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NOTRE-DAME DU LOC en SAINT-AVÉ

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LES ORIGINES.

Le style flamboyant de cette chapelle accuse une oeuvre de la fin du XVème siècle. Presque toutes nos belles églises de Bretagne sont de cette époque, et, au dire de nos populations, elles auraient été bâties par les Anglais. C'est là une erreur aussi grossière que commune. Les inscriptions de la sablière de Notre-Dame du Loc précisent la date et les auteurs de cette construction. 

Jeanne d'Arc, avec la protection divine de saint Michel, sainte Marguerite et sainte Catherine, venait de « bouter les Anglais hors de France », et de nous débarrasser de leur joug séculaire. C'était un soulagement qui remplissait de joie et d'espérance le peuple de France ; et pour témoigner leur reconnaissance à la protection divine, seigneurs laïcs, prêtres ou religieux, tous animés des sentiments de la foi la plus vive, reprenant d'ailleurs la tradition des siècles précédents, rivalisèrent de générosité pour élever de magnifiques églises en l'honneur de Dieu et de sa très sainte Mère.

Cette coïncidence de l'expulsion des Anglais, — qui n'a dû s'opérer que lentement pour ceux qui s'étaient établis en France pendant la guerre de Cent Ans, — et de l'élan général des seigneurs pour la construction de nos beaux sanctuaires du XVème siècle, ne serait-elle pas la cause de l'erreur qui en attribue presque partout la construction aux Anglais ?

Y a-t-il eu au Bourg-d'en-bas de Saint-Avé d'autres chapelles antérieurement à celles-ci ? Et, s'il y en a eu, étaient-ce les oratoires d'un petit prieuré ? Cette question est restée jusqu'ici insoluble.

La chapelle du Bourg d'en-bas s'appelle Notre-Dame du Loc ou de Locmaria. — La Borderie (Histoire de Bretagne) dit que « Loc » veut dire : ermitage, ou petit monastère moins important que « Lan », qui désigne lui-même un monastère moins important que « Moustoér ».

Une ferme du Bourg-d'en-bas s'appelle la ferme de « Locmaria ». — Ce rapprochement justifie l'identification que nous avons établie entre Loc et Locmaria dans cette localité ; et il semble indiquer en même temps qu'il y avait ici une propriété dépendant de la chapelle et destinée à subvenir aux frais d'entretien, au moins à l'origine, d'un petit prieuré.

Mais je dois ajouter qu'on n'a découvert jusqu'ici aucun document qui concerne cet établissement.

Quoi qu'il en soit, la chapelle actuelle n'a jamais été ni oratoire de Religieux ni église paroissiale. Elle a été bâtie — les inscriptions des sablières le disent, — par Olivier de Peillac, chanoine de la Collégiale de Guérande et recteur de Saint-Avé, et par son successeur André de Coëtlagat, chanoine de Vannes, recteur de Plescop et de Saint-Avé : le millésime de 1475 est donné comme date du commencement, et celui de 1494 comme date de l'achèvement de l'édifice. Le calvaire de la nef est venu en 1500 y ajouter un nouvel ornement.

Pendant les années qui suivirent sa construction, les paroisses des environs y venaient en pèlerinage : Tréfléan, Saint-Nolff, Monterblanc, Meucon : Meucon le lundi de Pâques, les trois autres le mardi. Et cette dévotion dura longtemps. Les comptes des trésoriers, régulièrement établis d'une Trinité à l'autre, attestent qu'on y faisait des dons en nature et très variés : on y célèbre maintenant les offices le lundi de Pâques, le 1er ou 2ème dimanche de mai, à la fête de la Trinité, à la Saint-Cornély, le 2ème dimanche d'octobre, à la procession de Saint-Marc et le 3ème jour des Rogations. La congrégation des Enfants de Marie s'y réunit tous les 15 jours, le dimanche avant vêpres, et y célèbre sa fête le 8 septembre, etc.. 

 

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LA CHAPELLE DU LOC.

Avant sa Restauration de 1913.

Il semble que cette chapelle n'ait jamais été achevée selon le plan primitif de ses deux constructeurs...

A l'extérieur et à l'intérieur on y trouvait des parties bien traitées, et d'autres vraiment négligées.

Les murs du chevet sont en belles pierres de taille de grand appareil. Le fronton ouest, près de la fontaine, avait été fait dans les mêmes conditions ; mais au-dessus du portail, entre l'oeil de boeuf et le cintre qui encadre les ogives, il n'y avait que de la maçonnerie ordinaire recouverte d'un enduit de chaux et de mortier. Au milieu, une petite niche abritait une statue de la Vierge, et par dessus la niche, à quelque distance de l'oeil de boeuf, il y avait une petite toiture en maçonnerie couverte d'ardoises, qui tenaient tant bien que mal sur du mortier. Par ailleurs, les murs et les pignons étaient de la simple maçonnerie en moellon.

Dans le pignon nord du transept il y avait un essai grossier de trèfle, et dans celui du midi un essai d'ogive également malheureux.

