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Faits historiques à Temple-de-Bretagne aux XVIIème et XVIIIème siècles

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Enserrée très étroitement par les territoires de Cordemais, Malville, Fay et Vigneux, la paroisse du Temple se trouvait la plus petite en étendue dans tout le diocèse de Nantes, à part les paroisses urbaines. Aujourd'hui — ses limites n'ont pas été élargies — elle ne couvre que 80 hectares environ. De plus elle n'était, sous l'ancien régime, qu'une cure à portion congrue ou mieux une simple vicairie-perpétuelle à la présentation du prieur de Poitiers. On peut donc dire qu'elle ne devait pas être un bénéfice enviable, si ce n'est pour les prêtres voisins que la proximité du lieu pouvait tenter, et c'est ce que nous constaterons.

Cette rectorie étant à la portion congrue, comme nous venons de le dire, le titulaire ne percevait que le juste pour vivre ; c'était dans les derniers temps une rente de 700 # ; les dîmes de la paroisse pouvaient être évaluées à 400 #. Toutes les fondations, qu'on comptait au nombre de onze, aient été absorbées par l'ordre et réunies au bénéfice curial. Le recteur du Temple n'était donc ni un dignitaire de l’Eglise, ni un bénéficier opulent.

Il nous est impossible de reconstituer la liste des desservants successifs, n'ayant pour documentation que les registres paroissiaux, qui ont plusieurs lacunes et qui d'ailleurs ne donnent que des dates imprécises. Nous insérons ici cette nomenclature jusqu'à la Révolution. Pour les deux premiers noms, nous ne les trouvons que dans des aveux : la date n'est donc que relative. Dom Adrien Danet, 1600 ; il pourrait bien être un prêtre profès de l’ordre de Malte. Robert du Bois, apparaît en 1638 [Note : Les registres du Temple commencent à l’année 1643 : baptêmes, 1643-1668 ; sépultures, 1645-1678 ; mariages, 1645-1676. Dans la suite, les actes sont mêlés et chaque année forme un livret, suivant l’ordonnance royale de 1668]. Louis Cosson (1643-1677). Paul d’Espinose (1677-1683). Pierre Maugendre (1683-1687). Louis Guilhard Desiaunays (1688-1690). Michel Guyo (1690-1692). Jean Quenille de Beauregard (1692-1700). De la Guionnière (vice-gérant) (1700-1701). Pierre Gorieux (1701-1702). Antoine Astruc (1702-1717). Jean Even (vice-gérant) (1717-1727). Hyacinthe Godin (1727-1733). Delesbeaupin (1733-1735). Rousset (vice-gérant) (1735-1737). Julien Even (1737-1774). Charles Thomas (1774-1777). Honoré Magouët (1777-1783). Jean Moret de la Touche (1783-1786). Félix Boisiau (1786-1791).

A la première page du registre de 1643, on constate que les actes sont signés par Mathurin Cosson, qui remplace son oncle ou son frère, devenu impotent. Pierre Maugendre, originaire du Temple, selon toute probabilité, mourut dans ses fonctions et fut inhumé dans l'église le 8 mars 1687. Les deux suivants ne firent que passer. Jean Quenille eut un plus long ministère, au bout duquel il finit au Temple ; sa sépulture dans l'église eut lieu le 19 octobre 1700. En attendant la nomination de P. Gorieux, il y eut un intérimaire. Après celui-ci, arrive Antoine Astruc, licencié en droit canon et théologie ; il reste au Temple un quart de siècle ; mais sa santé le force à résigner sa cure dès 1717 ; ce n'est que dix ans plus tard qu'il termine sa longue carrière.

On lit aux registres de 1737, 3 mai, que le sieur Godin avait abandonné son troupeau « ainsi que plusieurs autres avant lui ; qu'en conséquence les habitants se servaient des premiers prêtres passants et autres qu'ils trouvaient, jusqu'à des Irlandais ». C'est M. Even qui écrit cela, selon, ajoute-t-il, que les anciens lui ont assuré.

