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Chapellenies fondées à Saint-Julien-de-Vouvantes

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Nous reproduirons simplement tous les documents que nous avons pu retrouver sur les fondations établies autrefois (avant la Révolution) dans l'église paroissiale de Saint-Julien-de-Vouvantes et que l'on désignait sous le nom de Chapellenies

L'acte de fondation fait par le testateur devait être agréé par l'évêque diocésain qui, sur la présentation du fondateur ou de ses héritiers nommait par un acte appelé provision, la personne ecclésiastique, le chapelain qui devait, en jouissant des revenus fixés par l'acte de fondation, assurer par lui-même ou par un autre prêtre, le service des messes et accomplir les conditions minutieusement établies. Il suffisait d'être clerc tonsuré pour être désigné à l'un de ces bénéfices qui était ordinairement sans charge d'âmes. Très souvent le chapelain nommé était un parent de la famille qui transmettait ainsi à l'un des siens les biens consacrés au souvenir des membres défunts. 

La prise de possession de ces chapellenies se faisait solennellement comme on le verra par l'un des documents reproduit ci-après. 

CHAPELLENIE DE LA GARENNE. — ACTE DE FONDATION (1500) 

« L'official de Nantes à tous et à chacun de ceux qui verront et entendront les présentes lettres salut en celui qui est le rémunérateur des biens ; à ceux que la libéralité porte à l'augmentation du culte divin, prouvons bien volontiers notre aide et assistance. 

C'est pourquoi, constitué juridiquement devant nous personnellement, discret messire Pierre de Brie, prêtre, recteur de l'église paroissiale de Freigné, au diocèse de Nantes (Note : Jusqu'au Concordat cette paroisse de Freigné appartenait au diocèse de Nantes ; depuis elle a été rattachée à celui d'Angers), dans la pensée de la mort, si convenable à un catholique, et voulant entre autres choses, de ces biens temporels qui lui ont été confiés par Dieu, établir une chapellenie perpétuelle, sans charge d'âmes, dans l'église paroissiale de Saint-Julien-de-Vouvantes, en ce diocèse de Nantes, de deux messes, l'une du Saint-Esprit, le jeudi, et l'autre de la bienheureuse Vierge-Marie, le samedi de chaque semaine à perpétuité, à célébrer aux autels de la Sainte Vierge ou de saint Etienne, élevés dans ladite église, toutefois avec l'agrément de Révérend Père en Dieu, Mgr Guillaume, par la grâce de Dieu et du Saint-Siège apostolique évêque de Nantes, ou de son vicaire au spirituel et au temporel ; a dit vouloir donner et doter comme de fait il donne et dote par les présentes pour l'administration et l'entretien de la Chapellenie et de son chapelain les choses et biens suivants, à savoir : 

L'une de ses maisons qu'il a fait construire au bourg du dit lieu de Saint-Julien-de-Vouvantes, avec ses cour, quatre chambres, cabinets, garde-manger, latrines, poulaillers, chaises, lits, matelas, linges et autres ustensiles indispensables à une maison ; contenant en longueur vingt-cinq pieds et autant en largeur [Note : Cette maison existe encore, appelée la maison de la Garenne, ou du Légat ; à peu près dans l'état où elle est ici mentionnée et décrite, facilement reconnaissable après quatre cents ans d'existence, et située sur le bord du chemin conduisant du Puits neuf (qui lui aussi a gardé son nom) à l'église de Vouvantes. La vigne et le vivier ont dès longtemps disparu. Vis-à-vis se trouve toujours debout la maison de Guillaume Charnier, prêtre. Ces deux maisons, importantes à l'époque, redevenues biens d'église vers le milieu du dernier siècle, furent vendues par la fabrique lors de la reconstruction de l'église en l'année 1885] ; de plus : un jardin adjacent à la même maison, convenablement planté d'arbres fruitiers ; une vigne et un vivier poissonneux long de quatre-vingts cordes et large de même ; le tout situé entre les maisons de Guillaume Charnier, prêtre, et la Garenne du dit lieu de Vouvantes, et le jardin des héritiers de Pierre Flory ou Fleury et le chemin qui va du Puits neuf à la dite église paroissiale, de l'un et de l'autre côté ou partie ; le tout estimé d'un revenu annuel de dix livres de monnaie de Bretagne. 

En outre une pièce de terre appelée la Garenne, près la Forêt de Juigné, contenant en pré quatre journaux et demi, et en terre arable trois journées, outre la dite Garenne existant dans la même pièce et dans laquelle se trouvent des lapins, estimée valoir quarante-deux sols de monnaie pareille, déduite une rente annuelle de vingt-huit sols due sur la même pièce. 

Et un autre journal de terre existant dans le pré dit Alyon estimé quinze sols de la dite monnaie. 

De plus, le tiers d'une journée de pré située proche de la fontaine dite Symbrée dans le dit lieu de la Garenne estimée valoir vingt deniers de la monnaie susdite. 

Aussi une hommée de pré dans les prés de Souldan, estimée valoir vingt-deux sols et six deniers de la même monnaie. 

Encore une demi-journée de pré ou environ dans les prés de l'Ars de la valeur de dix sols de la susdite monnaie. 

En outre, sept sols et six deniers de revenu annuel sur Jean Leporis comme ayant cause de Jean l'Ermyne.

Ensuite vingt-sept sols et six deniers à lui dus annuellement par Guillaume Gasclin sur ses maison, hébergement, prés et terres quelconques. D'un nommé Jean Gendron trois sols de semblable revenu. 

Et enfin sur quelconque des trois maisons appartenant au dit de Brie fondateur, situées au dit bourg de Saint-Julien-de-Vouvantes, dans lesquelles habitent maintenant Germain de l'Espine, Jean Bernier, et Jean Jouneaux chaisier, la somme de vingt sols même monnaie, ce qui fait en tout la somme de soixante sols annuels, qui toutefois doivent être rachetés et convertis en une autre hypothèque suffisante et assignation à faire si les dits débiteurs exploitant les maisons veulent la faire dans les six prochaines années. 

Ce qui tout réuni et compris peut monter à la valeur de dix-neuf livres neuf sols et deux deniers de la monnaie susdite. 

De tout quoi, choses, biens et sommes, s'est désisté et dépouillé, selon qu'il se désiste et se dépouille le même de Brie fondateur ; en revêtant et saisissant la chapellenie et ses chapelains maintenant existants, excepté toutefois le droit de patronage de ladite chapellenie qu'il retient et réserve, selon qu'il a voulu et qu'il veut retenir et réserver pendant qu'il vivrait. 

