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Trémaouézan et les Normands.

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D'après la tradition locale, Trémaouézan aurait été autrefois le théâtre d'un combat entre les gens du pays et des ennemis venus du côté de la mer. Nos campagnards aidèrent les hommes de guerre en se faisant des armes de leurs instruments de labour : Freier ouarn a rastellou - A ia gant kouer dar vrezel. « Les paysans s'en vont à la bataille avec des fourches en fer et des rateaux », dit une vieille complainte relative à l'événement.

Un détail, entre autres, est resté profondément gravé dans la mémoire des habitants, qui ne se le rappellent pas sans fierté : les femmes de Trémaouézan marchèrent bravement au combat en compagnie de leurs maris et de leurs fils, comme le firent plus tard les femmes du pays de Saint-Pol, dans la rencontre entre les insurgés du Léon et les soldats du général Canclaux (A. Kerguiduff, en 1793).

Toujours d'après les souvenirs populaires, la bataille contre les envahisseurs se serait déroulée au Nord du bourg de Trémaouézan, tout le long de la vieille route de Landerneau à Saint-Méen et à la mer, depuis le lieu appelé Bali-Lahérez (allée du massacre) jusqu'à l'endroit marqué par une vieille croix de pierre qui porte le nom de Croaz-ar-Vurzun (croix du carnage ?) [Note : Le nom de celle croix est écrit Vurzun, Vurzan, Vulzun et Vulzen, mais le plus souvent Vurzun. Disons pour ceux qui ignorent la langue bretonne que V initial dans les mots ci-dessus est une lettre euphonique mise pour B. De ces quatre mots, un seul est connu : Bulzun, navette de tisserand : Croas-ar-Vulzun, croix de la navette. Burzun peut être pour Bruzun, de Bruzuna, broyer, le breton transposant volontiers certaines consonnes : par ex. : on dit indifféremment dribi et dibri, manger, brulu et burlu, digitale, etc. Mais tous ces mots peuvent être une coruption de Burzud, prodige, miracle : Croas-ar-Vurzud, croix du miracle].

Qu'étaient-ce que ces ennemis contre lesquels les gens du pays eurent à se défendre ? Des Normands ? Des Anglais ?

Bien des raisons nous inclinent à croire que c'étaient plutôt des Normands.

D'abord, il est certain que les pirates Scandinaves ont pillé Lesneven et Landerneau aux IXème et Xème siècles.

Trémaouézan, situé entre ces deux villes, a donc reçu la visite de ces insignes ravageurs.

Ensuite, si les croix que l'on rencontre sur le vieux chemin de Questembert à Péaule (Morbihan), et qui sont ornées de lances à crochets, sont regardées à bon droit comme des souvenirs de la bataille dans laquelle Alain Le Grand défit les Normands en 888, la région de Trémaouézan peut revendiquer la même origine pour certaines de ses croix qui ont le même cachet d'antiquité que celles de Questembert, leur ressemblent pour la forme, et portent comme elles des lances à crochets [Note : La croix de Lam-marc'h, à 600 m. au sud du bourg de Ploudaniel, auprès du manoir de Lamarzant, à l'endroit où la route de Plabennec rencontre la route de Landerneau à Lesneven, offre un bon type de ces croix. Lam-marc'h et Lam-ar-zant rappellent une merveilleuse chevauchée de saint Guinien. A côté de la croix, une roche, aujourd'hui recouverte de gazon, porte, dit-on, l'empreinte des pieds de son cheval. (V. Kerdanet, t. ocitc., 221, 222].

La croix déjà nommée, Croas-ar-Vurzun, auprès de laquelle se termina le combat de Trémaouézan, n'a pas de lance à crochets, mais, au bas de son fût, est une figure en forme d'amande, qui est ou une navette ou un fer de lance, ou encore un bouclier de l'époque normande. Ajoutons qu'on distingue aussi, tant bien que mal, en son centre, un rudiment de croix pattée.

Enfin, à un km. du lieu de la rencontre, en tirant vers l'Ouest, on trouve une pièce de terre dénommée Parc-Lam-Saoz, champ de la chute du Saxon. Nous ne saurions dire si ce nom est un autre souvenir du combat dont il vient d'être question. On serait autorisé à le soutenir, car si le mot Saoz désigne aujourd'hui exclusivement les Anglais, originairement il s'appliquait aux Saxons, au Danois, Normands, etc., c'est-à-dire à tous les peuples septentrionaux qui, empruntant la voie de la Manche, vinrent tour à tour, depuis les temps où commence notre histoire, ravager les côtes et les campagnes bretonnes.

Quoiqù'il en soit, aimons à croire, comme semble l'insinuer le nom de Lam-Saoz, resté à l'un de nos champs, que la mêlée entre les gens de Trémaouézan et les hommes du Nord se termina, par la déconfiture de ces derniers. (J. Mével).

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