Retour page d'accueil        Retour page "Ville de Trédias"  

CLERGÉ DE TRÉDIAS. — MATHURIN HUET, recteur, fils d'Olivier et d'Anne Mauffrais, naquit à Calorguen le 14 février 1727 et fit son cours comme boursier au séminaire, où l'on écrivait de lui en 1749, « que depuis six ans qu'il réside en cette maison, il n'a jamais donné aucun sujet de reproche ». Ailleurs on le note « comme ayant de l'esprit et pouvant bien faire ». Il reçut la prêtrise le 18 septembre 1751.

Après avoir été vicaire à Bourseul, puis chargé de la trêve de Lescouët-Jugon, M. Huet fut nommé recteur de Trédias le 31 mai 1764. Il remplaçait dans ce poste, M. JULIEN CHOLOU, précédemment recteur de Saint-Lunaire, qui avait obtenu le visa pour Trédias le 25 juin 1762, par permutation avec M. Philippe Thébault, recteur en exercice.

M. Huet refusa le serment, signa l'Exposition des principes du Clergé et continua d'occuper son rectorat jusqu'au mois de septembre 1792. Obligé alors d'abandonner sa cure, l'abbé Huet se réfugia dans son pays natal où il se tint caché toute la Révolution. En 1801, il voulut revenir à Trédias, mais sa cécité l'obligea de se retirer bientôt à Calorguen, où il mourut le 3 février 1803, âgé de 76 ans, au village de la Giraudais (14 pluviôse an XI).

Etait originaire de Trédias en 1790, l'abbé BARTHÉLEMY ROBERT, né dans cette paroisse le 29 décembre 1760, au village de Villeneuve, du mariage de Julien et de Louise Le Breton. Ce prêtre fut exécuté à Rennes pour la Foi le 6 octobre 1794.

Quoique l'abbé Robert eût séjourné officiellement à Guipry jusqu'à l'application de la loi de déportation du 26 août 1792, bien qu'il ne se soit jamais exilé, son nom fut quand même inscrit sur la liste des émigrés par les révolutionnaires toujours à l'affût des confiscations possibles. Le 20 pluviôse an II (février 1794), les biens de ses parents étaient de ce chef placés sous séquestre, et bien que sa mère ait pu en obtenir mainlevée le 4 prairial suivant, on en fit cependant l'inventaire et le fisc réclamait encore en 1806 à la veuve Robert la somme de 1.432 frs, montant de la taxe à laquelle elle avait été imposée en 1793 comme mère d'un prêtre émigré.

Devint recteur de Trédias à la restauration du culte le 16 janvier 1804, M. JEAN CHAUVIN, né à Longaulnay le 14 novembre 1741 du mariage de Gilles et de Marie Rouault. Il fit ses études à Dinan où il se fit noter comme « apprenant ses cahiers sans les comprendre ». Après avoir subi des examens passables, il fut admis à la prêtrise en février 1769.

M. Chauvin s'occupa comme vicaire jusqu'à 1785, puis ayant été très malade, il se livra dès lors, d'après ses propres dires, aux retraites et aux missions. Bien qu'insermenté, cet ecclésiastique ne s'exila vraisemblablement pas et passa caché à Dinan la majeure partie de la Révolution. Le 23 mai 1800, il était depuis peu curé d'office de Lanvallay, lorsqu'il fut l'objet d'une dénonciation auprès du ministère de la Police de la part du franc-maçon Pierre Leroux aîné, lequel devint peu après maire de cette localité et parvint, grâce à ses tracasseries, à l'en faire partir, malgré les réclamations des habitants de cette commune qui protestèrent, tant auprès du préfet que du général Hédouville.

De Lanvallay, M. Chauvin s'en fut exercer le culte à Saint-Carné, puis à Calorguen, où certaines personnalités officielles le notaient à cette époque comme vif et turbulent. L'enquête de Boullé indique ce prêtre comme « missionnaire et ancien vicaire, aujourd'hui desservant de Calorguen depuis 18 mois. Brouillon, peu instruit, a pris parti avec les insurgés, à renvoyer dans son pays ». Mais Mgr Caffarelli ne fut nullement convaincu par les fiches préfectorales et désigna l'abbé Chauvin, comme recteur à Trédias. Devenu presque aveugle, ce prêtre démissionna en 1820 et mourut à Trédias le 9 avril de l'année suivante âgé de 81 ans.

(A. Lemasson).

© Copyright - Tous droits réservés.