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LE TEMPLE-DE-BRETAGNE AU XIXème SIECLE

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Nous tenons à déclarer tout d'abord que nous n'avons point l'intention de faire ici de l'histoire contemporaine. Pour juger des événements et des hommes, il faut avoir un certain recul d'où l'on peut les voir dans leur vrai jour ; puis les personnes qui se trouvent mêlées aux faits sont là encore, ou du moins leurs descendants immédiats.

Notre but est donc simplement de montrer que la pacification se fit au Temple, comme partout ailleurs, et que chacun travailla à faire oublier cette triste époque dont nous venons de tracer le tableau.

D'après ce que nous avons déjà dit, Rebondin fut le premier maire de la Constitution de l'an VIII, constitution née de la Révolution et oeuvre de Bonaparte, mais charte du rétablissement de l'ordre en France. Il avait été précédemment agent municipal et maire provisoire ; le régime impérial l'a maintenu dans ses fonctions.

Par suite de ce nouvel état de choses, le Temple perdait l'honneur d'être le chef-lieu d'une justice de paix, si cela en était un, et passait sous celle de Saint-Etienne-de-Montluc ; mais il gardait sa caserne de gendarmerie et son relai de poste : ce qui lui donnait encore une certaine importance dans le canton. D'Ozevil le et Nicaise, enrichis par les acquisitions qu'ils avaient faites à bon compte, reprenaient leur place parmi les amis de l'ordre et devaient bientôt s'occuper des affaires municipales.

Au Temple, il y eut toujours un chirurgien, plus ou moins expert ; le maître à danser, qui en tenait place avant la Révolution, était mort ou parti ; Ragaud est le premier dont le nom apparaît sous le nouveau régime : on voit son nom figurer au-dessous de l'acte de mariage d'une fille de d'Ozeville, en 1809.

Nous ne croyons pas qu'il y eut des écoles : les maîtres et maîtresses faisaient partout défaut, après l'ouvre néfaste des révolutionnaires qui avaient tout détruit sans rien édifier sur les ruines amoncelées.

Enfin le Concordat, conclu et signé entre le pape et l'empereur, venait de rendre la paix à l'Eglise de France. Monseigneur Duvoisin, nommé évêque de Nantes le 7 juillet 1802, prenait possession de sa cathédrale, réconciliée et sommairement réparée, le 10 octobre suivant ; le clergé recevait une nouvelle organisation par l'ordonnance épiscopale du 3 janvier 1803.

Depuis plusieurs années cependant, le culte, comme on l'a vu, s'était rétabli à peu près partout, avec la tolérance du nouveau gouvernement et surtout par le besoin irrésistible de nos populations chrétiennes. Ce fut donc grande joie, dans nos villes et campagnes, de revoir les pauvres prêtres revenus d'exil et rentrant dans leurs églises. Ces temples saints, maisons de Dieu, avaient été, pendant les saturnales de la Révolution, dépouillés de tous les ornements, vases sacrés, linges et meubles, et en bien des endroits on les avait profanes par des fêtes scandaleuses, surtout après le décret de la Convention qui faisait de la Métropole de Paris le Temple de la Raison. Qu'avait-on fait dans la bourgade dont nous racontons l'histoire ? Les archives disparues et détruites, pour cause sans doute, comme nous l’ avons dit par ailleurs, ne nous permettent pas de donner quelques détails, sur les fêtes républicaines. Tant mieux pour nous ! Mais d'Ozeville était capable de se constituer le pontife de la religion républicaine.

Dans le tableau de la nouvelle organisation du culte catholique, nous voyons le nom de Courtois. Voilà donc ce triste religieux de Savenay, après tous ses scandales, devenu curé légitime du Temple. Pour expliquer cette nomination, il faut se souvenir de la pénurie des sujets, après la tourmente révolutionnaire qui avait fait tant de vides dans le clergé, et aussi que l'évêque concordataire, en ce temps-là, était mis par l'empereur, dans la dure obligation de maintenir les jureurs, ceux du moins qui avaient conservé une certaine considération. L'intrus de Cordemais, réfugié au Temple, était dans ce cas. Au tableau dressé le 18 pluviôse an XIII par Magouët-Trémolotrie, l'ancien président du district, devenu premier sous-préfet de Savenay, figure le nom de Courtois et, à côté, on observe « qu'il habitait Cordemais pendant la Révolution, puis Nantes et le Temple, qu'il a du talent, des moeurs, paraît avoir la confiance des habitants et de l'attachement au gouvernement ; qu'on lui prête 700 de revenus (probablement sa pension d'ex-religieux Cordelier) ». Ces notes étaient suffisantes pour qu'il fût imposé à l’évêque.

