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LE CLERGE DE TREMEUR

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CLERGÉ.ANTOINE-GUY TRUMEL, recteur, frère de l'abbé Gilles Trumel dont nous avons parlé à Saint-André-des-Eaux, naquit à Tréfumel le 6 août 1745 du mariage d'Antoine et de Jeanne Picouays. Après avoir fait ses études au collège de Dinan où nous le trouvons en philosophie en 1765. M. Trumel, que l'on nom comme ayant « de la voix et du chant », reçut la prêtrise le 23 septembre, 1769.

Cet ecclésiastique était vicaire à Trémeur depuis le 4 décembre 1774, lorsqu'il fut appelé, pour succéder comme recteur de cette paroisse à M. Olivier Bourdet, qui l'avait obtenue au concours le 14 février 1760 et venait de décéder le 14 avril 1790.

M. Trumel après avoir reçu le visa pour ses nouvelles fonctions le 23 avril 1790, prit possession de sa cure le 13 mai suivant. Non seulement ce prêtre refusa le serment, mais encore il signa de plus l'Exposition des Principes sur la Constitution Civile du Clergé. Après la loi du 26 août 1792, M. Turmel fut contraint de prendre le 25 septembre suivant un passeport pour s'exiler. Nous y relevons le signalement ci-contre « cheveux gris, visage carré et un peu long, yeux à fleurs de tête et bleus, barbe grise, le nez un peu long et gros, menton rond, bouche moyenne, taille de 5 pieds 3 pouces ». Bien qu'ayant accompli cette démarche, M. Trumel ne figure cependant sur aucune des listes de prêtres qui séjournèrent à l'étranger et nous croyons, qu'au contraire, il demeura caché à Trémeur et dans la région évranaise. Le 21 août 1795, il se soumit à Trémeur aux lois purement civiles de la République. (Lm 5, 93).

Le 18 brumaire an VI (8 novembre 1797), un rapport de police signale ce prêtre résidant à Trémeur, « comme assez tranquille et s'abstenant extérieurement de toutes fonctions » (Archives C.-du-N., Lm 5, 113 et 115). Boullé dans son enquête le note comme « vivant à Trémeur depuis 32 ans et pouvant y demeurer comme sub-curé ». Cc fut du reste aussi l'avis de Mgr Caffarelli qui le rétablit comme recteur de Trémeur le 16 janvier 1804, et M. Trumel y mourut en fonctions le 12 mai 1817, âgé de 71 ans.

LOUIS BIGOT, vicaire, était né à la Ville-Danet en Paimpont le 13 mai 1763, du mariage de Louis et de Françoise Rolland. Noté comme fort bien sujet au séminaire, il fut ordonné prêtre le 29 mai 1790 après d'excellents examens. On l'envoya aussitôt vicaire à Trémeur.

A l'exemple de son recteur, il refusa de s'assermenter et signa comme lui l'Exposition des Principes. Le 15 mai 1791, on le déféra même devant le Tribunal du district de Broons « comme prévenu d'avoir lu en chaire une prétendue bulle du Pape et un mandement du cy-devant évêque de Saint-Malo » (Archives Lm 5, 12). Décrété de prise de corps le 21 de ce même mois, l'abbé Bigot prit alors le parti de disparaître momentanément, si bien qu'on se présenta vainement pour l'arrêter le 31 suivant.

Aussi le 31 décembre 1791, le Directoire des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) répondit par la négative au district de Broons qui désirait savoir « si l'on pouvait payer le traitement total au vicaire de Trémeur, bien que celui-ci se fût soustrait par la fuite à un décret de prise dé corps prononcé contre lui ».

L'amnistie prononcée en septembre 1791 ayant permis à ce prêtre de reprendre ses fonctions à Trémeur, il y fut arrêté aux environs du 5 avril 1792, par ordre du Directoire des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) sous prétexte « qu'il s'était fait connaître par un esprit d'opposition des plus marqués à l'affermissement de la Constitution » (Archives C.-du-N., reg. L 161, f. 39). Incarcéré au château de Dinan avant le 19 avril 1792, M. Bigot en sortit le 18 septembre de cette année pour être déporté d'office à Jersey avec ses compagnons de captivité.

En 1803, M. Bigot qui avait opté pour le diocèse de Rennes, devint recteur de Paimpont sa paroisse natale. Transféré en 1818 comme curé de la ville de Dol, il y mourut en fonctions, vicaire général et chanoine honoraire, le 26 juin 1841.