Et pour le premier chapelain de la dite chapellenie le même fondateur a nommé et présenté, nomme et présente Maître Guillaume Charnier susdit, neveu du fondateur. Après son décès le droit de patronage et de présentation à cette chapellenie appartiendra à ses héritiers paternels qui auront à présenter, s'il s'en trouve, un sujet idoine de la ligne paternelle, sinon tout autre habile et suffisant. Mais l'institution, la provision et toute autre disposition appartiendra au seigneur évêque de Nantes occupant alors le siège épiscopal ou à son vicaire général. 

Supplie donc le même fondateur le révérendissime Père et Seigneur ou ses vicaires d'ériger et créer cette chapellenie en perpétuel bénéfice ecclésiastique, et d'instituer pour son premier chapelain le dit maître Guillaume, et de retenir au fondateur, tant qu'il vivra, le droit de patronage et l'usufruit des biens susdits, et après son décès de les passer à ses héritiers, et d'exécuter les autres clauses ci-dessus indiquées. 

Tous et chacun des points susdits le dit maître Pierre fondateur a voulu tenir et accomplir et inviolablement observer ; il l'a promis et juré spontanément et librement, serment prêté et engagement de tous et de chacun de ses biens meubles et immeubles, présents et futurs ; renonçant selon qu'il a renoncé et renonce à toutes et chacunes exceptions de tromperie, dol, fraude, lésion, artifice, contrat autrement tenu, et aussi au droit disant qu'une renonciation générale ne vaut si une spéciale n'est pas produite, et généralement à toutes les autres exceptions, déceptions, oppositions et empêchements, précautions et subterfuges de droit qui pourraient être objectées, apportées ou produites. 

A tout quoi faire, tenir et inviolablement observer, et à n'y rien contrevenir sous quelque raison ou cause que ce soit à l'avenir, nous avons condamné et condamnons par les présentes, de son exprès consentement le dit maître de Brie fondateur présent devant nous et avouant que l'exposé ci-dessus a été, est et sera conforme à la vérité. 

Donné sous le sceau de notre cour, le dix-neuf mars, l'an du Seigneur quinze cent, ici présentes discrètes personnes maître Michel Gouy, secrétaire dudit évêque de Nantes, et Julien Sillart, clerc, respectivement des diocèses de Nantes et de Rennes, témoins appelés et requis. Signé : J. DENO, notaire public requis par les autorités apostolique et royale ; R. DU TERTRE. Et au-dessous : Pour copie conforme à l'original : M. SAUVAGER »

Le 21 du mois de juin de l'année suivante 1501, Guillaume L'Archier, chanoine doyen de l'église de Nantes, et vicaire général au spirituel et au temporel, au nom de Mgr Guillaume Gueguen, par la grâce de Dieu et du Saint-Siège apostolique évêque de Nantes, accepta cette fondation dans les mêmes termes et aux mêmes conditions avait été présentée, et nomma comme premier chapelain Guillaume Charnier prêtre, neveu du fondateur, présent et attestant que dans la présentation à lui faite du dit bénéfice il n'était intervenu aucune tache ou souillure simoniaque ; promettant honneur et révérence au seigneur évêque et à ses successeurs canoniques, en même temps que la desservance fidèle de la dite chapellenie, dont il ne devra aliéner les biens, et qu'il devra au besoin recouvrer si quelques-uns en avaient été distraits, en un mot après tous les serments exigés en semblables circonstances. L'acte de cette provision fut passé à Nantes, au doyenné, en présence de vénérables et discrets messire Jean Deno, licencié en droit civil et chanoine de la collégiale Notre-Dame, d'Yves Denis, recteur de Conquereux (Conquereuil), d'Antoine du Tertre, clerc, notaire public, requis ; par mandement du vicaire général : Jo. Quinnier. 

 

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FONDATION DE LA CHAPELLENIE DE LA BONNAUDIÈRE (1528) 

Le lundi 24 aoât 1528, en la fête de Saint-Barthélemy, apôtre, Olivier Richard, docteur et vicaire général de Nantes, accepta la rente perpétuelle de défunt Julien Fleury, prêtre en son vivant du diocèse de Nantes, que, par la teneur de son testament, il fondait dans l'église paroissiale de Saint-Julien-de-Vouvantes, d'une messe avec office du Saint-Esprit, de la Bienheureuse Vierge Marie, ou des défunts chaque vendredi, avec charge de célébrer une messe chantée avec vêpres et vigiles des morts, le jour anniversaire du décès du dit Fleury. Jehan Joulneaux, clerc du diocèse de Nantes, fut présenté et admis comme premier titulaire de cette chapellenie. 

L'acte fut passé dans l'église collégiale de Notre-Dame, en présence de messire Français Bodin, prêtre chanoine de la dite église et de Hervé de Launay, clerc du diocèse de Léon, témoins requis. 

(1556) 

La vacance de cette chapellenie étant survenue en 1556, par le décès de messire Jan Fleury, en son vivant sieur de la Bouchardière, les représentateurs légitimes Jean Jouneaulx et Mathurine Fleury, épouse Jouneaulx, soeur du fondateur, nommèrent chapelain Pierre Daniel, clerc tonsuré, par acte passé le 22 septembre 1556, en la bourgade de Saint-Julien-de-Vouvantes, en la maison ou pend pour enseigne les Trois-Rois. Nous n'avons pas trouvé quelles étaient les appartenances et dépendances de cette chapellenie. 

 

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FONDATION DE LA CHAPELLENIE DE BEAUMONT 

La copie latine de cette fondation sans signature et sans date parait avoir été faite très inexactement sur l'original. D'après cette pièce un certain Guillaume Drouet curé de cette paroisse érigea une chapellenie perpétuelle à l'autel de Saint-Julien. Une messe basse devait y être dite chaque semaine, le vendredi, en l'honneur de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ. 

Le premier chapelain présenté par  le fondateur fut son propre neveu qui s'appelait aussi Drouet.

