Région Bretagne : Web Internet de Voyage, Vacances, Location, Séjour, Immobilier, Hôtel, Camping, Location, Boutique en Bretagne

Bienvenue !

Fondation du pèlerinage de Sainte-Anne-la-Palud

  Retour page d'accueil        Retour Ville de Plonévez-Porzay  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Pèlerinage de Sainte-Anne la Palud

 

I. — Le Cantique et la Tradition.

La tradition rattache la fondation du pèlerinage de Sainte-Anne la Palud à la destruction de la ville d'Is. L’écho de cette tradition se trouve dans le premier cantique du recueil, cantique dû à l’abbé Pierre L'Helgoualc'h :

« Dre bec'hejou ar yaouankiz  - Goude ma voe kollet Ker Is, - Roue Kerne, hanvet Grallon, - A voe mantret braz e galon.

Hag evit troi malloz Doue - Pell dioutan, deus bro Gerne, - E roas, dre wir binijen, - Kalz a vadou en aluzen.

... Ar Palud da zantez Anna, - Rumengol d'ar Werc'hez Vari - Ha Landevenneg da bedi.

E vignon mat sant Gwenole - A voe karget gant ar Roue - Da zevel ty Santez Anna - Ha ty an Intron Varia.

Après la submersion de la ville d'Is, causée par les péchés de la jeunesse, le Roi de Cornouaille, nommé Grallon, se trouva profondément affligé.

Pour détourner la malédiction divine de sa personne et du pays de Cornouaille, il donna, en esprit de pénitence, beaucoup de biens en aumônes :

La " Palud " à sainte Anne, Rumengol à la Vierge Marie et Landévennec pour y prier.

Le Roi chargea son grand ami saint Guénolé de bâtir la maison de sainte Anne et celle de Notre-Dame ».

 

II. — Les premiers apôtres de la Cornouaille.

Le Roi Grallon est toujours présenté comme le protecteur de la religion chrétienne, et de ses apôtres. Parmi ceux-ci brillent d’un éclat tout particulier saint Corentin et saint Gwénolé.

Saint Corentin était fils d’un seigneur breton qui avait émigré de Grande Bretagne en Armorique. Il fut ermite sur les pentes boisées du Ménez-Hom. « Pour sa nourriture, nous dit un de ses historiens, Dieu faisait un miracle admirable et continu. Un petit poisson, dans la fontaine voisine de l’ermitage se présentait tous les matins, au Saint, qui le prenait et en coupait une pièce pour sa pitance, et le rejetait dans l’eau, et, tout à l’instant, il se trouvait tout entier, sans lésion ni blessure ». Grallon fit de saint Corentin le premier évêque de Quimper.

Saint Gwénolé naquit aussi en Armorique de parents bretons émigrés. Remarquable par son austérité, chef de moines à 21 ans, il fonda l'abbaye de Landévennec. Il contribua puissamment, par lui-même et par ses nombreux disciples, au progrès du christianisme dans la Cornouaille et les pays voisins.

 

III. — La ville d'Is.

Que le lecteur soit tout de suite averti ! La tradition bretonne voisine ici avec la légende.

« Ker Is », la ville d'Is, est une ville légendaire dont l’existence a longtemps alimenté la controverse.

« Ker Is » signifierait ville d’en bas ou ville basse par opposition aux villes fortifiées de l’ancien temps qui étaient généralement bâties sur les hauteurs.

L’Anonyme de Ravennes, qui écrivait au VIIème siècle, parle d’une ville située dans les « palus de Bretagne » et l’appelle « Keris ». Mais voici la légende.

Belle entre toutes, une ville s’élevait jadis là où nous admirons aujourd’hui la baie de Douarnenez. Belle entre toutes : les grand’mères répètent encore le dicton : « Abaoue e beuzet Kêr Is N’eus kêr ebed par da Baris. Depuis la submersion de la Ville d'Is, Point de ville égale à Paris ».

