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Les patrons et seigneurs prééminenciers de Trémaouézan.

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Les paroisses avaient autrefois un patron qui possédait généralement le droit de « présenter » à l'évêque un prêtre auquel il attribuait de sa propre volonté la dotation attachée au bénéfice. Ce patron était originairement le fondateur de l'église ; il est dit « seigneur fondateur et prééminencier de l'église » mais ses droits ont passé avec le temps à des successeurs fort divers ; au XVIIème siècle, les patrons ayant le droit de présenter étaient des seigneurs laïques, des abbés, des chapitres, des chanoines, le roi lui-même, pour certaines abbayes (La Borderie, Histoire de Bretagne, T. V. p. 576).

En plus de leur droit de présentation, les seigneurs fondateurs jouissaient de plusieurs autres droits : droit d'élection des gouverneurs ou fabriques, droit d'audition des comptes et de voix à l'emploi des oblations et revenus, privilège d'avoir leurs armes en certains endroits des églises.

Les armes des fondateurs de l'église de Trémaouézan se voyaient « immédiatement au dessoulz de celles de Monsieur le duc de Rochan, et plus hault qu'auchune aultre, estant en droit et possession de les avoir de la sorte en la grande vitre, dans les tumbes enlevées ou razes, dans le portique et porche, et dans le pignon souzain au dessoulz de la tour, prohibitivement à tous aultres, et dans plusieurs endroits de la dite Esglise » (Acte prônal de 1676).

Mais notre église n'est pas restée longtemps telle que l'avaient faite ses bâtisseurs primitifs. Elle a été, on l'a vu, considérablement remaniée et agrandie « pour le profit et utilité d'icelle », et ces embellissements, dus à la libéralité de plusieurs familles nobles de la région, leur avait aussi donné le droit d'avoir leurs armes dans l'église, à côté de celles des premiers prééminenciers.

Le grattage par les terroristes des écussons qui ornent les murs de l'église, les bénitiers, le socle des statues, ainsi que la destruction des armoiries qui constellaient la maîtresse-vitre, auraient à jamais enseveli dans l'oubli le nom des bienfaiteurs de Trémaouézan, si les archives de la trève n'avaient conservé quelques pièces qui permettent de suppléer, dans une certaine mesure, au silence des blasons.

D'après une « déclaration des terres nobles et roturières de la trève de Trefmaouezan, paroisse de Ploudényel, fournie au Greffe de la Réformation des domaines à Lesneven par vénérable personne Mre Nicolas Edern, curé de la dite trève », le 16 Juin 1681, on constate qu'il y avait à ce moment à Trémaouézan huit lieux ou convenants nobles et cent-vingt lieux roturiers. Les lieux nobles étaient : l'Isle, le Cosquer, Coatrez, Menhir, Kermaria, Kergunic, Kerantraonvil et Kerudalar. Dans ces lieux nobles, l'Isle a une place à part, car, tandis que les terres des sept autres lieux sont roturières, celles de l'Isle sont nobles, sans doute parce que les seigneurs de ce nom étaient les seigneurs primitifs de la trève.

Sur les cent-vingt-huit lieux que comprenait Trémaouézan à l'époque de la Déclaration, vingt-huit étaient la propriété des familles nobles suivantes : de Penfeunteniou-Kermorvan, de Keruzou, de Kerjean, de Penancoët, La Pallue, Jean Le Baron, sieur de L'Estang, de Botteguiry et Nicolas Chauvel de Montrueil ; la fabrique de Trémaouézan en possédait onze, sans compter de nombreuses parcelles de terre disséminées sur le territoire de la trêve ; la fabrique de Plounéventer, une, et celles de Plouédern, Ploudaniel, Plouider et Saint-Houardon, chacune quelques morceaux de terrain çà et là. Les quatre-vingt-huit autres lieux ou convenants étaient le bien des roturiers de la trêve.

Toutes ces terres dépendaient des fiefs seigneuries ci-après : Rohan, Penmarc'h, Carman, Les Granges, Coatlestrémeur, Mézarnou, Kerouartz, Kerloëzrec, Kermadec, Quillimadec, Kerjean, Coatlez, Lec'h, Keraudy, Bot, Kerliguez et Goasmoal.

