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LA TRAITE DES NÈGRES

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Au XVIIIème siècle, Nantes fut le principal port négrier de France. Ses navires introduisirent en Amérique, à Saint-Domingue surtout, de 1720 à 1789, 8.000 à 10.000 nègres par an, autant que tous les autres ports français réunis. Cet odieux négoce procura colossales fortunes aux armateurs nantais.

Traite des nègres à Nantes

I. En Afrique.

Les peuplades noires vivaient en guerres continuelles. Les vaincus étaient massacrés ou menés en captivité.

Quand les Blancs parurent sur les côtes d'Afrique, les indigènes n'hésitèrent pas à livrer leurs prisonniers en échange de marchandises européennes. Les luttes en devinrent même plus fréquentes, car les trafiquants noirs multiplièrent les chasses à l'homme pour se procurer des captifs.

Les tribus du centre virent les hommes du littoral fondre sur leurs villages, massacrer les vieillards, les infirmes, emmener les valides à des centaines de lieues vers les côtes occidentales, sur le sable brûlant, attachés par le cou avec une cangue et une entrave de fer aux pieds pour les empêcher de fuir et de se révolter. Beaucoup tombaient épuisés par la fatigue et le chagrin. Ceux qui arrivaient au port étaient parqués entre des murs épais, surveillés par des gardiens armés, qui les tuaient pour la moindre faute. Ils attendaient là, sans vêtements, privés de nourriture, dans des réduits où l'air pénétrait à peine, qu'un blanc vint les échanger contre un baril d'eau-de-vie ou contre quelques aunes d'étoffe. Les prisonniers de guerre devenant de plus en plus rares, les Européens arrivant sans cesse plus nombreux avec leurs marchandises, dont les indigènes étaient si avides, on vit des pères vendre leurs enfants, des frères vendre leurs frères et leurs soeurs moins âgés et moins forts...

Traite des nègres à Nantes

Toute la côte occidentale d'Afrique depuis le Cap-Vert jusqu'au Cap de Bonne-Espérance était visitée par les trafiquants. Les indigènes accueillaient avec joie les capitaines de navire. N'ayant aucune idée du prix des choses, ils leur attribuaient une valeur d'autant plus grande qu'elles frappaient plus vivement leur sens. Le clinquant était la principale qualité des objets pour ces peuples naïfs. On leur portait des toiles grossières aux couleurs criardes, des sabres enfermés dans des fourreaux rouges ou verts, des fusils au canon long et brillant, très lourds, faisant beaucoup de bruit, mais n'ayant ni portée, ni justesse.

A la fin du XVIIème siècle, le prix courant du nègre était de 30 à 35 livres en marchandises. Une compagnie en acheta même pour une ou deux trompettes de cuivre et une pièce de coton bleu. Mais, avec la concurrence, les prix augmentèrent (300 livres environ vers 1755).

Le navire arrivé dans un port africain, le capitaine devait faire visite au roi et lui offrir les présents d'usage (collier de corail, petit miroir, manteau d'écarlate etc., baril d'eau-de-vie). Il se rendait aussi auprès des notables du pays et des fonctionnaires, et remettait à tous quelques cadeaux. Le roi désignait une vingtaine de ses sujets pour décharger le navire et embarquer les esclaves.

 

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II. Vers l'Amérique.

La traite finie, les captifs étaient entassés dans la cale du navire, enchaînés deux par deux, par un pied et une main, sans qu'il pussent s'asseoir ni se tenir debout. On mettait à la voile au plus vite, « l'expérience ayant fait connaître que tant que ces misérables sont à la vue de leur pays, la tristesse ou le désespoir les prend, dont l'un leur cause des maladies qui en font mourir une bonne partie pendant la traversée ; et l'autre les porte à s'ôter eux-mêmes la vie, soit en se refusant la nourriture, soit en s'ôtant la respiration par une manière dont ils savent se plier et contourner la langue qui, à coup sûr, les étouffe, soit en se précipitant la tête contre le vaisseau ou en se précipitant à la mer ».

Traite des nègres à Nantes

Couchés sur des grabats infects, le moindre mouvement du navire les faisait rouler les uns sur les autres et beaucoup étaient étouffés. Deux fois par jour on leur donnait leur nourriture, composée de fèves ou de haricots secs et d'un peu d'eau. Si le ciel était beau on les faisait monter sur le pont, et sous la surveillance de matelots armés jusqu'aux dents, on les forçait à danser au son d'une viole ou de quelque instrument grossier « pour les tenir gais pendant le voyage, car on les vend beaucoup mieux aux Iles lorsqu'on les trouve alertes et gaillards ».

Le scorbut et la petite vérole faisaient des ravages effrayants parmi les captifs, et ces maladies, jointes aux coups et aux privations, en faisaient périr un grand nombre pendant la traversée. Le navire « l'Amphytrion » de Nantes, qui fit le voyage de la Guinée à Saint-Domingue, en 1738-1739, avec 450 noirs, en perdit 106 en route et 104 à son arrivée à la Martinique. Si le vaisseau était en danger, une partie de la cargaison était jetée à la mer pour sauver le reste. En général, la perte était de 7 à 8 % pendant la traversée.

 

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III. En Amérique.

A son arrivée en Amérique, le navire, après visite, était autorisé à débarquer sa triste cargaison. Le marché alors commençait. Les acheteurs affluaient sur les quais, examinaient chaque nègre en détail, le faisaient courir, tousser, lui faisaient soulever des fardeaux, et, le prix convenu, chacun emmenait sa marchandise... Le paiement était presque toujours effectué avec des denrées du pays, en sucre principalement.

Traite des nègres à Nantes

Le prix de vente d'un nègre, qui variait de 160 à 200 livres en 1671, atteignit 1.500 livres à la fin du XVIIIème siècle. L'esclave vendu devenait la pleine propriété du maître qui en usait à son gré, comme d'une bête de somme. Rien n'est plus affreux que la condition du noir dans tout l'archipel américain. Privé de tout, il est condamné à un travail continuel, dans un climat brûlant, sous le fouet toujours agité d'un conducteur féroce (d’après Augeard - Etude sur la traite des noirs avant 1790, au point de vue du commerce nantais, p. 19 à 39).

 

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IV. Compte d'armement d'un négrier nantais (1766).

La cargaison au départ comprenait : 345 ancres d'eau-de-vie, 300 barils de poudre, environ 3.000 pièces d'étoffes diverses, 1.020 mouchoirs de Pondichéry, 430 fusils, 3.100 livres de plomb, 6.650 pierres à fusil, 50 rôles de tabac, 250 barils de suif, 45 coffres de pipes, 500 chapeaux, 280 couteaux flamands, 385 chaudrons et bassins de cuivre, 1.500 barres de fer, le tout valant 103.577 livres. Le navire resta à la côte de Guinée du 20 mars au 6 août, et troqua sa cargaison contre 358 nègres ou négresses et 183 onces et 10 écus d'or.

Il arriva à la Martinique après avoir perdu 20 captifs. Les 338 têtes qu'il débarqua furent vendues 303.975 livres. L'or fut envoyé à Nantes le reste fut consacré à l'achat de sucre, de coton, de café. L'armateur avait déjà retiré un profit considérable de sa cargaison ; mais son navire rentré à Nantes, il fit un second bénéfice sur la vente des denrées rapportées d'Amérique.

Traite des nègres à Nantes

Traite des nègres à Nantes

   

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