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Trémaouézan après le Concordat.

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I. Encore M. Huguen.

Pendant les premières années qui suivirent les troubles révolutionnaires, M. Huguen fit encore quelques baptêmes et mariages pour le compte des paroisses voisines de Trémaouézan. Cela s'explique : Lanneufret n'avait pas retrouvé son pasteur ; Ploudaniel paraît n'avoir eu qu'un prêtre pendant quelque temps, M. Yves Morvan ; quant à Plouédern, un de ses prêtres, M. Jean Marie Bourellec, rentra en 1801, mais il semble bien que les privations avaient fortement atteint sa santé, car nous surprenons, de temps en temps, le curé de Trémaouézan travaillant pour la paroisse de son confrère, et cela pendant des semaines entières.

Ce qui est plus étonnant c'est que, presque jusqu'à la mort de M. Huguen, arrivée en 1818, des personnes habitant au loin viennent demander au curé de Trémaouézan de bénir leur union, ou lui présenter des enfants à baptiser. Elles ont eu soin, bien entendu, de se munir des autorisations requises en pareil cas. Nous pensons que ces personnes appartenaient à des familles auxquelles M. Huguen avait rendu des services aux mauvais jours d'antan, et que c'est pour recevoir une bénédiction du vénérable prêtre qui les avait accueillies, et aussi pour remercier Notre-Dame de les avoir protégées, qu'elles retournaient ainsi à Trémaouézan.

Voici deux de ces baptêmes et un mariage : 7 Juillet 1813. — Baptême de Fannie Céleste Renée, fille légitime de Jean Marie Cahel, notaire impérial à Lesneven, et de dame Marie Jeanne Rousseau, née à Lesneven en 1798. Parrain, Clet René Paul Marie Lamarre fils, aîné, de Lesneven ; marraine, demoiselle Céleste Louise Le Tersec, du dit Lesneven.

Le même jour, baptême de Denis Jean Marie Alexandre, fils des précédents, né à Lesneven, en 1802. Parrain et marraine : Thomas Marie Jossic, avocat et avoué à Brest, et demoiselle Denise Marie Catherine Cahel, de Lesneven.

22 Avril 1816. — Mariage du consentement par écrit de M. Le Bescond de Coatpont, curé de Saint-Louis de Brest, du sieur Pierre Robée, cy devant commis des bureaux civils de la marine, originaire de Plouarec, département des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), domicilié sur la paroisse de Saint-Louis, et demoiselle Jeanne Vincent Le Coz, originaire de Morlaix et domiciliée à Saint-Louis.

M. Huguen mourut plein de jours et de mérites, le 13 Janvier 1818, après avoir gouverné Trémaouézan pendant quarante-trois ans. Il fut enterré près de l'ossuaire où l'on voit encore sa pierre tombale.

Après la mort de ce digne prêtre, Trémaouézan resta sans pasteur pendant deux ans et demi, et ce fut à son tour d'avoir recours à la charité des prêtres du voisinage.

Enfin, Mgr l'Evêque de Quimper, déférant aux voeux de la population qui lui avait envoyé une délégation pour demander un prêtre, donna un successeur à M. Huguen (1820).

Quelque dix-neuf ans auparavant, lors de la nouvelle circonscription des paroisses, Trémaouézan avait été séparé de Ploudaniel.

Cette dernière paroisse passait dans le doyenné de Lesnéven, tandis que son ancienne trève était rattachée à celui de Landerneau.

 

II. Menace d'annexion à Plouédern.

Il fut fortement question, en 1811, d'incorporer la commune de Trémaouézan à celle de Plouédern. Une énergique protestation du conseil municipal la sauva :

« Considérant qu'il n'est pas un habitant de cette commune qui désire cette réunion ; que cette réunion, aurait, entre autres inconvénients, celui de voir un grand nombre d'administrés éloignés de plus de sept kilomètres et demi du chef-lieu de la commune ; que les revenus de la commune de Trémaouézan ont toujours suffi aux dépenses, sans même recourir à l'octroi ; que notre commune, ayant une population de 500 âmes, ne peut être mise au rang des petites communes ; qu'il y a dans cette commune plusieurs habitants, même un nombre suffisant d'habitants et beaucoup au-delà, qui joignent aux qualité requises l'avantage de savoir lire et écrire :

D'après ces motifs et inconvénients ci-dessus démontrés,

Nous sommes d'avis que le projet de réunion de la commune de Trémaouézan à celle de Plouédern soit abandonné, comme étant sans avantage au gouvernement et étant nuisible aux intérêts des administrés ».

 

III. Une Fête à Trémaouézan.

Sous la Restauration, rien à relever, si ce n'est le fait consigné dans la délibération suivante :

« L'an mil huit cent vingt un, ce jour deux Mai.