Les seigneurs de l'Isle avaient leur manoir à un km. au N.-O. du bourg, au lieu appelé autrefois l'Isle-Noble, aujourd'hui l'Isle-Berthou. Il ne reste actuellement de leur demeure que quelques pierres sculptées dont deux portent des fragments d'inscriptions en caractères gothiques. Ces pierres forment la corniche d'une maison bâtie au XVIIIème siècle sur l'emplacement de l'ancienne résidence des seigneurs.

Ces seigneurs qui s'intitulent de l'Isle, tout court, au début du XVIIème siècle, s'appellent, en 1662, de l'Isle-Kermorvan ; en 1681, les archives ne connaissent plus que les Kermorvan-Penfeunteniou, et les Penfeunteniou-Keruzou ; mais ces familles dans lesquelles s'étaient fondu les de l'Isle, n'habitaient pas le manoir de ce nom que nous trouvons possédé en 1681 Par une famille Berthou.

La famille de l'Isle Kermorvan était alliée aux Le Jar, sieurs du Cosquer, dont le manoir se trouvait à environ, trois cents mètres du village actuel du Cosquer et à deux km. au nord du bourg de Trémaouézan. Cette résidence a été abandonnée par ses propriétaires vers le commencement du XVIIIème siècle. Il n'en reste plus rien ; ses dernières pierres ont été utilisées, il y a quelques années, par les fermiers du voisinage.

L'Inventaire des titres de la fabrique relate un bail du 30 novembre 1580 entre noble homme Guillaume Dubois, sieur du Boisyvon, du nom et comme procurateur gérant pour dlle Françoise Kerounyant, dame douairière du Mennec, et noble homme Mtre Jean Le Jar, sieur du Cosquer et Jean Abhervé, fabrique.

De ces familles, la seigneurie de Trémaouézan a du passer aux sieurs de Montigny, qu'on nomme dans les comptes de la fabrique en 1662. « Reçu par testament de feu Mr de Montigny, par les mains de Mr de l'Isle de Kermorvan, trois livres », et des Montigny aux Kerouartz, car, dans des aveux de 1720 et de 1727, « Messire Sébastien Louis de Kerouartz, émancipé de justice sous l'autorité de Mtre. Nicolas Huguen, prêtre, son curateur honoraire », se donne les titres de « seigneur de Montigny et de Trémaouézan ».

On a dit ailleurs ce dont Trémaouézan est redevables aux familles de Penmarc'h et de Coëtivy.

En 1676, leurs droits sont passés aux mains de Messire François du Poulpry par sa femme Anne-Gabrielle-Louise-de Penmarc'h. propriétaire et dame des Chatellenies de Coatlestrémeur, etc...

Après ces insignes bienfaiteurs de Trémaouézan, la famille à laquelle les trévien doivent le plus de reconnaissance, c'est la famille de Carman.

Une partie des droits des seigneurs de Carman dans notre église allèrent aux Penancoët, seigneurs de Quillimadec, d'après un « aveu fourni à Charlotte Escoubleau, dame marquise de Carman, à cause de sa seigneurie des Granges, à présent au seigneur de Quillimadec » (1635).

Hervé de Penancoët, d'après une lettre récognitoire fournie par le marquis de Lescoat, en 1783, légua à l'église, par un contrat du 15 Novembre 1632, un champ à Menhir et huit sols annuellement à la Confrérie du Saint-Sacrement.

Les archives de Trémaouézan possèdent plusieurs aveux fournis par la fabrique aux Penancoët.

Ces seigneurs habitèrent d'abord Coatrez, manoir situé à 2 km. 1/2 au nord du bourg de Trémaouézan, mais, tôt après 1600, ils abandonnèrent le vieux manoir à leurs fermiers pour s'en aller demeurer un peu plus loin, au château de Quillimadec [Note : A 4 km. au nord de Trémaouézan. A 400 m. au nord des ruines du château, vaste motte féodale, décrite dans le Bull. de la Soc. archéol. du Finistère, 1916, p. 105], en Ploudaniel.

Mais, pour avoir transporté leurs pénates hors des limites de la trève, les seigneurs de Penancoët n'avaient pas dit un éternel adieu à l'église où ils avaient leurs prééminences. Ils continuent à se regarder à Trémaouézan comme chez eux et y font baptiser leurs enfants.

