive deux fois en douze heures, et il ne fait pas sûr d’y aborder avec des vaisseaux, parce que, la mer se retirant, ils demeurent à sec avec beaucoup d’incommodité. On ne pouvait donc pas faire de siège, d’autant plus qu’après un long et pénible travail, lorsqu’on avait élevé une terrasse à la hauteur du rempart, après avoir retenu l’eau de la mer par des digues, les habitants transportaient tout ce qu’ils avaient dans des vaisseaux, dont il y avait grand nombre sur la côte, et se retiraient en un autre lieu, qui faisait la même peine à assiéger, car notre flotte était arrêtée par les vents contraires, et avait peine à naviguer sur cette grande et vaste mer, sujette à des hautes marées et dépourvue de ports et d’abris pour les navires. D’ailleurs, les ennemis avaient cet avantage que leurs vaisseaux, ayant le fond plat, n’étaient pas incommodés lorsque le flot se retirait, et comme la poupe et la proue étaient fort hautes, ils soutenaient mieux la violence des vagues, outre qu’ils étaient faits de bois de chêne et les bancs des forçats de grosses poutres d’un pied d’épaisseur, attachées avec des clous de la grosseur du pouce, et leurs ancres avec des chaînes de fer. Leurs voiles aussi étaient faites de peaux molles, soit faute de toile ou pour mieux résister à la tempête, de sorte que nos vaisseaux leur cédaient en tout, hormis en agilité, car ils n’osent ni relâcher en haute mer quand les vents soufflent avec violence, ni demeurer à l’ancre en basse marée, et, dans le combat, ne peuvent incommoder les autres de leur pointe ou éperon, à cause de leur force, ni les attaquer aisément à cause de leur hauteur.

César donc, après la prise de plusieurs places, voyant que tout son travail était inutile et qu’il ne pouvait empêcher la retraite des ennemis, résolut d’attendre sa flotte, qui ne fut pas plus tôt arrivée, qu’environ deux cents voiles, des plus lestes et mieux équipées, sortirent du port et se rangèrent devant les nôtres en bataille. Brutus et les autres officiers, qu’on avait mis sur chaque navire pour y commander, se trouvèrent bien empêchés touchant la manière du combat, car on avait déjà éprouvé que les vaisseaux ennemis étaient trop forts pour être endommagés de la pointe de nos galères, et quand on élèverait des tours dessus, elles n’arriveraient pas jusqu’à la hauteur de leur poupe, de sorte que nos javelots seraient sans effet, et les leurs lancés d’en haut, perceraient tout. 

On avait seulement préparé une chose qui fut de grand service, c’était de grandes faux tranchantes, attachées à de longues perches, semblables à celles dont on se sert dans les sièges, avec lesquelles on coupait les cordages qui soutenaient les voiles, si bien que le vaisseau demeurait inutile, parce qu’en cela consistait toute sa force. 

Alors deux ou trois des nôtres venaient à l’investir et les soldats à sauter dessus, chacun faisant des merveilles pour témoigner sa valeur aux yeux de son général et de toute l’armée, qui remplissait les dunes et les coteaux d’alentour, si bien qu’une belle action ne pouvait demeurer inconnue. Comme les Gaulois virent une partie de leurs vaisseaux gagnés de la sorte sans qu’ils le pussent empêcher, ils voulurent se retirer à la voile mais il survint un calme tout à propos, qui les arrêta et acheva notre victoire, car nos galères les attaquant l’un après l’autre, il ne s’en sauva que fort peu qui gagnèrent terre à la faveur de la nuit, après que le combat eut duré depuis huit ou neuf heures du matin jusqu’au coucher du soleil. 

Cette bataille [Note : Il est impossible de savoir exactement où se passa cette bataille. Les uns lui donnent comme théâtre la grande Brière ; mais c’est surtout la côte guérandaise et le golfe du Morbihan qui se disputent « l’honneur » d’avoir vu, il y a 2 000 ans, la destruction de la flotte des Vénètes] mit fin à la guerre, car toute la jeunesse et les vieillards même qui étaient en quelque degré en estime avaient voulu être de la partie, et l’on avait rassemblé tous les vaisseaux de la côte pour faire un effort considérable, de sorte que le reste manquait de force et de retraite. Ceux de Vannes s’étant rendus à discrétion, César jugea à propos d’en faire un exemple, pour rendre à l’avenir les Barbares plus retenus à garder la foi et, ayant fait mourir tout leur Sénat, vendit le reste à l’encan (Jules César. Commentaires. La guerre des Gaules, Livre III, chapitre II. Traduction Perrot d'Ablancourt).

Le récit de César ne manque pas d’invraisemblances, mais le général romain ne perdait pas une occasion de soigner sa gloire. Un autre contemporain Dion Cassius semble avoir rapporté plus exactement les faits : 

« Tant que le vent souffla et maintint aux lourds vaisseaux vénètes la faculté de se mouvoir, Brutus se garda bien de les attaquer ; il se préparait même à abandonner sa flotte. Mais il reprit courage quand la chute du vent ayant immobilisé les navires ennemis, il put s’approcher de ceux-ci et les détruire en montant à l’abordage.

Le conquérant, comme toujours, se montra impitoyable pour les vaincus. La destruction des Vénètes fut un coup terrible pour toutes les peuplades armoricaines. Celles-ci purent cependant, en 52 avant Jésus-Christ, répondre à l’appel de Vercingétorix renfermé dans Alésia. Elles envoyèrent chacune 3.000 tonneaux au défenseur de la Gaule. Seuls les Venêtes, accablés par leur ruine, ne purent rien fournir ».

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