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La paroisse de Tressaint durant la Révolution.

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Renseignements ecclésiastiques. — Tressaint, prieuré-cure du diocèse de Dol, à la présentation de l'abbé de Notre-Dame de Beaulieu, alors en Mégrit, dépendeit de la grande officialité de Dol et du doyenné de ce nom.

D'après Guillotin de Corson, déjà cité, dans son étude parue au tome X, année 1891, du bulletin de l'Association Bretonne, p. 221, le seigneur de Châteauneuf était réputé seigneur supérieur et prééminencier de l'église de Tressaint, où le seigneur de la Grande-Cour prétendait aussi avoir des droits honorifiques.

Nous ignorons le saint autrefois titulaire de la paroisse, mais les apôtres Saint Jacques le Mineur et Saint Philippe sont aujourd'hui les patrons de Tressaint.

Si l'on s'en réfère à la déclaration de son dernier titulaire, en 1790, le prieuré-cure de Tressaint rapportait alors cette année 2.046 livres de revenu brut, dont voici les principaux éléments :

80 boisseaux de froment à 8 livres le boisseau, soit 640 livres ; — 36 bx. d'avoine grosse à 2 l. 10 s. le bx, soit 90 livres ; — 60 bx. d'avoine menue à 2 l. le bx, soit 120 livres ; — 10 bx. de méteil à 4 l. 10 s. le bx, soit 45 livres ; — 13 bx. de paumelle à 4 l. le bx, soit 68 livres ; — 104 bx. de blé noir à 3 l. 10 s. le bx., soit 364 l.

Mais, là-dessus, le prieur de Tressaint avait des frais à supporter : 120 livres pour charrois des dîmes ; 30 l. pour le labour du champ de la Priouté ; 6 l. pour son ensemencement ; 120 l. pour le coureur de dîmes ; 72 l. d'impôts de fouages et de décimes, soit au total 348 livres, lesquelles défalquées, il lui restait encore 1.696 livres. (Archives des Côtes-d'Armor, série L/v, district de Dinan). Ses successeurs sont moins bien partagés à l'heure actuelle.

Quant aux propriétés dépendant de l'église de Tressaint, elles étaient assez nombreuses. En voici le détail :

Le pré Outé ou Priouté, sis prés la vallée du Pont-Perrin et contenant 3 journaux de terre, vendu 1.900 l. le 5 octobre 1791. La grande Plesse, vendue 8.800 l. le 21 mars 1795 au prêtre constitutionnel J.-B. Gauttier ; la petite Plesse, la grande et la petite Chantrerie, la Chantrerie pourrie, le clos à Trois Cornières, et le Verger du Presbytère furent aussi adjugés à divers acquéreurs à la date précitée. (Archives des Côtes-d'Armor, série 1 Q 1).

A la fin du XVIIème siècle, il existait encore une chapelle à Saint-James. Ses démolitions servirent à construire la sacristie de l'église de Tressaint. Du reste, cette église, de 1698 à 1712, subit d'importantes réparations dont le détail a été consigné par le prieur Jean Fauchet dans les registres paroissiaux d'état-civil de Tressaint. Notons en passant qu'il s'y trouve un certain nombre de pierres tombales avec inscriptions, lesquelles ont été signalées par M. P. Delbommeau dans son étude précitée sur la paroisse de Tressaint.

En 1792, Tressaint fut officiellement supprimé comme paroisse ce qui n'empêcha pas Le Poitevin (voir à Lanvallay) d'y faire à l'occasion du ministère.

Le 22 mai 1794, la vente du mobilier et des ornements de cette église produisit 177 fr. 85.

Le 24 août 1794, on inventoriait à Dinan 19 marcs 3 onces 8 gros d'argenterie blanche, provenant de l'église de Tressaint, et comprenant entre autres une croix, deux burettes et une cuvette ; et divers morceaux pesant 14 marcs 3 onces 7 gros d'argent blanc ; deux pieds de calice, un pied de ciboire avec son couvercle et un ostensoir pesant 5 marcs 1 gros aussi d'argent blanc, plus 2 marcs 4 onces d'argenterie dorée ; 1 marc 2 onces 7 gros de galon d'argent et 4 onces 4 gros de galon d'or.

