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L'EGLISE DE TELGRUC

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L’EGLISE PAROISSIALE.
Dans le bourg rapidement relevé de ses ruines, agrandi et embelli, l'église paroissiale se dégage élégamment au milieu d'un enclos, où l'on accède du côté sud en passant sous un arc de triomphe du XVIIème siècle.

On remarque bien vite que l'édifice n'est pas d'une seule venue. C'est que l'ancienne église, qui datait de la fin du XVIème siècle, a été entièrement détruite par le bombardement du 3 septembre 1944.

HISTORIQUE.
Jusqu’à la fin du XVIème siècle, Lézuoc ou Luzéoc était le centre paroissial ; il y avait une chapelle à l'emplacement de la maison de M. Savina.

En 1576, on décida d'aménager un nouveau bourg, plus central, destiné à se développer et de le pourvoir d'une église plus spacieuse. Ce n'était pas une petite affaire. Les travaux, commencés en 1576, ne furent terminés qu'en 1585.

" Les ouvriers étaient payés cinq sous par jour. Chaque midi, à tour de rôle, les paysans apportaient un chaudron de bouillie pour la nourriture. Les ouvriers logeaient à la campagne et désignaient les fermiers pour les corvées en matériaux de construction. Pour effectuer un voyage à Locronan, afin d'en ramener des pierres de taille, les charettes, attelées de bœufs, mettaient parfois huit jours. Les essieux en bois chauffaient, ce qui nécessitait des arrêts fréquents. D'autre part, quand un chargement arrivait au bas d'une côte, on déchargeait la moitié pour la première montée, puis on redescendait pour charger le reste. Dans les descentes, par manque de freins, on disposait le chargement sur des fagots traînés derrière la charrette ".

L'église présentait la forme d'une croix latine ; le clocher, sans galerie, était dans le style du temps et de la région. Nous y reviendrons.

Tout à côté, on érigea un cimetiere pour remplacer les cimetières que l'on trouvait auparavant dans les divers quartiers de la paroisse. Il devait rester en usage jusqu'en 1866, date de l’inauguration du cimetière actuel.

En même temps que l'église et le cimetière, on construisit un presbytère, qui dura environ deux siècles. A la fin de la Révolution, il était devenu inhabitable.... Monsieur Savina, notaire et maire, l'acheta. Sous la Restauration, on construisit un nouveau presbytère ; on voyait la "fleur de lys" au-dessus de la porte d'entrée.

A part un incendie, dont nous ne connaissons ni la date ni les conséquences, l'église ne semble pas avoir nécessité de grandes réparations jusqu'en 1826. A cette date, le recteur Le Rest signale à l'évêché que "la toiture de l'église est en fort mauvais état".

Vers 1860, M. Troussel, voyant que l'édifice lui-même était bien endomnagé, entreprit d'importants travaux de restauration. Il obtint un secours substantiel de l'empereur Napoléon III.

Désormais la vieille église avait de nouveau solidité et belle apparence. On peut s'en rendre compte on regardant des cartes postales de 1912. Le Placitre, débarrassé de ses tombes depuis l'ouverture du nouveau cimetière en 1866, était entouré d'un mur bas avec grille. L’arc de triomphe y. donnait accès par sa grande porte centrale et ses deux portillons latéraux.

Mais, hélas le terrible bombardement du 3 septembre 1944 vint tout bouleverser et semer la désolation. Dans le bourg, on ne voyait que monceaux de ruines et trous de bombes. De l'eglise, il ne subsistait plus que le clocher et une partie de la toiture recouvrant le chevet. Le clocher lui-même, malgré les apparences, avait été sérieusement ébranlé.

Des photographies, prises à ce moment nous donnent une idée de l'étendue du désastre et font apparaître avec netteté les lignes principales de l'édifice : clocher, fenêtres et arcades.

DESCRIPTION.
Lors de la reconstruction, — sur le même emplacement, — l'architecte, M. Lachaud, a conservé "l'ancien clocher du type finisterien de la fin du XVIème siècle, le fenestrage du chevet et la longère sud jusqu'au transept inclus", qui datent de la même époque.