Nous Maire de la commune de Trémaouézan, rapportons qu'en conformité de la circulaire de M. le Préfet du 12 de ce mois (sic), insérée au bulletin administratif N° 90, et l'ordonnance royale du 7 Octobre 1820, la fête du baptême de M. Le Duc de Bordeaux a été célébrée comme il suit :

Le 1er, à 8 h. du matin, M. le Desservant de la commune ou de la paroisse et le conseil municipal, convoqués par nous, s'étant réunis à la mairie, il a été en leur présence délivré 300 livres de pain aux pauvres de la commune. Pendant et à la fin de cette distribution, les cris de Vive le Roi, vivent les Bourbons et le duc de Bordeaux ont retenti dans les airs.

Le même jour, le conseil municipal et tous les notables de la commune, réunis à la mairie, se sont rendus à l'église où il a été chanté un Te Deum. Le cortège a été ensuite, avec le desservant de la paroisse et croix levée, en chantant des hymnes sacrés de réjouissance, allumer le feu de joie préparé sur la place.

Les habitants de cette commune ont donné chacun leurs volontés pour la préparation de cette fête, sans avoir eu besoin de rien prendre de la caisse du receveur, que les habitants apportaient même des faix de bois pour le feu de joie.

Jamais il n'a été fait une fête semblable dans cette commune. Tous les notables et principaux habitants ont assisté à toutes les cérémonies ; rien n'a troublé le bon ordre, et la joie publique a été généralement marquée par des acclamations mille fois répétées de Vive le Roi, Vivent les Bourbons, Vive le Duc de Bordeaux ».

 

IV. Inventaire du mobilier et vente des biens de l'Eglise.

Depuis l'époque déjà lontaine où Trémaouézan acclamait si vigoureusement les Bourbons, rien n'est venu troubler la paisible existence de la petite paroisse jusqu'à l'inventaire de 1906, où les habitants virent avec douleur forcer les portes de leur chère et belle église, et ne furent consolés que par l'énergique protestation que firent, en leur nom, le recteur et ses conseillers.

Le 19 avril 1913 fut un autre jour de tristesse pour les gens de Trémaouézan. On vendait, ce jour-là, à la Sous-Préfecture de Brest, environ les trois-quarts des biens de la fabrique.

Les donations et legs testamentaires faits autrefois par les prêtres et fidèles, à l'église de Trémaouézan, avaient constitué à la fabrique de Notre-Dame un patrimoine dont le revenu annuel atteignait, en 1789, environ 800 livres [Note : De ce chiffre, il faut défalquer les décimes de l'église. En 1713, la taxe était de 55 l. 6 sols, en 1730, de 96 l. ; en 1740, de 108 l. Nous n'avons pas les chiffres des années suivantes].

Ce patrimoine, la Révolution en confisqua une partie. Le reste, rendu à la fabrique par l'arrêté du gouvernement du 7 Thermidor an XI, comprenait cinq petites fermes et des pièces de terre sises sur le territoire de Trémaouézan, plus un certain nombre d'autres parcelles réparties sur les communes de Plouédern, Saint-Thonan, Ploudaniel et Saint-Méen, et enfin deux titres de rente sur l'Etat, valant trente quatre francs.

Des remboursements effectués au cours du siècle dernier par des particuliers désireux de se libérer des charges qui pesaient sur leurs biens, avaient réduit les rentes de l'église à une somme d'environ 2.000 francs. C'était là un revenu brut, car au moins 500 francs  passaient chaque année en réparations et amélioration des cinq tenues, taxes de mainmorte et autres contributions, assurances, etc. Bon an mal an, il pouvait rester à la fabrique, pour l'entretien de l'église, du mobilier cultuel et du presbytère, une somme de 1.500 francs.

Les immeubles qui produisaient cette rente et dont on peut voir la liste au Journal officiel du 14 Mars et 18 Novembre 1909, le gouvernement de la République, par application de l'article 5 de la loi du 9 Décembre 1905, les a mis sous séquestre. Il a attribué 143 francs de rente au bureau de bienfaisance de Trémaouézan et s'est adjugé le reste.

Les immeubles de la fabrique situés en Trémaouézan et Saint-Thonan, et produisant Un revenu annuel de 1.583 francs, ont été vendus. La mise à prix était de 16.265 francs ; la vente a produit 43.760 francs. Tous ces immeubles ont trouvé acquéreurs, sauf une petite pièce de terre estimée 125 francs. Restent encore entre les mains de l'Etat, les biens de la fabrique de Trémaouézan, situés en Plouédern, Ploudaniel et Saint-Méen.

Notons, à titre de renseignement, que sur le total , des fouages (revenus propres du roi) de l'évêché de Léon, qui comprenait 1885 feux un tiers et un vingt-sixièmes, Trémaouézan est compté pour 8 feux 1 /6 et paye à raison de 13 l. 4 s. par feux (1740-1772). Nous ne possédons pas de donnée sur les autres impôts, capitation, vingtièmes, etc.

Le clergé de Trémaouézan paye en 1716, savoir :

M. Thépaut, curé ... 5 l.

M. Laurent, prêtre ... 2 l. 10 s.

M. Corbé, prêtre ... 2 l. 10 s.

Total 10 livres.

Dans le rôle de répartition des contributions de 1763, on signale douze pauvres dans la trève (J. Mével).

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