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La chapelle Notre-Dame-du-Haut en Trédaniel.

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Trédaniel n'est qu'un petit bourg situé tout près de Moncontour et sans curiosités ; son église, quoique ancienne, n'a rien de saillant ; son vieux dolmen qui jadis attirait les archéologues est renversé.... et pourtant Trédaniel est célèbre, célèbre dans le Penthièvre, et cette célébrité, il la doit à sa Chapelle Notre-Dame-du-Haut.

Ville de Trédaniel (Bretagne) : chapelle Notre-Dame du Haut.

La Chapelle Notre-Dame-du-Haut peut dater du XIVème siècle. Au début elle devait être fort petite, aussi lui adjoignit-on dans la suite une tribune garnie de deux autels dédiés l'un à saint Hervé, l'autre à saint Yvertin. En 1747, la tribune disparut. En 1822 la chapelle fut allongée d'un mètre. Enfin en 1880 M. l'abbé Rémy Le Mée, recteur de Trédaniel, y fit placer une verrière représentant la légende dont nons allons parler et décorer de peintures la voûte et les murs. Pour achever la description du monument, disons que l'autel actuel est entouré des statues de saint Joseph et de Notre-Dame-du-Haut ; plus bas une troisième statue représente un paysan breton agenouillé et priant avec ardeur dans une attitude de bonheur et de reconnaissance. Cette dernière statue rappelle, comme la verrière, la légende et les origines de la chapelle.

Voici ce que raconte l'histoire du pays.

Un jeune gars du Léon qui se rendait à Rennes fut jadis arrêté par des brigands à la Croix-Fleurie ; il allait être pendu à un arbre quand il aperçut, au milieu des branches, une statue de la Sainte Vierge et fit voeu à la mère de Dieu de lui bâtir une chapelle si elle lui sauvait la vie. Alors un ange le délivra. Fidèle à sa promesse, le Bas-Breton saisit la statue. Mais où allait-il construire le sanctuaire ? Il prit sa course vers Notre-Dame-du-Haut où il tomba de fatigue. Voilà l'endroit, se dit-il ; c'est là que ma bienheureuse souveraine et mère veut être honorée.

La légende est-elle conforme à la vérité ? Toujours est-il que le vieux chemin, de Basse-Bretagne à Rennes passait par Moncontour, Notre-Dame-du-Haut et la Croix-Fleurie et que la présence de brigands aux environs de Moncontour s'explique parfaitement par ce fait que le pays du Ménez a été couvert de bois épais et peu sûrs, au moment surtout des guerres civiles qui désolèrent le Penthièvre au moyen-âge.

Le pèlerinage devait être célèbre dans la Domnonée tout entière. Une femme de Trédaniel m'a dit qu'au temps de sa jeunesse le service de la chapelle exigeait 40 tonnes de cire « et qu'il n'y en avait point de reste ». Ce genre de comptabilité ne manque pas de saveur ! Aujourd'hui encore, il n'est pas rare de voir 10.000 personnes réunies le 15 août, jour du pardon.

On voyait naguère, au lieu même où se tient le pardon, trois excavations connues sous le nom de Grottes de la Vierge : elles servaient de refuge aux mendiants le soir de la fête. On les a détruites pour l'élargissement de la route. Près du sanctuaire est un chemin creux où l'on distingue l'empreinte d'un pied ; c'est le Pas de la Vierge ; on le baise dévotement et les jeunes filles y vont déposer des épingles pour trouver des maris.

Il n'y a pas de chapelle bretonne sans fontaine miraculeuse. Notre-Dame-du-Haut a la sienne dans la vallée. Mais, sous la Révolution, les halliers et les herbes l'envahirent et on finit par l'oublier. Or, il y a une trentaine d'années, un homme de Trédaniel que des rhumatismes faisaient cruellement souffrir s'en fut consulter une sorcière : celle-ci lui ordonna de porter une offrande à la chapelle et d'aller, au lever du soleil, se baigner dans la fontaine miraculeuse. L'homme étonné lui répondit qu'elle se trompait, qu'il n'y avait pas de fontaine ; mais la vieille insista et lui indiqua le chemin de la source. Alors il obéit, se baigna et fut guéri. L'affaire fit beaucoup de bruit, on ouvrit une enquête, les dires des « anciens » vinrent corroborer ceux de la « sorcière » : la fontaine était bien celle de Notre-Dame-du-Haut. Le recteur de Trédaniel ouvrit une souscription pour la relever, et depuis elle est en grand honneur dans le pays. Quant à la « sorcière », son succès l'a rendue célèbre ; elle vit encore dans une paroisse voisine où elle continue à faire un tort considérable à la faculté en envoyant de nombreux pèlerins à la fontaine.

