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La paroisse de Trélivan durant la Révolution.

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Renseignements ecclésiastiques. — Trélivan, cure du diocèse de Saint-Malo, relevait de l'archidiaconé de Dinan et du doyenné de Poudouvre, au siège de Saint-Enogat.

Après avoir été à la présentation du grand prieur de Léhon, cette paroisse, depuis 1777, était passée dans tous les mois à celle de l'évêque de Saint-Malo.

Les seigneurs d'Yvignac, à cause de leur marquisat de Vaucouleur, naguère illustré par la famille de Guitté, furent seigneurs fondateurs et prééminenciers dans l'église de Trélivan, durant tout au moins le cours du XVIIème et du XVIIIème siècles.

Les décimateurs dans cette paroisse étaient le prieur de Léhon et le recteur. Celui-ci déclarait en 1791 que son revenu brut l'année précédente s'était élevé à 1.083 livres, sur lesquelles il devait entre autres frais, payer la pension de son vicaire et acquitter 48 livres d'imposition : si bien qu'il ne lui demeurait plus qu'environ 700 livres nettes et quittes, c'est-à-dire le montant d'une portion congrue.

« L'église, rapporte le Pouillé de Mgr. de la Bastie, est petite et basse, mais n'est pas mal en ornements ». Elle mesurait, lisons-nous dans un document de 1796, 74 pieds long, sur 113 pieds de large, car on y avait ajouté une chapelle en mi-croix du côté nord. En 1769, la visite pastorale y signale des autels latéraux dédiés à Saint Fiacre et à la Sainte Vierge. L'évêque demande à cette occasion que l'on tienne l'église et la sacristie de Trélivan dans la décence et la propreté convenables.

Le Pouillé que nous utilisons note le presbytère comme pas absolument mal, et tout proche de l'église. Il n'y avait, selon ce document, aucune chapelle domestique ou frairienne à Trélivan ; cependant, un aveu de 1557 rendu au roi par Gervais de Goin, prieur de Léhon, signale à cette date « l'emplacement d'une chapelle, sise en Trélivan, près le grand chemin qui conduit de la ville de Dinan à la ville de Bron ». C'était tout ce qui restait du petit prieuré désigné en 1187 sous le nom de Sainte-Marie de Choïmur (Coëtmeur).

En 1557, la dîme de Trélivan rapportait annuellement dix mines de seigle et d'avoine au prieur de Léhon. En 1777, la dîme de Trélivan et la métairie de Coëtmur, en cette paroisse, rapportaient 800 livres de revenu à la mense prieurale de Léhon (Cf. Fouéré-Macé : Le Prieuré Royal, etc., op. cit., p. 326 et 369).

Selon le Pouillé de Mgr. de la Bastie, l'église de Trélivan ne possédait que quatre livres de revenu fixe. Il s'y trouvait aussi « trois ou quatre petites, fondations dont l'indemnité n'était pas payée ». Il y en avait une autre pour la messe matinale du dimanche.

Il existait enfin à Trélivan une chapellenie ou prestimonie, dite de Saint-Roch, qui se desservait dans l'église paroissiale et dont la présentation appartenait aux descendants des fondateurs. M. Beslay, recteur de Languédias, en était le titulaire en 1700.

D'après un compte de fabrique de 1752, en notre possession, les recettes de l'église de Trélivan s'élevaient cette année à 296 livres 10 sols, dans lesquelles un reliquat de compte entrait pour 129 l. 5 s. et des dons exceptionnels en argent pour 67 l. Les recettes ordinaires consistaient en blé et lin, dits des commençailles, pour une somme de 32 l. ; beurre et fil pour 17 l. ; herbe et pommes du cimetière, 8 l. ; redevances pour les inhumations faites dans l'église, 12 l. ; part revenant à l'église sur 9 services de fondation : 12 l. 15 s.

Quant aux dépenses, nous relevons 20 sous au profit du trésorier, pour aller chercher les saintes huiles à Saint-Enogat ; 28 sous pour l'huile de la lampe et la chandelle de Noël, et 32 livres pour achat de planches destinées à lambrisser la nef de l'église ; récapitulation faite, le total des dépenses s'élevait cette année à 109 l. 16 s.

Dans un autre compte de fabrique de l'an 1770, nous voyons qu'il fut distribué cette année pour 47 l. de blé noir en aumône aux pauvres de Trélivan, et que l'on fit aussi à cette même date pour 11 l. 5 s. l'emplette d'un coq destiné à décorer le clocher.