Du côté du nord les murs reposent sur un fond solide de granit ; mais, du côté du midi, la terre qu'on y a rapportée n'a pas suffi pour donner de la consistance à un fond de vase. C'était autrefois le lit du petit ruisseau qui actuellement est refoulé dans la prairie voisine. Ce fond vaseux est toujours entretenu à l'état de marécage par les eaux qui sortent de la Fontaine Sainte ainsi que des sources qui sourdent dans tout le Bourg-d'en-bas et jaillissent même à la surface pendant l'hiver. Le pignon ouest, le mur du midi et le pignon du midi peuvent donc difficilement avoir de la consistance. Aussi l'aspect des murs et les constatations des ouvriers de 1913 accusent des réparations successives faites à ces murs dans les temps passés.

Cette faiblesse des assises du midi explique que toute la toiture et la charpente ait cédé vers le sud, malgré les grosses pierres plates qu'on avait pris soin de déposer dans les fondations ; et cet abaissement de Om25 de la charpente du transept avec déviation, est cause qu'à la restauration de 1913, il n'a pas été possible de placer la fenêtre au milieu du pignon sud. Les grosses pierres plates qu'on avait déposées dans les fondations, ne reposant pas sur un fond solide, ne pouvaient donner aux murs une solidité qu'elles ne trouvaient pas sous elles-mêmes. 

Aussi le pignon du midi du transept s'écartant de plus en plus des murs, sa ruine devenait imminente ; il en était de même du pignon ouest, près de la fontaine.

Ce fut la cause occasionnelle de la restauration de 1913.

L'intérieur comme l'extérieur offrait un ensemble disparate fait de chefs-d'oeuvre de sculpture en bois, en pierre, en albâtre, et de pauvretés.

Les murs étaient recouverts de couches superposées de badigeons. La nef n'avait pas de fenêtres à l'origine. M. Loiseau, recteur (1872-1901), en avait ouvert une au nord et une autre au midi, en face l'une de l'autre. Les maçons, auxquels il avait eu recours, n'avaient su ni dessiner ni tailler les ogives.

Une clôture en barreaux de bois pointus, haute de 1m20 et fermée au cadenas, séparait la nef du transept.

Le dallage du transept nord était en tuiles modernes carrées et élevé de 20 centimètres plus haut que le dallage des autres parties de l'édifice.

Le retable en pierre représentant Notre-Seigneur en Croix, entouré de sa très Sainte Mère et de saint Jean, sainte Catherine, sainte Magdeleine et sainte Marguerite, était sur l'autel nord [Note : Le retable représentant l'Annonciation et l'Adoration des Rois Mages était mis au rancart sur le banc de pierres auprès de l'autel de la Trinité]. Le retable en albâtre, enfermé dans un encadrement vulgaire en bois, reposait sur l'autel de la Trinité. 

La balustrade était en fonte, avec une courbe cintrée au milieu.

Le maître-autel, style Louis XV, maintenant à la chapelle de Saint-Michel, était au milieu du choeur.

Derrière l'autel il y avait quatre stalles adossées au mur, sous la fenêtre. 

La statue de la Vierge-Mère était dans une niche en bois, au centre de la maîtresse vitre ; et pour essayer de diminuer le faux jour où elle se trouvait, on avait maçonné à l'extérieur le bas de la fenêtre.

Les armoiries étaient les unes intactes, d'autres mutilées. En 1907, par décret du 27 décembre, le Ministre des Beaux-Arts a classé le calvaire intérieur [Note : Nos paysans l'appellent « er Spern », l'aubépine] et le retable en albâtre.

En 1912, par décret du 12 juillet, les fragments du vitrail du fond du choeur ont été également classés.

Tel était l'état de la chapelle de Notre-Dame du Loc jusqu'en 1913.

 

Restauration de 1913.

Cette restauration a été faite par M. Brilhault, architecte, et par M. Prévost, entrepreneur.

Les pignons nord et sud ont été renouvelés entièrement, et reconstruits en pierres alignées.

Aux fondations du pignon du midi on a mis, dans toute la longueur, un bloc de béton de 0,70 centimètres de hauteur. Les pierres et les meneaux des fenêtres sont venus tout taillés de Quimper.

Tout le pignon ouest, près de la fontaine, a été descendu et remonté pierre par pierre, après qu'on eût mis également aux fondations un bloc de béton de 0,70 centimètre. La porte a été exhaussée de 0m80 ; et, au-dessus du cintre qui encadre les ogives, on a placé un revêtement de pierres de taille en forme de toiture.

Les deux fenêtres de la nef, faites du temps de M. Loiseau, ont été bouchées ; le contrefort du midi a été déplacé pour prendre, au milieu de la longère, la place d'une des fenêtres. Deux autres fenêtres ogivales, dont les pierres viennent de Talhouët, ont été faites au midi, le contrefort entre les deux. Avec ces deux fenêtres du même côté, la nef est mieux éclairée, sans faux jour, et l'on distingue plus facilement les merveilles de sculpture des sablières du bas de la chapelle.

Le retable en albâtre a été enchâssé dans le nouveau maître-autel en pierres blanches, style XVème siècle, sculpté par M. Le Merle, de Vannes, et placé au fond du choeur. 

Le grand retable en granit, du XVème siècle, a été amené du nord au sud et placé sur l'autel de la Trinité.

Celui de l'Annonciation et de l'Adoration des Mages a pris sa place à l'autel du nord.

Dans le choeur, la statue de la Vierge-Mère, retirée de la fenêtre, a été placée contre le mur du côté de l'Evangile.

