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LES  PREEMINENCES DU CREISKER (ou KREISKER)

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PRÉÉMINENCES.

[Note : Voici celles qui sont indiquées pour l’église des Carmes :

La rose de la maîtresse vitre : en entier aux seigneurs de Carman ; leurs armes étaient immédiatement au-dessous des armes de Bretagne.

Dans la basse rangée au-dessous, le premier et second vitrail à Mgr. le prince de Teingry, par alliance ;

Le 3ème au Sgr. marquis du Cludou ;

La 5ème à M. Derval, conseiller du Parlement, par héritage ;

La 6ème à M. le comte de Lescoet Le Barbier, Sgr. de Kernaou ;

La 1ère grande vitre qui est dans le sanctuaire, du côté du couvent, est en entier au marquis de Coatanfao de Kerhoent ;

La 2ème à M. du Roslan de Kermenguy, en Cléder ;

La 3ème à l’héritière de Keresellec Huon, à présent dame de Coatrieux, en Tréguier ;

La 4ème à M. de Landegarou, en Ploudalmézeau ;

La 5ème  au marquis de Coetanscour de Kerjean ;

La 7ème à Mme de Kerenes Simon, de Saint-Paul ;

La 8ème à M. du Coetlosquet, en Plounéour-Ménez ;

La vitre de la chapelle de N.-D. da Folgoët à M. le comte du Hant, et aux Kerazret (d’après l’abbé Tanguy) ;

La chapelle du Saint-Sépulcre au marquis de Kergroadès, en Plourin, en Léon ;

Celle de Sainte-Anne au jeune marquis de Cheffontaines ;

Celle de Saint-Eloy à Mme la Présidente de Montigny, au petit couvent, à Vannes ;

La grande vitre suivante du même côté aux héritiers de feu M. du Runiou Oriot ;

La grande vitre suivante, et celle qui est au-dessus de la porte d’en­trée commune de l’église, est à M. de Villesimon Guilloton, à Morlaix ;

La grande vitre de la chapelle de Sainte Marie Madeleine, est à M. de Châteaugiron le Prêtre, par le partage de Kerom ;

La grande rose de la chapelle de la Vierge est en entier au marquis de Coetanscour, et les basses vitres au-dessous à Mme la Présidente de Montigny, et de même tout le couronnement rempli d’écussons de la vitre du côté de l'Evangile de cette chapelle de la Vierge ; les basses vitres sont à M. de Kerment Poulpiquet, par sa terre de la Villeneuve ;

La vitre du côté de l'Epître, est au marquis de Montigny ;

La vitre du côté de l'Evangile, dans le sanctuaire, est en entier an marquis du Cludou Guergorlay.

Il est dit aussi que, en 1503, écuyer Jean de Pontplancoët obtint, moyennant une rente de 25 sols par an, une voûte à la fenêtre de la chapelle de Sainte-Barbe (Archives Départementales, H. 226).

L’abbé TANGUY signale des prééminences de la famille de Kerautret dans cette église des Carmes].

Saint-Pol-de-Léon : l'église du Creisker

Observons en commençant qu’au début du XVIIIème siècle, les supérieurs et directeurs du Séminaire, désireux de mettre fin au continuel délaissement de la chapelle, poursuivirent près des familles intéressées la réparation et restauration des vitres et armoiries.

En outre, ayant leurs offices au Creisker (ou Kreisker), ils s’y trouvaient gênés par la multitude des autels, tombes et escabeaux. Aussi, pour sauvegarder « la décence du service divin et de l’exercice de leurs fonctions, non moins que pour placer leurs bancs et ceux des séminaristes », ils demandèrent aux différents prééminenciers et ayant titre, l’abandon de quelques-uns tout au moins de leurs droits. Cela nous fournit la raison des actes de cession indiqués par la suite.

« A la clef de voûte de la tour, dit M. l’abbé Clech, Saint-Pol de Léon, p. 52, s’aperçoivent en bosse les armes de Mgr. Prigent, évêque de Léon de 1436 à 1439: d’azur à la fasce d’or accompagnée de 3 molettes de même ».

Dans l’enquête de 1578, il est dit que « les armoiries de Kermavan se voient en si haut lieu que celles du Duc, au bout occidental d’icelle église ».