L'église de Tressaint fut dévastée au cours de la Révolution Française. Le maire de cette localité écrivait, la concernant, le 4 novembre 1796 : « Elle est à l'intérieur très désastrée et renversée. La boisure est toute rompue et abattue par le citoyen Dereuse, chef de l'atelier de salpêtre. Partie de la boisure et les statues ont été emportées à Dinan. Le pavé a été tout levé. Il manque des grillages et vitrages à une fenêtre et à l'oeil-de-boeuf de la sacristie, qui a été enfoncé par les voleurs. On n'y a exercé aucun culte depuis le départ du prieur. Elle n'est point louée et on n'en fait aucun usage ». (Archives des Côtes-d'Armor, série Q).

 

CLERGÉ.LOUIS-DÉSIRÉ AMBROISE, prieur-recteur, chanoine régulier de Saint-Augustin, de la réforme dite de Sainte-Geneviève, était, depuis 1766, prieur-curé de Saint-Martin de Lassy, dans le doyenné actuel de Guichen (Ille-et-Vilaine), lorsqu'il résigna son maigre bénéfice pour la cure de Tressaint, dont il prit possession le 21 mars 1782, sur la démission de frère Pierre Thiorge, précédent prieur.

Cette paroisse fut en effet administrée jusqu'à la Révolution par des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Voici du reste les noms des prédécesseurs immédiats du P. Ambroise, dont la liste a été imparfaitement donnée par M. le chanoine Fouéré-Macé. Nous l'avons prise dans les registres d'insinuations du diocèse de Dol, aux Archives d'Ille-et-Vilaine :

Le 13 février 1776, frère Jean-Joseph Thébaud fut présenté pour cette paroisse, qu'il gouverna jusqu'à sa mort, arrivée le 6 juillet 1780. A son décès, frère Pierre Londron des Bruères, nommé à ce bénéfice, en prit possession le 21 octobre 1780, et sur sa démission, frère François Thioru ou Thiorge en prit possession à son tour le 26 décembre 1781. Mais il paraît probable que ces deux chanoines réguliers n'exercèrent pas les fonctions curiales à Tressaint, puisque l'abbé Moncoq (voir article Léhon) remplit la charge de curé d'office de 1780 à 1781, jusqu'à l'arrivée du P. Ambroise.

Lors de la Révolution, ce religieux se montra partisan des idées nonvelles et fut élu le premier maire de Tressaint en 1790. Il est certain qu'il prêta tout d'abord serment à la Constitution Civile, mais les événements lui ouvrirent les yeux. Il écrivait le 6 juin 1701 : « Je suis chanoine régulier, j'ai quitté un patrimoine qui aurait largement suffi à mes besoins, et maintenant je n'ai d'autre ressource que ce que je recevrai de vous », et, ce disant, il demandait qu'on lui payât son traitement en retard.

M. Ambroise signa les registres paroissiaux de Tressaint jusqu'au 9 septembre 1792, époque à laquelle il fut obligé, en qualité d'assermenté rétracté, de s'exiler en Angleterre, après l'aplication de la loi du 26 août de cette année, et, les 8 et 12 avril 1794, son mobilier fut mis en vente comme appartenant à un insermenté déporté. Sur estimation de 976 l., sa licitation produisit 1.072 l., au profit de la République. Sur cette somme, les spoliateurs durent payer 286 l. pour note de boucherie non acquittée, du 7 avril au 12 septembre 1792, et 270 l. pour trois années de gages réclamées par Perrine et Hélène Meutel, servantes de M. Ambroise (Archives des Côtes-d'Armor, série Q, contentieux des prêtres).

Le dernier prieur de Tressaint, si l'on s'en rapporte à la Semaine Religieuse de Saint-Brieuc, année 1907, mourut à Jersey en 1794. Mais selon M. Fouéré-Macé : Le Diocèse de Saint-Brieuc, op. cit., I, p. 328, ce prêtre serait décédé beaucoup plus tard, en exil, sur le point de rentrer en France, la paix religieuse étant rétablie.

Lors de la réorganisation du culte, en 1803, Tressaint fut rattaché pour le culte à Léhon, puis, à la fin de 1807, à Lanvallay. Cette situation dura jusqu'au 12 octobre 1828 (et non 1825), époque à laquelle cette localité fut alors à nouveau érigée en paroisse, avec M. Joseph-Pierre Jeannin comme recteur. (A. Lemasson).

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