Le dallage du choeur est en granit avec des incrustations, aux angles, de petites pierres noirâtres de carrelage. Celui des transepts et de la nef a été renouvelé en partie et jointoyé, celui de la chapelle nord du transept a été fait en granit, en partie avec les dalles de la sacristie.

Le dallage de la sacristie a été renouvelé en ciment, par des ouvriers tyroliens, qui habitent Vannes.

La table de Communion, de même matière et de même style que le maître-autel, est aussi l'oeuvre de M. Le Merle. 

Les stalles et boiseries du choeur sont l'oeuvre de M. Le Lait, sculpteur à Vannes, ainsi que les stations du Chemin de la Croix. Le tout a été fait d'après les dessins de M. Brilhault.

Sur les murs intérieurs, les couches de badigeon ont été enlevées et remplacées par des jointoiements en ciment.

M. Laumônier, peintre verrier à Vannes, a mis des verres légèrement coloriés, dit vitraux de Cluny, dans les fenêtres. Il a dégagé la statue de la Vierge des couches de peinture, qui la couvraient, lavé les autres statues et les boiseries, verni les sculptures, et peint les armoiries, d'après les indications fournies par l'Armorial de Bretagne. Quelques-unes de ces armoiries avaient été mutilées. Mais la hache des vandales n'ayant pas pénétré aussi profondément que le poinçon du sculpteur, on a pu les reconstituer.

Les marches du calvaire extérieur ont été exhaussées, et les murs de la fontaine jointoyés au ciment.

 

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DESCRIPTION DE LA CHAPELLE RESTAURÉE.

Cette chapelle est située sur le bord de la grand'route de Vannes à Josselin, à 4 kilomètres de Vannes. Son plan est en forme de croix latine il a été exécuté en grand et en petit appareil, en pierres alignées et en moëllon : le chevet en grand appareil, le pignon ouest en petit appareil, les pignons des deux chapelles du transept en pierres alignées, le reste en moëllon.

La chapelle est surmontée d'une flèche en ardoises, placée à l'extrémité de la nef, au milieu de la toiture.

 

Portes. Trois portes donnent accès dans la chapelle : la grande porte au pignon occidental, près de la fontaine ; deux petites portes, qui accusent une origine plus récente, donnent entrée aux chapelles nord et sud du transept et regardent l'ouest. Celle du midi est cintrée, celle du nord, avec ses pierres supérieures retroussées, offre un certain cachet. — Une porte trop étroite s'ouvre à l'est sur la sacristie.

La porte du pignon ouest mérite d'être décrite : elle est faite de plusieurs moulures ogivales superposées et formant, dans leur ensemble, une ogive. Cette ogive est surmontée d'un fronton triangulaire reposant sur deux pieds-droits ou deux contreforts avec pinacles sculptés et formant saillie. Les gables du pignon sont ornés de crosses végétales ou feuilles de choux.

L'ogive de ce portail est enveloppée d'une moulure supérieure cintrée, qui forme tore et repose sur deux têtes grossièrement sculptées.

A la restauration de 1913 le tout a été recouvert d'un revêtement de pierres de taille en forme de toiture.

 

Contreforts. Sur les longères de la nef il y a deux contreforts, l'un au nord assez près du fronton ouest ; celui du midi, au milieu de la longère entre les deux fenêtres. Les frontons du transept sont aussi soutenus par des contreforts à leurs angles.

 

Fenêtres. L'abside est percée de deux fenêtres la plus grande, celle du chevet, à meneaux et dessins flamboyants, renferme quelques débris d'une ancienne verrière où l'on distingue encore les blasons des barons de Malestroit,... et quelques têtes remarquables.

Ces fragments de vitraux ont été classés par le Ministère des Beaux-Arts le 12 juillet 1912. C'est pourquoi à la restauration de 1913 on n'a pu y toucher. On s'est contenté d'en consolider les meneaux par trois barres de fer à T et des crampons, pour les empêcher de tomber, et pour garantir le maître-autel contre leur chute.

La fenêtre sud du chœur offre l'élément flamboyant au-dessus de deux ogives trilobées.

Les deux grandes fenêtres, ouvertes aux pignons du transept, ont un dessin à peu près semblable, tout en présentant leurs flammes en sens opposé.

Dans une autre ouverture du transept nord, s'étale une superbe fleur de lis [Note : L'emploi de la fleur de lis dans les fenêtres ogivales rappelle l'époque où la Bretagne commença à se donner à la France par le mariage de la duchesse Anne avec Charles VIII].

La nef reçoit la lumière des deux nouvelles fenêtres — ogivales — ouvertes dans la longère du midi, et d'une rosace, également sans meneaux, percée au-dessus de la porte occidentale.

 

Bénitier. Un bénitier, près du portail, se fait remarquer par son élégance et la pureté de son style. Une colonne prismatique à huit pans repose sur une base très simple et supporte le bénitier, qui s'encorbelle au-dessus et est aussi taillé à huit pans. Chaque face du piédestal est ornée d'une ogive trilobée et l'on voit sur la partie en encorbellement deux écussons, celui de M. Olivier de Peillac et celui de Cantizac. Les trois merlettes du premier et la bande du second ont été rasées.