(1619) 

En 1619 messire Guy Jouneaulx, dernier paisible possesseur de la chapellenie de la Bonnaudière s'étant marié, les proches parents du fondateur Julien Fleury savoir : Julien Jouneaulx, sieur de la Bonnaudière, avocat en la Cour du Parlement de ce pays ; Jean Jouneaulx, sieur de Lauberdière, aussi avocat en la dite Cour ; écuyer Charles Dufreyne, sieur de la Maloraye, mari de demoiselle Julienne Jouneaulx ; Robert Perroys, mari de Perrine Jouneaulx, et messire Guy Jouneaulx, dernier paisible possesseur de la dite chapellenie, demeurant tous en la bourgade de Saint-Julien-de-Vouvantes, proches parents et lignage du dit défunt Fleury fondateur, pour être, les dits Jouneaulx, issus de défunt messire Jean Jouneaulx qui fils était aussi d'un autre Jean Jouneaulx et de Mathurine Fleury leur grand'mère, qui soeur était du dit fondateur, nommèrent et présentèrent au doyen, grands vicaires au spirituel et au temporel et aux membres du chapitre, le siège épiscopal vacant, comme titulaire de la dite chapellenie, messire Roch Bontemps, sous-diacre et étudiant actuellement en la ville de Châteaubriant, personne capable et idoine pour obtenir ce bénéfice. L'acte fut fait et consenti à Saint-Julien-de-Vouvantes, au domicile de Nicolas Rolland, l'un des notaires soussignés, le 9 novembre 1619. 

(1652) 

En cette année eut lieu la présentation des chapellenies de Beaumont et de la Bonnaudière réunies pour Julien Jouneaulx, clerc tonsuré. 

La pièce originale sur parchemin est très endommagée, plusieurs passages sont rongés par l'humidité et demeurent illisibles. La provision de ces chapellenies est faite au nom de Mgr Gabriel de Beauveau, évêque de Nantes. Elle est signée du vicaire général le 14 août 1652. Julien Jouneaulx succédait à messire François Daniel, décédé.

 

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LA GOUSSAUDRYE. - FONDATION DU CLOTEAU DE LA GOUSSAUDRYE OU JARDIN DU CIMETIÈRE (1664-1683) 

Nous n'avons pas trouvé l'acte de fondation de la chapellenie dite de la Goussaudrye. Nous reproduisons seulement la pièce suivante qui se rapporte à cette ancienne fondation : 

« Le trentième et dernier jour de septembre 1683 avant midi, devant nous, notaires soussignés des cours et juridictions de la Rivière en Haut-Bois, la Chapelle-Glain, etc. Ont comparu en personnes messire Pierre Jouneaulx, sieur de la Bretesche, héritier en partie de défunt Guy Jouneaulx et de honorable femme Renée Pohier, vivante sieure et dame de la Rouaudaye, ses père et mère, demeurant en la bourgade de Saint-Julien-de-Vouvantes d'une part ; et messire Nicolas Pohier, prêtre, sieur de la Paynière, chapelain de la chapellenie de la Goussaudrye, en la paroisse dudit Vouvantes et y demeurant ; entre lesquels a été fait l'acte et convenu comme suit qui est : que le sieur de la Bretesche, pour effectuer les volontés de dernière volonté de sa défunte mère, portées en son article de son testament fait au rapport de maître Bauduz, notaire soussigné, en date du 19 juillet 1664, après midi, signé et garanti que la dite défunte voulait que, après son décès, il fut célébré à jamais, à l'avenir, trois grand'messes, du Très Saint Sacrement, tant à son intention que pour ses amies trépassées, chacun an, le Très Saint Sacrement étant porté processionnellement autour de cette église de Saint-Julien par le dedans d'icelle ; les dites messes dites et célébrées au grand autel, une au jour et fête de la Nativité de la très bien heureuse Vierge Marie, une au jour de saint Louis et l'autre au jour saint Charles Borromée au mois de novembre ; et assigner la prière le dimanche d'avant chacune de ces messes à prône de messe ; et pour cet effet bailler et asservir une quantité de jardin à la fabrique de cette paroisse, contenant trois planches de terre appelées le Jardin du Cimetière, aboutant d'un bout le cimetière du dit Vouvantes, un petit chemin entre deux, de l'autre bout vers soleil levant par endroit, et du côté vers midi terre de la chapellenie de la Goussaudrye et pour cet effet, pour effectuer les dites choses, le sieur de la Bretesche donne la jouissance de ce jardin, à la vie durante du sieur de la Paynière, prêtre, pour en jouir pleinement comme bon lui semblera, parce qu'il s'oblige de faire et dire les dites messes et services en la dite église, ou payer un prêtre en sa place ..... Signé en la demeure du sieur de la Paynière qui signe arec le sieur de la Bretesche et messire Thomas Courcier, prêtre, recteur de la paroisse du dit Vouvantes, les dits jour et an que devant. Th. COURCIER, prêtre ; JOUNEAULX ; Nicolas POHIER, prêtre ; CROSSOUARD, notaire de la Chapelle-Glain ; BAUDUZ, notaire registrateur ». 

(1677) 

Les chapellenies de la Garenne, Beaumont et de la Bonnaudière étant devenues vacantes en 1677 par le décès de messire Toussaint Garnier, sous-diacre, dernier possesseur d'icelles, les plus proches parents du fondateur, savoir : Messire Julien Grignard, mari et procureur de droit de dame Perrine Jouneaulx, seigneur et dame du Pont-Charuaud, demeurant au lieu noble du Chalonge ; messire Toussaint Jouneaulx, sieur du Pont ; messire Julien Jouneaulx, sieur de la Champellière ; damoiselles Françoise et Catherine Jouneaulx, tous demeurant au village de la Champellière, en la paroisse de Saint-Julien-de-Vouvantes ; messire Pierre Jouneaulx. sieur de la Bretesche ; messire François Gabory, sieur de la Selle, mari et procureur de damoiselle Marguerite Bourgeois, sa femme, tous demeurant en cette bourgade de Saint-Julien-de-Vouvantes, honnête garçon Jean Jouneaulx, demeurant en la dite bourgade, présentèrent comme chapelain messire Pierre Jouneaulx, fils de Julien Jouneaulx, clerc tonsuré ... Consenti en la bourgade de Saint-Julien-de-Vouvantes, le 14 février 1677, avant midi. 

Dans un aveu rendu le 30 janvier 1691, il est constaté que ce Pierre Jouneaulx, clerc tonsuré, chapelain des dites chapellenies, demeurait en la maison de la Garenne. paroisse de Saint-Julien-de-Vouvantes.