Il avait dû toutefois, comme nous aimons à le penser, faire rétractation publique de son serment et de sa conduite. Nous ne croyons pas qu'il reprit le costume ecclésiastique en devenant curé légitime. Selon le décret de la Législative toujours en vigueur, les ecclésiastiques ne pouvaient revêtir la soutane que dans le canton où ils habitaient ; et d'ailleurs plusieurs confesseurs de la foi ne voulurent pas, pendant leur vie, user de cette liberté restreinte.

Courtois paraît, dans la nomenclature des ecclésiastiques qui, devant les autorités et l'évêque, prêtent le serment de fidélité à l'empereur, dans la cathédrale de Nantes, 23 janvier 1803.

Le curé constitutionnel de Malville, dans les mêmes conditions que Courtois, fut maintenu dans sa paroisse. Quand pour lui les mauvais jours furent passés, il prit sa résidence à Cordemais et non à Malville ; là il fit pénitence publique, à la satisfaction des habitants et de ses paroissiens, jusqu'en 1802 ; rentré, dans son église, comme curé concordataire, il prononça devant tout le peuple assemblé une amende honorable pour réparer et effacer tout le passé. Cependant, il fut à peine supporté par les vrais catholiques. Jusqu'en 1809 il habita la Guiotterie et après il se logea au bourg de Malville, dans une maison de location. Il donna sa démission en 1843, pour se retirer chez son neveu, curé de la Limouzinière, où il mourut en 1845, à l'âge de 92 ans.

Joseph-Rose 0llivier de la Béhinière, retiré à sa propriété de la Croix-de-Pierre, devint simple prêtre habitué à Vigneux, mais créa mille difficultés au nouveau curé concordataire. Il faudra encore nous occuper de lui dans la suite de notre récit et cela à notre grand regret.

Pour revenir au curé du Temple, racontons ce que nous savons de lui pendant les deux années qui vont suivre et qui sont les dernières que Dieu lui accorda, dans sa grande miséricorde, pour réparer tout ce triste passé qu'il laissait derrière lui.

Nous n'avons, écrits de sa main, que les registres paroissiaux de 1804 et 1805. Ou ceux d'avant n'ont point été rédigés, ou ils ont été perdus.

Où habita-t-il comme curé concordataire ? Le presbytère, construit par M. Magouët, et acheté nationalement par Nicaise, servait de mairie ; il ne revint à sa destination primitive que sous les successeurs de Courtois. Le dernier acte que celui-ci signe est daté du 13 juillet 1805 et celui de son décès est inséré immédiatement à la suite, le 19 du même mois : ce qui prouve que sa maladie, si la mort n'a pas été subite, fut de brève durée. M. le Curé de Saint-Etienne se crut obligé de présider les funérailles de ce pauvre cordelier devenu humble curé de campagne ; il signe seul au registre avec Méchinaud, l'ancien frère-lai, et le maire de la commune. Courtois mourut à l'âge de 70 ans.

Pour occuper sa place, Mgr. Duvoisin, dans l'intention de réparer le passé, envoya au Temple un saint prêtre, confesseur de la foi, M. Cosnard du Moutier.

