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Ce château est situé à deux kilomètres au nord du bourg de Sainte-Brigitte, sur le bord de l'étang des Salles. Le château est dans la paroisse de Sainte-Brigitte, mais l'étang est dans celle de Perret ; c'est pour cela qu'on l'a parfois appelé Perret ou les Salles de Perret.

Ce manoir existait dès le commencement du XIIème siècle, et appartenait à Alain Ier, tige des vicomtes de Rohan, dont la famille l'a gardé jusqu'à la révolution française.

Le château primitif n'a pas laissé de traces, mais la demeure moderne, avec sa forme carrée, ses tourelles placées aux angles et sur les côtés, paraît remonter au XVème siècle ; elle est actuellement en ruines.

On trouve sur les bords de l'étang des Salles des pierres cristallisées et notamment des macles, dont les vicomtes de Rohan ont composé leur écusson, en les plaçant 3, 3, 3.

On trouve aussi dans les environs une grande quantité de minerai de fer, et c'est pour l'exploiter, et pour utiliser en même temps le bois de la forêt de Quénécan, que les sires de Rohan avaient, dès 1440, et même auparavant, un haut fourneau en Sainte-Brigitte. Le village de Govello, ou des Forges, pourrait bien avoir été le siège de cette exploitation primitive. On y fabriquait, comme du reste à Loudéac, des poêles, des plats et des fers de charrues, qui trouvaient un grand débit dans le pays. Vers 1915 la fonderie est sur le territoire de Perret, et appartient, ainsi que la forêt à la famille de Janzé.

La forêt de Quénécan, qui s'étend dans les paroisses de Sainte-Brigitte, de Saint-Aignan, de Perret et de Plélauf, n'a pas été sans influence pour l'établissement des premiers seigneurs dans cette region : on pouvait, y chasser les sangliers, les cerfs et d'autres animaux, et en même temps détruire la race malfaisante des loups et des renards.

« Cette forêt de Quénécan, dit Cayot-Delandre (Morb. p. 428), est sans nul doute le lieu le plus pittoresque de la Bretagne ; c'est là qu'il faudrait conduire les enthousiastes exclusifs des aspects de la Suisse ; ils conviendraient peut-être alors qu'un Breton peut admirer de magnifiques points de vue, sans aller les chercher si loin ; mais cela coûterait, j'en conviens, un peu plus de fatigue que de tourner, au coin de son feu, assis dans un bon fauteuil et les pieds sur les chenets ; les feuilles d'un album suisse ».

Jh-Mie LE MENÉ.