 

Voûte. La voûte est en bois, de forme ogivale, à arêtes, nervures, clefs sculptées. Des poutres traversières consolident la charpente. Elle a été renouvelée par M. Loiseau, recteur, sous la direction de M. Douillard, propriétaire de Beauregard.

 

Sculptures des Sablières. 

LÉGENDE DE LA NEF. Les sculptures et la légende des sablières de la partie de la nef la plus rapprochée du portail comptent parmi les plus intéressantes de la chapelle de Notre-Dame du Loc.

Il faut commencer à les regarder à partir de la grande porte, du côté du nord.

La légende, écrite en lettres gothiques, peintes en rouge à la restauration de 1913, se lit ainsi : Du côté du nord : OU LOYAL TEMPS DE MAISTRE OLIVIER DE PEILLAC, CHANe GUÉRANDE ET MAISTRE ANDRÉ DE COETLAGAT. Du côté du midi : RECTO DE SAIT AVÉ FIT ACHEVÉ CESTE CHAPe EN LA : MIL : IIIIc IIIIxx — : — ET XIIII (C'est-à-dire l'an 1494). 

Ces mots sont entremêlés de sculptures d'un fini remarquable, où la netteté du coup de ciseau le dispute à l'expression satirique que l'auteur a su donner à presque toutes ses figures.

Ces scènes méritent d'être décrites. Nous voyons d'abord dans l'angle une tête [Note : Pour l'étude de ces sculptures et d'autres détails, nous nous sommes aidé d'un travail manuscrit fait par M. Galles en 1854, qui se trouve aux Archives de la Société Polymathique de Vannes] ; — entre les mots ou et temps, un coeur percé de deux flèches, et portant le mot loyal ; — puis, après temps, une autre tête ; — une fleur ; — un homme, qui, après avoir lu un passage du livre qu'il tient à la main, réfléchit sur sa lecture et lève les yeux au ciel ; — dans l'angle une feuille ; — dans l'angle de l'autre côté du tirant un moine menace du doigt un élégant vêtu d'habits découpés et dont les lèvres viennent d'abandonner le bec du biniou pour répondre au moine qui le blâme d'exciter à la danse ; mais si la bouche du sonneur ne remplit pas son office, nous voyons son bras gauche presser l'outre de l'instrument, ses doigts n'ont pas abandonné les trous, et la musique continue toujours. Le tuyau de la corne du biniou a disparu ; — un chien qui se lèche ; — présentées par un ange, les armoiries d'Olivier de Peillac, le premier recteur, qui a entrepris la construction de la chapelle ; — une paysanne, dont la figure est d'une finesse extraordinaire ; elle détourne les yeux et se sert de sa main gauche comme d'un écran pour ne pas voir l'exhibition indécente d'un homme voisin accroché à la sablière, et que M. Pobéguin, sculpteur à Vannes, a mutilé du temps de M. Panhéleux (1830-1860). — De l'autre côté du tirant un homme nu et barbu frappe à coups de hache un arbre ou plutôt se met en défense contre un centaure qui, armé d'une massue et le bouclier au bras, va se ruer sur lui. — Armoiries de Cantizac présentées aussi par un ange, qui porte sur ses ailes et sa tête la couronne d'épines. — Une sirène, admirablement fine, tient dans sa main gauche un peigne, dont elle vient de se servir pour sa longue chevelure, et dans sa main droite une glace, où elle se mire [Note : Quelqu'un a interprété différemment l'attitude de cette femme, en prétendant qu'elle a deux glaces à la main, qui se renvoient les traits de sa figure de l'une à l'autre].

Du côté du midi : Après une tête assez extraordinaire qui se trouve entre les mots recto et de Saint-Avé, nous arrivons à un concert musical : c'est d'abord un joueur de guitare à genoux ; — puis une femme, aussi à genoux, pinçant de la harpe, — et un flûtiste assis, qui a l'air assez embarrassé de son instrument ; — le petit chien couché sur la robe de la dame est un auditeur attentif, à moins que les charmes de la musique ne l'aient endormi ; — de l'autre côté du tirant, dans l'angle, un moine, les pieds en haut et la tête en bas appuyée sur sa main droite, dormait, bercé par la musique, lorsqu'une colombe aux ailes déployées arrive du ciel avec un message, qu'elle tient dans son bec et ses pattes, pour lui dire qu'il a autre chose à faire que de dormir ; et le moine a la main gauche appuyant sur la sablière ; il fait un effort pour se lever. — Un homme, dans une position encore plus indécente que celui de la sablière nord, a subi la même mutilation que l'autre. — Puis la scène passe au trivial : un homme coiffé d'un turban et vêtu d'une longue robe de chambre qui fait signe du doigt à son chien et lui dit : « Apporte ». Ce mot est écrit à l'envers de manière à n'être pas confondu avec ceux de la légende ; le léger mouvement du caniche fait voir qu'il n'est pas disposé à porter à son maître l'os ou le bâton qu'il tient dans sa gueule ; — dans l'angle un dragon sans tête enroule sa queue autour de ses ailes. — Dans l'autre angle une feuille. — De l'autre côté de la poutre, une figure qui rappelle la folie de Don Quichotte dans une forêt, où ce héros en chemise se livre à des exercices acrobatiques et excentriques, qui découvrent à Sancho des choses si drôles qu'il s'enfuit pour ne pas les voir. — Enfin quelques fleurs. — Et un homme qui a l'air de vouloir soutenir à lui seul toute la corniche. — Puis une fleur et dans l'angle une tête.