Ordonné à la veille de la Révolution, en 1789, et nommé immédiatement après son ordination vicaire dans la grande paroisse de Plessé, il dut quitter son poste, avec son vénéré curé, dès la fin de 1791, n'ayant pas voulu souiller l'honneur de son sacerdoce par le serment schismatique Etant originaire de Nantes, il se cacha pendant le temps de la persécution, au village de la Bottière tout au fond de la paroisse Saint-Donatien et près de celle de Doulon. De cette retraite, il exerça clandestinement son ministère tout autour et jusqu'à Saint-Luce et même au de-là de la Loire. On constate, par un procès-verbal de la gendarmerie, qu'on le recherche encore dans les ans VI et VII, ayant pu jusqu'à cette époque échapper à la police républicaine, à laquelle il était signalé comme réfractaire. A ce moment, il n'était plus à la Bottière ; pour dépister les patrouilles qui exploraient minutieusement ce quartier où l'on savait beaucoup de prêtres cachés, il était passé sur l'autre rive de la Loire, en Basse-Goulaine. Ainsi ce prêtre courageux, resté dans le diocèse, malgré tous les dangers qu'il courut, n'avait été ni exilé, ni déporté.

Malheureusement, au Temple on ne le comprit pas et on lui suscita beaucoup d'oppositions, surtout de la part de ceux qui étaient devenus tout puissants dans ce petit pays, d'Ozeville et Nicaise, les amis de Courtois. Aussi l'administration diocésaine, informée de tout ce qui se passait au Temple, l'enleva en 1809, pour le transférer à Port-Saint-Père, où il ne put rester que deux années. Sa santé, fort ébranlée par la persécution subie, le contraint à se retirer à Sainte-Croix de Nantes ; il ne mourut qu'en 1842.

Il est probable qu'il habita pendant son séjour au Temple l'ancien presbytère bâti par M. Magouët et acquis nationalement par Nicaise. On conserve dans le pays la tradition que cette maison aurait été rendue aux curés par un sieur Boutin. Ce que nous savons d'une manière certaine, c'est que l'immeuble servit de résidence curiale de 1819 à 1886. Le curé, qui succéda à M. Cosnard du Moutier, ne l'habita point, ayant sa demeure à Vigneux.

Ça été un vrai malheur pour le Temple que ce ministère de dix années consécutives exercé par ce malheureux prêtre qui desservit la paroisse, tout en résidant à sa propriété de la Croix-de-Pierre. Mais il faut considérer que les prêtres à cette époque faisaient encore défaut et que le Temple était une bien petite localité pour avoir un curé proprement dit.

Fut donc désigné pour tenir la place de celui-ci Joseph-Rose 0llivier, dit de la Béhinière, que le lecteur ne connaît que trop, par tout ce que nous avons raconté de lui déjà. Il ne venait au Temple que le jeudi et le dimanche pour remplir son office. On devrait peut-être dire que la paroisse restait sous la direction des prêtres de Vigneux. A plusieurs dates en effet, on les voit venir au Temple pour faire baptêmes, mariages et enterrements. La dernière fête que présida 0llivier fut celle de l'Assomption 1819. M. Peignon, vicaire à Vigneux, le remplaça dans les derniers temps et jusqu'à l'arrivée du successeur.

Le vieux prêtre de la Croix-de-Pierre mourut le 5 décembre suivant et fut inhumé au cimetière de Vigneux le lendemain, sans honneurs et sans concours de peuple. Puisse le souvenir de cet homme être à jamais oublié au Temple ;!

Dans la première moitié du XIXème siècle, où l'on ressentait encore les commotions du grand bouleversement qui avait fini le XVIIIème, bien des événements s'étaient accomplis en France. L'empire, après ces guerres sanglantes qui avaient coûté tant de vies humaines, s'écroulait lamentablement et la restauration du règne des Bourbons devenait un fait accompli, malgré la malheureuse équipée de Bonaparte que l'on appelle les Cent-Jours. Les échos de France répétaient les vivats des populations changeantes. On criait tour-à-tour : Vive le Roi, vive l'Empereur, et encore vive le Roi ! Des hommes sans convictions, reniant le passé et sans souci de l'avenir, se prêtaient volontiers à toutes ces successions de gouvernement. Les maires, à la nomination du préfet, changeaient, selon les circonstances, au Temple comme partout. Les Rebondin, d'Ozeville, Nicaise, Marand, Sengstack se passent l'écharpe tri­colore ou blanche. Nous ne voulons point entrer dans tous les menus détails de cette époque.

