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La paroisse de Trégon durant la Révolution.

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Renseignements ecclésiastiques. — Trégon, cure du diocèse de Saint-Malo, relevait de l'archidiaconé de Dinan et du doyenné de Poudouvre, an siège de Saint-Enogat. La cure de cette paroisse, qui, dès l'an 1163, dépendait de l'abbaye de Saint-Jacut, était encore, avant la Révolution, à la présentation de l'abbé de ce monastère.

Au XVIIIème siècle, les propriétaires de la terre de la Vieuville-au-Sénéchal, en l'espèce les la Moussaye de la Ville-Gueurif, jouissaient dans l'église de Trégon des droits et privilèges des seigneurs fondateurs et prééminenciers. Le Pouillé de Mgr. de la Bastie, déjà cité, indique l'église de Trégon comme « petite, basse, ayant encore besoin d'une quantité de réparations ». La visite pastorale de Mgr. de Saint-Malo, effectuée en 1769, nous montre cet édifice comme « manquant des ornements les plus nécessaires ». En 1751, nous savons qu'il s'y trouvait une statue de Saint Sébastien que l'évêque jugeait « des plus indécentes ». En 1769, l'on y signale une statue de Saint Petrock, « patron de la paroisse ». L'ancienne église de Trégon, dont on n'a rien conservé, que le portail de la sacristie actuelle, remontait à l'époque romane dans plusieurs de ses parties. Le recteur Rollier, qui a eu le grand tort de la jeter par terre, nous en a laissé une description qui nous fait d'autant plus regretter sa disparition. L'on n'a même pas su garder des pierres tombales du XVIème siècle portant, en effigie, l'image d'un seigneur et d'une dame de la Vieuville, et dont on a fait sottement cadeau à la ville de Dinan, au lieu de transporter ces monuments funéraires dans la nouvelle église de Trégon.

D'après un compte de 1330 publié par Longnon, il se trouvait à cette époque, à Trégon, une chapelle dédiée à Saint Michel, dont le seigneur « de la Vienne » était présentateur. Cette chapelle existait encore en 1569, mais alors ses revenus étaient réduits à presque rien (Archives de Loire-Inférieure, B 82).

Dans cette chapelle avait été fondée, en 1449, une frèrie dédiée à « Monsieur St Michel », sur laquelle A. de Barthélemy donne des détails dans le troisième fascicule de ses Mélanges Historiques et Archéologiques sur la Bretagne, Saint-Brieuc, 1858, p. 51. A la mort du prince Gilles de Bretagne, assassiné le 19 juillet 1450, lequel était « d’icelle frèrie », un service funèbre y fut célébré pour le repos de son âme, par les soins de Jean d'Albret, vicomte de Tartas, second époux de Catherine de Rohan, belle-mère du prince Gilles. Nous serions tenté de croire que cette chapelle, dédiée à Saint Michel, n'était autre que la chapelle privative de la Vieuville-au-Sénéchal, située dans l'église de Trégon, du côté midi, et dont « la grandeur, rapporte M. Rollier, n'était nullement proportionnée à celle de l'église ». En 1769, l'évêque de Saint-Malo invitait les propriétaires de la dite chapelle « à prendre les mesures les plus efficaces pour faire exécuter à sa couverture les réparations nécessaires, orner le maitre-autel et le faire fournir de nappes, afin que l'on puisse y célébrer le saint sacrifice et acquitter les deux messes par semaine qui y étaient fondées, et dont on ne se préoccupait plus depuis neuf ou dix ans ».

Le Pouillé de Mgr. de la Bastie parle aussi de la chapelle domestique de la Ville-Gueurif, fondée en 1727. Il l'indique comme « en assez bon état ».

Le même document nous apprend encore que la fabrique possédait une rente de 9 boisseaux de froment, dont le recteur était en possession de recevoir le tiers. En 1751, le compte des revenus de la fabrique s'élevait à 36 livres 8 sols et ses dépenses à 28 livres. Mentionnons aussi qu'en 1760, une dame de la Moussaye, née de Bréhand, fit une fondation pour l'entretien de la lampe du sanctuaire.