A la date du 18 décembre 1735, on a inséré cette autre note : « J'ai ce jour été envoyé en cette paroisse par M. l'abbé de Beaupoil, grand vicaire et supérieur du séminaire de Nantes ». Signé : Rousset, vice-gérant. Le Sr. Delesbeaupin avait dû en effet quitter sa paroisse pour raison de santé : ce qui est démontré par ces mots inscrits en marge du registre : Delesbeaupin mourut 10 octobre 1735. Il mourut donc à cette date, mais éloigné du Temple.

Son successeur fut M. Even, originaire du lieu ; il était vicaire à Saint-Etienne-de-Montluc ; il resta à son poste 30 ans, et, après, donna sa démission en faveur de M. Thomas. Probablement son état de santé l'empêcha d'assister à l'assemblée des ecclésiastiques du climat qui se tint à Savenay le 2 mai 1770, pour nommer deux membres de la chambre du clergé ; ou bien sa position de recteur du Temple lui enlevait ses droits d'électeur. Démissionnaire, il vécut encore une année et mourut au mois de janvier 1775, à l'âge de 78 ans ; la cérémonie de sa sépulture fut présidée par messire André Verger, recteur de Vigneux et se fit en présence de six autres prêtres.

Quand M. Thomas obtint la rectorie du Temple, il remplissait les fonctions de vicaire à Chéméré ; ses lettres de provisions sont datées du 16 juin 1774. C'est sous son rectorat que fut bâtie la chapelle de Bon-Secours, dont nous parlerons plus loin. Le remplaça à Chéméré M. Honoré Magouët, natif de Savenay et qui devait bientôt lui-même devenir recteur du Temple et un des plus célèbres. Ce fut le 14 novembre 1777 que l'événement se produisit (Archives départementales. Insinuations ecclésiastiques, série H).

Tonsuré le 27 mai 1763 et prêtre du 13 juin 1772, il avait des membres de sa famille dans toutes les paroisses environnantes qui occupaient des fonctions libérales, comme procureurs fiscaux, collecteurs de dîmes, notaires ou officiers de justice. Ces Magouët prennent le nom de la maison qu'ils possèdent ; de sorte qu'on les voit figurer dans les actes avec différents titres de seigneurie : du Vigneau, du Mont-des-Ormes, des Beaux-Lieux, de la Trocardrie, de la Sénéchalais, de la Magouërie, de Maupertuis même, etc...

Outre le titre clérical dont il avait dû faire preuve pour recevoir la tonsure, M. Magouët obtint en 1765 le bénéfice du Bois-Mariaud en Cordemais [Note : Il habitait alors la Barbelais en Bouée]. Il débuta comme vicaire à Sautron, 1774-1775, et après, comme nous l'avons dit, il passa à Chéméré. M. Thomas, qui lui avait cédé son vicariat, lui céda aussi sa rectorie du Temple.

Un an après son arrivée dans cette paroisse, il inscrit aux registres cette note qu'il aurait dû reporter bien plus tard : « J'ai soussigné, noble et discret messire Honoré-Marie Magouët, religieux-profès de l'ordre de Malte, pris possession de cette cure le 14 novembre 1777 ». A cette date il n'était qu'un simple prêtre du diocèse de Nantes, pourvu par faveur de la vicairie perpétuelle du Temple. En 1781 il n'était encore qu'agrégé à l'ordre, comme il signe au bas d'un acte du 6 janvier ; le 16 septembre suivant il se dit novice et, le 25, religieux-profès. Il avait en effet, après une année de noviciat, passé dans l'exercice de ses fonctions curiales, entrepris le voyage de Poitiers pour prononcer ses voeux solennels entre les mains du grand-prieur d'Aquitaine. Voilà donc enfin un recteur du Temple qui put porter la croix blanche de Malte sur sa soutane noire.