Il n'y avait point au Temple ce qu'on appelait une maison commune ou mairie : les conseillers municipaux tenaient leurs séances dans une des sacristies de l'église, comme autrefois les notables de la paroisse, excepté pendant les années où l'ancien presbytère fut mis à leur disposition, et cela dura jusqu'à la construction du bâtiment communal.

M. Philippe Perrigaud était devenu le quatrième curé concordataire du Temple. Né à la Chapelle-des-Marais en 1785, ordonné en 1810, vicaire à Herbignac en 1811, enfin curé de Saint-Joachim en 1815, il occupa la paroisse du Temple de 1819 à 1831, époque de sa mort ; il décéda le 2 juillet de cette année, âgé de 46 ans, et fut inhumé le lende­main en présence de tous les prêtres du voisinage. Pour lui succéder, l'évêque nomma un vicaire de Fay, M. Augustin Berthelot des Vergers, né à Nantes 1795 et prêtre de 1824.

 

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Les administrations successives de la commune se plaisaient à moderniser le Temple par de nouvelles constructions qui s'alignaient en bordure de la grand'route. Dès 1823, on avait décidé de créer un nouveau cimetière à la place de l'ancien trop étroit et entourant l'église ; il fut inauguré et bénit en 1826 ; il est situé sur les limites du territoire communal au nord-ouest du bourg. Deux ans après, on vote le projet de réédifier la vieille église ou du moins de l'agrandir, en construisant le porche et le clocher. Ces travaux reçurent exécution en 1830. On rapporte que la marquise de Trévélec, connaissant la pauvreté de l'église paroissiale, avait fait un don généreux pour sa reconstruction ; que la duchesse d'Angoulême, passant au Temple, avait laissé une offrande de 600 francs dans la même intention.

La première pierre de la nouvelle construction fut bénite le 19 mars 1830 ; mais les travaux ne prirent fin que l'année suivante. M. Berthelot des Vergers eut la joie d'inaugurer ce sanctuaire remanié et rajeuni, dont son prédécesseur avait pris l'initiative des réparations.

On ne voit point que le Temple eut des écoles régulières dans les premières années du XIXème siècle ; vers 1820, il y avait, tenant une classe, M. Sauvillier, et après lui M. Robineau qui dût rester en fonction jusqu'en 1850. Le 31 janvier 1834, celui-ci avait passé un traité avec la commune pour devenir instituteur public et le conseil, dans sa séance du 6 mai, vote la création d'une école primaire pour l'instruction des garçons : ce qui ne fut mis à exécution qu'en 1850, alors que M. Sauzuau avait succédé à M. Robineau. En même temps que celui-ci, sa soeur dut grouper autour d'elle quelques petites filles de la localité ; mais il fallut attendre pour avoir un établissement régulier.

La commune du Temple restait toujours resserrée dans ses étroites limites : aussi à plusieurs reprises avait-on fait instance auprès du Gouvernement pour les étendre au détriment des communes avoisinantes ; des demandes avaient été faites particulièrement en 1834 et 1838, mais sans succès. La paroisse fut plus heureuse : elle obtint, sous l'épiscopat de Mgr. Fournier, une portion du territoire de Vigneux, celle qui confine au bourg à droite de la route en venant de Nantes.

En 1840, M. Germain Raymond succéda comme maire à M. Marand et il devait rester jusqu'en 1860.

M. le curé, Berthelot des Vergers, demande à l'évêque à remplacer son frère, Prudent, curé de Sainte-Luce ; la paroisse étant devenue vacante par ce départ, fut nommé au Temple M. J.-B. Cotteux, né à Louisfort en 1802, ordonné en 1830, vicaire à Maisdon et au Cellier, il arriva de cette dernière paroisse au Temple en 1842 ; il y demeura jusqu'à sa mort qui survint en 1871. Ce fut un prêtre vertueux et pieux qui fit beaucoup de bien pour l'honneur de la religion et le salut des âmes. Il mourut après une maladie de quelques jours seulement, dans son presbytère, plein de mérites devant Dieu, le 9 mars, et fut inhumé le surlendemain en présence de douze prêtres, venus des environs et de plus loin.