 

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CHAPELLENIE DE LA MAUBECHETIERE (1698)

D'après l'acte latin de provision de cette chapellenie écrit sur parchemin avec le sceau de Mgr. Gilles de Beauveau, évêque de Nantes, il résulte qu'une chapellenie perpétuelle sans charge d'âmes fut fondée autrefois, pendant sa vie, par messire Guillaume Rolland, prêtre, dans l'église de Saint-Julien-de-Vouvantes. Elle était chargée de deux messes par semaine. Devenue vacante par le décès de messire Pierre Hire!, prêtre, dernier paisible possesseur, les présentateurs légitimes, savoir : honnêtes personnes Guillaume, René et Jean Bourdel, René Guyot, Françoise Bourdel, René Davy, Guillaume Boisblaye, Jean Joubert, Jean Handorin, Pierre Poullier, Mathieu Roland, Mathurin Poirier, Jean Dutertre, Jean Bréjault, Jean Lalloué, Perrinc Gérard, veuve de Toussaint Bourdel, tous proches parents du dit Guillaume Roland, nommèrent Joseph Jouneaulx comme titulaire de cette chapellenie ; et cette présentation fut agréée, comme le constate l'acte que nous avons sous les yeux et qui fut passé à Nantes, au palais épiscopal, le 22 mai 1698 en présence de messire Charles-Yves Plantin et Nicolas Gendron, prêtres, témoins requis. Par mandement de Mgr. Maillard, secrétaire. 

Nous reproduisons presqu'en entier, le procès-verbal de prise de possession de cette chapellenie. Ecrit sur parchemin comme la pièce précédente, il nous donne le curieux cérémonial usité partout en semblable circonstance : 

« L'an 1698, le 26ème jour de mai, environ les neuf heures du matin, par devant moi, Pierre Patourel, notaire à ce commis par messire Pierre de la Lande, l'un des notaires royaux et apostoliques de la ville de Nantes, a comparu en sa personne, messire Joseph Jouneaulx, clerc tonsuré et étudiant ordinairement au collège de Nantes, et demeurant faubourg Saint-Clément ; lequel a requis transport de moi soussigné en l'église de Saint-Julien-de-Vouvantes et à la maison de delà l'eau, pour le mettre et induire en la réelle, civile et actuelle possession du bénéfice fondé par Guillaume Roland, dont la dite maison de delà l'eau en Saint-Julien, circonstances, dépendances et autres héritages en dépendant, et autres situés en la Maubechetière, en Erbray, et dépendant de deux messes par semaine. Ce que lui accordant, je me suis transporté jusqu'en l'église pour le mettre en possession, en présence de maître Louis Baillif, notaire et de René Macault, demeurant séparément en la ville de Saint-Julien-de-Vouvantes ........ Entrant en la dite église, le dit Jouneaulx a pris de l'eau bénite et aspergé, et ensuite après s'être mis à genoux devant l'autel de la Vierge où se dessert la dite chapellenie, et devant le crucifix, et y avoir fait plusieurs prières et sonné les cloches, j'ai fait savoir à haute et intelligible voix que je mettais le dit Jouneaulx en la réelle, civile, actuelle possession du dit bénéfice, et ai déclaré que s'il y avait quelque opposant qu'ils eussent à se présenter ; quoi il ne s'en est présenté aucun. De là je me suis transporté jointement avec ledit sieur Jouneaulx, mes témoins et autres présents en la maison de delà l'eau, où il a bu et mangé, fait feu et fumée, fermé et ouvert la porte ; et de là après avoir entré dans le jardin du dit lieu, principal lieu de la dite chapellenie, où il a coupé bois, bêché terre et fait toutes autres fonctions nécessaires pour acquérir et prendre une bonne et ample possession ; et après tout quoi avoir fait, par plusieurs fois, lecture du présent, et avoir dit s'il y avait quelques opposants qu'ils eussent à le déclarer, il ne s'en est trouvé aucun, je l'ai en présence des dits témoins et autres soussignés mis en la réelle, civile et actuelle possession du dit bénéfice. Fait et arrêté sur les dits lieux, les dits jour et an que dessus. Ainsi signé en la minute des présentes : Th. COURCIER, recteur ; J. JOUNEAULX ; C. R. GUIBOURG, présent ; L. BAILLIF, témoin ; C. R. GUIBOURG, présent ; JOUSSET, aussi présent ; P. PASTOUREL, notaire commis ; MACAULT, témoins ; CATHELYNAIS, présent » (Note : Ce cérémonial était, à peu de choses près, le même qu'on employait à la prise de possession d'une église et d'une cure par un nouveau recteur. Nous trouvons en effet dans le seul acte de ce genre qui nous soit parvenu, la prise de possession de missire René Hamel, le 1er mai 1735, les détails suivants « ........ Le dit sieur Hamel s'est avec nous, notaire royal et apostolique, et de notre compagnie, transporté avec les témoins soussignés en l'église paroissiale de Saint-Julien-de-Vouvantes dans laquelle il s'est revêtu d'un surplis et d'une étole, fait aspersion d'eau bénite, génuflexions dévotes, prières et oraisons devant le maître-autel qu'il a baisé, ouvert et fermé le tabernacle, pris place de recteur au choeur, monté dans la chaire de prédication, visité les fonds baptismaux, sonné les cloches, et dans la dite église fait tous actes et formalités requises et nécessaires pour prendre et acquérir une bonne et valable possession  ...... ensuite s'est transporté dans la maison presbytériale où il a librement entré, ouvert et fermé portes et fenêtres, fait feu et fumée, et comme il avait la grand'messe à dire, il n'a pu boire ni manger ; dans le jardin coupé bois, arraché herbe, fait émotion de terre et tous autres actes requis ..... sans aucun trouble ni opposition de personne, le tout s'étant fait en présence et par acclamation d'un grand concours de peuple .... » Suivent les signatures. Dans cet acte il est mentionné que le dit recteur avait dû préalablement accepter la bulle Unigenitus par laquelle le pape Clément XI condamne le Jansénisme en 1713).

Messire Joseph Jouneaulx mourut en 1699 comme le porte l'acte suivant : « L'an 1699, le 7ème jour du mois d'octobre est décédé en la communion de notre mère la Sainte Eglise Joseph Jouneaulx, chapelain de la Goussaudrye et de la Maubechetière, dont le corps a été inhumé le huitième jour du dit mois et an, dans l'église de Saint-Julien-de-Vouvantes, en présence de dame Gillonne Grignard de la Freslonnière, messire Nicolas Martin et plusieurs autres, par moi prêtre et vicaire du dit Saint-Julien. Signé : François CLEMENT, prêtre ».