Mais, dès son arrivée au Temple, il s'était occupé d'autre chose que de son agrégation, nous voulons dire de la construction d'un presbytère, dont le Temple était déshérité depuis longtemps. Au début de l'année 1778, il agite la question au conseil général de la paroisse. Devant l'opposition qui lui est faite il ne désarme pas et l'on prévoit que ce prêtre, résolu dans ses desseins, arrivera un jour à la réalisation de son rêve. Il a d'ailleurs pour défendre sa cause des appuis et des conseils parmi tous ces hommes de loi qui sont ses parents.

Les notables se refusent donc à la construction d'un presbytère ; mais, pris au dépourvu devant la motion de leur jeune recteur — il n'avait que 30 ans — ils déclarent « qu'ils en référeront à deux avocats de Nantes pour savoir si la paroisse du Temple, dépendante de la commanderie, n'est pas par là-même exempte de procurer une demeure personnelle à son recteur. Ils se demandent eux-mêmes si M. Magouët doit être considéré comme recteur ou vicaire-perpétuel, ou si, au contraire, il ne doit pas être considéré comme un prêtre desservant de la chapelle du Temple, vu qu'on ne doit pas regarder ce lieu comme une paroisse ordinaire. Au surplus le dit recteur n'est pas tenu aux décimes pour les biens qu'il possède et les dîmes qu'il reçoit ; qu'il n'est point sujet à la visite de l'évêque et que de tout temps les propriétaires n'ont jamais fourni aucune somme pour bâtir une cure et pour le logement du prêtre ».

Le mois suivant, 1er février, les marguilliers et notables, réunis en chapitre, sont mis en demeure de produire le résultat de leur démarche faite auprès de maîtres Angebault et Marie. La solution leur étant défavorable, ils porteront l'affaire, déclarent-ils, devant deux autres avocats de Rennes. Même insuccès et le 21 suivant ils décident de s'en rapporter « à deux avocats militants ».

De guerre lasse, dans l'assemblée du 29 mars, ils se voient dans l'obligation de céder devant la décision reçue et les instances réitérées et accentuées du recteur. On arrête de faire dresser un plan pour le presbytère « qui sera bâti à l'endroit et emplacement et près le jardin de l'ancienne maison curiale ».

L'endroit choisi était en bordure du cimetière, joignant la maison en location qu'habitait le prêtre. Ces deux constructions sont encore debout aujourd'hui : l'une, celle qui devait être le presbytère nouveau, abrite le bureau du téléphone et du télégraphe ; l'autre ancienne propriété de la Fabrique, dévolue au Bureau de Bienfaisance et habitée par plusieurs ménages.

Sur cinq plans présentés, on en choisit un dont on met l'exécution en adjudication le 7 juin 1779, en présence du fondé de pouvoirs de Mme de Valleton, propriétaire de la Cour, et du procureur fiscal de la commanderie ; huit jours après, les notables et les gros imposés votent une contribution extraordinaire de 2.890 #.

Les affaires, toutefois, ne marchaient pas sans difficultés ; car on voit que l'intendant de la province de Bretagne défend sous peine d'amende au Sr. Thoret de signer les délibérations du général ayant trait à la construction du presbytère.

En 1781, les comptes ne sont pas encore apurés, mais le lecteur jouit déjà de sa nouvelle demeure ; jusqu'en 1787, il y eut des réclamations, mais bien superflues, car M. Magouët n'était plus là pour les entendre.

A peine installé dans son presbytère, le recteur, qui signait aux registres l'abbé de Magouët, était hanté d'autres projets ; la petite rectorie du Temple ne lui suffisant pas, il aspirait à une plus haute dignité.