C'est en 1860 que la Fabrique, pour agrandir le presbytère, acheta de MM. Pouplard, Rebondin et Cabas la maison y attenante. En la même année la sacristie cessa de servir la chambre commune ; mais pourtant la mairie ne fut construite que huit ans plus tard. En faisant cette construction, les édiles du Temple avaient eu dessein d'établir, au-dessous de la salle des délibérations, un marché couvert qui ne dura que quelque temps.

De 1869 à 1872 on fit d'importantes réparations à l'église paroissiale.

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A la date où nous sommes rendus dans ces annales, c'est-à-dire à la chute de l'empire et à l'établissement de la république, nous ne voulons, pour terminer notre travail, que donner certains détails sur les derniers curés qui se sont succédé jusqu'à nos jours ; nous laisserons donc de côté tous les événements politiques et d'ailleurs à quoi sert de rappeler des faits qui sont dans la mémoire de tous ?

Le vénéré M. Cotteux étant décédé, Monseigneur l'Evêque nomma au Temple M. Jean-Joseph Robert. Originaire de la Chapelle-Glain, prêtre de 1850, vicaire à Donges, puis à Missillac, il commença son ministère pastoral à l'âge de 52 ans ; il l'exerça dignement jusqu'en 1885, date de sa mort qui arriva le 18 juin.

En 1871, était ordonné prêtre M. Pierre Pouplard, né au Temple. Une première messe, célébrée par un enfant du pays, dut être un événement. Avant lui, nous n'en connaissons qu'un autre, M. Rebondin, curé de Saint-Michel-Chef-Chef, de 1848 à 1870, qui venait de mourir à Pornic l'année précédente. M. Pouplard, successivement vicaire à la Limouzinière, Saint-Gohard et Sucé, desservit, comme curé, la paroisse de Louisfert de 1890 à 1904. Sa santé l'obligea à se retirer, laissant à un autre l'honneur de rebâtir sa vieille église, alors qu'il eût bien mérité de faire cette oeuvre qu'il avait préparée et rendue possible par son esprit d'ordre et son savoir-faire. Il mourut à la Baule en 1910 [Note : Le souvenir de ce bon prêtre se perpétuera au Temple par le maître-autel en bois sculpté, dont il a fait présent à sa paroisse natale]. L'abbé Cabas, prêtre du Temple, né en 1867, ordonné en 1893, est devenu diacre d'office et chapelain de la cathédrale.

Le Temple perdit beaucoup de son importance par suite de l'établissement du chemin de fer de Nantes à Saint-Nazaire et de Savenay à Vannes. Le relai de poste fut supprimé et bientôt la gendarmerie.

En 1878 la commune construisit une école publique de filles ; Mme Rivière l'occupa la première ; avant elle deux dames Burban avaient enseigné.

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M. Adolphe Morillon succéda à M. Robert. Né à Pannecé en 1841, ordonné, en 1868, professeur à Guérande, successivement vicaire à Vieille-Vigne et Guémené ; il gouverna la paroisse du Temple pendant près de vingt années : c'est le 2 novembre 1904 que Dieu le rappela à lui. Sous son rectorat, fut achetée la maison du Dr. Sengstack par une société civile qui la mit à la disposition du curé, comme nouveau presbytère, ce qu'elle est encore aujourd'hui. L'ancien presbytère, bâti avec tant de peine par le célèbre M. Magouët, profès de l'ordre de Malte et vicaire perpétuel du Temple-Maupertuis, sert, durant quelques années, de bureau pour le télégraphe et le téléphone.

Pour remplacer le curé défunt, l'administration diocésaine choisit M. Georges Barbier, né à Nozay et prêtre en 1883. Dernier curé concordataire, il a été témoin attristé des événements amenés par la Séparation de l'Eglise et de l’Etat. Plein de zèle pour la maison de Dieu, il sut faire en sa modeste église, tant de fois remaniée, des embelissements forts appréciés, qui l'ont rendue plus propre et plus décente : boiseries du chevet, faux-appareil et statues. Doué d'un coeur expansif et dévoué, il parvint à conquérir une véritable popularité au milieu de son peuple. Ce qui le caractérise, c'est cette dévotion ardente qu'il manifestait de toutes manières pour la très Sainte Vierge Marie qu'il appelait familièrement la Bonne Mère et à laquelle il rendait un culte tout filial dans sa chère chapelle de Notre-Dame de Toutes-Vertus. Que de fois il fit le pèlerinage de Lourdes pour satisfaire sa piété et recommander sa petite paroisse.