D'après le Pouillé de Mgr. de la Bastie, le recteur de Trégon, l'abbaye de Saint-Jacut et le seigneur de la Vieuville se partageaient, chacun pour un tiers, les dîmes de Trégon. En 1790, le recteur déclarait que de ce chef ses revenus s'élevaient à 1.406 livres, desquelles il lui fallait déduire 271 livres de charges.

Le presbytère actuel de Trégon a été reconstruit sous le rectorat de M. Michel Frère, dont nous feront tout à l'heure la biographie. Le précédent était « peu de chose », au dire du Pouillé que nous utilisons.

Nous avons déjà vu, à l'article Saint-Jacut, comment, en 1791, l'on avait décidé la suppression de Trégon comme paroisse ; nous y renvoyons nos lecteurs. Le gouvernement consulaire persista dans ces dispositions, et il fallut attendre le règne de Louis XVIII pour voir ériger Trégon en succursale, le 16 mars 1820.

A Trégon, comme ailleurs, la Révolution pilla le mobilier et l'argenterie de l'église. Déjà, en février 1794, on avait déposé à Ploubalay, pour l'envoyer aux magasins nationaux, « six chandeliers de l'église de Trégon, une lampe et un poteau en cuivre, un encensoir avec sa navette, deux boites à saintes huiles, une tasse et deux cloches, la patte d'un chandelier en cuivre et le vase des ci-devant saints fonts en plomb. ».

Le 24 août de la même année, on inventoria à Dinan, une croix d'argent doré pesant 1 marc, 1 gros et demi ; un pied de calice et un pied de ciboire avec son couvercle, l'ensemble pesant 1 marc, 3 onces, 2 gros d'argent blanc ; plus une coupe de calice, avec sa patène, et une coupe de custode pesant 7 onces, 3 gros d'argent doré.

Cependant, trois ampoules en argent pour les saintes huiles, offertes à l'église de Trégon en 1766 par le recteur Frère, échappèrent à la rapacité des révolutionnaires et sont encore conservées dans la sacristie de Trégon.

Disons, pour finir, que la vente des ornements de l'église de Trégon produisit 70 frs. 75 le 22 mai 1704.

Quant aux biens immobiliers de la fabrique, ils se réduisaient au pré de l'Obit, vendu, le 4 août 1800, au citoyen Bodin.

Le 5 brumaire au V (15 novembre 1796) Rollier et Lecointe, officiers municipaux de Trégon, rendaient compte « que leurs concitoyans se rassemblaient à l'église pour y prier l'Eternel ». « Ce bâtiment, ajoutaient-ils, ne peut avoir de destination plus légitime, ni même plus utile, car la Religion est la base des moeurs et la garantie du pacte social et politique ». Pour achever leur rapport, ces deux sages paysans donnaient les dimensions de l'église de Trégon, laquelle mesurait 60 pieds de long sur 18 de large, mais dont la couverture et la charpente commençaient dès lors « à se dégrader ». (Archives des Côtes-d'Armor, série Q).

 

CLERGÉ. MICHEL FRÈRE, recteur, né à Languenan, du mariage de Michel et d'Anne-Renée de la Fresnaye, fut baptisé dans cette localité le 27 mars 1735. Il était vicaire de Pleudihen quand, le 29 octobre 1767, sur résignation de son oncle, l'abbé Etienne Frère, qui administrait Trégon depuis quarante-quatre ans [Note : Ce vénérable prêtre mourut à Trégon le 10 septembre 1768, âgé d'environ 70 ans], il lui succéda dans le gouvernement de cette paroisse.

Une marque de l'estime dans laquelle l'évêque de Saint-Malo tenait cet ecclésiastique, c'est qu'il le désigna dans le synode de 1789 pour examiner les confesseurs déjà approuvés, absoudre les cas réservés et faire les informations pour les empêchements dirimants de mariage. L'abbé Frère, qui jouissait aussi de la confiance de ses ouailles, fut choisi par elles comme premier maire de Trégon en 1790. L'an suivant, il se refusa à prêter le serment constitutionnel, mais il sut s'arranger de façon à demeurer dans sa paroisse, où l'on retrouve encore sa signature sur un baptême le 6 octobre 1792. A cette date, et malgré toutes les objurgations de son vieux père, il ne crut pas possible de contrevenir davantage aux articles impitoyables de la loi du 26 août précédent, et il s'exila à Jersey, où nous le voyons émargeant sur les registres de Mgr. de Cheylus comme ayant touché des secours mensuels de janvier à juin 1797. Ce prêtre était revenu à Trégon lors de l'automne de 1797, et nous avons trouvé la preuve qu'il fit un baptême à Languenan le 1er octobre de cette année.