« M. Le Barbier, comte de Blignères et de Sennement, prévôt de l'insigne et royale collégiale du Saint-Aubin de Guérande, depuis 1777, remet le 30 novembre 1782 la prévôté et canonicat de Guérande entre les mains du Souverain Pontife et en faveur du sieur Magouët, prêtre régulier du Temple-Maupertuis ». En conséquence de cet acte de résignation, M. Magouët avait obtenu du pape des bulles datées du 7 des calendes de juin et ces bulles, dit-on, avaient été visées et approuvées par l'évêque de Nantes. L'élu semblait donc mis en légitime possession de la prévôté de Guérande, une des premières situations du diocèse ; mais il fut moins heureux en cette affaire qu'en celle de la construction de son presbytère. Voici ce qu'on lit au livre des Insinuations ecclésiastiques (année 1783-1784, page 127) : « Il (M. Magouët) s'est présenté ce jour 27 août 1783, à la salle capitulaire et a requis les chanoines présents de le mettre en possession de la dite prévôté ; à quoi ils ont répondu qu'ils désiraient volontiers le faire, mais qu'ils ne croyaient devoir le faire qu'au préalable ils se soient instruits de l'agrément du seigneur évêque, attendu qu'on ne leur a montré de visa de sa part, et ont fait signer le présent par M. de Tréméac, syndic du Chapitre. Le sieur Magouët passe outre et se fait installer par les conseillers du Roi, notaires, gardes-sel et apostoliques de la ville. A la lecture des pièces et titres au-devant de la principale entrée de l’église, M. Etienne Briard, procureur au Présidial de Nantes, se disant procureur spécial de la dite Prévôté, déclare s'opposer formellement à la prise de possession du Sr. Magouët, attendu qu'il fit prendre possession la veille au nom de M. Lefilleul par le ministère de M. de Monti de Beaupoix, chanoine de la dite collégiale et fondé de procuration, protestant de nullité et contre tous les actes et prise de possession que fera le Sr. Magouët qui se rend néanmoins à la maison prévôtale, où il fait les actes ordinaires d’installation ».

C’est qu’en effet M. Lefilleul, curé de Saint-Michel de Rouen avait bien été pourvu en bonne et due forme dans le cours de l'année précédente. Comment avait-il tant tardé à faire valoir ses droits ? On ne saurait dire quelle fut l’issue de cette affaire fort embrouillée ; mais on est pourtant certain que M. Jean-Baptiste d'Andigné fut pourvu de la dignité prévôtale de Guérande, au lieu et place des deux premiers concurrents.

Il semble que le plus malheureux dans la circonstance voit le pauvre recteur du Temple qui avait déjà résigné sa rectorie en faveur de son ami et compatriote M. Moret de la Touche le 7 juillet précédent.

Que devint-il ? nos recherches n'ont eu aucun succès. Ce que nous présumons, c'est que, ayant d'aussi puissants protecteurs et profès de l'ordre de Malte qui manquait de prêtres, il dut obtenir une compensation en dehors du diocèse. Son nom ne figure point dans les années de la Révolution qui était sur le point d'éclater et de jeter la perturbation dans l'Eglise de France.

Il ne passa donc au Temple que cinq années, bien remplies par son activité, mais aussi entravées par bien des obstacles et des déceptions.

M. Moret de la Touche, qui entrait dans ce presbytère du Temple à peine achevé, était le fils du notaire de Cordemais [Note : On appelle au Temple, sur la limite de Cordemais, une vieille fontaine du nom de Moret]. Cependant M. Magouët était encore au Temple quand arriva son successeur et dut cohabiter avec celui-ci pendant quelques mois, en attendant une position sociale. A la fin de septembre il signe au bas d'un acte de baptême : l'abbé de Magouët. Avait-il donc obtenu une abbaye ? M. Moret ne prit possession que le 30 octobre suivant.

Celui-ci resta peu de temps au Temple, car, dès le commencement de 1785, on le voit signer : curé du Temple et de Saint-Brevin. Il venait en effet d'être pourvu de cette dernière cure le 17 février [Note : M. Moret, curé de Saint-Brevin, devait prêter serment, sans toutefois tremper dans le schisme constitutionnel. Il s’était retiré à Cordemais. Le 18 pluviôse an XIII, on le signale dans un rapport, comme incapable, mais riche. Il mourut en 1803. Depuis longtemps il avait rétracté son serment].