Une partie des vieilles pierres sont entrées dans la nouvelle construction. Le plan de l'ancienne église a été respecté dans son ensemble. Deux sacristies ajoutées nuisent peut-être à la simplicité des lignes, mais s'harmonisent heureusement avec le reste de l'édifice. Le tout présente comme autrefois la forme d'une croix latine.

Dans le porche, on a placé un écusson parti de Goulaine (France et Angleterre) et de Poulmic (un échiquier) ; ce sont les armes de Jean de Goulaine et d'Anne de Poulmic, seigneurs de Langallic, (sans doute mauvaise graphie pour Lanjulitte).

La nouvelle église fut consacrée par Mgr Fauvel, évêque de Quimper le 15 avril 1951.

Jadis sous le patronage de saint Pierre, choisi par les moines de Landévennec pour montrer leur fidélité au Saint-Siège et qui a dû remplacer quelque saint celtique, l'église paroissiale est dédiée depuis longtemps à saint Magloire, toujours sous l'influence de l'abbaye de Landévennec, l'abbé en étant le "curé primitif".

Avant la restauration de l'église de Telgruc, on y voyait, sous le bénitier du porche, les armes de l'abbé de Landévennec Pierre Tanguy : une colombe portant un rameau d'olivier. Dans l'édifice, on relevait la date de 1649 sur un piédestal et la date de 1651 sur une fenêtre, et enfin l'inscription : " GALLOU Fabrique 1701 ", disparue depuis.

Lors de la reconstruction, on découvrit dans le dallage une pierre tombale, portant gravées en creux une croix avec piédestal et l'inscription " B ANN 1600 (C) ALVEZ " que nous n'avons pas revue depuis.

Il est probable que le sarcophage de granit qui sert de déversoir à la fontaine de Saint-Yvi et daté de 1577 provient de l'église. Il a pu être transporté à cet endroit vers 1914.

De part et d'autre de la porte romane, il existe deux têtes grossièrement sculptées, dont la facture se rapproche de celles que l'on peut voir à Langonnet ; elles sont romanes et se classent dans le temps avec le chapiteau à roues, palmettes et dessins géométriques autrefois dans la chapelle de Lanjulitte et actuellement dans un square du bourg. Ces vestiges témoignent de la présence d'un ancien édifice dont on a perdu le souvenir.

LE TITULAIRE DE L'EGLISE.
Saint MAGLOIRE, cousin de saint Samson, naquit en Grande-Bretagne au VIème siècle et fut confié à saint Ildut, qui l'instruisit avec soin des sciences profanes et divines. Il embrassa la vie religieuse, demeura quelque temps sous la direction de saint Samson, qui l'ordonna diacre. Puis tous deux vinrent en Armorique pour évangéliser le pays. Magloire fut le fidèle collaborateur de son cousin, qui, avant de mourir, le désigna comme son successeur sur le siège épiscopal de Dol.

Le saint évêque, pendant trois ans, s'occupa avec sollicitude de son diocèse, puis se retira dans l'île de Serk, près de Guernesey, qui lui avait été donnée par le comte Loïescon et y fonda un monastère.

La Borderie rapporte que " le monastère de Magloire fut dans la Manche un grand phare rayonnant sur les flots et les îles, jetant de tous côtés la lumière, la chaleur et la flamme de la civilisation chrétienne, matérielle et morale ".

Notre saint porta aussi l'Evangile dans les îles avoisinantes et mérita d’être appelé "l’apôtre des îles du Cotentin".

Il mourut à Serk en 585 ou 586.

Ses reliques sont vénérées à Paris, où elles furent transportées au Xème siècle.

Dans notre diocèse, saint Magloire est honoré principalement à Mahalon, Telgruc et Plomodiern, paroisses dont il est le saint patron.

LE MOBILIER.
Le maître-autel, moderne, en granit, a été exécuté par M. Santelli, de Landerneau. Dans le transept sud, on a disposé l'ancien maître-autel à pavillon, heureusement sauvé du bombardement; les petites armoires s'ouvrant aux extrémités ont contenu des reliques ; elles ont été elles aussi sauvées en 1944.