L’enquêteur, Louis de Treguain, poursuit : 

« En la grande vitre, au-dessus du grand hostier (immédiatement après les armes du Roi), se trouvent les armes des Kermavan [Note : (Archives Départementales, 8 G. 15). Ce renseignement est fourni par une lettre un peu hautaine du Sgr. de Carmen Maillé écrivant, après la mort de son père, au Supérieur du Séminaire de Léon, le 2 Février 1729. Henri de Maillé, marquis de Carmen, décédé le 4 Décembre précédent, au château de Maillé, avait été inhumé aux Carmes de Saint-Paul. Les religieux ont dressé, à la suite de l’événement, un mémoire assez intéressant, portant : Pour 5 messes à Maillé, par le Père Cyrille de Saint-Pierre, à l’instance du défunt, et pour 10 journées de cheval pour s’y transporter : 18 livres. Pour la sortie de la communauté croix levée jusqu’au pont Saint-Yves (aujourd’hui Kerhoent, entre Saint-Pol et Plougoulm) et notre arrivée à Léon, à 7 heures du soir, par un temps de pluie, et au fort de l'hiver : 60 livres. Pour une octave des plus solennelles : 120 livres. Pour le luminaire, tentures, argenterie et sonneries : 60 livres. Pour 64 messes basses : 32 livres. Pour le voyage du Père Prieur et de son compagnon, accompagnant le corps de Maillé à Léon : 10 livres. Pour le service solennel, le jour de l’assemblée des seigneurs gentilshommes  : 40 livres. Pour interruption de notre office causée par les bruits faits dans notre église pour les préparatifs du susdit grand service et autres dommages qui suivent d’ordinaire de semblables embarras : 60 livres. Total : 400 livres. (Archives Départementales, H. 226). Voici la lettre du dit seigneur, fils du défunt, au Supérieur du Séminaire : « Je n’ai jamais prétendu, Monsieur, vous demander un service pour le repos de l’âme de mon père, comme un droit, ainsi que MM. du Chapitre l’ont fait par les aveux qu’ils m’ont rendus, mais bien comme une politesse, une honnêteté, et j’ose dire un devoir que vous devez au seigneur, supérieur, après le Roy, de votre église du Creisker, comme je vous ferai voir, quand vous voudrez vous donner la peine de venir ici, dans plusieurs actes et aveux, où je suis maintenu par le Roy, dans la supériorité après lui. Je vous en porterai même un à Léon qui vous le fera voir. Mes armes placées comme elles sont dans votre église après celles du Roy, doivent vous le prouver. Pour le jour du service, si vous voulez prendre celui d’après le service du Chapitre, vous en serez le maître. Monsieur l'Evêque vous a très bien dit que vous êtes dans le même cas que l’église de Roscoff dont je suis également seigneur supérieur comme de la vôtre »] : " 2 tours tournant sur une roue d’argent en champ d’azur, et deux lions d’azur en champ d’or ", avec une mitre au-dessus ».

Jean Bouriquen, peintre, croit que cette mître est plus neuve, et de beaucoup, que le parsus des armes.

En outre, neuf autres écussons des Kermavan avec leurs alliances ; et aux côtés de la grande vitre, au pignon principal et oriental, un écusson de chaque côté, l’un de Kermavan, l’autre de Kermavan en alliance avec Goulaine.

De plus, autour de la chapelle, au dedans et au dehors, une lisière portant les armoiries de la dite maison avec l’ordre du Roy (Archives Départementales, H. 226).

Dans la maîtresse vitre du choeur, côté de l'Evangile, se trouvait aussi, au-dessus de la rose et premier panneau, un écusson avec armes pleines de Crechgrizien : " d’argent au croissant montant de gueules, posé en abyme, et 3 coquilles de gueules " (Archives Départementales, 8 G, 16).

Dans la dite maîtresse vitre, dans l’écusson d’en haut (se voient enfin) les armes de Coatanfao, en alliance avec Kerouzéré ; dans le trèfle de dessus, un grand écusson des Coatanfao, en alliance avec Crechquerault ; dans l’écusson du haut du trèfle, armes de Crechquerault, en alliance avec du Châtel, et dans l’autre bas du trèfle, Crechquerault, en alliance avec du Penhoat » (Tanguy).