C'est en s'y rendant encore une fois que, de passage à Nantes, il tomba presque foudroyé par la terrible maladie qui le minait depuis quelques années. Sa dépouille mortelle fut rapportée au Temple et inhumée au cimetière paroissial, le lundi 21 août 1916, en présence de plusieurs prêtres et des paroissiens en grand nombre.

Vient de succéder au regretté pasteur du Temple, M. l'abbé Auguste Heurtau (ou Heurteau), né à Monnières en 1868 et ordonné en 1894 : il a été installé le dimanche 1er octobre 1916.

 

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Le Temple-de-Bretagne n'est plus le Temple-Maupertuis. En ces dernières années surtout, on a vu disparaître presque toutes les vieilles constructions et, à leur place, s'élever des maisons propres et bien alignées en bordure de route. Entre toutes celles-ci, il faut remarquer la belle habitation de M. de Lajartre et celles qui l'approchent. Il est vrai que, déshérité d'une station de chemin de fer, le Temple est difficilement accessible. Et pourtant il demeure toujours posté sur le grand chemin de Nantes à Vannes, où passait autrefois la lourde diligence, attelée de quatre chevaux, qui y faisait son relai et amenait les étrangers. Ce temps n'est plus. Aujourd'hui, sur cette grande route poudreuse courent à toute vitesse les automobiles qui se ravitaillent d'essence quelquefois dans la bourgade et souvent la brûlent sans la voir.

On peut dire que cette agglomération n'est composée que d'une longue rue : mais, en y entrant du côté de Nantes, c'est de bel aspect. Le voyageur ne manquera pas de voir à droite la poste, transformée en exploitation agricole ; la gendarmerie, un vulgaire bâtiment servant à de petits ménages ; puis les deux vieux hôtels d'antan à gauche, et enfin à l'autre extrémité l'antique manoir de la Cour, dernier débris d'un passé à jamais oublié. Après la Cour, le bourg semble se continuer par le village de la Mariaudais, dépendant en grande partie de Malville. Tout autour, au sud-ouest, mais très près sont quelques maisons qu'on appelle la Pionnerie, Sous-le-Bois, la Métairie, la Fontaine-Moret, le Petit-Village, la Chapelle et l'Ermitage. La population a plus que doublé depuis la Révolution : elle compte vers 1916 environ 600 âmes.

Le territoire communal, d'une contenance précise de 81 hectares, 50 ares, 60 centiares, s'étend sur le grand plateau du nord à l'endroit où ce plateau se confond avec le Sillon de Bretagne, par 80 à 90 mètres d'altitude. On voit peu de cours d'eau sur ces hauteurs et pourtant les sources y abondent. Tout près, sur le territoire de Vigneux, à quelques cents mètres du bourg du Temple, le Gesvre prend naissance. Le ruisseau qui marque la limite de Malville, appelé Mont-Thiéber, tributaire de l'Etier de Cordemais, semble commencer à l'ouest, tout près de la chapelle de Toutes Vertus.

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Rappelons, en terminant cette monographie, comment le Temple-Maupertuis devint le Temple-de-Bretagne.

