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L'église de Trémaouézan : les cloches et l'horloge.

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I. Les Cloches.

La nouvelle tour en abrita quatre jusqu'à la Révolution ; elle n'en contient plus que deux. La plus ancienne mention que l'on fait des cloches de Trémaouézan est de 1643, où le comptable porte qu'il a « payé aux sonneurs, pendant la veillée de la Toussaint, tant en argent qu'en chandelles, 46 sols ».

En 1662, on acquiert une grosse cloche, mais, était-elle sortie de la fonderie avec des tares, ou bien avait-elle été manoeuvrée par des sonneurs inexpérimentés, toujours est-il qu'au bout de quelques mois, elle était considérée comme bien malade. On avertit, par avis du prône, François Henri, armurier, de venir voir la cloche qui était fendue. L'homme de l'art ne put que constater la gravité de l'accident. On descendit la pauvre éclopée et on la remisa jusqu'à ce que vinssent « Jacques Le Louarn [Note : Ce Jacques Le Louarn fond une cloche à Dimon, en 1665. « Sur une vieille cloche de 1665, poinçon ou marque de fabrique figurant un renard : ce sont les armes parlantes du fondeur, car Louarn signifie renard ». Bull. Diocés. T. VII, p. 193] et son consort François Rouzot, fondeurs de cloches, faire marché avec les tréviens pour une refonte » (1664).

Le contrat passé, on achète « à Paige, charbonnier de la paroisse de Lopezrec en Cornouaille, six charges de charbon, à raison de 35 sols la charge, qui furent rendues sur la place de Trémaouézan le samedi 12e de Juillet », et comme on tenait à posséder un bourdon qui pût rivaliser avec ceux des clochers voisins, on acquit de Catherine Mahieu, dlle du Pontois, moyennant 51 l., « une vieille petite cloche ci devant sonnant en la chapelle Cribinec, paroisse de Plouédern ». Le même jour, on délivre 61 l. à Jacques Poullan, de Landerneau, pour un mortier qui pesait 77 livres, et les fondeurs viennent.

Ils ne viennent pas seuls : une équipe de maréchaux leur fait escorte. Tous les tréviens assistent à la refonte et, parmi eux, quarante-trois hommes se relayent « pour aider à souffler ». Sous l'action combinée des professionnels et des souffleurs de bonne volonté, l'opération fut rapidement menée à bonne fin, après quoi, il ne resta plus qu'à envoyer un exprès à Lesneven « pour avoir d'avec M. le grand vicaire un billet de permission » au curé de Trémaouézan de bénir la cloche, à acheter soixantes brasses de cordes, à faire venir deux mariniers de Landerneau pour hisser « la cloche en son lieu » et enfin, « à payer escot, chez Guillaume Fily, aux Louarn et Rouzot en leur baillant leur argent, 90 l. ».

Cette cloche et ses compagnes chantèrent sans défaillance les joies et deuils des tréviens jusqu'au jour où, sous la Terreur, elles furent, après un dernier glas, descendues de leur chambre de pierre et expédiées au loin pour être converties en canons ou en sous [Note : Elles furent envoyées à Lesneven, ainsi que le témoigne la quittance suivante transcrite sur un registre du temps de la Révolution ayant appartenu à la mairie de Trémaouézan et dont on a bien voulu nous donner communication : « Je soussigné, secrétaire du district de Lesneven. certifie que la municipalité de Trémaouézan a déposé au secrétariat du district trois cloches avec leurs moutons et battans, dont décharge. A Lesneven, ce jour dix-septième floréal deuxième année républicaine française (6 mai 1794). Signé sur la quittance : Grée, secrétaire »].

Le clocher de Trémaouézan resta muet pendant une dizaine d'années. En 1805, on réussit à réunir un millier de francs, avec lesquels on se procura une nouvelle cloche qui fut fondue par François Guillaume. En 1808, J. P. Guillaume en fournit une autre, et M. Louvière, une troisième en 1812. Mais ces cloches éprouvèrent des avaries ou faisaient trop regretter les anciennes, car on les renvoya au fondeur et on les remplaça par deux autres qui arrivèrent, l'une en 1842 et l'autre en 1851. La première sortait de la fonderie de M. Viel, de Brest, et coûta 1.293 francs. La seconde venait de chez M. Viel-Briens, et fut Payée 1.394 fr. 85.

La cloche la plus ancienne, qui est aussi la plus forte, porte cette inscription :

J'AI ETE NOMMEE MARIE FELICITE PAR M. MASSON ET FELICITE JEZEQUEL. — RECTEUR J. M. CAROFF. — MAIRE CANDIDE FRANÇOIS JEZEQUEL, ET TRESORIER ETIENNE FREMONT. — FONDUE EN 1842 POUR L'EGLISE DE TREMAOUEZAN. — VIEL ALPHONSE, FONDEUR A BREST.

Sur l'autre on lit :

J'AI ETE NOMMEE JEAN MARIE, ETAIT RECTEUR CAROFF JEAN MARIE, TRESORIER FREMONT ETIENNE, MAIRE MASSON YVES MARIE, PARRAIN LE GALL YVES, MARRAINE SIMON MARIE YVONNE. TREMAOUEZAN, 1851. — VIEL BRIENS, FONDEURS A BREST.

 

II. L'Horloge.

L'horloge du clocher mérite aussi une petite mention, à cause de son existence déjà longue et passablement agitée.

Fabriquée en 1700 par Joseph Mory, « maistre horlogeur à Landerneau », elle fut payée 301 l. 5 s. 8 d. Avant de la recevoir, on la fit examiner par un habile expert. « Comme Charles Guéguen [Note : Ce Guéguen était, en son temps, une célébrité de l'horlogerie. En 1703, Le Conquet le charge de lui fournir une horloge qui sonnera la demi-heure et l'angelus de 6 en 6 h. — En 1749, il passe marché pour une horloge avec la fabrique d'Ergué-Gabéric. (Bull. Dioc. T. VI, p. 266, et T. IX p. 41)], mestre horlogeur de la paroisse de Pleyben en Cornouaille fut mandé de venir visiter l'horloge avant que de payer le dit Mory, payé pour son temps et sa nourriture 13 l. 3 s. ».

Le coup de foudre de 1702 l'endommagea si sérieusement que depuis elle ne s'est jamais parfaitement remise de la commotion qu'elle avait alors éprouvée. En vain, un artisan du Drennec vint-il, « espérant la racommoder », en vain, rappela-t-on, en 1716, l'horloger de Pleyben et, dans la suite, quantité d'autres spécialistes, — si bien que l'église a dépensé des sommes fantastiques pour son entretien — rien n'y a fait : la machine est restée aussi récalcitrante que par le passé à un bon fonctionnement. (J. Mével).

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