Antérieurement à messire Joseph Jouneaulx, nous trouvons dans les registres le nom d'un autre chapelain de la Maubechetière : celui de messire Jan Barbelivient. Il fut baptisé dans l'église de Saint-Julien-de-Vouvantes le 21 mars 1603. Le 28 septembre 1629, il fait un baptême, et depuis cette époque il signe un grand nombre d'actes, surtout en 1630. Il mourut le 14 novembre 1668 dans les circonstances que rapporte l'acte curieux de décès que nous reproduisons textuellement : « Dom Jan Barbelivient, vivant prêtre de Saint-Julien-de-Vouvantes et chapelain de la Maubechetière d'Erbray, et possesseur du légat de la Garenne, est décédé le 14 de novembre de l'an 1668, et enterré à Ranné de la Guerche dans l'église, y étant demeuré malade au retour du voyage de Sainte-Anastasie de Brielles, avec vénérable discret messire Jan Mutel, pour lors recteur de Saint-Julien-de-Vouvantes et même le dit sieur recteur y perdit son cheval qui se laissa aussi mourir. Le tout rapporté par ledit sieur recteur : J. MUTEL » (Note : Brielles est un bourg situé maintenant dans le diocèse de Laval. Il était autrefois le centre d'un pèlerinage régional en l'honneur de Sainte-Anastasie. Le recteur Jean Mutel s'y était rendu en compagnie du chapelain Barbelivient ; et ce voyage eut une issue fatale pour le chapelain .... et pour le cheval du bon recteur qui tint à constater dans les registres paroissiaux ce double malheur).

Un autre prêtre, messire Louis du Ros, porte dans nos registres la qualification de chapelain de la Maubechetière. Il mourut le 17 avril 1720. 

(1701)

En 1701, messire Mathurin Grassineau, clerc tonsuré, était chapelain des chapellenies la Garenne, la Bonnaudière et Beaumont. En 1725 il était prêtre et habitait à Nantes, rue de la Juiverie, paroisse Sainte-Croix. 

(1742) 

L'an 1742, le 28ème jour de janvier, noble homme François Jouneaulx, sieur de la Baudussaye, demeurant en la ville de Châteaubriant, paroisse de Saint-Jean de Béré, fils et héritier de noble homme François Jouneaulx, sieur de la Garenne et de demoiselle Renée Guibourt, ses père et mère, étant présent en cette ville, ... a présenté les chapellenies de la Bonnaudière, la Garenne et Beaumont se desservant en l'église paroissiale de Saint-Julien-de-Vouvantes vacantes par le décès de noble et discret messire Mathurin Grassineau, prêtre ; dernier titulaire des dites chapellenies pour maître Pierre Jouneaulx, sieur de la Garenne, clerc tonsuré de ce diocèse, son fils, capable et idoine de les posséder... 

Le 29 janvier, Mgr. Christophe-Louis-Turpin Crissé de Sanzay, évêque de Nantes, accorda la provision et le visa demandés suivant la formule ordinaire. 

Au mois de juillet de la même année, il y eut des difficultés et même un procès entre M. Jouneaulx, titulaire de ces chapellenies et les héritiers de messire Grassineau qui avaient refusé de remettre au nouveau titulaire les titres et papiers des fondations dont il était chargé. Les feuilles qui contiennent le récit de ces difficultés et donnent le jugement rendu à cet effet sont assez mal écrites et ne présentent pas d'ailleurs un bien grand intérêt. Une supplique Mgr. l'évêque que nous résumons indique suffisamment comment tout fut terminé 

« Le suppliant Pierre Jouneaulx atteste qu'au décès de son prédécesseur, suivant les registres de visites de la paroisse, les dites chapellenies étaient chargées chacune d'une  messe par semaine, et que de temps immémorial il n'en a été desservi davantage. Cependant le suppliant ayant cherché dans les archives pour découvrir les titres de ces chapellenies presque tous perdus par la négligence des précédents titulaires, découvrit la fondation de celle de la Garenne qui porte précisément l'obligation de la desserte de deux messes par semaine. En outre le dit suppliant a retiré des registres de l'évêché une copie d'homologation par laquelle il est spécifié qu'un de ses ancêtres fonda une chapellenie à la charge d'acquitter une messe par semaine, et, en plus, chaque année, de faire la vigile de la mort du fondateur, de dire les vêpres des morts et le lendemain une messe chantée, le tout dans l'église paroissiale de Saint-Julien-de-Vouvantes. C'est ce que les personnes les plus anciennes de la paroisse ni autres des environs n'ont pu ni ne peuvent assurer avoir été pratiqué. Le suppliant se trouve donc en conscience obligé d'avoir recours à sa Grandeur pour qu'il lui soit permis de ne faire pas plus de service que ses prédécesseurs pour deux motifs : 1° la moitié des revenus de la Garenne sont perdus et une grande partie des deux autres chapellenies par la négligence des précédents titulaires ; 2° la plus grande partie des revenus qui restent consistent en maisons qui ont besoin de réparations considérables ; le tout joint ensemble avec le service et les décimes absorbent la plus grande partie des revenus. D'un autre côté le sieur recteur de Saint-Julien exige la rétribution des messes annexées aux dites chapellenies à douze sols, le suppliant demande qu'on lui permette de les faire dire par quelques autres prêtres du voisiné qui les desserviraient à bien moins, d'autant que le recteur et son vicaire en ont plus qu'ils n'en peuvent acquitter ; si vrai qu'ils sont obligés d'en faire desservir par des prêtres hors paroisse. Bref, le suppliant demande que les trois chapellenies soient réduites à une seule au nom de la Garenne avec deux messes par semaine, qui pourraient être dites hors paroisse »

Le présentateur, père du chapelain, approuve la requête de son fils ; l'évêque de Nantes la renvoie au promoteur le 31 janvier 1743 et ce dernier par une ordonnance du 16 juillet, même année, réduit les trois chapellenies à une seule sous le nom de la Garenne, qui sera chargée de trois messes par semaine, lesquelles seront acquittées à jours non limités dans l'église paroissiale de Saint-Julien-de-Vouvantes. 

Messire Pierre Jouneaulx, titulaire de ces chapellenies, devint recteur de Saint-Julien-de-Vouvantes et y mourut en 1783. 

(1783)

A la mort de messire Pierre Jouneaulx, vivant recteur de Saint-Julien-de-Vouvantes, les chapellenies dont il était titulaire furent présentées par noble homme François-Charles Jouneaulx, sieur de la Baudussaye, demeurant en la ville de la Guerche, paroisse de Ranné, évêché de Rennes, et noble homme Charles-René Jouneaulx Le Jeune, sieur de la Baudussaye, demeurant sur l'île Feydeau de Sainte-Croix, Nantes ; les dits sieurs Jouneaulx, fils et héritiers de noble homme François Jouneaulx, sieur de la Baudussaye, lequel était aussi fils et héritier de noble homme François Jouneaulx, sieur de la Garenne et de demoiselle Renée Guibourt. Ils étaient les frères du recteur. Ce fut le fils cadet du sieur François-Charles Jouneaulx de la Baudussaye qui fut nommé et agréé, il demeurait ordinairement en qualité d'étudiant au collège de Château-Gonthier, en Anjou. La supplique des présentateurs était adressée au roi, vu la vacance du siège épiscopal de Nantes. L'acte fut passé dans la ville épiscopale, le 22 septembre 1783.