Il eut, pour successeur au Temple, M. Félix Boisiau, étant vicaire à Saint-Similien de Nantes. Celui-ci obtient ses lettres de provisions le 26 mars 1786. Il doit être le dernier recteur de l'ancien régime et faire la triste expérience de la persécution révolutionnaire.

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Nous feuilletons les registres paroissiaux en y notant ce qui pourrait avoir quelque intérêt.

1695. — A l'hôtel du Lion, meurt en voyage un prêtre, vicaire à Saint-Herblain, qu'on inhume au cimetière du Temple.

1696. — M. de la Jarrye, âgé de 33 ans, décédé à la Cour-du-Duc. Cette maison de la Cour serait-elle devenue un hôtel ? Cela nous paraît invraisemblable. D'ailleurs cette famille noble de la Jarrye habita assez longtemps la Cour qui passa, dans la suite, entre les mains de M. de Valleton.

1705. — On enterre dans l'église un enfant du notaire Leroy.

1706. — Un pèlerin est frappé de la foudre sur le chemin de Vigneux ; il reçoit la sépulture au Temple.

1707. — On enterre un inconnu trouvé assassiné sur la route de Pont-Château ; la cérémonie se fait au Temple, en présence de Raddé, procureur fiscal de Malville, et de Lebreton, maître de l'hôtel des Ducs-de-Bretagne.

1709, 5 mars. — On trouve mort dans le pré de la Justice un homme étranger au pays.

20 août. — Est baptisé sous condition une enfant exposée devant la porte de la chapelle de Toutes-Vertus : on lui impose le nom de Perrine de la Chapelle.

26 sept. — On accorde les honneurs de la sépulture dans l'église à un centenaire, Pierre Bernard. A cette époque les noms les plus marquants qu'on lit aux registres paroissiaux sont les suivants : Juffé, Lescouble, Moret, Bézier, Chéreau, Beaumont, Guihard, Guitton, Guyot, Haudéast, Bernard, Lebreton, etc.

1710. — M. Astruc, recteur à cette date, fait tout au long le récit d'un voeu accompli à la chapelle de Notre-Dame de Toutes-Vertus. Nous le reproduisons en partie : « L'an 1710, le 25 juillet, sur les cinq heures du matin, par moi, recteur soussigné, licencié en théologie, droit canon et civil, a été présenté devant l'image miraculeuse de Notre-Dame de Toutes-Vertus, chapelle sise sur la lande, terroir du Temple-Maupertuis, honorable garçon Charles Bernard, âgé de 22 ans ou environ, fils des défunts Julien Bernard, notaire, et d'honorable femme Marie Guinel, ses père et mère, lequel étant allé sur mer en qualité de chirurgien sur les vaisseaux marchands de Nantes, voguant sur les côtes d'Espagne en Amérique, étant, en 1707, la nuit de Toussaint, sur le vaisseau nommé le Diament et se trouvant en danger de perdre la vie avec tout le monde qui y était, à cause d'une tempête effroyable qui fit échouer le vaisseau contre un rocher qui le mit en pièces, fit le voeu qu'il rend aujourd'hui à la dite chapelle, d'y aller pieds nus et en chemise faire dire la messe, comme il a fait, et se sentit aussitôt délivré du naufrage, s'étant sauvé sur une barrique qui lui restait. Le voeu accompli les dits jour et an que ci-dessus, en présence de plusieurs qui ne signent et a signé avec nous ». Charles Bernard. A. Astruc, recteur du Temple.

Il se produisait bien d’autres grâces insignes dans ce sanctuaire et dont le souvenir n'a point été gardé. La dévotion que les paroissiens du Temple ont encore aujourd'hui envers la Madone de Toutes-Vertus est une tradition fort ancienne.