M. Frère mourut au presbytère de Trégon le 7 novembre 1801, âgé de 66 ans.

A la mort de M. Frère, le gouvernement consulaire refusa de comprendre Trégon, à cause de son exiguité, dans la réorganisation paroissiale du nouveau diocèse de Saint-Brieuc, et le rattacha à Ploubalay pour le spirituel, en sorte que M. Fouace fut officiellement tout à la fois curé de Ploubalay et recteur de Trégon. Cependant, l'abbé Ollivier, vicaire de Ploubalay (voir à cet article) vint résider à Trégon et administra cette localité jusqu'en 1810.

A son départ, JEAN-MARIE-TOUSSAINT SAUDRAIS (voir à l'article Plouasne) vint le remplacer dans les mêmes conditions. Avant de poursuivre l'histoire du clergé de Trégon, il nous paraît intéressant de faire figurer ici, dans son intégrité, un acte concernant l'abbé Michel Frère, qui fait bien ressortir les difficultés de toute nature, qu'eurent à surmonter les ecclésiastiques qui voulurent à tout prix demeurer fidèles à l'orthodoxie catholique. Le cas de M. Frère n'est pas isolé, et presque tous les prêtres qui s'exilèrent eurent à soutenir les mêmes luttes contre leur famille, à endurer les mêmes déchirements, et leurs parents eux-mêmes à subir les exigences d'un fisc impitoyable qui voulait les dépouiller de leurs biens de leur vivant, pour les châtier d'avoir donné le jour à un prêtre réfractaire.

« Le 19 pluviôse an II, de la R. F. une et indivisible (7 février 1794), à Plancoët, en l'étude de M. Guérin, l'un de nous, notaires soussignés, ont comparu les citoyens Jean Guignieu et Etienne Dagorne [Note : Etienne Dagorne, de Saint-Jacut, était le neveu propre de l'abbé Frère, dont la soeur Anne avait épousé, après beaucoup de difficultés et malgré l'opposition de son père, M. Yves Dagorne, en 1771, dont Etienne précité], procurateurs du citoyen Michel Frère, demeurant aux communes de Languenan et de St-Jacut, lesquels nous ont exposé que leur commettant avait un fils prestre, aussi nommé Michel, pourvu de la cure de Trégon, où il demeurait depuis environ 22 ans ; que ce fils s'étant laissé entraîner par l'exemple des autres prêtres non conformistes à la loy du serment, a abandonné, contre la défense de son père (même à son insu), sa résidence pour passer à Jersey quelque temps après la loy de déportation des ecclésiastiques non sermentaires ; qu'il vient d'arriver que la municipalité de Languenan, où son père demeure, regardant le fils comme émigré, a saisy les effets du père, malgré qu'il s'est toujours montré bon patriote et s'est opposé à la sortie de son fils ;

Que la loy des séquestres au profit de la Nation des biens des père et mère des émigrés, porte qu'exception est faite pour ceux qui n'auront pas donné la main ou favorisé leur sortie ; que Michel Frère, leur commettant, est dans le cas d'invoquer cette exception par la preuve qu'il est en état de fournir, non seulement d'avoir désapprouvé la conduite de son fils, mais encore de l'avoir sollicité (autant de fois qu'il est venu le voir chez lui dans sa vieillesse et infirmités, qui ne luy permettaient pas d'aller le voir chez luy), de se conformer à la Loy et de rester à son bénéfice, si mieux il n'aimait venir chez luy ou demeurer auprès de luy dans une maison qu'il luy ferait arranger, que les dits Guignieu et Dagorne, désirant faire cette information, comparaissent devant nous, dit notaire, à cette fin, et ont convoqué quatre témoins et nous ont prié de recevoir leur déposition, à valoir et servir où il appartiendra, ont signé et se sont retirés. Signé sur la minute : J. Guignieu et Dagorne.

En conséquence, avons procédé : ... et s'est présenté les quatre personnes cy-après, qui ont dit n'estre parentes, tenues, ni obligées des parties.