La provision faite par le roi est sur parchemin, d'une écriture fort soignée, avec la signature royale et le sceau que nous avons vu, mais qui depuis a été enlevé par une main indiscrète. Voici cet acte, le seul du genre que nous ayons dans nos archives : 

« Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de, Navarre. Au premier juge des lieux, notaire royal apostolique ou autres qu'il appartiendra sur ce requis, salut. Sur le bon et louable rapport qui nous a été fait des bonnes vie, moeurs, piété, suffisance et capacité du sieur François-Georges Jouneaulx, clerc tonsuré du diocèse de Nantes ; pour ces causes nous lui avons donné et conféré, donnons et conférons par ces présentes signées de notre main les chapellenies de la Bonnaudière, la Garenne et Beaumont, fondées et desservies dans l'église paroissiale de Saint-Julien-de-Vouvantes, diocèse de Nantes, vacante en régale, par le décès du sieur Pierre Jouneaulx, dernier titulaire, sur la nomination et présentation qui nous en a été faite par les sieurs François-Georges Jouneaulx et Charles-René Jouneaulx frères, se disant patrons des dites chapellenies, ainsi qu'il parait par l'acte de la dite présentation cy-attaché sous le contrescel de notre chancellerie : dont la collation et la disposition nous appartient à cause de la dite régale, pour dorénavant, par le dit sieur François-Georges Jouneaulx, desservir les dites chapellenies, en jouir et user aux honneurs, autorités, droits, fruits, profits, revenus et émoluments y appartenants tels et ainsi qu'en a joui ou dut jouir le dit sieur Pierre Jouneaulx. Si vous mandons que le dit sieur François-Georges Jouneaulx, ou procureur pour lui, vous aviez à mettre et installer en possession des dites chapellenies, et à l'en faire jouir pleinement et paisiblement, les solennités en tel cas requises, gardées et observées. Car tel est notre plaisir. Donné à Versailles, le 7ème, jour du mois de décembre 1783, et de notre règne le 10ème, LOUIS ».

Dès le 22 septembre précédent, provision de cette chapellenie avait été faite par le vicaire capitulaire, le siège vacant. Signé au registre : DE CHEVIGNÉ, vicaire général ; LEMARIÉ, chanoine, secrétaire ; GAST1N, pro secrétaire. 

Le 12 avril 1784, François-Georges Jouneaulx fut installé solennellement en la possession de sa chapellenie d'après le cérémonial usité en pareil cas, que nous avons décrit plus haut. Ce fut par procureur qu'il prit possession. Par procuration signée de lui, 15 février 1784, il chargea messire Jean Lainé, prêtre, recteur de Saint-Julien-de-Vouvantes de le représenter dans sa prise de possession. Ce qui fut fait. Messire Jouneaulx demeurait alors à Nantes, rue Basse-du-Château, paroisse de Sainte-Radegonde. La cérémonie fut présidée par Clément-Louis-René Daniel, conseiller, notaire du roi et apostolique de la ville, comté et diocèse de Nantes. Ce fut la dernière cérémonie de ce genre qui eut lieu à Saint-Julien-de-Vouvantes avant la Révolution. 

(1784)

En 1784, le titulaire de la chapellenie de la Goussaudrye, en Saint-Julien-de-Vouvantes, était messire Jean-Jacques-Baptiste Juston, clerc tonsuré. Il habitait avec sa mère, dame Anne-Jeanne Poullain, veuve de noble homme Jacques Juston, le château de la Rivière, paroisse de Pannecé. Le 16 mars 1784 il prit possession. Il succédait au recteur Pierre Jouneaulx (Note de messire Lainé dans ses registres).

La maison de la Goussaudrye, avec ses dépendances, le verger de la Goussaudrye, le pré Davy, la pièce du Pont-Mahéas et le pré de Duron, composaient le bénéfice de cette chapellenie. Ces biens étaient à cette époque à la jouissance de noble homme Gilbert Chassaing, receveur des devoirs et de dame Marie-Perrine Martin, son épouse. Ce bénéfice était chargé d'une messe par semaine (Registre de messire Lainé). 

 

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CHAPELLENIE DE SAINTE-CATHERINE (1400)

C'est la plus ancienne chapellenie que nous connaissons et elle ne nous est connue que par une inscription funéraire déchiffrée dans notre vieille église. Elle fut fondée en 1400 par noble homme Julien Colin, chevalier, capitaine de cent hommes d'armes, seigneur de la Biochaie et d'Herbetière. Elle se desservait dans la chapelle de Sainte-Catherine en l'église de Saint-Julien-de-Vouvantes, chargée d'une messe par semaine, et la présentation d'icelle appartenait aux Colin de la Biochaie, issus du dit fondateur. Tous ces termes mêmes ont été pris sur la pierre tumulaire qui couvrait autrefois les restes du seigneur fondateur ensevelis dans la dite chapelle et décédé en 1425. Cette pierre enlevée plus tard sans scrupule, parce qu'elle gênait les processions, fut placée au bas des degrés du maître-autel ; l'inscription tumulaire s'est progressivement effacée et a disparu complètement. Lors de la construction de la nouvelle église, cette pierre déposée dans la crypte, sert provisoirement de marchepied d'autel. 

De temps à autre, dans nos registres, il est fait une simple mention de cette chapellenie sans aucun nom des titulaires successifs. 

Au greffe de Châteaubriant, sous cette indication : Vente des biens nationaux ou d'église, nous avons copié ce qui suit : A revendre le bénéfice de Sainte-Catherine, en Saint-Julien-de-Vouvantes, vendu le 1er avril 1791 à à Fresnais-Beaumont, guillotiné, et consistant dans le pré des Coulées, celui du Pont-Mahéas, le pré derre (de derrière), deux quantités dans le pré d'Embroussière et une laiche de jardin, et affermé en partie à la veuve Cordeau, demeurant au bourg. 

 

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CHAPELLENIE DE LA RACOUDELAIS

Cette chapellenie fut fondée par messire 0llivier Corbin (ou Corvin), qui fut recteur de Saint-Julien-de-Vouvantes de 1424 à 1471. Le fondateur en réserva, comme d'habitude en pareil cas, la présentation pour ses neveux et leurs successeurs.

Note : Jacques Géraud, sieur du Houssay (en Saffré) et du Bohallard (en Puceul), présentateur d'une chapellenie (chapellenie de la Racoudelais) en Saint-Julien-de-Vouvantes en 1662 (archives de Loire-Inférieure, B1007; G153, 579 ; H301) suite à la sépulture d'Anne Morel, sa femme, survenue le 9 août 1662. 

