Retour page d'accueil       Retour page "Ville de Trédias"  

Renseignements ecclésiastiques. — Trédias, cure de l'ancien diocèse de Saint-Malo, dépendait autrefois de l'archidiaconé de Saint-Malo et du doyenné de Plumaudan. Le thaumaturge breton saint Yves était alors le protecteur de la paroisse. Aujourd'hui, ce rôle est dévolu à l'apôtre saint Pierre. M. le marquis d'Espinay, seigneur d'Yvignac, jouissait du titre de seigneur fondateur. M. l'abbé de Beaulieu était le présentateur du bénéfice, lequel avait été longtemps, ainsi que nous le verrons plus loin, un prieuré-cure dépendant de cette abbaye.

Le seigneur de la paroisse, l'abbé de Beaulieu et le recteur se partageaient les dîmes de la paroisse. Ce dernier récoltait de ce chef en 1790 1.069 l. brut, qui se décomposaient comme suit :

Le revenu du pré aux Prêtres, contenant 3 vergées : 5 l. ; celui de la pièce au Prieur : 10 l. ; 105 quarts de froment : 421 l. 15 s. ; 14 quarts de mouture : 30 l. ; 44 quarts de seigle : 140 l. ; 64 quarts de blé noir : 280 l. ; 72 quarts d'avoine blanche : 81 l. ; 50 quarts d'avoine menue : 50 l. ; paille des grains et blé noir : 50 l.

Comme frais, le recteur comptait 24 l. pour son vin de messe et le blanchissage du linge d'autel ; 20 l. pour ses vingtièmes et fouages ; 44 l. pour sa contribution patriotique. Le district de Broons réduisit toutes ces dépenses à 327 l. 10 s., ce qui, déduit des 1.069 l. précitées, laissait au lecteur 742 l. nettes et quittes.

D'après le Pouillé de la Bastie, l'église de Trédias, aujourd'hui reconstruite, était petite (40 pieds sur 20), pauvre et mal ornée. En 1769, l'évêque ordonne de faire aplanir son pavé, de refaire le lambris de la nef et de réparer la cotale midi de l'église et les murs du cimetière. Il invite aussi le recteur à faire en sorte qu'une lampe brûle toujours devant le Saint Sacrement.

Le presbytère, sur cette pièce, est noté comme peu de chose, mais très proche de l'église.

La fabrique de Trédias, pour toute rente, possédait un petit fief pouvant lui apporter 20 sols chaque année, ainsi qu'un dîmereau qui lui valait 10 l. annuellement. On n'y connaissait aucune fondation.

Le Pouillé de la Bastie y signale la chapelle du Rois-Robert, laquelle « on assure qu'elle est fondée, mais on n'en a pas trace, ajoute-t-il. Elle est en mauvais état et ne se dessert point ».

Lors de la Révolution on dépouilla l'église de Trédias le 27 mai 1794 d'une cloche et de son battant, d'un encensoir et deux navettes en cuivre, d'un vieux ostensoir en cuivre, d'un bénitier, d'une croix et de 6 bénitiers en cuivre ainsi que du fonds des fonts baptismaux.

Le 30 juin suivant, on inventoria en présence du franc-maçon Coessurel, président de la société populaire et montagnarde de Broons, un calice et sa patène d'argent, un ostensoir d'argent et son croissant, la coupe et le couvercle d'un ciboire, une petite tasse, un fanal, 2 morceaux de cuivre, 8 nappes, 4 aubes, 6 chasubles, 3 chapes, les boiseries du maître-autel et de deux petits autels, un confessionnal, une petite cloche, un coffre à trois clefs, etc., etc. Au nom de la tolérance et de la liberté de pensée, on spolia sans scrupule l'église de Trédias de tous ces objets indispensables au culte, mais regardés par les révolutionnaires comme « hochets d'un fanatisme destructeur de la liberté ». Au nom de ces mêmes principes, on vendit, le 26 septembre 1808, la pièce du Prieur, propriété de la fabrique de Trédias.

Pièce justificative.
AVEU POUR LE PRIEURÉ DE TRÉDIAS, DÉPENDANT DE BEAULIEU, le 3 mars 1503. (Archives Loire-Inf., B 761).

Sachent touz que par nostre court de Becherel, se sont en droit aujourduy comparuz et représantez, personnes davent nous, vénérable et discret frère Jehan du Pressouer, prieur du prieuré de Trédiar membre deppendant du monastère et abbaye de Beaulieu au diocèse de Saint-Malo, Jacquet Le Peletier et Olivier Donne, au nom et comme thésauriers et fabriqueurs de l'église et fabrique de Trédiar, eulx et chacun d'eulx soy submettans à la coercion et juridicion de nostre dite court, avecques tous leurs biens, ont promis et juré par leurs sermens y fournir et obéir à droit quant à tout ce que en suist :

Les quelx prieur et thésoriers et chacun d'eulx furent et sont cognoissans et confessans estre et qu'ils sont hommes et subgitz du Roy et duc, nostre souverain seigneur et de la Royne nostre souveraine dame, à leur court et barre de Rennes et d'eulx prochement tenir, savoir :

Le dit prieur la meson, jardrin, et court presbytéral du dit lieu de Trédiar, contenant le tout ensemble environ un tiers de journal de terre, joignant d'une part à l'église et cymetière dud. lieu de Trédiar et d'aultre part à terre ès hoirs Jehan Guillot et d'un bout à terre de Jacques Nepvou et lesd. prieur et thésauriers assembléement par moytié ung fié, tenement et juridition en icelle paroaisse, sur lequel leur est deu par moytié dix neuff sols de rante, dont sont hommes et teneurs Guillaume Bourgeaud, les hoirs Thomas Bourgeauld, Guillaume Guischard, Perrine Renouvel, Olivier Donne et ses consorts, les hoyrs Thomyn, Perret et aultres.

Et par cause de ce doyvent lesd. prieur et thésoriers et sont confessant devoir à nosd. souverains seigneur et dame prières et oroisons et obeissance comme de fyé amorty.

Ce que ont promis faire.

Ce fut faict et groyé en ladite église de Trédiar au prosne de la grand messe parrochial il'iceluy lieu en présance de Regnaud Le Peletier, Guill. Bourgeault le jeune, Robert Renouvel, Lorens Renouvel, Robin Orry, Bertrand Quinquenet, Morice Bourgeaud, R. Levoux, 0l. Jamet, Guill. Fontayne, André Pertuset et queque soit la majeure et plus saine partye des parroaissiens de lad. parroisse y congregez et assemblez, les quelz ont consanti et en agréable.

Guillaume passe. Dubouays passe. Or. sur parch. scellé sur simple queue.

(A. Lemasson).

© Copyright - Tous droits réservés.