Après l'exode des de l'Isle, Le Jar et Penancoët, Trémaouézan resta sans noblesse pendant une centaine d'années. Vers 1706, une famille alliée aux Penancoët, la famille de Mesnoalet vint s'installer dans une gentilhommière au lieu de Kergunic, village à un km. au nord du bourg, et y vécut paisiblement jusqu'à la Révolution.

Cette famille se fondit en 1737 dans les Thépault de Lambezre, et en 1767 dans les Cariou du Goasven.

Lorsque la Révolution se mit à inquiéter les familles nobles de la région, les Cariou de Goasven s'en allèrent habiter Landerneau. L'un au moins de ses membres, un tout jeune homme, François-Maurice, y était encore en 1796, puisque le 8 Mai de cette année on le voit se rendre à Trémaouézan et y tenir sur les fonts baptismaux un enfant Le Dal, de Kergunic, et même au commencement de 1799 où il assiste à un mariage dans la trève, mais il dut être obligé de quitter le pays quelque temps après et son exil semble s'être prolongé pendant toute la durée de l'Empire, car il ne rentre au manoir de ses aïeux qu'en 1815. On le trouve alors marié à une demoiselle Thomas, dont il eut quatre enfants, de 1815 à 1820, après quoi il quitte Trémaouézan pour ne plus y revenir.

Ces Mesnoalet, ainsi que les Lambezre et les Cariou paraissent avoir été de bien braves gens, estimés et aimés de leurs humble entourage de paysans. Parmi ceux-ci on se dispute l'honneur d'avoir un des membres de la famille seigneuriale comme parrain ou marraine des enfants, et ceux qui obtiennent cette faveur sont nombreux. Les seigneurs eux-mêmes font assez volontiers tenir leurs enfants sur les fonts baptismaux par des prêtres ou par les personnes les plus notables de la trève.

Nous n'avons que de trop maigres renseignements sur les autres familles nobles de Trémaouézan pour qu'ils nous soit permis de formuler un jugement touchant leurs rapports avec les roturiers de la trêve. Consignons donc, sans commentaire, le fait suivant :

En 1686, le seigneur de Penancoët met la chapelle de son château de Quillimadec à la disposition de l'un de ses fermiers, Etienne Guen, qui y fut marié, en présence des châtelains et d'une nombreuse assistance de prêtres, par le recteur de Kernouès.

 

Les Seigneurs de Mézarnou [Note : Château à l'entrée du bourg de Plounéventer, sud-ouest].

Ces seigneurs avaient hérité d'une partie des droits des Carman dans l'église de Trémaouézan, ainsi qu'il appert d'un acte de 1698 par lequel les fabriciens de la trève sont « signifiés de la part de la marquise de Coatanscour, à cause de la juridiction de Maillé (les derniers Carman s'appelaient Maillé), pour se voir condamner à fournir aveu pour des héritages à Mestirgac, en Tremaouézan ».

De plus, la fabrique de Trémaouézan possédait des biens qui relevaient directement du fief de Mézarnou et, à ce titre, elle était tenue, le cas advenant, de s'acquitter des droits seigneuriaux, selon la coutume.

En 1538, Mre Morice de Parcevaux, seigneur de Mézarnou, représente une demoiselle de Keraoul et le sieur de Keraudy, son fils, à un contrat d'échange entre ces derniers et la fabrique de Trémaouézan, « en vertu duquel acte la dite fabrice est tenue de faire célébrer deux services ».

Un aveu est fourni en 1673 à « haute et puissante Françoise de Parcevaux, marquis douairière de Kerjean, dame propriétaire de Mézarnou, Keraudy, La Pallue, Kergréguen, etc. ».

En 1688, la terre de Mézarnou fut saisi sur le marquis de Coatanscour, comme constate un factum de 1740 qui débute comme suit : « Par exploit du 7 Décembre 1738, sieur Pélardi se disant caution des fermier judiciaires de la terre de Mézarnou ci-devant saizie sur Mr le Marquis de Coatanscour pour le recouvrement des restaux de fiefs et casuel de la dite Seigneurie de Mézarnou, fit assigner la fabrice de Trémaouézan en la juridiction de Landerneau, 1° pour communiquer tous les titres de propriété, d'acquets, de donations, fondations, legs pieux et tous autres titres concernant les héritages possédés par la d. fabrice sous le fief de Mézarnou... 2° pour avoir le paiement du droit d'indemnité des d. héritages ; 3° pour avoir aussi paiement des rachats échus par la mort des hommes lays des chefsrentes et renies censives depuis le temps non prescrit ».