Etaient originaires de Trémeur en 1790, M. JEAN PIRROIS dont nous avons fait la biographie à l'article Saint Méloir et sur le compte duquel nous ajoutons les détails complémentaires que voici :

Cet ecclésiastique prêta le 21 janvier 1798, serment de haine à la royauté. Voici son signalement à cette époque : « taille 5 pieds, cheveux, sourcils et barbe gris, nez et bouche moyens, visage rond ».

Le 7 juillet de l'année précédente, il déclarait n'avoir point rétracté son serment de Liberté-Egalité, qu'il avait juré à Caulnes le 25 décembre 1792.

LOUIS-JOSEPH OLY, né à La Guerrine en Trémeur le 8 février 1763 de Jacques et de Perrine Touzé, fit son cours au collège de Dinan. Ses parent lui assurèrent son titre clérical le 23 mars 1787. On le note durant son séminaire « comme peu studieux, médiocre à ses examens, soupçonné, même, de boire avec excès ». Après s'en être allé quelque temps chez les Eudistes, M. Oly rentra dans le diocèse de Saint-Malo, reçut le diaconat à Dol en septembre 1790 et la prêtrise au mois de décembre suivant. Après ses ordinations, il continua d'habiter le bourg de Trémeur, tout en desservant, dit-on, la chapelle Saint-Cado en Sévignac. N'étant pas compris dans le clergé paroissial, M. Oly, bien qu'insermenté, ne fut pas atteint par la loi du 26 août 1792, mais quand le Directoire des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) prit le 1er décembre suivant un arrêté prescrivant de se déporter à tous les prêtres insermentés quels qu'ils fussent, cet ecclésiastique se munit le 12 décembre d'un passeport pour s'exiler. Nous y relevons le signalement suivant : « 30 ans, cinq pieds cinq pouces ; cheveux chataignes (sic), nez un peu long, bouche un peu grande, figure entièrement marquée de vérette ».

Il est vraisemblable que le courage faillit à M. Oly au moment de quitter sa patrie; toujours est-il qu'il prêta le 18 décembre 1792, un serment que nous pensons être celui de Liberté-Egalité prescrit par la loi du 14 août de cette année et qu'il ne quitta pas Trémeur.

Le 22 juillet de l'année suivante, l'abbé Oly demandait au Directoire des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) « à ce que le serment qu'il avait prêté le 18 décembre précédent fût déclaré valable ». Le 17 août 1793, les administrateurs furent d'avis conforme et l'autorisèrent à continuer de séjourner à Trémeur.

L'arrêté par lequel le Directoire des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) permit à M. Oly à demeurer chez lui, étant d'un intérêt général, nous allons l'insérer intégralement ici :

« Considérant que n'étant point fonctionnaire public, il n'était point assujetti au serment requis et qu'il n'était soumis à la peine de la déportation que lorsque, par quelque acte extérieur contraire aux principes de la Révolution, il eut été dénoncé par 6 citoyens domiciliés dans le département, que s'il s'est trouvé dans ce dernier cas, ce n'a été que par l'effet d'une dénonciation collective qui a englobé en même temps, l'ecclésiastique paisible et l'ecclésiastique fanatique et orgueilleux.

Considérant que L.-Jh Oly n'a point cherché à révolter contre la Constitution les habitants des campagnes et qu'il n'est parvenu à l'Administration contre lui aucune plainte,

Déclare que, conformément à l'article troisième de la loi des 21 et 23 avril dernier, le serment du citoyen Louis 0lly est valable et comme tel admis et lui permet de rester paisiblement dans sa commune ou dans tel autre qu'il plaira au citoyen évêque de lui désigner pour exercer les fonctions de son état » (Archives C.-du-N., reg. L 162, f° 28).

En somme, on considère ce prêtre comme un assermenté.

Oly qui ne remplissait, croyons-nous, aucune fonction officielle dans le clergé constitutionnel, se cacha si bien lors des décrets de Le Carpentier, qu'il n'eut pas à en souffrir.

D'après les tables décennales, ce prêtre fut mis à mort dans sa maison au bourg de Trémeur le 21 frimaire an IV (12 décembre 1795), mais son acte de décès ne figure pas sur les registres d'Etat Civil de Trémeur. Les auteurs du Diocèse de Saint-Brieuc, et la tradition à Trémeur assurent que l'abbé Oly aurait été assassiné par les « patriotes ». Quant à nous, nous serions plutôt tenté de croire que c'est aux bandes royalistes qu'il faut attribuer sa mort.

(A. Lemasson).

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