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Comme réponse à l'hérésie sacramentaire propagée par les Huguenots, nombre de confréries furent fondées au temps de Mgr. de Neuville, en l’honneur du Saint-Sacrement. Concernant Saint-Paul de Léon, voici ce que nous trouvons aux Archives Départementales (G. 143) :

Dans une bulle donnée à Rome, à Saint-Marc, en 1605, le pape Pie V accorde à la confrérie du Très Saint-Sacrement, canoniquement établie à la cathédrale de Saint-Paul de Léon, des indulgences, dont voici le sommaire :

Indulgence plénière le jour de l’entrée dans la dite confrérie, et à l’article de la mort ;

De même, pour tous les fidèles sans distinction, qui recevront les sacrements et prieront aux intentions ordinaires, dans la cathédrale, depuis les premières vêpres jusqu’au coucher du soleil, lors de la fête, en Mars, de saint Paul, évêque ; indulgence plénière chaque année, pendant dix ans ;

Et 7 ans et 7 quarantaines, pour les fêtes de l'Ascension, de l'Annonciation, au premier dimanche après l’octave des saints Apôtres, Pierre et Paul, et au jour de la translation de saint Paul, évêque ;

Egalement 7 ans et 7 quarantaines aux associés, pour assistance aux messes et offices, et exercices de la confrérie, en la dite cathédrale [Note : La confrérie avait une procession chaque premier dimanche du mois, au matin, à la cathédrale. — Une pièce de 1684 la dit desservie dans la chapelle de Toussaint. C’était la seule chapelle qui eût un tabernacle. C’est là que les Saintes Espèces étaient conservées (Archives Départementales, G. 143)] ; et pour les différentes œuvres de piété et de miséricorde, 60 jours, toties quoties.

Les dites indulgences accordées à perpétuité pour les associés ; et aux autres, pour dix ans seulement.

23 Novembre 1638. — Missires François Floc'h, docteur en théologie, chanoine, et Christophe Grall, prêtre, demeurant en la maison prébendale dudit sieur Floc'h, paroisse de Saint-Jean, exécutant la proposition déjà faite aux sieurs du Chapitre, le 16 Avril 1637, fondent deux messes à note, en l’honneur du Saint-Sacrement, à être célébrées dans le choeur de la cathédrale, avant la grand'messe, l’une en l’intention du dit sieur Floc'h, ses père, mère, parents, amis, bienfaiteurs, à chaque premier jeudi du mois, et l’autre, de même, en l’intention dudit sieur Grall, chaque deuxième jeudi du mois.

Lesdites messes seront chantées par un des chanoines qui sera semainier et ponctuaire, et répondue par les autres vicaires et suppôts, avec la musique et orgues, et durant lesquelles messes, seront apposés les luminaires et cierges sur le grand autel et sur les tombes dans lesquelles les dits sieurs fondateurs espèrent être inhumés, où le célébrant avec la chape et la croix, viendra dire le De profundis et oraisons accoutumées pour les trépassés, et avant la messe, pour avertir le peuple, on fera donner quelques coups de cloche ; le tout à l’instar de la messe et fondation de la Sabbatine qui se célèbre en ladite église.

Et pour ce, les dits sieurs Floch et Grall ont baillé aux sieurs du Chapitre, 2.400 livres tournois, avec le racquêt que demoiselle Julienne de la Roche, dame de Keravel, a fait d’eux du convenant de Leslech ; ladite somme en pistoles, demi-pistoles d’or, pièces de 20 et de 10 sols de frappe, 58 sols de monnaie d'Espagne et autres espèces ayant cours.

En l’endroit, haut et puissant messire René Barbier, chevalier de l’ordre du Roi, marquis de Kerjean, seigneur de Kerhoent, Tromilin, Rodalvez, Lannou, etc..., affirmant avoir excédé 25 ans, demeurant en son château de Kerjean, a pris la dite somme de 2.400 livres, et transporte aux dits Sieurs du Chapitre, à prendre sur le gage spécial du lieu noble de Keradoret, paroisse du Crucifix-des-Champs, une rente de 150 livres constituée au denier seize par la dite somme de 2.400 livres, à être la dite rente payée aux Sieurs du Chapitre en leur recette du mareau et distribuée par moitié entre les dits chanoines et les vicaires et suppôts.

Et a ledit marquis fournit pour plaige et covendeur, noble homme Charles Keryvon, sieur du dit lieu en Plouénan.

28 Mai 1648. — Le même François Floch transporte aux Sieurs du Chapitre, en faveur de la confrérie du Saint-Sacrement, sur un convenant près du Pont de Kerguidu, en Plougoulm, 18 écus, pour trois anniversaires solennels, soit pour chacun des dits anniversaires, 15 livres, plus 3 livres pour la musique et son des orgues.

Ledit convenant avait été acquis avec autres héritages, par le dit sieur Floch, le 30 Novembre 1642, de François de Kergadiou, seigneur de Traumabihan, conseiller du Roi et son lieutenant au siège de Lesneven, et de son frère puîné, écuyer Prigent de Kergadiou, sieur de la Villeneuve, demeurants plus ordinairement à Lesneven, pour 780 livres en pièces de 20 sols monnaie de France, pistoles, quadruples d’or, et 58 sols monnaie d'Espagne, et autres bonnes monnaies.

Les dits héritages étant tenus du fief proche de Gabriel du Bois, seigneur de Dourdu.

Et ont les dits sieurs Traumabihan et son frère pris pour caution, missire Jean de Kerlech, sieur du Rucat, chanoine trésorier de Léon.

Mentionnons encore, mais simplement d’une indication très brève, quelques fondations postérieures, par exemple, de 9 livres de rente, par écuyer Paul de Kerscau, sieur de Kerennec, le 6 Janvier 1664, pour l’entretien d’une lampe devant le Saint-Sacrement.

De même, par Guy de Kerscau, chanoine, grand archidiacre de Léon, frère puîné du précédent, le 22 Février 1670.

Le 14 Août 1687, missire René du Louet, chantre de Léon, et premier dignitaire, offre 36 livres par an, à un prêtre en surplis qui assistera celui qui portera le Saint-Sacrement aux malades, et 72 livres par an, pour quatre laïcs, habillés d’une robe blanche, avec une figure du Saint-Sacrement au dos, dont deux porteront le dais, et les deux autres les lanternes ou falots.

Plus 70 sols pour chaque sermon, en l’honneur du Saint-Sacrement, le premier dimanche du mois, avant vêpres à la cathédrale ; etc.. (Archives Départementales, G. 143).

(Archives de l'Evêché).