La terre de Mézarnou fut vendue, en 1720, à Mre Mathieu de Pinsonneau, chevalier seigneur de Pensy, Couriegis, Chamannille, Courillon, Vierval, Mézarnou, la Grande Pallue, Penhoat, Keraudy, Kergréguen (Ancien manoir en Plounéventer), châtelain de Kergournadeac'h, maréchal héréditaire du Léonnais, conseiller du Roy en tous ses conseils et maître ordinaire de la chambre des comptes à Paris.

En 1791, Joseph-Louis Bidé de la Grandville, chevalier, seigneur, marquis de la Grandville brigadier des armées du roi, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, seigneur de Norville, de Kergournadec'h, Mézarnou, etc., etc., fils et seul héritier de dame Pétronille-Françoise de Pinsonneau, dame de la Grandville, reconnaît devoir annuellement à la fabrique de Trémaouézan une rente foncière de six sols sur une garenne nommée Douar-ar-Broc'het, au terroir de Coatrez. (Lettre récognitoire du 25 Juillet 1791).

Après la Révolution, les héritages que Mézarnou possédait en Trémaouézan sont, partie entre les mains du comte de Hautefort et de la comtesse de Maillé, partie en la possession de M. de Parcevaux, demeurant à Saint-Pol. (Etat des sections des propriétés non bâties et bâties de Trémaouézan).

Mézarnou, quoique toujours imposant, par sa masse qui domine au loin le pays de Plounéventer, n'est plus le beau et riche château qui tenta, pendant les guerres de religion, la cupidité de du Liscoët et de la Fontenelle. On sait que le premier y opéra un fructueux pillage en 1594, n'y laissant, dit le chanoine Moreau, que ce qui était trop chaud ou trop pesant, ce qui n'empêcha pas le second d'y faire l'année suivante un butin qui n'était pas à dédaigner, sans compter qu'en enlevant la jeune héritière du manoir, il s'assurait du même coup de neuf à dix mille francs de rentes (Chan. Moreau. Histoire de la Ligue, Edit. 1857, p. 273).

On n'aurait pas rappelé ces faits qui sont bien connus, si les brigands sus-nommés, en même temps qu'ils opéraient à Plounéventer, n'avaient également, en passant, détroussé les gens de Trémaouézan. Nous ne saurions dire si les trois manoirs de la trève ont été saccagés par eux comme celui de Mézarnou ; ce que l'on constate, c'est que, quelques années après la fin des guerres de religion, ils sont vides de leurs nobles occupants. Ce fait assez extraordinaire permet de supposer que nos manoirs ont été gravement endommagés pendant les troubles de la Ligue et que leurs propriétaires, plutôt que de s'engager dans les gros frais d'une restauration, auront préféré les aménager plus modestement pour leurs fermiers.

Une chose certaine, c'est que de plus humbles demeures, les maisons de nos campagnards situées dans le voisinage de Mézarnou, ont reçu les visites des brigands de la Ligue. Pour couper au plus court et effrayer les manants, ils lançaient leurs chevaux à travers les terres ensemencées et pillaient ensuite à leur aise les habitations que la terreur de leur approche avait laissées sans défense. Ce souvenir est resté vivant dans la mémoire de nos paysans et, si leurs ancêtres au début de la Ligue, étaient aussi bien dans leurs affaires que les Cornouaillais, [Note : Il y avait peu de familles où il n'y eût force hanaps d'argent ; cela veut dire des tasses qui étaient grandes et larges, dont plusieurs étaient dorées ; il y en avait de 3 à 4 marcs. (Chanoine Moreau, loc. p. 166). — Cf. Guiraud, Hist. part., hist. vraie. T. II Chap. XI. « Prospérité des campagnes au XVème et au XVIème siècles »] qui furent dépouillés par un autre illustre pillard, le comte de la Magnanne, dont nous avons déjà eu occasion de parler, il ne faut pas s étonner qu'ils aient été, eux aussi, mis à rançon, a l'instar de leurs voisins nobles des châteaux.

 

Les Seigneurs du Lec'h (Ancien manoir, à 2 km. au nord de Landerneau).