Paris n’est, pour la tradition bretonne, que « Par Is », c’est-à-dire, l’égal d'Is.

Il était au péril de la mer : une solide muraille, avec de puissantes écluses, la protégeait de l'Océan.

Telle était la capitale de Grallon Meur, roi de Cornouaille, protecteur de la religion chrétienne.

Gwénolé y allait souvent rendre visite au roi. Mais Is était ville de désordre. La belle Dahut (ou Ahés), fille de Grallon, donnait l’exemple, En vain Corentin et Gwénolé tonnaient-ils contre le vice déchaîné.

Satan lui-même — ar prins ru, le prince rouge — parut à l’orgie de la nuit suprême. Dahut voulut-elle complaire au nouvel arrivant ou éprouver des émotions inconnues ?

Au cou de son père endormi, elle prit la clé des écluses qui défendaient de l'Océan la capitale de la Cornouaille et la remit au prince rouge.

Et soudain un cri s’élève dans la plaine : la ville est submergée.

A ce moment se présente devant le roi Gwénolé, l’envoyé de Dieu.

« Sire, la mer ! Vite à cheval ! ».

Grallon allait partir. Dahut parut, effrayée : « Père ! ».

Elle fut vite en croupe près du roi.

Celui-ci fit effort pour rejoindre Gwénolé qui chevauchait devant. En vain ! La mer montait si vite !

Bientôt le cheval eut de l’eau jusqu’au poitrail.

« Au secours, Gwénolé ! ». Le moine se retourna et vit Dahut :

« Jetez ce démon ou vous êtes perdu ! ». Dahut roula dans la mer. Grallon échappa aux flots.

La pécheresse devenue sirène, apparaît parfois au pêcheur.

« Gwelas-te ar morwerc'h, pesketour, - O kriba he bleo melen-aour, - Dre an heol splann e ribl an dour. - Gwelout a ris ar morwerc’h wenn ; - M’he c’hlevis o kana zoken : - Klemvanuz ton ha kanaouen. » (Barzaz-Breis).

« As-tu vu, pêcheur, la blanche fille de la mer, peignant ses cheveux blonds comme l’or, au soleil de midi, au bord de l’eau ?

J’ai vu la blonde fille de la mer ; je l’ai même entendue chanter : plaintifs étaient ton et chanson ».

De Poul-Dahut (Pouldavid) où tomba Dahut, les deux cavaliers, sans regarder en arrière, coururent à toute bride vers le Ménez-Hom. Le soleil se levait quand ils arrivèrent au sommet :

« Halte, sire, et, à genoux pour remercier Dieu de nous avoir sauvés ! ».

L’action de grâces de Grallon fut émue : Il chercha sa capitale, il ne vit que les flots !

Voilà le châtiment ! La réparation allait être digne.

A Gwénolé le roi fit don de Landévennec où s’élèverait le premier monastère de Cornouaille, foyer de civilisation pour toute la Bretagne. A Notre Dame il consacra la terre de Rumengol, et à Sainte Anne, la terre de la « Palud », toute proche des eaux qui couvraient Is.

 

IV. — Date de la fondation du Pèlerinage.

M. de la Borderie (A. de La Borderie, Histoire de Bretagne, T. I, page 326) place la première entrevue du Roi Grallon et de saint Gwenolé entre les années 485 et 490. Prenons comme guide le savant historien et disons que le pèlerinage de la Palud a été fondé vers l’an 500. Il existe donc depuis près de quinze siècles ! Comme les Bretons ont raison de chanter :

« A-dreuz an eil kantved d’eben - E deut aman ar bobl kristen (Du cantique de M. l'abbé P. L'Helgoualc'h).  A travers les siècles - Est accouru ici le peuple chrétien ! ».

Pèlerinage de Sainte-Anne la Palud

(abbés H. Bossus et J. Thomas). 

© Copyright - Tous droits réservés.