 

Sculptures des deux entraits les plus rapprochés du portail.

Des scènes animées et terribles sont représentées aux têtes des deux premiers tirants à l'entrée de la chapelle par la grande porte :

Premier entrait. — Du côté de l'Epître, un homme pris dans la gueule du dragon fait des efforts pénibles pour s'en échapper ; à l'autre bout, côté de l'Evangile, un personnage nu, armé d'une trique, lève le bras pour assommer le dragon. — Sur l'autre façade, un brave dans la fière attitude d'un habile lutteur, pousse vigoureusement son glaive dans la gueule du terrible animal. — A l'autre bout, un serpent sort de la gueule du dragon.

Deuxième entrait. — Du côté de l'Epître, au midi, encore un personnage en danger d'être croqué ; il a un pied sur les dents redoutables ; mais, les mains sur la poutre, il fait un puissant effort pour se dégager prestement. A l'autre bout, il n'y a rien. Mais, sur l'autre façade, regardant le choeur, une couleuvre se retire de la gueule du dragon, et à l'autre bout c'est un aigle, qui se dégage aussi et s'envole pour sauver sa vie.

Les autres sculptures de la nef et du transept sont moins remarquables que celles que nous venons de décrire.

 

Découpure de l'Intertransept.

La croix, qui se trouve entre la nef et le transept, est un chef-d'oeuvre d'élégance et de grâce : elle est en bois sculptée, et représente le Christ en croix, et, au-dessous de ses bras la sainte Vierge et Jean sur deux branches sortant de l'arbre de la croix. Le pied de l'arbre repose sur un tronc quadrangulaire, dont les pans sont sculptés suivant le goût du XVème siècle. Le fût de la croix est garni de petites niches, malheureusement vides de leurs statues. La flèche, qui surmonte l'oeuvre, est ravissante par ses justes proportions et ses jolies ornementations du style ogival fleuri. — Derrière, du côté du choeur, on voit un évêque bénissant. — Sur les bras de la croix on lit cette légende : MESTRE ANDRÉ DE COETLAGAT, RECTEUR DE SAINT-AVÉ FIT FAIRE CESTE EUPVRE (OPUS) L'AN MIL Ve.

 

Légende du choeur.

Cette légende commence à l'angle N. O. du choeur et se lit ainsi : M'ESTE S 0 : DE PEILLAC, CHANOYNE DE GUÉRANDE rectr. de St-Avé fist f : ceste : ouvre l'an mill & IIIIc & LX : & XV [Note : C'est-à-dire : « Mestre O. de Peillac, chanoine de Guérande et recteur de Saint-Avé, fit faire cette oeuvre l'an 1475 »].

Les mots de cette légende sont aussi séparées par des sculptures, inférieures à celles de la nef, mais toutefois bien intéressantes.

Cette légende, étant dans le choeur, ne devait pas présenter les sujets réalistes de la nef, où se tenait le peuple. Aussi n'y voit-on que des anges tenant des écussons, des feuillages, etc... Toutefois la satire y a trouvé encore place, et l'artiste malin y a placé un tailleur aux jambes croisées, par ironie apparemment et pour contredire le dicton que « saint Pierre n'ouvre pas la porte aux tailleurs ». On y voit aussi le soleil et la lune.

 

Statues.

Dans la chapelle nord du transept, en allant du nord au sud, sainte Marguerite triomphant du dragon, saint Vincent Ferrier, sainte Magdeleine.

Dans la chapelle du midi du transept : sainte Lucie, la Trinité, saint Colomban. Ce dernier est invoqué pour les fous. Dans le temps passé on amenait devant cette statue de pauvres malheureux atteints de cette infirmité ; on leur faisait toucher une chaîne fixée dans le pignon à quelque distance du saint.

Les socles sont intéressants avec leurs petits anges, particulièrement celui de la Trinité.

La plupart de ces statues n'ont d'autre intérêt de celui de l'archaïsme.

Une très jolie statuette de la Vierge-Mère, toute dorée, XVIIème siècle, est posée sur l'autel du transept nord.

Dans le choeur, du côté de l'Evangile, saint Cornély, du côté de l'Epître, saint Isidore, vigoureux laboureur, tenant d'une main la faux du moissonneur, et de l'autre une poignée d'épis de froment. Cette dernière statue paraît être du XVIIème siècle.

 

La Vierge-Mère.

Il est probable que cette statue représente la Patronne de la chapelle, puisqu'elle est aussi ancienne que la chapelle elle-même et qu'elle était mise à la place d'honneur dans le fond du choeur. Cette Vierge-Mère fait l'admiration des connaisseurs. Aux plis des vêtements ils reconnaissent une oeuvre du XIVème ou XVème siècle. Elle est formée d'un bloc de pierre blanche, d'où le sculpteur a su dégager cette modeste et gracieuse figure de vierge et le joli groupe qu'elle forme avec le divin Enfant sur le bras gauche. Elle passe un doigt dans les feuillets du livre, que tient l'Enfant-Jésus d'une main, et de l'autre main il soulève aussi une feuille du livre.