Passons aux deux fenêtres voisines, côté de l'Epître, celle qui est aujourd’hui complètement bouchée et cachée par l’autel de la Sainte Vierge, et la suivante donnant sur le Midi.

Ecuyer Hamon Kersaintgilly remontre, le 9 Janvier 1601, à missire Jean Hamon, recteur de Saint-Pierre et gouverneur du Creisker, qu’il est avec ses prédécesseurs, sieurs de Kersaliou, fondé de temps immémorial, d’avoir prééminences, écussons et armoiries ès dites vitres ; lesquels écussons auraient été brisés par l’impétuosité du temps, un peu avant les derniers troubles des guerres en ce pays de Bretagne [Note : D’autres causes se surajoutaient trop souvent aux intempéries des saisons. En 1693, on dut boucher l’entrée de l’escalier de la porte Saint-Guillaume ou de Guingamp, pour empêcher les enfants d’accéder à la plate-forme d’où ils s’amusaient à briser, à coups de pierres, les vitres du Creisker (Archives Départementales, 8 G. 19). Cette porte était située vis-à-vis de la sacristie. Deux piliers placés de chaque côté de la rue Verderel en gardent le souvenir. On y lit : « Ces deux piliers ont été élevés à la place de la porte Saint-Guillaume démolie en 1769 ». L’édition d’Ogée, 1853 (t. II, p. 865), ajoute qu’on avait en même temps détruit la porte de la rue Batz, pour bâtir les halles].

Son père aurait retardé à faire les réparations à cause desdits troubles ; et de plus il avait commandement sous Sa Majesté durant ce temps.

Le dit Hamon, voulant maintenant les remettre en état, donne pour ce 10 écus et un boisseau froment [Note : Actuellement, devant la fenêtre bouchée voisine du maître-autel, on a placé l’autel sculpté provenant de l’église des Minimes. Dans l’édition d'Ogée, 1853, il est parlé un peu dédaigneusement de cet « autel corinthien plus en rapport avec les mauvaises restaurations modernes, qu’avec le style primitif de cette charmante chapelle »  (t. II, p. 867). M. l’abbé Clech, dans sa brochure : Visite à la Cathédrale et au Creisker, p. 56, apprécie plus justement ce travail, en définitive remarquable, et qui n’aurait que le tort de n’être plus dans le cadre de l’église pour laquelle il avait été commandé. L’autel est de 1684. Le 16 Mars de cette année, dans la salle capitulaire des Minimes, le correcteur, Rév. P. Jean-Bapt. de Chaulmont, entouré de sept religieux profès, tous prêtres, fait contrat avec François et Guillaume L'Herret, père et fils, sculpteurs à Landivisiau, paroisse de Guicourvest. Les dits sculpteurs s’engagent « à fournir un retable et tabernacle pour entourer le tableau de la Descente de Croix, lequel tableau aura 6 (seulement 4, en réalité) colonnes entorses, et de plus, dans les pieds destaulx il y aura des festons ; le tableau aussi marqué de bas-reliefs aux deux ailes ; le tout fait et mis en place à la fin d'Août, pour 1.750 livres » (Archives Départementales, H. 312). Nous ne savons si les deux jolis médaillons placés de part et d’autre de l’autel sont dus aux mêmes sculpteurs. Mais c’est de leur atelier qu’est sortie la superbe chaire de Saint-Thégonnec, payée 1.463 livres en 1683 et 1684 (Abbé Quiniou, l'Eglise de Saint-Thégonnec, p. 42). Rappelons aussi que, dans l’église dés Minimes, se trouvait une Descente de Croix, dont les personnages sont de grandeur naturelle. Le tableau, de 12 pieds de haut sur 8 de large, serait une copie d’une rare beauté et d’un grand prix, due à Jouvenet. Actuellement au Musée départemental. Dans la cathédrale de Saint-Pol, un autre tableau, copie d’un Rubens, provenant aussi des Minimes, représente un religieux montrant au clergé et au peuple, le livre de la Règle, où sont écrits ces mots : «  Hœc regula mitis et sancta ; cette Règle est douce et sainte ». Au premier plan, un évêque, la crosse déposée, se tient à genoux].

