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LA SEIGNEURIE DE L'ARGOET

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Le nom de cette seigneurie, qu'on a tort d'écrire communément Largouet, est tout breton et signifie littéralement « sur-le-bois » (ar sur, coet bois, forêt) ; ce qui semble indiquer que ce territoire était originairement couvert de forêts.

On croit avec assez de raison que l'Argoet est une éclipse du comté de Vannes et forma le partage de l'un des fils d'Alain-le-Grand, comte de Vannes et roi de Bretagne, mort en 907. En effet, une charte du commencement du Xème siècle nous montre un certain Derien, fils d'Alain, possédant alors la paroisse d'Elven, qui a été de tout temps le chef-lieu de la seigneurie de l'Argoet ; et il y a tout lieu de croire que cet Alain, père de Derien, n'est autre qu'Alain-le-Grand (D. Morice, Preuves I, 339).

En 1021 nous trouvons un autre Derien seigneur d'Elven, c'est-à-dire de l'Argoet, qui avait un fils nommé Even (Ibid, 362).

Cet Even fut père d'un troisième Derien, qui eut lui-même cinq fils, savoir : Even, Renaud, Geoffroi, Josselin et Rivallon. (Cartulaire de Marmoutier, à la Bibl. Imp., Mss. Lat., ne 5441. 3. p. 211).

Ce second Even, l'aîné des cinq frères, fut seigneur d'Elven et de l'Argoet ; au temps de Morvan, évêque de Vannes, c'est-à-dire de 1088 à 1128, il fonda le prieuré de Trédion près d’Elven, pour les moines de Marmoutier (Ibid.). En 1127 il assista à la réconciliation solennelle de l'église de Redon, qui avait été souillée par quelques seigneurs rebelles au Duc. (D. Morice, Preuves I, 557).

La chambre des Comptes de Nantes nous a transmis, dans ses archives, un assez bon nombre d'aveux de l'Argoet, entre autres ceux des années 1471, 1481, 1519, 1533, 1542, 1683. D'après ces documents, l'étendue de cette seigneurie peut être fixée comme il suit : elle partageait avec Rochefort les paroisses de Sulniac, de Larré et de Molac ; elle comprenait de plus la paroisse d'Elven, (moins le village de Saint-Christophe, dépendant de Rochefort), Trédion trève d'Elven, Trefléan, Saint-Nolf, Saint-Avé, Plaudren et Monterblanc sa trêve, Grandchamp, Plumergat en partie, Pluneret en partie, Ploeren, Plougoumelen, Baden en presque totalité, Aradon et l’Ile-aux-Moines sa trève, une partie de la paroisse Saint-Paterne de Vannes, le manoir ou l'hôtel de Cliérer dans la ville de Vannes sous la paroisse Saint-Pierre, et enfin quelques pièces fort peu importantes en Pluherlin.

Le chef-lieu de l'Argoet, c'était justement ce fameux château d'Elven qui se voit de la grande route, en allant de Ploërmel à Vannes. On en a tant parlé que je dois m'en taire.

Cette seigneurie relevait de la juridiction ducale ou royale de Vannes, à la réserve toutefois de ce qu'elle avait dans les cinq paroisses de Plumergat, Pluneret, Ploeren, Plougoumelen et Baden qui relevait d'Aurai (Auray), et qu'on appelait l'Argoet-sous-Aurai. Dès le XVIème siècle, on avait réuni à l'Argoet-sous-Aurai la terre du Laz, qui s'étendait en Carnac et en Meudon, mais n'avait dans l'origine aucun rapport avec l'Argoet proprement dit.

En l'an 1294, « le seignour de Malestroit recongnut qu'il doit (à l'armée du Duc) cinq chevaliers d'ost, c'est assavoir quatre pour la terre de Argouet, et un chevalier pour la terre de Malestroit » (D. Morice, Preuves I, 1112).

On voit que la seigneurie de l'Argoet était alors possédée par la maison de Malestroit, qui l’a conservée longtemps.

Je termine par une conjecture. On a sans doute remarqué que le château d'Elven, au lien d'occuper dans la seigneurie dont il était le chef-lieu une position plus ou moins centrale, comme c'était assez généralement l'usage au moyen âge, se trouvait situé tout à fait à l'extrémité orientale du fief de l'Argoet ; on se rappelle aussi que les trois paroisses limitrophes, Sulniac, Larré et Molac, étaient partagées presque également entre l'Argoet et Rochefort, qui possédait même une petite partie d'Elven ; enfin, pendant que l’on trouve dès le Xème siècle et le commencement du XIème des seigneurs d'Elven et de l'Argoet, ceux de Rochefort ne se montrent que beaucoup plus tard, vers la fin du XIIème.

En rapprochant l'une de l'autre ces trois circonstances, je serais porté à conclure que la seigneurie de Rochefort faisait, dans le principe, partie intégrante de celle de l'Argoet, dont elle aurait été démembrée dans le XIIème siècle pour faire le partage d'un puîné ou juveigneur. Ce n'est ici, bien entendu, qu'une conjecture : peut-être se changera-t-elle en certitude, si l'on peut recouvrer le texte complet de la fondation du prieuré de Trédion ; car dans l'extrait de cette pièce que j'ai vu à la Bibliothèque Impériale, certaines expressions donneraient à croire que l'Argoet s'étendait alors (vers la fin du XIème siècle) jusque vers Saint-Gravé, c'est-à-dire jusqu'à la seigneurie de Rieux ; mais ce passage, dans l’extrait dont je parle, est trop écourté pour que je veuille m’en servir. (A.L.B.).

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