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Le Plessis-Josso, en Theix, dans le Vannetais, est le type complet du château, siège d'un domaine important, au XVIème siècle. Les Josso y ont précédé les puissants Rosmadec à qui l'on doit les constructions actuelles. Peu de demeures seigneuriales ont mieux conservé leur enceinte extérieure et leur caractère de noblesse.

Note : Ecuyer du duc Jean III, Sylvestre Josso, marié en 1330 à Martine de Carné, est certainement à l'origine de la construction du manoir auquel il donna son nom. Au début du XVIème siècle, Louise Josso, héritière du domaine de Plessis-Josso, épouse Pierre de Rosmadec, seigneur de Kerlutu. Suite au décès de Michel-Ange de Rosmadec, en 1786, le domaine passe à la famille Le Mintier de Léhélec. Le château est aujourd'hui propriété de Mme Emmanuel Salmon-Legagneur, née Eliane Le Mintier de Léhélec.

En arrivant du Sud-Ouest, par l'ancienne avenue, la vue est frappée par une longue et très haute courtine, dominée par un parapet crénelé, légèrement endommagé par le temps. Cette courtine enserre la basse-cour et se développe depuis l'étang jusqu'au porche d'entrée. Du côté de l'étang, la tour d'angle, armée, à différentes hauteurs, de meurtrières, subsiste en flanquement des courtines Sud et Ouest. La défense des demeures isolées dut se maintenir jusqu'au début du XVIIème siècle, tant les campagnes étaient infestées de bandes pillardes. Du côté de l'Est, les murs d'enceinte ont disparu pour faire place à de paisibles jardins potagers.

Le logis principal est digne de la fortune et du nom de ses restaurateurs ; on l'appelle encore parfois le Plessis-Rosmadec. La façade monumentale, à étages, est garnie de fenêtres à croisée de pierre dont le linteau est taillé d'accolades jumelées, comme à Josselin, de baies plus simples et de lucarnes sur combles. Ni la symétrie des ouvertures de façade ni l'unité de style dans la décoration n'étaient dans les principes du XVIème siècle breton. Le goût n'est pas fixé, les constructeurs, penchant tantôt vers le passé, tantôt vers l'avenir, font une part au gothique, une autre au classique italien. Le Plessis-Josso est un bel exemple de cette confusion.

Une jolie lucarne flamboyante, ornée de feuillages et d'animaux en saillie, figure entre deux lucarnes Renaissance ; celles-ci sont postérieures à la restauration principale, car on y observe des motifs ornementaux du XVIIème siècle. 

Une tourelle d'escalier polygonale rompt la ligne fort longue de la façade ; à ses pieds, s'ouvre la porte d'honneur du logis, dont l'élégant arc brisé est encadré de retraits sur colonnettes, d'une accolade et de pinacles.

Les fenêtres du rez-de-chaussée sont encore bardées de ferrures, défense contre les assaillants qui, par surprise, se seraient introduits dans la cour basse.

Les appartements sont très vastes et pourvus de larges cheminées.

Entre l'enceinte et le logis se développent les bâtiments de service qui s'offrent également le luxe de lucarnes gothiques et Renaissance.

Sous Louis XIII, les seigneurs du lieu édifièrent, en jonction avec le vieux manoir ancestral, un pavillon monumental qui présenta, pour le logement, plus d'aise et de confort, mais où les fenêtres sont encore rares.

La grande chapelle castrale, qui consomme une ruine déplorable, laisse à ciel ouvert sa belle charpente avec entraits et sablières finement sculptés. Le choeur à trois pans, la porte cintrée de larges claveaux, le clocheton la datent du XVIIème siècle, à son début. La haute silhouette de sa façade occidentale, qui porte une élégante chambre de cloche ajourée, est percée d'un large oculus qui fait penser à un cyclope, fils du ciel et de la terre, frappé à mort, mais conservant encore la vue pour implorer la pitié des hommes.

Le cadre des bois, des eaux, du moulin seigneurial, reconstruit au XVIIIème siècle, enveloppe le Plessis-Rosmadec d'une atmosphère de grandeur (H. du HALGOUET).