Sçavoir : Le citoyen Pierre Briand, cultivateur, âgé de 60 ans, lequel a levé la main et presté serment de dire vérité, demeurant en la commune de Languenan, et sur la lecture de ce qui précède, il a dit connaistre parfaitement Michel Frère, père, qu'il est son voisin, qu'il connaissait son fils, ex-curé de Trégon ; qu'un jour, vers la my-septembre 1792, étant chez le père, il l'entendit dire à son fils venu le voir « qu'il fallait se conformer à la Loy et rester à sa place, que s'il ne voulait pas s'assermenter, il fallait venir demeurer avec luy et ne pas sortir, qu'il luy ferait arranger un logement convenable.

Le citoyen Pierre Jagou, âgé de 40 ans, journalier, demeurant à Languenan, lequel, après avoir presté pareil serment et lecture, a dit estre voisin de Michel Frère, père, le connaistre parfaitement, ainsi que son fils ; qu'un jour, avant la St-Michel 1792, qu'il estait chez ledit Michel Frère, et que son fils estait venu le voir, il entendit le père luy dire « qu'il s'opposait à sa sortie, le sollicitant à rester chez luy en sa paroisse ou venir demeurer avec luy, qu'il ferait arranger un appartement pour le loger, qu'il ne manquerait de rien et qu'il fallait se soumettre à la Loy.

Citoyenne Marie Piron, femme Pierre Jagou, âgée de 40 ans, laquelle, après pareil serment et lecture, a dit « qu'étant un jour chez ledit sieur Michel Frère et son fils étant venu le voir, elle entendit le père l'engager à rester dans sa paroisse et à se conformer à la loy » (Le reste comme précédemment).

Enfin, le citoyen Pierre Briand, âgé de 21 ans..., a dit « avoir demeuré domestique sept ans chez Michel Frère, père, que peu de temps avant la sortie de son fils prêtre, il entendit un jour le père luy dire que s'il ne se trouvait pas bien de sa place, il le priait de venir demeurer avec luy, qu'ils viveraient ensemble ; qu'il scait que le père ignorait la sortie de son fils ; que pour ne point luy déplaire et luy occasionner du chagrin, on avait grand soin de la luy cacher ; que luy-même a été envoyé à Trégon par son maître pour luy rapporter des nouvelles et qu'il disait pour luy plaire que son fils y était toujours, quoiqu'il fut sorty.

Desquelles déclarations avons rapporté acte, etc., etc... Signé : Guérin, notaire. ».

Etait, lors de la Révolution, originaire de Trégon: JOSEPH-JULIEN LE MAITRE, qui naquit à Launay-Trégon le 9 septembre 1765, du mariage de Mathurin et de Jacquemine Bourdas, fit profession chez les Dominicains de Dinan le 22 octobre 1789, puis fut ordonné prêtre à Dol le 18 septembre 1790. On l'envoya ensuite à la maison de Nantes, achever sa théologie. Le 30 décembre de cette année, il y déclarait « vouloir vivre et mourir dans l'ordre des Frères Prêcheurs, tout autre genre de vie lui étant absolument inconnu ». A la fermeture de son couvent, malgré les vives instances de ses parents, qui eussent désiré tout au moins le voir venir habiter avec eux à la ferme de Launay, où ils lui avaient fait préparer un cabinet [Note : Olivier Le Boulanger, demeurant à la Vieuville-au-Sénéchal, entendit « la bonne femme de Launay-Trégon qui jetait les hauts cris, disant que son gars Joseph voulait la faire mourir de chagrin, et qu'il voulait partir, bien qu'ils lui eussent assuré qu'ils lui donneraient du pain. » (Enquête du 17 pluviôse an II, par le Comité de surveillance de Trégon)], le P. Le Maître s'en alla résider au monastère de Bonne-Nouvelle de Rennes, où il arriva le 26 juillet 1791, afin d'y pouvoir « mener la vie commune ». Mais la persécution prit vite un grand caractère d'acuité dans l'Ille-et-Vilaine ; aussi, le P. Le Maître fut-il d'abord emprisonné à Saint-Melaine, comme « insermenté », au milieu de l'année 1792, puis, toujours en cette qualité, il fut déporté d'office à Jersey, par Saint-Malo, ville où il fit viser son passeport le 13 septembre de la dite année. Nous ignorons les localités où séjourna le P. Le Maître, durant son exil, de même que la date de son retour en France, mais, vers 1802, le préfet Boullé signale ce religieux comme résidant depuis deux ans dans la commune d'Illifaut, en qualité de curé d'office, et le note comme « ayant de bonnes intentions ». Nommé recteur d'Illifaut, dans le canton de Merdrignac, le 16 janvier 1804, le P. Le Maître y mourut en fonctions le 31 août 1816, âgé de 52 ans. Ses deux frères, Mathurin et François, présents à ses derniers instants, firent la déclaration de son décès.