L'inclination naturelle d'une femme qui porte un enfant sur le bras, les mains, le cou, la chevelure de la vierge, les traits charmants du divin Enfant, tout cet ensemble dénote le talent d'un véritable artiste. Et il est visible que cette oeuvre était grandement appréciée, et a été généreusement traitée : sur les bords du vêtement, l'on voit de petits trous, qui ont du recevoir des pierres précieuses ; et il paraît que non seulement la coiffure et la chevelure, mais toute la statue a été dorée autrefois.

Les peintures actuelles des statues de la chapelle sont de 1832. A la restauration de 1913 on n'a pas voulu y toucher, sauf à la robe de la Vierge-Mère qui était en trop mauvais état.

 

Autels.

Il y a quatre autels dans le transept : deux dans le transept nord, et deux dans le transept sud. Les tables de ces autels sont en pierres, posées sur des bases en maçonnerie. Celle de l'autel de la Trinité a été allongée en 1913 pour recevoir le grand retable en pierre.

Les deux autels les plus rapprochés du choeur sont plus petits et plus intéressants.

Les façades de leurs bases sont en pierres de taille, et derrière leurs tables il y a des encadrements ouvragés en pierres blanches représentant des vignes. M. Galles, dans sa notice de 1854, dit que dans ces encadrements il y avait des fresques, dont l'une représentait la Nativité et l'autre l'Annonciation. Dans quelqu'état que fussent ces peintures, elles valaient mieux que le faux marbre qui les recouvre en 1914.

Le maître-autel actuel en pierre blanche, style du XVème siècle, a remplacé en 1913, un autel style Louis XV, que nous avons envoyé à Saint-Michel. Remarquable par sa blancheur et l'élégance de ses dessins flamboyants, il est d'une valeur inappréciable à cause des panneaux en albâtre qu'on y a enchâssés en forme de retable.

 

Table de Communion

C'est une vraie table, large de 0m35 et haute de 0m74, semblable au maître-autel, de même matière et de même style, oeuvre du même architecte et du même sculpteur.

 

Crédence et Ciborium.

Du côté de l'Epître l'on voit dans le mur une jolie crédence en accolade avec trilobes, chou, crosses et pinacles. Ceux-ci ont été mutilés pour placer les mauvais lambris servant de dossier aux bancs qu'on a enlevés en 1913 pour les remplacer par les stalles actuelles. Au sommet de l'ouvrage sont les armoiries du recteur Olivier de Peillac.

Du côté de l'Evangile, dans l'angle à droite de la statue de saint Corneille, l'on admire une rare curiosité. Un Ciborium — ou tabernacle d'autrefois — dont la porte est entourée de deux colonnettes finement sculptées, qui vont se rejoindre ; entre les deux une tête du Sauveur, gravée dans la pierre.

 

Stalles.

Six stalles en chêne, style XVème siècle, d'une élégante simplicité, exécutées, sur les dessins de M. Brilhault, par le sculpteur Le Lait, complètent l'harmonieuse ornementation du choeur dont l'ensemble offre un coup d'oeil singulièrement gracieux.

Nous avons déjà dit que le Chemin de la Croix est aussi l'oeuvre de M. l'architecte Brilhault et de M. le sculpteur Le Merle.

 

Retables.

La chapelle possède trois retables en relief. Deux sont en pierre en haut relief, l'autre en marbre ou albâtre, en bas relief.

Retable de la chapelle nord du transept. — Il représente deux scènes juxtaposées. A gauche, l'Annonciation. La Vierge a la tête couverte d'un voile, et l'Ange Gabriel, à genoux devant elle, tient une banderolle sur laquelle est écrit en caractères gothiques : Ave Maria ; un vase d'où sort une tige fleurie ; un lis, symbole de la pureté, sépare l'Ange de la Vierge. A droite, l'Adoration des Mages : la Vierge est assise dans un fauteuil circulaire à dossier et tient l'Enfant Jésus debout sur ses genoux. Il lève la main droite pour bénir l'un des Mages agenouillés devant lui. Malheureusement ce retable a été brisé, et la majeure partie du corps des deux derniers rois, ainsi que la tête du premier, manquent.

Retable de la chapelle du sud. — Il représente en allant de droite à gauche : d'abord le Christ en croix, avec la sainte Vierge à droite et saint Jean à gauche ensuite le couronnement de la sainte Vierge : Jésus couronné couronne sa mère ; tous deux sont assis dans le même siège circulaire sans dossier, qui ressemble à un canapé. Puis sainte Catherine, sainte Magdeleine, sainte Marguerite toutes trois reconnaissables à leurs attributs iconographiques, la première avec sa roue, la seconde avec son vase de parfum, et la troisième sortant du dragon, dont elle a triomphé.

On pense que ces deux retables de même facture sont du XVème siècle.

Retable en albâtre du maître-autel. — Ce beau travail se compose de sept pièces sculptées, renfermant quarante-sept personnages, presque tous en adoration devant le Tabernacle.

La pièce du milieu représente le Père Eternel, coiffé d'une tiare papale, et bénissant des deux mains ; deux anges tiennent d'une main une clef, de l'autre le nimbe circulaire qui environne sa tête. Autour de son cou est une draperie, qui descend sous sa poitrine et renferme trois têtes humaines ; c'est la représentation des élus dans le sein de Dieu ; entre ses genoux est le Christ Sauveur sur une croix en forme de T : quatre anges reçoivent en des coupes le précieux sang, qui coule des pieds et des mains du divin crucifié.