Pendant la Révolution, dans les actes publics, on supprime la dénomination de Maupertuis. Demanda-t-on à la Convention d'être légalement autorisé à le faire ? Nous n'avons point trouvé trace de décret et pourtant Dieu sait quels noms bizarres on imposa à toutes les localités dont le nom rappelait l'ancien régime ou la religion [Note : Décret de la Convention, 13 octobre 1793, autorisant les communes à changer de nom quand ce nom rappelle la féodalité ou la superstition, avec obligation toutefois d'en prévenir l'Assemblée]. Ce que nous savons, c'est que la municipalité, dans sa séance du 10 messidor an VIII, décida que l'on désignerait désormais la commune par ce simple mot : LE TEMPLE. Cependant, on s'aperçut plus tard qu'il pouvait avoir confusion avec ce même nom ; on eut l'idée d'y ajouter : DE BRETAGNE, comme cela se fit pour la commune voisine de Fay. Il faut faire observer toutefois que cette dénomination n'avait rien d'officiel. A l'époque de l'établissement du réseau télégraphique, la municipalité déclara à la commission chargée d'établir le service des correspondances que depuis longtemps la commune s'appelait le Temple-de-Bretagne. D'après cette déclaration, le 24 août 1887 le sous-préfet de Saint-Nazaire enquêta sur l'affaire et au mois suivant le 11 septembre, le conseil se prononça nettement pour garder cette dénomination, ce qui fut approuvé par le décret présidentiel du 27 juillet de l'année suivante.

Maupertuis n'est plus donc qu'un mauvais souvenir et rien aujourd'hui ne saurait le rappeler. Les habitants du Temple, affables et hospitaliers, tranquilles et pacifiques, ont fait de leur localité un lieu sûr où l'on n'a plus besoin, pour sa sécurité ni de chevaliers de Malte ni de braves gendarmes. On va toujours au Temple avec plaisir et l'on ne le quitte jamais sans regrets.

 

Note 1 : CHANT PAROISSIAL. 1. En cet endroit, jadis mauvais passage, - Les chevaliers du Temple et de Saint-Jean. - Se sont postés, au cours du moyen-âge, - La croix en main, la fière épée au flanc. REFRAIN. Nous garderons la vaillante mémoire, - De ces soldats de la France et de Dieu ; - De nos aïeux l'origine et la gloire, - Ils resteront tout l'honneur de ce Lieu. 2. Ils ont fondé sur ce roc notre église, - Comme un asile aux passants malheureux ; - Leur étendard et leur sainte devise - Convenaient bien à leurs coeurs valeureux. 3. On les a vus s'armer de la croix blanche - Devant l'autel et ceindre à leur côté - Le glaive nu qui flamboie et qui tranche, - Faisant régner paix et sécurité. 4. Trouvaient en eux protection, défense - Le pèlerin comme le voyageur, - Sur le chemin où l'embusqué s'élance - Du bois épais ou du logis trompeur. 5. Recevons donc cet antique héritage, - Fait de vaillance et de religion, - De foi chrétienne et de noble courage - Et pour l'Eglise et pour la nation. 6. Que la Patrie en péril ou prospère - Trouve chez nous des fils et des soldats, - Pour la servir dans la paix et la guerre. - Et partager sa gloire et ses combats. 7. Qu'aussi l'Eglise, ici-bas militante, - Ait parmi nous de rudes défenseurs ; - Que notre Foi se conserve agissante - Et rende forts et nos bras et nos coeurs.

Note 2 : A NOTRE-DAME DE TOUTES-VERTUS. REFRAIN. Réunis à vos pieds en ce vieux sanctuaire, - Nous le proclamons tous, ô mère de Jésus : - Autant d'astres au ciel que nous voyons de terre, - Autant vous possédez de dons et de vertus. 1. Quand l'Ange descendit de la voûte céleste - Se présentant à vous, au nom de l'Eternel, - La grâce vous remplit, ô Vierge humble et modeste, - Et vous fûtes bénie ici-bas comme au ciel. 2. Mère de ce grand Dieu, qui dans vous se fit homme, - Vous en avez reçu le plus ample pouvoir ; - Puissance suppliante, ainsi l'on vous dénomme, - Vous êtes donc pour nous notre plus sûr espoir. 3. Nos pères autrefois, en cette humble chapelle, - Sont venus bien souvent se confier à vous - Sur eux vous étendiez votre main maternelle : - Ils vous remerciaient humblement à genoux. 4. Mère, pour nous encore, pressés par la souffrance, - Pour nous votre regard que le malheur fléchit, - Votre bras bénissant et chargé d'indulgence - Et votre saint secours qui console et guérit. (P. Grégoire).

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