La présente notice, dont nous avons puisé les éléments aux Archives de la Loire-Inférieure, L 799, à celles d'Ille-et-Vilaine, série L, ainsi qu'aux Archives de Saint-Malo, LL 109, infirme complètement les biographies que MM. Lailié et de Kersauson ont consacrées au P. Le Maître, et qui contiennent à son sujet de regrettables confusions.

Etait originaire de Trégon, mais n'était pas dans les ordres en 1790 : CLAUDE-LOUIS DE LESQUEN, né au manoir du Bouillon le 23 février 1770, du mariage d'écuyer Yves-Charles, seigneur de Saint-Lormel, avec, sa cousine Françoise-Yvonne-Corentine de Lesquen.

Avec tout l'enthousiasme de ses vingt ans, M. de Lesquen suivit le courant de l'émigration et servit durant plusieurs années comme officier dans l'armée de Condé, où il gagna la croix de chevalier de Saint-Louis. La paix rétablie en France, M. de Lesquen revint dans sa patrie, entra dans les ordres et reçut la prêtrise des mains de Mgr. Cafarelli le 21 septembre 1805.

Après avoir été vicaire à Saint-Michel de Saint-Brieuc, l'abbé de Lesquen devint recteur de Pommeret le 1er décembre 1810, à la mort de M. Pélage Carro. Comme tel, il eut l'avantage de se présenter, en 1816, à la tête de ses ouailles, devant le duc d'Angoulême, qui visitait alors la Bretagne. Sa décoration de Saint-Louis le fit remarquer du prince, qui le signala au gouvernement. L'intervention du pouvoir le fit pourvoir, le 16 juillet 1817, d'une stalle au chapitre de Saint-Brieuc, situation qu'il occupait encore lorsqu'il fut appelé à l'évêché de Beauvais, pour lequel il fut sacré à Issy le 13 juillet 1823. Dans l'intervalle, l'abbé de Lesquen avait rempli quelques mois, en 1818, les fonctions de vicaire général de Rennes.

C'est du reste à cet évêché qu'il fut transféré en 1825, à la mort de Mgr. Mannay. Sur ce siège, Mgr. de Lesquen se trouva mêlé par la force des choses aux affaires menaisiennes, et son intervention n'y fut pas toujours très heureuse. Ami du calme de la retraite, ce prélat, lorsqu'il eut atteint 70 ans, démissionna en 1845, après avoir promulgué un nouveau Catéchisme diocésain. Il se retira à Dinan et mourut dans cette ville le 17 juillet 1855, âgé de 86 ans. Son corps repose en l'église Saint-Malo, où l'on voit son tombeau avec une épitaphe.

En 1828, Mgr. de Lesquen avait donné à ses prêtres de nouveaux statuts diocésains, sous le titre d'Ordonnance de Mgr C. L. de Lesquen, évêque de Rennes, pour régler la discipline de son diocèse, in-12 de 261 pages, à Rennes, chez Vatar, rue Royale.

 

CLERGÉ CONSTITUTIONNEL. MARC-MATHURIN CIVELLE, ex-dominicain du couvent de Nazareth de Corseul, dont nous faisons la biographie à l’article Pluduno, fut élu curé de Trégon, le 16 septembre 1792, par 43 voix sur 43 votants. Nous ignorons la raison pour laquelle l'assermenté Civelle, alors vicaire à Pluduno, refusa son élection.

 

SUPPLÉMENT. Noms des officiers chouans originaires de Trégon (source déjà citée: Vendée Militaire, réédition Drochon, t. V) : « Olivier Le Boulanger. Entré dans la division du Clos-Poulet en 1795. Capitaine de chasseurs en 1799 et 1800. Paysan très bien noté, demande la décoration du Lys ». (A. Lemasson).

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