1714. — Est inséré un acte par lequel « le chevalier de Brilhac, commandeur de Sainte-Catherine et Saint-Jean de Nantes, fait savoir à ses hommes, sujets et vasseaux du Temple-Maupertuis que lui et eux ont droit d'usage, de chauffage et pâturage dans les landes, bois et communs du Thiémay ; à ce qu'ils aient à jouir du dit droit, dont le dit seigneur commandeur est inféodé vers Sa Majesté par les aveux qui ont été reçus à la Chambre des Comptes de Bretagne et par la sentence de la Réformation des domaines du Roi, du 4 juin 1680.... ». « Fait à Nantes le 27 avril 1714. Signé : Poirier, notaire royal et procureur du commandeur ». « Le recteur Astruc publia par trois fois au prône du dimanche l'ordonnance ci-dessus. Signent avec lui : Yves Le Breton, sieur de Bain et Jacques Le Breton ».

1716. — Au baptême de Jean Clinet, on voit signer Louis Poullain, sieur de la Mériais, la marquise de la Chapelle-Glain, Jeanne-Marie-Claire de la Haie-Le Lou, de la Jarrye, René Bizeul, Poullain de la Salmonais, etc. M. Astruc qui fait le baptême signe ancien recteur.

1721. — M. Astruc signe : recteur du Temple et de Drefféac [Note : Probablement à cette époque M. Astruc avait obtenu la cure de Drefféac et se préparait à quitter le Temple : ce qui n'eut pas lieu pourtant, comme on le constate par la suite].

1724. — Signent Louis Leloup, chevalier, sieur de la Mercredière, et demoiselle Rose Bizeul de la Prunière, Leloup, grand chantre de Dol, et Astruc, recteur.

1738, 22 octobre. — A été inhumé le corps d'écuyer Jacques Bizeul, sieur de la Ferrays, ancien capitaine major et chevalier de l'ordre de Saint-Louis, militaire pensionné du roi, décédé d'hier à l'âge de 82 ans et 7 mois.

1769. — Mariage entre J. B. Touchaint, chevalier de la Lustière, ancien capitaine d'infanterie, et demoiselle Julie-Catherine 0llivier, fille de noble homme Charles 0llivier de la Béhinière et de Catherine Luxurier.

1769, 15 novembre. A baptême de Thomas Bézier nous voyons présents : haute et puissante dame Anne-Victoire Cochon de Maurepas, marquise de Coutances, dame des châtellenies de Cordemais, Acigné, la Haie-Mahéas et autres lieux, Mathurin Bonable de la Fonchais, officier de vaisseaux du roi, et un autre du même nom, officier au régiment de Clermont-Prince-Cavalerie.

1772, 15 septembre. — « Charles Guilhard et Catherine Bredelou ont été épousés à la chapelle rurale de Bon-Secours, Saints Corneille et Cornalin, Sainte-Anne, Saint-Eutrope et Saint-Julien, située proche le pavé du Temple, au levant, vers le midi du dit pavé, ayant été bâtie pour l'utilité de la paroisse et des recteurs, pour y faire les processions du Très Saint-Sacrement et autres processions les jours et fêtes de la sainte Vierge, sainte Anne, saint Corneille, saint Eutrope, et autres processions pour demander du temps favorable pour les saisons selon les besoins ».

A la suite de cet acte qui nous révèle l'existence d'une seconde chapelle au Temple, le recteur Even ajoute cette note d'histoire. « Et la dite chapelle a été bâtie par ordre de monseigneur le Commandeur..., qui était pour lors M. le Bailly de Froulay, ambassadeur pour la religion à la Cour de France, lequel a accordé le terrain depuis le mur de la chapelle qui restera vague sur 40 pieds de long et 45 de largeur, sans pouvoir être renfermé, et donner facilité pour contenir le peuple faisant les processions... ».

Le commandeur Bailly de Froulay résigna sa charge en 1651. Il faut donc en conclure que la chapelle de Bon-Secours est antérieure à cette date. On ne sait pourquoi elle fut rasée bien avant la Révolution. Une statuette de la Vierge, posée dans un mur sur l'emplacement même de cette chapelle, en garda le souvenir jusqu'en ces dernières années ; la maison Giffard fit disparaître ce dernier vestige.