En 1740, messire François-Gabriel Fouchier était chapelain de la Racoudelais. Il demeurait en la bourgade de Saint-Julien-de-Vouvantes, et Mathieu Maillard, laboureur à boeufs faisait valoir dès 1725 la métairie de la Racoudelais. 

Le 19 mars 1740, entre messire Fouchier et Mathieu Maillard fut fait, par un acte, continuation de la ferme pour le dit Maillard, « pour en jouir comme il en a cy-devant fait et jouit encore actuellement, aux mêmes clauses, charges et conditions portées par le bail à ferme du 22 septembre 1725 ; à la réserve néanmoins que le sieur bailleur se réserve par chaque année le nombre de 300 fagots, que le preneur s'engage de lui rendre en sa demeure, sans espoir d'aucune récompense. La présente continuation aura effet le temps et espace de sept années, et sept parfaites cueillettes et jouissances qui ont commencé par anticipation le jour et fête de la Toussaint dernière passée, et finiront à pareil jour et fête de Toussaint, les dites sept années finies et révolues. Et paiera le dit preneur pour chaque dit an, à chaque fête de Toussaint, pendant. le cours du présent, quitte à la main du dit sieur bailleur, ainsi que les termes échoiront, la somme de cent livres, sans que les dits termes puissent attendre ni retarder l'autre ... ».

C'est dans cette métairie que naquit et fut élevé notre M. Joseph Maillard. La chapellenie se desservait en l'église de Saint-Julien-de-Vouvantes, à l'autel Saint-Jacques, elle était chargée de deux messes par semaine. 

(1766)

 « Je, soussignée, Marie-Elisabeth Morel, veuve d'écuyer Jean-Baptiste Pigeaud, seigneur de la Beillère Bohallard, le (ou la) Houssaye, mère et tutrice de Louis-François Pigeaud, mon fils aîné, donne pouvoir et procuration à messire Jean. Pasgrimaud, prêtre, seul sacriste, de l'église paroissiale de Saint-Similien en cette ville de Nantes, de comparaître pour moi et en mon nom, devant tel notaire royal et apostolique qu'il lui plaira, pour faire apporter acte de présentation du bénéfice de la Racoudelais, vacant par le décès de messire Francois Fouchier, située en la paroisse de Saint-Julien-de-Vouvantes, y desservi à l'autel de Saint-Jacques, fondé de deux messes par semaine, par feu messire Ollivier Corbin, recteur de la dite paroisse, qui en a donné la présentation à ses neveux et à leurs descendants dont mon dit fils est le principal et noble héritier : En conséquence présenter à Mgr. l'évêque de Nantes messire Martin-Joseph Chrétien de la Cour, prêtre de Nozay, en qualité de parent. A Puceulle, ce 23 février 1766. Signé : MOREL DE LA BELLIERE ».

Le 6 mars 1766, la présentation fut faite suivant les désirs de Marie-Elisabeth Morel par messire Jean Pasgrimaud. Le même jour Mgr. Pierre Mauclerc de la Muzanchère donna les lettres de provision. Le 10 mars suivant messire Martin-Joseph Chrétien de la Cour prit possession. de sa chapellenie d'après le cérémonial accoutumé et décrit ci-dessus. A la fin de l'acte de possession se remarquent les signatures de René Hamel, recteur, et de Joseph Maillard, prêtre, vicaire. Les pièces originales de cette présentation, les lettres de provision et le procès-verbal de l'installation sont encore en la possession de la plus proche parente de M. Joseph Maillard, qui nous les a communiqués. 

Le dernier chapelain de la Racoudelais partagea le sort de M. Maillard dans la funèbre nuit du 16 novembre 1793. La tradition rapporte qu'excellent nageur, il réussit à sortir du bateau à soupape de l'infâme Carrier et à gagner la rive, quand il fut assommé à coups de gaffe par des mariniers postés sur la rive. 

 

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CHAPELLENIE DU CHALONGE

Nous n'avons trouvé sur cette chapellenie que le document suivant : 

« Le 13 novembre 1764, maître Jean Janvier, sieur de la Banque, prêtre, vicaire de Moisdon, après la mort de messire Picault, et sur la présentation de M. Lejeune, propriétaire de la terre du Chalonge, a pris possession de la dite chapellenie, chargée de deux messes par semaine, à jours non limités. La dite prise de possession faite en notre présence et en celle du recteur de Moisdon, de M. Porcher et de M. Leussier, notaire apostolique : Signé : R. Hamel, recteur »

Précédemment en 1758 avait été bénite la chapelle du Chalonge, comme le rapporte le procès-verbal suivant : « Aujourd'hui 24ème jour de juillet 1758, en vertu d'une permission de Mgr. l'évêque de Nantes, du 13 mai dernier, la chapelle du Chalonge, située en cette paroisse, regarnie de tous ses ornements, et rebâtie aux frais et par les soins de M. Lejeune, actuel propriétaire de la terre du Chalonge, a été rebénite par moi, recteur soussigné, en présence de MM. Maillard, mon vicaire ; Desportes Lenormand, vicaire du petit bourg d'Auverné ; Picaut, dudit Auverné et titulaire de la chapelle ; Labanque, prêtre de Moisdon ; Mathurin Thomas, clerc tonsuré, et tous les bourgeois de cette paroisse ; Signé : R. Hamel, recteur ».

Avant cette époque, c'était la famille Freslon de la Freslonnière qui habitait le Chalonge dont elle était propriétaire depuis 1671 (Note : Cette chapelle du Chalonge dédiée à saint Mathurin existe encore assez bien entretenue, avec son autel garni toujours de sa pierre sacrée, et surmonté de la statue peu artistique du titulaire, quoique depuis plus de cent cinquante ans le saint sacrifice de la messe n'y a été offert. A l'un des jours des Rogations, la procession s'arrête à cette chapelle pour y faire une courte station et chanter une hymne ou une antienne en l'honneur du patron). 

 

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LÉGAT DES ÉCOLES

Nous n'avons point trouvé les titres de cette fondation. Çà et là dans les comptes des marguilliers ou dans les délibérations du Général, il y est fait allusion. 