Quelques terres de la fabrique de Trémaouézan dépendaient du fief du Lec'h.

En 1752, « Jonathas de Kergariou, chevalier seigneur comte de Kergrist, Trésiguidy [Note : Château ruiné en Pleyben], demeurant en son château de Kergrès, paroisse de Ploubezre, Evêché de guier, héritier de delle Marie Jeanne Françoise Elisabeth de Kermoisan, dame de Trésiguidy du Lech, arrière-fief de la juridiction de la principauté de Léon à Landerneau », plaide « contre le corps politique de Trémaouézan, disant que si l'infidélité des vassaux à l'égard de leurs seigneur est condamnable, elle l'est encore plus de la part de ceux qui sont chargés des biens et revenus de l'Eglise ... ». Nous ne connaissons pas l'issue du procès.

 

Les Ducs de Rohan.

Les archives de Trémaouézan gardent quelles aveux fournis par la fabrique à la seigneurie de Landerneau, qui appartenait aux ducs de Rohan.

Dans un acte de 1700, on rend aveu à « Très Haut et très puissant seigneur Monseigneur Louis de Rohan Chabot, duc de Rohan et pair de France, prince de Léon, comte de Porhouet, marquis de Blain et de Wardes, Morret, La Bosse, Josselin, Pontivy, Loudéac, La Chaize, La Trinité Gouarec et autres lieux ».

En 1741, Haut et puissant Mgr Louis Marie Bretagne Dominique de Rohan demande à ce que la fabrice de Trémaouézan soit condamnée à fournir aveu, minu et spécifique déclaration des maisons, terres et héritages, rentes foncières qu'elle possède sous le proche fief de la principauté de Léon, et de nommer homme laye, vivant, mourant et confisquant sur les dits héritages, aux lieu et place de François Leuréou, qui est mort civilement, payer son rachat et charges féodales qui peuvent être dues sur iceux, ainsi que les lods et ventes et autres droits seigneuriaux, ou faire voir les avoir acquittés par bonnes et valables décharges, et en général satisfaire à tous autres droits et devoirs seigneuriaux que vassal doit à son seigneur proche et lige, suivant la coutume [Note : Les seigneurs de fiefs, de même que le pouvoir royal, pour son domaine, percevaient, sur les biens que les particuliers possédaient sous eux, des droits équivalents aux droits de mutations actuels ; mais si ces biens étaient donnés à l'église, c'était une collectivité en quelque sorte immortelle qui les possédait, et, dès lors, le sgr de fief ou le Roi ne pouvaient percevoir les droits par suite de décès. C'est pour obvier à cet inconvénient que les fabriques ou communautés possesseurs de ces biens devaient fournir au seigneur un homme lai, vivant, mourant, confisquant, c'est-à-dire un homme laïc représentant la communauté, répondant des droits de mutation entre vifs et mourant pour elle, si bien qu'à sa mort, la collectivité ecclésiastique payait les droits de mutation comme si elle mourait elle-même. Naturellement elle devait choisir son homme, sain, vigoureux et jeune, mais âgé d'au moins 25 ans (Note fournie par M. le chanoine Peyron).

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Nous donnons ici, d'après Pol de Courcy, de Kerdanet, Guy Le Borgne et Jourdan de la Passardière, les armes des seigneurs dont les noms reviennent le plus souvent dans les pièces de nos archives. Quelques-uns de ces seigneurs ont habité Trémaouézan ; d'autres sans y demeurer, avaient des droits dans notre église, et on y voyait leurs armes :

ROHAN (vicomte puis duc de Rohan ; vicomte puis prince de Léon) : de gueules à neuf macles d'or, 3. 3. 3. alias, à la bande d'argent brochant ; alias, au lion à la bordure nébulée. Devise : A plus du Plaisance ; alias : Roi ne puis, duc ne daigne, Rohan suis.

CARIOU, Sr. de Gouasven, paroisse de Ploumiliau : d'azur à trois molettes d'or. Devise : Urgent stimuli.

CARMAN, KERMAN, KERMAVAN ou KERMAGUAM, Sr. dudit lieu, paroisse de Kernilis et des Granges, paroisse de Plouédern, etc. : d'or au lion d'azur : alias, écartelé aux 1 et 4 : d'azur à la tour d'argent portée sur une roue de même, qui est Lesquélen ; 2 et 3 : de Carman. Devise : Doue araog (Dieu avant), et : richesse de Carman.