Du côté de l'Evangile, la première pièce représente un seul personnage, saint Jean-Baptiste tenant un agneau sur le bras gauche. Le Précurseur est revêtu de la peau d'un mouton, dont on voit la tête en bas entre les deux jambes du saint, et les deux pieds au-delà des deux pieds du saint. — Le dais de saint Jean a été refait en plâtre par M. Le Merle.

La seconde pièce renferme neuf personnages, qui représentent les chefs ecclésiastiques et séculiers de la société : tout d'abord le Pape avec sa tiare et sa croix, un cardinal avec l'ancienne coiffure des cardinaux, un roi avec sa couronne et son anneau, un archevêque avec sa crosse, deux moines, un abbé avec sa mitre et sa croix, un autre moine et un prêtre.

La troisième pièce renferme neuf personnages, qui vraisemblablement, sont tous de l'Ancien Testament. On y reconnaît Melchisédech avec une mitre d'évêque, Abraham avec le glaive, qui va immoler Isaac, Isaac qui implore miséricorde, un prophète avec un rouleau, Isaïe avec la scie, instrument de son supplice ; Moïse avec les cornes sinaïtiques, saint Jean-Baptiste.

Du côté de l'Epitre, la pièce la plus rapprochée du Tabernacle renferme aussi neuf personnages : saint Pierre avec sa clef, saint Paul avec son glaive, saint André avec sa croix, un Martyr avec sa palme, un Moine, un Pape avec sa tiare, un Docteur avec son livre, un Evêque avec sa crosse, et un Roi avec sa couronne.

La seconde pièce a dix figures de saintes femmes, parmi lesquelles on reconnaît sainte Catherine avec sa roue et son épée, — sainte Ursule avec sa couronne et sa flèche, — sainte Marguerite enfonçant le pied de sa croix dans la gueule du dragon et tenant un livre dans sa main gauche, — sainte Hélène avec sa croix, — une abbesse avec sa crosse, — sainte Barbe avec sa tour, — une sainte avec un rouleau, — une martyre avec sa palme, — une autre avec des pinces, peut-être sainte Apolline, — une reine avec sa couronne.

La troisième pièce représente une martyre avec la palme dans sa main gauche et dans sa main droite un calice, d'où sort une espèce de dragon. C'est peut être sainte Avoie, qu'on représente avec un calice, à cause des grandes souffrances qu'elle endura avant de mourir.

M. Le Merle ici encore a refait, avec du plâtre, le dais qui est au-dessus de cette Sainte.

On admire le symbolisme, l'expression de piété de tous ces personnages en adoration ; et la finesse et la rareté du travail en font un chef-d'oeuvre de premier ordre.

 

Armoiries.

Les nombreuses armoiries, qui figurent dans cette chapelle, offrent un nouvel élément de curiosité et d'ornementation. On y remarque celles du duc de Bretagne et des seigneurs de la paroisse et des environs. Il n'est pas téméraire d'en conclure que les familles dont les armoiries ont été mises aux sablières, à la voûte, aux socles des statues et dans les vitraux ont contribué à l'érection et à l'embellissement de la chapelle de Notre-Dame du Loc.

Les armoiries de Bretagne se succèdent un grand nombre de fois depuis le choeur jusqu'au milieu de la nef à la nervure de la voûte. A la restauration de 1913 on n'a pas jugé à propos de les peindre, parce que la répétition des mêmes couleurs et des mêmes dessins n'auraient pas offert l'intérêt de la variété. On les voit encore aux sablières, aux angles du fond du choeur. Autrefois elles se voyaient aussi dans le vitrail du chevet.

Pour passer la revue des armoiries commençons par la sablière du nord, à partir du portail.

Les premières, qui s'offrent aux regards, sont celles de Peillac, seigneur de Lohan, en Plaudren, au-dessus du nom de Maître Olivier de Peillac, Recteur, qui, d'après la légende de la sablière, a commencé — (ou plutôt achevé ?) — la chapelle : d'argent à 3 merlettes de gueules au franc canton de même. Ces armoiries se trouvent sept ou huit fois dans la chapelle ; et on les voit encore sur les contreforts du portail et du chevet.

Plus loin, auprès du nom de Maître André de Coëtlagat, sont les armoiries de Cantizac, de la paroisse de Séné : d'argent à la bande de gueules, chargée de 3 alérions d'or. Il y avait eu des alliances entre les Coëtlagat et les Cantizac. Le recteur, maître André de Coëtlagat, a-t-il préféré mettre auprès de son nom les armoiries de sa famille maternelle ?

Deux autres écus sans insignes.

Un autre que nous croyons être celui de la famille Landelle, bien que le fonds des armoiries des Landelle soit : d'or aux 3 merlettes noires.

Dans l'angle devant le calvaire, les armoiries de Lestrelin de Lesvellek, en Saint-Avé : d'argent à la fasce nouée d'azur, accompagnée de 7 merlettes de gueules posées 4 et 3.

A l'angle nord de l'entrée du choeur, les armoiries de Benoist de Lesnevé, en Saint Avé : d'hermines à 3 chevrons de gueules, chargés de besants d'or.

