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Le grand pardon de Sainte-Anne-la-Palud

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En Bretagne, depuis les premiers temps du Moyen-Age, on appelle « pardons » les grandes assemblées religieuses, qui se tiennent à l’occasion de la fête d’un saint Patron.

Le but des chrétiens en se rendant à ces solennités, était de « gagner des indulgences » que l'Eglise attache libéralement à la visite des centres de dévotion. D’où le nom de « pardons » donné à ces fêtes.

De tous les pardons du diocèse, celui de Sainte-Anne la Palud est parmi les plus connus et les plus considérables.

Anatole Le Braz écrivait : « Nulle fête n’est comparable à celle de la Palud et celui-là ne sait point ce que c’est qu’un pardon, qui n’a pas assisté, sous la splendeur du soleil béni, aux merveilles sans égales du pardon de la mer » (A. Le Braz. « Au pays des Pardons », Calman Lévy, Edit., Paris, page 340).

Ce pardon a lieu tous les ans, à la fin d’août, et il dure trois jours (le dernier dimanche d’août, le samedi qui précède et le mardi qui suit).

L’affluence des pèlerins est énorme et c’est par dizaines de milliers qu’on les voit accourir rendre leurs hommages à la Reine des Bretons.

Il est un point au sommet de la Palud que l'on nomme « Plas ar Zalud » « la Place du Salut », parce que jadis, et encore maintenant, c’est en cet endroit que s’agenouillaient les pèlerins pour saluer d’une première prière la Sainte vénérée.

Saluer sainte Anne, voilà bien la première pensée des pèlerins, arrivant à la Palud.

Le pardon de Sainte-Anne-la-Palud

Voyez-les surtout les jours du grand Pardon. De quelque manière et de quelque côté qu’ils atteignent le domaine sacré, ils se dirigent tous, d’un même pas, comme mus par un même sentiment intime, vers le cher sanctuaire.

L’étranger veut-il comprendre la piété des Bretons envers sainte Anne ? Qu’il passe et repasse par la chapelle ! Toujours du commencement à la fin du Pardon, des Bretons sont là, priant devant la sainte image, graves, recueillis, confiants.

Le pardon de Sainte-Anne-la-Palud

Une page d'Anatole Le Braz nous dira ce qu’était la veille du grand pardon de Sainte-Anne la Palud, à la fin du XIXème siècle.

« C'était un samedi de la fin d’août, un peu avant le coucher du soleil. Du sommet de la montée de Tréfentec, le paysage sacré nous apparut dans un éclat de lumière rousse. Quel contraste avec la terre de désolation que j’avais entrevue naguère, si pâle, si effacée, enveloppée d’une brume où elle s’estompait confusément, sorte de contrée-fantôme, image spectrale d’un monde mort ! Tout, à cette heure, y respirait la vie : une fièvre de bruit et d’agitation semblait s’être emparée du désert. Les dunes même exultaient, et l'Océan, dans les lointains, flambait ainsi qu’un immense feu de joie. Plus près de nous, dans le repli de colline où s’épanche le ruisseau de la fontaine miraculeuse, une espèce de ville nomade s’improvisait sous nos yeux. Comme au temps des migrations des peuples pasteurs, des tentes innombrables, de toutes formes et de toutes nuances, s’élevaient, se groupaient, bombaient au vent leur toiles bises, donnaient l’impression d’un camp de barbares, ou mieux encore d’un débarquement d’écumeurs de mer. Beaucoup de ces tentes, en effet, s’étayaient sur des rames plantées dans le sol, et elles étaient recouvertes, pour la plupart, de voilures de bateaux exhibant en grosses lettres noires leur matricule et l’initiale de leur quartier. A l’entour de l’étrange bourgade, les chariots renversés sur l’arrière enchevêtraient leurs roues, hérissaient la plaine d’une forêt de brancards, tandis que dans les pâtis voisins les bêtes erraient à l’aventure. Et sur tout cela planait une clameur, un vaste bourdonnement humain auquel se mêlait, à intervalles réguliers, en sourdine, le grondement cadencé des flots » (Anatole Le Braz, op. cit., page 341).

Le pardon de Sainte-Anne-la-Palud

Ogée nous apprend ce qu’était le pardon en 1840.

« Sainte-Anne la Palud est fréquentée annuellement par plus de soixante à soixante-dix mille pèlerins, qui y accourent de tous les points de la Bretagne, surtout pendant le mois d’août. Le dernier dimanche de ce mois et le samedi qui le précède, la foule des pèlerins est innombrable. La procession commence vers les cinq heures de l’après-midi : quatre bannières, suivies de huit croix ouvrent la marche ; puis viennent huit à dix mille personnes de tout âge et de tout sexe, portant toutes un cierge ou une bougie à la main, les unes marchant pieds nus, les autres en corps de chemise ; puis la statue de la Vierge, portée sur un brancard par des jeunes filles vêtues de blanc, deux clercs en dalmatique de drap d’or, portant les reliques, et enfin le clergé officiant, entouré de tous les prêtres des environs. Rien ne peut rendre l’aspect que présente cette longue file de pèlerins, sous mille costumes divers, tête nue et le chapelet à la main, se déroulant dans les plis du terrain en chantant les louanges de Dieu. Au fond du tableau, les énormes palues qui environnent la chapelle et qui pour un moment cessent d’être désertes et semblent s’animer ; puis plus loin encore la mer, la splendide et calme baie de Douarnenez, que le soleil inonde de ses feux, et au bord de laquelle cent et cent cinquante tentes, destinées à abriter les étrangers, s’agitent au vent. Nulle part peut-être la nature ne prête plus de charmes et de puissance aux imposantes cérémonies du culte catholique, et quiconque a vu ce saisissant tableau ne peut l’oublier. Cependant la nuit vient et le spectacle change d’aspect. Auprès comme au loin, on entend le bruit et l’agitation ; chaque fermier a donné abri à ses amis, et les traite de son mieux ; parfois la brise apporte le son des binious reconduisant de longues files de pèlerins, chantant des cantiques ; et tandis que tout autour de la chapelle vénérée les tentes brillent de mille feux, les pèlerins accomplissent leurs vœux ; les uns se prosternent sur la terre, les autres font le tour de l’église pieds-nus ou à genoux ; celui-ci recommande à sainte Anne l’âme de sa mère, celle-là prie pour son fiancé, qui est en mer ; partout enfin la foi s’épanche en actes fervents. Chacun en présence de cette communion catholique sent son esprit s’élever reconnaissant vers Dieu, les uns pour lui demander la foi, les autres pour le remercier de la leur avoir donnée » (Ogée, Dictionnaire de Bretagne, édit. de 1843, article Plonévez-Porzay, p. 326).

Le pardon de Sainte-Anne-la-Palud

(abbés H. Bossus et J. Thomas). 

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