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LA SEIGNEURIE DE ROCHEFORT

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« Le plus ancien seigneur de Rochefort que nous connaissions, dit Ogée, est Thibaud, qui vivait en 1280 ». On peut, je crois, remonter un peu plus haut, après avoir remarqué d'abord que le seigneur de Rochefort, en 1280, ne s'appelait pas Thibaud, mais Guillaume. C'est sous ce dernier nom qu'il adhère, en 1276, à la mutation du bail en rachat par le duc Jean Ier (D. Morice, Preuves I, 1038), qu'il donne en 1284 un acte relatif à la garde du prieuré de Donge (Titres dudit prieuré, aux Archives départementales de la Loire-Inférieure), qu'il transige en 1291 avec le chapitre de Dol, par un acte où est aussi nommé son fils Thibaud qui lui succéda (D. Morice, ibid., 1095). Il était mort en 1295, comme on le voit par un titre de cette date, qui est au Trésor des chartes de Bretagne (O. E. 3).

En 1247, un autre Thibaud était seigneur de Rochefort (D. Morice, ibid., 931), et sous l'épiscopat de Guéhénoc, évêque de Vannes, c'est-à-dire de 1180 environ à 1220, on trouve encore Jarnogon, seigneur de Rochefort, qui fait diverses donations aux moines de Marmoutier établis prés de son château ; il avait deux fils, l’aîné, appelé comme lui Jarnogon, qui lui succéda, et un autre, Guihéneuc, qui fut moine (Biblioth. Imp., mss. lat. no 5441, 3, p. 297, et Archives départementales du Morbihan).

Les archives de la Chambre des Comptes de Nantes ont conservé un assez grand nombre d'aveux de la seigneurie de Rochefort, entre autres ceux des années 1459, 1519, 1533, 1542, 1554, 1694. De ces documents, il résulte que cette seigneurie s'étendait sur les paroisses suivantes, à savoir, en premier lieu, Arzal, Marzan, Péaule, Limerzel, Caden, Malensac, Pluherlin et Rochefort sa trêve, Questembert, Berric, Lauzach ; on trouvait enclavés dans plusieurs de ces paroisses, notamment en Caden, Limerzel, Péaule et Marzan, plusieurs fiefs assez considérables qui relevaient directement du Duc et ensuite du Roi. De plus, la seigneurie de Rochefort partageait avec celle de l'Argoet les trois paroisses limitrophes de Sulniac, Larré, Molac ; elle avait en Elven le village de Saint-Christophe ; quelques pièces disséminées au milieu des domaines du Duc en Ambon, Muzillac (autrement dit Bourgpaule) et Noyal­Muzillac ; quelques autres enfin fort peu importantes parmi la seigneurie de Rieux, en Saint-Gravé et en Saint-Jacut.

En 1294, la seigneurie de Rochefort devait fournir trois chevaliers à l’ost, c'est-à-dire à l'armée du duc. (D. Morice, Preuves I, 1111).

Le sire de Rochefort possédait dans sa ville quelques droits assez curieux, que l'aveu de 1554 décrit ainsi :

« Pareillement ont iceux sire et dame de Rochefort ung debvoir appelé le Jeu au Duc, quel jeu se faict avecques une beste feinte nommée Drague et son poulichot, commenczant le mardi après la Penthecouste, et dure celluy Jour et le lendemain. Ausquelz jours Guillaume Pasquier, dict le duc d'Amour, est tenu et doibt, sur ses héritages et maison où il est demeurant, conduire ou faire conduire troys foyz par chascun desdictz jours une beste feinte nommée la Drague, coupverte de tapisserye, o son poulichot, et aller au chasteau et à ladicte ville (de Rochefort) ; et [il faut] qu'il y ayt tant à la conduite de ladicte Drague que à faire dancer les gens qui veullent dancer à la halle et cohue quatre souneurs tant grosboys que aultres, pour le moins. Et celluy Pasquier doibt, ledict mardi au matin, porter ung brandon feillé de boul ou aultre boys au chasteau premier, et à chascun tavernier dudict Rochefort ; et prent de eulx ledict jour, de chascun ung pot de vin, mesure dudict lieu, et la coustume sur les marchandyes de pain et aultres, savoir deux deniers de chascun marchand vendant marchandie ledict jour de mardi. Plus ung aultre debvoir, deu audict sire (de Rochefort) le premier jour de janvier en chascun an, qu'est que ledict duc d'Amour est tenu aller par les maisons de ladicte ville et forsbourgs de Rochefort, et illecques chercher fillaces, savoir lins et chanvres, queulx ne sont bréez ou abillez, et les apporter à la cohue et en faire feu. Où ce doit trouver la derroine fille ou femme mariée oudict an, et la doit aller quérir ledict duc jusques à la maison de ladicte femme et l'amener audict lieu de la cohue, quelle mariée dira une chanson nouvelle. Item ung aultre debvoir le jour des Roys en chaicun an, qu'est que l'homme derroin marié audict an en ladicte ville et forsbourgs doit et est tenu rendre et bailler ès mains dudict sire ou de son chastelain une soulle, quelle ledict marié doit getter par dessus le four à ban de ladicte ville, ayant ung pied bitant contre le mur du cymitiere de Nostre-Damme de la Tronchaye. Et si ledict marié ne peut passer ladicte soulle de franc par dessus ledict four, il est tenu poyer l'amende audict seigneur ».

L'église de Notre-Dame de la Tronchaie, dont il est ici question, était une collégiale instituée à Rochefort en 1498, et définitivement en 1527, composée d'un doyen, de six chanoines dont un chantre, de quatre chapelains ayant le titre d'archiprêtres, et de deux enfants de choeur. Cette église, où se desservait aussi la trève ou succursale de Rochefort, est aujourd'hui la paroisse du même lieu.

Les pêcheurs et poissonniers étaient encore astreints à certaines obligations assez singulières.

En 1542, le château de Rochefort formait un logis emparé, c'est-à-dire fortifié ; en 1684, il était, dit l'aveu de cette date « rebasty de neuf », et il possédait encore des tours, des machicoulis et des fossés. Il n'en reste que des ruines. (A. L. B.).

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