En plus de la sainte Vierge, on vénère à Notre-Dame-du-Haut sept saints : saint Méen, saint Mamert, saint Yvertin, sainte Ujeanne, saint Hervé, saint Lubin et saint Hubert. S. Méen guérit les fièvres ; S. Mamert, les coliques ; S. Yvertin, les maux de tête ; Ste Ujeanne, également les maux de tête ; S. Hervé protège les bestiaux et guérit les aveugles ; S. Hubert protège contre la rage.

Ville de Trédaniel (Bretagne) : chapelle Notre-Dame du Haut.

Notre-Dame-du-Haut est elle-même invoquée pour les chevaux. Quand un de ces animaux est malade, on le mène en pèlerinage à la chapelle dont on lui fait faire trois ou neuf fois le tour. Et l'on voit alors, spectacle très touchant, des hommes circuler tête nue, la bride de leur bête à la main, récitant leur chapelet. On vient dans ce but de dix lieues à la ronde. Et cette curieuse et pieuse coutume, loin de baisser, prend tous les jours plus d'extension. On offre à la Sainte Vierge du beurre, des poules, des porcs. Ces cadeaux sont vendus à l'issue de la grand'messe et au profit de la chapelle.

« La plaque de marbre qui est dans le bas côté du choeur de l'église de Trédaniel, dit M. l'Abbé X. (Lettre inédite du 10 octobre 1907), rappelle la mémoire bénie de l'ancien recteur M. Saillard et du fidèle et courageux compagnon de ses courses apostoliques qui était mon bisaïeul, Paumier, habitant alors, je crois, l'Epine de Notre-Dame-du-Haut. C'est donc par erreur qu'on a mis sur cette plaque le nom de Person. Mon grand-père Person, originaire de Plougras en Basse-Bretagne, ne vint à Moncontour que vers 1817 ou 1818 et épousa Marie-Joseph Paumier, fille de ce Paumier qui habitait l'Epine de Notre-Dame-du-Haut. De là la confusion de nom.

Paumier était gardien de la chapelle ; il y répondait la messe au vieux recteur pendant la Révolution lorsque celui-ci pouvait la célébrer, et les habitants de Trédaniel y assistaient nombreux. Or, un jour que l'office venait de finir, une bande de révolutionnaires venus de Moncontour et peut-être conduits par un traître, firent irruption chez mon bisaïeul Paumier où M. Saillard se cachait le plus souvent dans la journée. Ils menacèrent Paumier de mort s'il ne livrait immédiatement les clés de la chapelle et le secret de la retraite de M. Saillard. A cette double demande Paumier répondit par un énergique refus. Les bandits se saisirent alors de lui, le traînèrent à la chapelle, enfoncèrent la porte et se mirent en devoir de pendre le vaillant chrétien à une des poutres de la chapelle. Et avec dérision ils disaient à leur victime : Nous allons te pendre comme le petit Breton ; nous verrons si la bonne Vierge viendra te délivrer ». Ces paroles de moquerie étaient une allusion à la miraculeuse délivrance par la Sainte Vierge du seigneur breton pendu par des brigands en ces même lieux, touchante légende qui est l'origine du pèlerinage de Notre-Dame-du-Haut. Le miracle se renouvela pour ainsi dire, car la femme de Paumier, une Verdes, n'avait pas perdu son sang-froid ; avec quelques autres femmes elle se mit à crier dans le voisinage de la chapelle « Gare les Chouans ! Voici les Chouans ! Les bandits effrayés s'enfuirent et elle délivra son mari. Ce récit est une tradition de famille .. ».

Telles sont les notes que j'ai pu recueillir sur Notre-Dame-du-Haut. Puissent-elles lui amener des pèlerins encore plus nombreux (GAVRIG AR MENEZ).

 

ORIGINE DU NOM DE N.-D.-DU-HAUT.

La question de l'origine de Notre-Dame-du-Haut, ayant été posée en 1912 à l'Association Bretonne, je crois pouvoir en donner l'explication suivante.

Les communes, au sud et à l'est de Moncontour, notamment Trébry et Trédaniel escaladent le versant nord du Menez par une pente assez rapide. La différence d'altitude entre le haut et le bas de leurs territoires dépasse 240 mètres.

D'où une appellation différente suivant la région. C'est ainsi qu'on dit des habitants de Carsul, des Porées etc. qu'ils sont du Haut-Trébry.

Par contre à Trédaniel on appelle le Bas-Bourg, l'agglomération de ses habitants qui vivent dans la vallée, près de la prairie de la Madeleine. Or, dans ce lieu dit le Bas-Bourg, s'élevait, jusqu'en 1816, je crois, une vieille chapelle appelée la Madeleine ou la Chapelle du Bas-Bourg.

Par opposition, on appela la deuxième chapelle, celle bâtie loin au-dessus, N.-D.-du-Haut-Bourg et par abréviation, Notre-Dame-du-Haut (C. BERTHELOT DU CHESNAY).

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