Une autre acquisition considérable à laquelle avaient procédé les paroissiens de Trélivan, en 1760, avait été celle d'un tabernacle, du poids de 350 kilogs, pour le maître-autel de leur église. Exécuté à Paris et orné de gracieuses statuettes, il leur coûta 400 l. de prix d'achat, plus 49 l. de port et 46 l. d'autres frais. M. du Challonge-Lorgeril avança 161 l. aux Trélivannais pour leur permettre de parfaire la somme pour payer ce meuble d'art.

Bien que, l'an 1156, l'église de Trélivan fut dédiée à saint Melaine, évêque de Rennes (Cf. Anciens Evêchés, op. cit., IV, p. 359), saint Magloire, évêque de Dol, naguère fêté le 20 octobre dans l'ancien calendrier malouin, était au cours du XVIIIème siècle, comme encore aujourd'hui, le patron de Trélivan. Selon le comte de Laigue, on invoque ce saint avec succès pour la guérison des plaies.

Pour les prédications des stations, Trélivan était réuni avec Taden et Quévert. Son jour d'adoration annuel avait été fixé par Mgr. des Laurents au 16 février.

Le 20 juillet 1791, le même individu, nommé Pierre-Gilles Guérin, acquit comme biens nationaux les propriétés appartenant tant à la fabrique qu'aux fondations de Trélivan : c'étaient les Champs Hochet, la prairie du Presbytère, la prée du Pont, la pièce au Palier, la prée de dessus la Jaunais et les Bréjeons, la pièce de dessus la Noé, et une quantité de terre près le clos Personne. Il existait encore d'autres biens d'église à Trélivan ; ainsi, la ferme de la Cochais, possédée par les Dominicains de Dinan, fut adjugée pour 13.800 livres le 4 mars 1791 à Joseph Faisant, contrôleur des actes à Dinan, et la ferme de Coamur, propriété du prieuré de Léhon, fut vendue pour 15.500 livres le 11 février 1791 à Yves-Toussaint Dutertre, de Dinan.

Le presbytère de cette localité fut loué 60 livres le 22 juillet 1794 au sieur Jacques Véraux.

En 1792, Trélivan, du reste, avait été supprimé comme paroisse et réuni à Vildé-Guingalan pour le service religieux. Rétabli en 1803 comme succursale, Trélivan se vit alors adjoindre pour le spirituel jusqu'en 1820, Aucaleuc, sa voisine.

En 1802, le sous-préfet Gagon signalait que l'église de Trélivan avait besoin de réparations pour être dans un état convenable pour le culte. D'ailleurs, comme toutes les églises de France, elle s'était vue dépouiller de son argenterie au cours de la Révolution. C'est ainsi que le 24 août 1794, on avait inventorié à Dinan un ostensoir, un pied de ciboire et tous les morceaux avec les clous d'une croix de procession, le tout pesant 7 marcs, 2 onces d'argent blanc ; un calice avec sa patène, la coupe d'un autre calice, un croissant et huit morceaux d'argent, le tout pesant 4 marcs, un once et demi d'argent doré ; plus 4 marcs, 3 onces, six gros de galon d'argent et 5 onces de galon doré.

Quelques jours plus tard, les chapes, chasubles, linges et autres ornements provenant de l'église de Trélivan furent adjugés pour 181 fr. 20 le 15 août 1794. Du reste, Maruveau, agent national de Trélivan, ne trouvait pas encore que sa commune avait subi assez de pillages, car cet individu demandait, le 25 septembre de la prédite année, que l'on vendit ce qui demeurait encore du mobilier de la sacristie, ainsi qu'un pressoir qui se trouvait au presbytère, Robespierre n'était plus, mais l'acharnement à détruire le culte catholique n'avait guère diminué de fureur.

Après la signature du Concordat et le rétablissement de la hiérarchie catholique, le gouvernement ordonna la restitution de six pièces de terre d'un revenu de 44 fr. 25 à la nouvelle fabrique de Trélivan (Dubreuil : La Vente des Biens Nationaux, op. cit., p. 601). Voici les noms de ces propriétés : La Combe, le petit pont au Vieux Clos, l'Enclos, et 3 pièces de terre dans les Landes.