Fondu au XVIème siècle, dans Ploësquellec : chevronné de six pièces d'argent et de gueules, alias : d'argent à trois chevrons de gueules et un lambel d'azur.

Ce sont ces dernières armes que l'on voit dans notre église.

COETTREZ, Sr. dudit lieu, en Trémaouézan : d'or à deux fasces de sable. Fondu dans Penancoët.

COETIVY, Sr. dudit lieu, paroisse de Plouvien : fascé d'or et de sable de six pièces. Devise : Bepret (toujours).

Le vieux château de Coëtivy était dans l'ancienne trêve du Bourg-Blanc, tirant sur Coatméal.

JAR (Le) ou Chef du Bois Le Jar [Note : En breton, Penhoat-ar-Yar. Ce nom est reste à l'ancien manoir des Le Jar, en Plouédern], Sr. du Penhoat ou Chef du Bois, en Plouédern, du Cosquer, en Trémaouézan, etc. : d'argent à la poule essorée de sable, crétée et barbelée de gueules, becquée et membrée d'or.

KERMORVAN, Sr. dudit lieu, paroisse de Trébabu : d'argent à la croix ancrée et alézée d'azur. Devise : Servir Dieu est régner.

La branche aînée fondue dans Penfeunteniou.

KEROUARTZ, Sr. dudit lieu, paroisse de Lannilis, de Trémaouézan, de Penvern et de Locmélar, paroisse de Plounéventer, etc. : d'argent à la roue de sable, accompagnée de trois croisettes de même. Devise : Tout en l'honneur de Dieu.

LAMBEZRE, Sr. dudit lieu, paroisse de Pleugar : de gueules à six besants d'or, 3, 3., et un annelet d'argent au premier canton, alias, en abyme.

MESNOALET, Sr. dud. lieu, par. de Guiler : d'azur à l'aigle éployée d'or ; alias : tiercé en fasce ou fascé de trois pièces, chargé d'une bande. La branche aînée fondue dans Penfeunteuniou.

MONTIGNY, Sr. de Beauregard, par. de Plouédern, etc. : d'argent au lion de gueules, chargé sur l'épaule d'une étoile d'or et accompagné de huit coquilles d'azur en orle, 3. 3. 2 et 1.

PENANCOET, Sr. dud. lieu, par. de Saint-Renan, de Quillimadec et de Kerbaronnou, par. Ploudaniel, etc. : Fascé de six pièces d'argent et azur ; alias : à la bordure chargée de six annelets en orle. Devise : a bep pen lealdet (Loyauté partout) ; et aussi : En diavez (à découvert).

PENFEUNTEUNIOU, Sr. dud. lieu, par. de Sibiril, du Cosquer, de l'Isle, en Trémaouézan, etc. : burelé de dix pièces de gueules et d'argent. Devise : Plura quam opto. (Plus que je ne souhaite).

PENMARC'H, baron dud. lieu, par. de Saint-Frégant, Sr. de Coëtlestremeur, par. de Plounéventer, etc. : écartelè aux 1 et 4 : de gueules à la tête de cheval d'argent, qui est Penmarc'h ; aux 2 et 3 : d'or à trois colombes d'azur, qui est du Colombier ; alias : d'or à la fasce d'azur, accompagnée de six pigeons de même. 3. 3. Devise : Prest vé (il serait à propos), ou Beprest, (en, tout temps).

POULPRY, Sr. dud. lieu, de Trébodennic et de Mesven, par. de Ploudaniel, etc. : d'argent au rencontre de cerf de gueules.

QUILLIMADEC, Sr. dud. lieu, par. de Ploudaniel : d'argent an chef endenché de gueules. Devise : Heb rémed (sans remission).

SANZAY, Sr. dud. lieu, comte de la Maignane, en Anjou : d'or à trois bandes d'azur, à la bordure de gueules, qui est Poitou ; à l'écusson en abyme échiqueté d'or et de gueules, qui est Sanzay. Devise : Sanzay sans ayde.

TROMELIN, Sr. dud. lieu, par. de Kerlouan, du Bourouguel, en Plouigneau, etc. : d'argent à deux fasces de sable. La branche du Bourouguel fondue dans Penmarc'h en 1563. (J. Mével).

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