Tout à côté, on remarque un rétable provenant de la chapelle de Lanjulitte ; son ornementation, très recherchée, laisse penser à une œuvre du XVIIème siècle.

STATUES ANCIENNES.
Dans le chœur, saint MAGLOIRE, titulaire de l'église et saint CLAIR, évêque de Nantes.

Hors du chœur, saint ETIENNE, diacre et premier martyr, lapidé par les Juifs ; il porte de la main droite une Pierre et dans la main gauche, il tient une palme. Sainte BARBE, un livre à la main, est auréolée d'une coquille Saint-Jacques. Saint JEAN-BAPTISTE, barbu, tient un mouton dans ses bras : "Voici l'Agneau de Dieu !" et à ses pieds, un crâne, il fut décapité. Saint GUENOLE, premier abbé de Landévennec et saint GWENAEL, son successeur. Telgruc fut longtemps sous la dépendance de l'abbaye de Landévennec. Sainte CATHERINE d'Alexandrie tient en main une roue, instrument de son supplice. Saint ROCH tient de la main droite son bâton de pélerin et de la main gauche, il montre le bubon pesteux de se jambe ; son chien est couché à ses pieds. Saint SEBASTIEN, barbu, est percé de quatre flèches ; sa statue se trouve près des fonts. Ces deux derniers saints sont invoqués comme protecteurs contre les épidémies. Le martyr percé de flèches doit écarter les flèches de la pestilence.

LES CLOCHES.
Le clocher est doté de deux cloches.

La plus ancienne pèse 94 kilos et porte cette inscription :
" FAITE EN JANVIER 1837 POUR L'EGLISE DE TELGRUC. J'AI ETE NOMMEE, JEANNE-URBANE PAR MONSIEUR JEAN KERNEVEZ NOTAIRE A LAMPEZELLEC MARI DE MADAME HENRIETTE SAVINA ET DAME URBANE LE MIGNON EPOUSE DE MATHURIN MORE CULTIVATEUR. MAIRE HERVE SAVINA. ADJOINT CORENTIN MAZEAU, DESSERVANT M.-YVES MESANGROAS.".

La plus grosse, 112 kilos, porte l'inscription suivante :
" J'AI EU POUR PARRAIN J.C. MORE ET POUR MARRAINE MADAME LOUISE GOURMELEN. MONSIEUR MINGANT RECTEUR. MONSIEUR MERRIEN VICAIRE. PAROISSE DE TELGRUC 1893.".

" En juin 1958, on constata que le clocher menaçait de s'écrouler. Les sonneries furent immédiatement interrompues. Le maire, M. Bathany, entreprit les démarches pour la réfection du clocher. Les travaux furent terminés en octobre 1959. L'électrification des cloches fut confiée à M. Bodet. Il fallut patienter.... ". Enfin, le 8 juillet 1960, les habitants de Telgruc eurent la joie d'entendre à nouveau la voix de "Jeanne-Urbane".

Autrefois, les cloches de Crozon et de Telgruc avaient la réputation de se répondre. Tandis que la grosse cloche de Crozon proclamait : " Laeron tout ! ", celle de Telgruc disait modestement : " Daou var tri ! ".

ORFEVRERIE.
La paroisse possède deux reliquaires du XVIIème siècle, un calice et une patène du XVIIIème siècle, six chandeliers en argent également du XVIIIème.

ENCLOS.
Près de l'église, on voit un calvaire en kersanton et une croix qui se trouvait auparavant à Tal-ar-Groaz, à l'angle de la route du bourg et de celle de Crozon ; à son pied, une Piéta. On aperçoit également le socle de " Kroaz-e-meno" avec la statue de saint Joseph.

L'arc de triomphe a été restauré et déplacé légèrement vers le nord. En 1947, il a été déclaré monument historique, de même que la façade sud de l'église, Cet arc de triomphe est un dérivé simple de celui d'Argol.

(Th. Keraudren et A.-H. Dizerbo).

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