 

CLERGÉ. — PIERRE HANNIER, recteur, naquit à Yvignac, le 19 janvier 1742, du mariage de Michel et de Marguerite Pierre. On le note au Séminaire comme possédant « une faible voix, mais juste, sachant son chant, mais ayant besoin de se fortifier sur le latin ».

Ordonné prêtre 2 avril 1768, l'abbé Hannier était vicaire de Vildé-Guingalan en 1773. Il alla ensuite dans les mêmes conditions à Trélivan, où, le 5 juillet 1773, sur résignation en sa faveur faite par M. Alexandre Soyer, recteur en exercice, il fut pourvu en son lieu et place de la cure de cette paroisse.

Après avoir refusé de s'assermenter, M. Hannier toucha pour la dernière fois son traitement le 1er avril 1792. Toutefois, il ne s'exila pas, croyons-nous, lors de la loi du 26 août de cette année, car son nom ne se lit pas parmi ceux des prêtres qui séjournèrent à Jersey au cours de la Révolution. On le signale au contraire comme caché à Yvignac et à Plumaudan le 5 décembre 1797 (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 114), et nous savons par un registre conservé au presbytère de cette dernière paroisse qu'il fit plusieurs baptêmes dans cette localité, de 1792 à 1800. D'autre part, on peut penser que M. Hannier revint à Trélivan quand l'église de cette localité fut momentanément rendue au culte, le 28 avril 1795, sur pétition individuelle des habitants. Cette situation prit fin du reste au mois de septembre suivant, et le maire de Trélivan, au cours de l'année 1796, déclarait « vacante » l'église de cette localité.

Boullé, vers 1802, note M. Hannier comme « vivant à Trélivan, ayant de bonnes moeurs et à laisser à sa place ». C'est ce que fit Mgr. Cafarelli. M. Hannier fut confirmé le 16 janvier 1804 dans ses fonctions de premier recteur concordataire de Trélivan et Aucaleuc réunis. Il mourut à Trélivan le 30 novembre 1819, après avoir démissionné de sa cure le 26 mars 1817. Nous verrons la biographie de Jean-François Colombel, son successeur, à l'article Saint-Maden.

Bien que ne figurant pas comme vicaire sur les listes officielles dressées par les soins du Directoire du District de Dinan, M. JEAN-JACQUES-FRANÇOIS LÉCUYER signe cependant, curé de Trélivan, sur les registres de catholicité de cette paroisse, et cela dès le 27 octobre 1789.

Ce prêtre était né à Taden le 25 décembre 1758 du mariage de François et de Perrine Avril. Son titre clérical est du 19 septembre 1782. Après d'assez passables études théologiques faites au collège de Dinan, il reçut la prêtrise à Rennes en vertu d'un dimissoire daté du 17 septembre 1785.

Nous n'avons pas retrouvé le nom de M. Lécuyer parmi ceux des prêtres qui s'exilèrent à l'étranger, mais on le voit au contraire faisant un baptême aux environs de Dinan, le 24 septembre 1795, et un mouchard le dénonce en 1797 comme réfugié dans cette ville chez les Dames de la Sagesse. Un autre rapport de police le signale vers la même époque retiré jusqu'à fructidor an V (septembre 1797) chez son père, à la métairie de la Mettrie, en Taden, mais ayant disparu depuis ce moment (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 121).

Boullé note ce prêtre, vers 1802, comme « résidant depuis seize ans à Trélivan, insermenté, peu de capacités, mais de bonnes moeurs ».

Après avoir repris sen fonctions vicariales près de M. Hannier, dès 1802, M. Lécuyer fut nommé recteur de Quévert le 20 mai 1807. Comme tel, il procéda, ainsi que nous l'avons vu, à la translation des restes du P. Tournois, en 1817. (Cf. art. Léhon).

M. Lécuyer mourut en fonctions à Quévert le 9 juin 1834. Plus favorisé que celui du Père Tournois, son tombeau se voit toujours au chevet de l'église de Quévert, portant gravée l'inscription que voici : « Ici repose le corps de vénérable et discret prêtre, messire Jean Lécuyer, recteur de cette paroisse qu'il administra pendant 27 ans, décédé le 9 juin 1834, âgé de 75 ans. Priez Dieu pour le repos de son âme ».

Etait natif de Trélivan en 1790, le P. TOURNOIS, dont nous avons vu la biographie à l'article Léhon. Vers 1925, deux ecclésiastiques, dont un évêque missionnaire, sont originaires de cette paroisse. (A. Lemasson).

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