Tout ce qui meublait ce petit sanctuaire, que les habitants du Temple devaient au commandeur, fut transporté religieusement dans l'antique chapelle de Toutes-Vertus ; on voit encore dans celle-ci, en particulier la statue de sainte Anne guidant les premiers pas de la très Sainte Vierge : c'est devant ce groupe que les mères venaient solliciter la faveur de voir marcher leurs jeunes enfants ; cela se fait encore aujourd'hui.

Ces deux saints lieux, Toutes-Vertus et Bon-Secours, consacrés à la céleste gardienne aux deux extrémités de la petite paroisse du Temple, semblaient là comme deux avant-postes d'où veillait la Dame de Maupertuis, bien mieux que les chevaliers disparus.

1774. — Nous constatons les signatures de : Rémy Leroi, religieux carme, L. Béranger, vicaire, Yves de Carvoisier, récollet. Aurait-on donné une mission en la paroisse en cette première année du rectorat de M. Thomas ?...

1779, 17 mai. — Est écrit : Vu dans le cours de notre visite au Temple. J.-Aug. év. de Nantes. Au-dessous de ce visa, M. Magouët insère la note suivante : « Le 17 mai 1779, Monseigneur l'évêque de Nantes a donné la confirmation dans l'église de cette paroisse, et, dans la visite qu'il a faite des objets ayant besoin de rétablissement, il s'est conformé aux privilèges de l'ordre de Malte en ne dressant qu'un procès-verbal qui sera communiqué au commandeur afin qu'il y pourvoie ».

1783, 18 septembre. — Ce même évêque, Mgr. de Frétat de Sarra, de sainte et vénérée mémoire, étant en tournée pastorale à Savenay, tomba subitement malade ; on le transporta en toute hâte en son palais et il y mourut le 20. Le curé de Malville, dans ses notes historiques qu'il nous a laissées, écrit ces lignes : « Mgr. de Sarra en visite s'était fait annoncé à Malville pour le 18 septembre et y avait convoquer les confirmands du Temple ; mais pris de maladie à Savenay, il est rentré à Nantes ».

Ainsi la paroisse du Temple fut privée d'une des dernières bénédictions de ce digne prélat. D'ailleurs M. Magouët n'était guère en goût de recevoir Sa Grandeur. Il venait de subir ce grave échec à Guérande, dont nous avons rapporté les détails plus haut, et il se trouvait sur le point de quitter le Temple pour une destination que nous n'avons pu connaître.

1785. — Décès d'Adrien La Motte, « maître à danser de son état et chirurgien au bourg ».

1787. — Meurt le sacristain de l'église, J. Gougeon.

1789. — Signent aux registres : Jean Boutin, sergent-forestier, Lebreton, syndic de la paroisse et Rebondin, qualifié d'honorable homme. — Esprit Haloche, maître blanconnier et gantier, demeurant au bourg, épouse Marie Lacoste. Pierre Bézier, maître aubergiste (qui devait devenir maire au fort de la Révolution), se marie à Anne Héraut. Chaque année, dans le courant de novembre les notables avaient coutume de se réunir au lieu ordinaire de leurs séances, c'est-à-dire à la sacristie, pour nommer les marguilliers qui entraient en charge le 8 décembre, en la fête de l'Immaculée-Conception. Pour 1790 furent choisis : Jean Guillard, Métayer, et Pierre Marand, maître d'hôtel. La tradition se continuera jusqu'au 8 décembre 1792.

Dans la même séance on élisait aussi ceux qu'on appelait les Egailleurs, chargés de recueillir les impôts de la paroisse, ordinaires ou extraordinaires. En 1779, comme il s'agissait cette année-là de prélever ce qui avait été voté pour la construction du presbytère, la séance fut mouvementée. M. Leflo de Trémélo, que nous croyons gendre de Mme de Valleton et habitant la Cour, ayant été choisi, celui-ci se récusa, prétextant que sa qualité de gentilhomme ne lui permettait pas d'exercer cette charge ; il fallut donc en trouver un autre. (P. Grégoire).

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