C'est ainsi que dans les comptes de 1610 nous lisons que « 30 livres furent payées à messire Julien Rouger, prêtre, pour ses gages accoutumés pour ses peines d'instruire les enfants »

Dans une délibération du Général du 11 février 1753 il est déclaré : « qu'il y a environ trente ans que messire François Gabriel Fouchier a reçu une maison à chauffage, située au derrière de cette ville proche la chapellenie de la Garenne, et une petite quantité de jardin au pignon d'orient, le tout dépendant de cette fabrique, à condition à lui de tenir les petites écoles aux enfants mâles de cette paroisse qui est le but et l'intention du fondateur. Mais que loin que le dit sieur Fouchier ait exécuté les conditions de sa présentation, il y a environ sept à huit ans qu'il a abandonné et laissé la dite maison et jardin, quoiqu'il ait retenu les clefs et est allé demeurer dans une autre maison ; que celle en question n'est point chauffée ni entretenue de réparations, qu'elle menace ruine et est en danger de tomber, ce qui causera des frais au Général, et qu'il est nécessaire de remédier à cet abus, et de faire le bien commun de la jeunesse de cette paroisse et de pourvoir la dite maison et jardin à un autre prêtre pour remplir les intentions des fondateurs, ou de faire contraindre le dit sieur Fouchier d'exécuter les dites conditions ; sur quoi le Général a délibéré que les archives de cette fabrice seront incessamment ouvertes ...... pour rechercher l'acte de présentation en faite au dit sieur Fouchier et autres titres si aucuns sont, pour de ce estre délibéré ce qu'il sera vu appartenir ... »

Cette maison dite de Guillaume Charnier et appelée ensuite légat des écoles, bâtie vis-à-vis celle du légat de la Garenne existe encore en assez bon état de conservation. Toutes les deux sont comme des reliques toujours subsistantes de nos anciennes chapellenies.

 

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AUTRES FONDATIONS SIMPLES

Un grand nombre d'autres fondations existaient dans notre église, avant la Révolution qui, au déclin du XVIIIème siècle, en France, mit fin à tant de choses. Elles n'avaient pas le caractère ni les privilèges des chapellenies dont nous venons de recueillir et de publier les documents qui nous ont été livrés. Elles n'étaient pas desservies par des titulaires ou chapelains chargés de dire ou de faire dire les messes prescrites, par les dernières volontés des fondateurs. Les prêtres de la paroisse, recteurs, vicaires et prêtres habitués en avaient le soin. 

Çà et là, dans les vieux registres, surtout dans les comptes de fabrique, on trouve des traces de ces libéralités pieuses consacrées aux défunts : Ainsi nous lisons dans le compte de fabrique de 1785, le dernier qui nous est resté avant la Révolution « qu'une somme de 70 livres était consacrée pour la fondation annexée sur la métairie de la Chevretorie en ce bourg » ; une autre de « 10 livres polir la fondation fondée sur la métairie du Bois-du-Feu, en cette paroisse » une autre de « six livres pour la fondation fondée sur la métairie de la Tiroterie à Leuzenais » ; une de « 29 sols pour la fondation annexée sur la maison de la Tête noire, en ce bourg » ; une « de 28 sols pour fondation sur la métairie de la Riollais en cette paroisse ». Il était dû aussi 15 livres sur la métairie de la Mottais, 23 sols sur la maison de M. Fresnais de Beaumont, 10 sols pour l'ancienne maison du Petit-Paradis (Note : Un assez grand nombre de maisons portaient alors un nom particulier et distinctif dans le bourg et même dans la campagne. Remplacées par de nouvelles constructions, leurs anciennes dénominations ont elles-mêmes disparu). Ces sommes étaient dues par le dit sieur de Beaumont qui plusieurs fois les refusa, parce que les titres authentiques de cette fondation connue autrefois sous le nom de fondation de Mille-Cent, avaient été perdus, et qu'on n'en put présenter de valables à M. de Beaumont qui les exigeait absolument pour se croire obligé d'acquitter cette fondation. Nous trouvons encore dans le même compte « la somme de 9 sols due pour la ferme des Epinettes en cette paroisse »

La plus importante de ces fondations fut celle de Mademoiselle Perrine Guibourd, veuve de noble homme François Boguais, vivant sieur de la Bizolière. Une somme de trente livres y était affectée. Le général s'obligea de faire acquitter trente messes chantées : deux, le premier janvier ; deux, le 6 du même mois ; une, le 2 février ; une, le 25 mars ; deux, le 1er avril ; deux, le mercredi des Cendres ; une, le Jeudi-Saint ; une, le samedi de Pâques ; deux, le jour de l'Ascension ; deux, la veille de la Pentecôte ; une, le jour de la Fête-Dieu et pendant toute l'octave, sauf le dimanche dans l'octave ; une, le 29 juin ; deux, le 25 août ; deux, le 4 octobre ; une, le 8 décembre, et enfin une, le 25 du même mois. 

De plus, le Général devait faire faire exactement les saluts mentionnés dans la dite fondation, le premier dimanche de chaque mois. Une somme de dix livres était affectée à ces saluts « partageable par égale portion entre le recteur et les prêtres qui y auront droit ». Chaque salut revenait à « 16 sols, 8 deniers »

Enfin il devait, à perpétuité, être entretenus deux cierges de cire blanche, d'une livre chacun, devant l'autel de la Sainte Vierge ; « lesquels seront allumés pendant la grand'messe paroissiale, les dimanches et fêtes gardées, et pendant le salut les jours que l'on le fera »

Pour tous ces soins le général recevait 30 livres au profit de la paroisse. 

La somme totale de 70 livres fut « assignée sur la métairie et terres en dépendantes, vulgairement appelée la Chevroterie située au dit bourg et paroisse de Saint-Julien-de-Vouvantes »

Ce fut le 16 octobre 1735 que cette fondation fut acceptée par le Général. Mais alors, comme aujourd'hui, les formalités administratives demandaient du temps, et ce ne fut qu'à partir du 30 mars 1738 que cette fondation fut définitivement acceptée et mise à exécution. 

C'est la seule qui survécut au désastre qui engloutit tout à l'époque de la Révolution. Reprise par les héritiers après le Concordat, et légèrement modifiée, elle est devenue : la fondation de Mlle Brossais

Subira-t-elle comme toutes celles qui ont été établies depuis, le sort commun réservé à toutes les institutions religieuses ? L'Etat n'est plus en France que l'instrument docile de la franc-maçonnerie. Et cette société ténébreuse, suppôt de l'enfer, a juré la destruction de l'Eglise catholique et de ses oeuvres. C'est un duel à mort qui se déclare. L'histoire en a enregistré d'autres. Mais toujours après la tourmente, s'est vérifiée la parole du Divin Fondateur de cette Eglise : « Vous avez beau faire, les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre moi ! Non proevalebunt ! »

(J. Saint-Fort-Rondelou - 1908)

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