La vitre suivante, la 2ème en longeant de l'Est à l'Ouest la façade Sud de la chapelle, était à la famille de Kersanton [Note : Le 23 Décembre 1725, écuyer Charles Constant Le Gac, sieur de Kersanton, aîné de la famille, et petit-fils du sieur de La Norgar Le Gac, demeurant à Pempoul, consent à ce qu’on fasse maçonner la vitre jusqu’à la hauteur des deux panneaux (Archives Départementales, 8 G. 15)].

La 3ème vitre était aux Keraly (dont M. Longpray, marchand de Morlaix, acheta les terres) et portait leurs armes.

La 4ème vitre était aux Carman.

La 5ème aux Coetlosquet [Note : Le 12 Décembre 1726, dans un mémoire pour Dame Marie du Coetlosquet, veuve du sieur de Keruzoret, demeurant à Saint-Paul, il est dit que « s’il fallait à la dite Dame faire réparer toutes les vitres où sont ses armes, elle y consommerait ses revenus ». Aussi, le 28 Mars 1727, consent-elle à faire abandon de ses prééminences à l’autel Saint-Roch, qu’elle possède à cause de sa terre de Keranlivin].

Antérieurement, cette vitre portait les armes des Keruzoret « De sable au lion morné d’argent, l’écu semé de billettes de même ».

Au centre du couronnement de ladite vitre, était un écusson : « d’azur à 3 coquilles d’or », qui sont Keranlivin, écartelé d’un autre écusson : « d’argent à 3 tours crénelées de gueules » qui est Crechquérault, allié ou accolé d’un autre écusson : « Echiqueté d’or et de gueules » qui est Kergournadec’h.

D’autres écussons étaient de Keranlivin allié avec Kerscau « D’argent à 2 dauphins d’azur », et avec Kéroulas : « Fascé d’argent et d’azur de 6 pièces ».

La 6ème vitre, au-dessus de la porte du cimetière, en descendant du jubé, est aux Keruzoret.

La vitre suivante, au Midi du porche occidental, était aux Carman.

Dans une pièce du 21 Novembre 1681, il est dit que Jean-Claude de Poulpiquet, chevalier seigneur de Kerment, a ses armes dans la vitre occidentale du Creisker. La vitre de l’autre côté du porche est dite sans armes (1720). Remontons, le long de la rue Verderel, de l'Ouest à l'Est.

La 1ère vitre est sans armes.

La 2ème, armoriée, est à Mme Lamarre, de Morlaix.

La 3ème est aux Louet de Coetjunval de Kerom [Note : Le 30 Octobre 1727, un sieur de Châteaugiron écrit de Châteaugiron, par Rennes, qu’il renonce à toutes prééminences et armes pour cette fenêtre. Par la suite, Jean Bouriquen, peintre (de la Confrérie des maîtres ès arts de Lesneven), répare la dite fenêtre pour 110 livres].

Relativement à la première vitre à gauche, à l’entrée du choeur, nous lisons que, le 8 Octobre 1612, François Gourio et Jeanne Lannoznou, sa femme, sieur et dame de Kerhellec, donnent au Gouverneur du Creisker, 48 sols de rente, sur une maison et jardin sur la venelle menant du Creisker au couvent des Carmes [Note : Maison achetée depuis par un sieur Mesgouez, avocat à Lesneven], pour 3 tombes au choeur, à droite, sous la tour, donnant de leur bas bout au pilier auquel est attaché l’autel des saints Cosme et Damien, l’une des tombes joignant près du pilier, et les autres vers la porte et entrée du choeur, avec escabeaux entre les dites tombes.

Plus le panneau du mitan de la fenêtre au-dessus des orgues, au choeur, devers l'Evangile, et ce qui était, aussi en blanc au-dessus de la pierre croisade, et jusqu’aux soufflets ou relief dudit panneau.

Armes des Gourio : « De gueules à 2 haches d’or surmontées d’une fasce de même », en alliance avec Lézireuc : « D’argent fretté d’azur ».

La même vitre est dite appartenir (en 1720) au seigneur de Kermoruz.

Enfin, la dernière fenêtre, côté Nord du maître-autel, est au marquis de Kerjean (Voir prééminences au Creisker, Archives Départementales, 8 G. 15).

(Archives de l'Evêché).

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