Ensuite un écusson sans insignes, sur lequel en 1913, on a peint les armoiries de Coëtlagat [Note : Qui, chose étrange, ne figuraient pas dans la chapelle] pour continuer la décoration de la Sablière. Cette famille habitait le manoir de Coëlagat, en la paroisse de Saint-Patern de Vannes : d'azur à 3 aiglettes d'or.

Puis les armoiries de Rieux-Rochefort d'azur à 5 besants d'or en sautoir aux 1 et 4, qui est Rieux, et aux 2 et 3 vairé d'azur et d'or, qui est Rochefort.

Ensuite Rieux-Malestroit.

A l'angle, les armoiries de Bretagne : d'argent semé d'hermines.

Dans le chœur du côté du midi, dans l'angle, encore les armoiries de Bretagne, comme ci-dessus.

Puis celles de Rieux-Rochefort, comme ci-dessus.

Après viennent les armoiries de Malestroit, comte de Largouet : de gueules à 9 besants d'or. Suit un écusson sans insignes.

A l'angle sud de l'entrée du choeur, les armoiries qui pourraient être celles d'Eder : d'or à la fasce de gueules accompagnée de 3 quintefeuilles de même.

A l'angle sud du transept et de la nef, celles de Laouénan, de Baden : d'azur à la fasce d'argent accompagnée de 3 roitelets d'or.

Ensuite, en avançant dans la nef, les armoiries de Kerboulard, en Saint-Nolff, et aussi seigneur de Kervelin, en Saint-Avé : de gueules à l'aigle d'argent, armée et becquée d'or, cantonnée à dextre d'un croissant de même.

Enfin sur un écusson qui n'avait pas d'insignes, on a peint, en 1913, les armoiries d'Ars, seigneur de Ruliac et de Tréviantek — (Triantek) — en Saint-Avé : d'argent à 3 quintefeuilles de gueules.

Sur les façades du calvaire on a cru reconnaître dans les écussons hachés, et l'on a peint en 1913, sur la façade qui regarde la nef : écartelé au 1 et 4 d'argent à la bande de gueules chargée de trois alérions d'or, qui est Cantizac, au 2 et 3 d'argent à trois merlettes de gueules au franc canton de même, qui est Peillac.

Sur la façade, qui regarde le choeur, à droite les armoiries de Tréal, de la paroisse de Caden, alliée à Malestroit : de gueules au croissant burelé d'argent et d'azur.

A gauche : coupé au 1 d'argent à la bande de gueules chargée de trois alérions d'or, qui est Cantizac, et au 2 de gueules.... ; parti de gueules à 8 besants d'or mal ordonné et chargé d'un filet de même en bande au chef de Bretagne, — qui est, très probablement Guervasy, de la paroisse de Plaudren. Le franc canton de cet écusson serait Bretagne.

Les armoiries de Cantizac se voient encore au socle de saint Isidore, dans le choeur ; celles de Peillac, aux socles de plusieurs statues, à la crédence avec celles d'Eder (?), et à la grande piscine — comme nous l'avons déjà vu — près du portail, avec celles de Cantizac. Ici les merlettes de Peillac et les alérions de Cantizac, effacés, laissent leurs traces.

Celles de Malestroit sont entièrement conservées dans le vitrail du chevet de l'Eglise. Il conviendrait d'y restituer pour leur faire pendant celles de Rieux-Rochefort qu'on y voyait encore il y a quelques années.

Dans le vitrail de la petite fenêtre du choeur, se trouvaient autrefois, — d'après le manuscrit de M. Galles — deux écussons : celui de Lestrelin ; — et un autre ainsi alliancé : parti au 1 d'argent à la bande nouée d'azur accompagnée de 7 merlettes de gueules, qui est Lestrelin, au 2 d'or à trois tourteaux, qui est ? ?.

Au petit autel du transept nord, une armoirie : de sable à la croix d'or chargée au centre d'une quintefeuille de gueules.

 

Calvaire de granit.

Devant la chapelle se trouve un calvaire en pierre de la même époque que la chapelle. Dans le quatrefeuille occupant le centre de la Croix, on voit d'un côté le Christ entre la sainte Vierge et saint Jean, et de l'autre Marie tenant l'Enfant-Jésus entouré de quatre anges dont trois [Note : Au dire de M. Galles et de M. Guillotin de Courson : — mais on ne voit les encensoirs que de deux. On ne voit plus ce que pouvait avoir en mains l'ange du haut à droite. N'était-ce pas plutôt un biniou, comme son pendant ou une bombarde ?] balancent des encensoirs, tandis que le quatrième joue du biniou, scène charmante et vraiment bretonne. Sur le piédestal, à l'occident, un ange porte une légende au bout d'un bâton, — signifiant sans doute l'Ave Maria, — entre l'ange et la Vierge l'on voit des fleurs de lis. C'est l'Annonciation.

« A l'orient sont sculptées trois figures séparées par des arcades (Description de M. Galles) : la première à gauche tient un petit animal qui ressemble à un mouton (Saint Jean-Baptiste), et est revêtu de l'ancienne chasuble du prêtre ; — la seconde tient à poignées une étole qui lui passe autour du cou et vient se croiser sur sa poitrine (?) ; — la troisième est coiffée d'un bonnet pointu, porte à la main gauche une espèce de manipule, tandis que la droite s'appuie sur une canne à pomme. Il est à remarquer que ce personnage est revêtu d'un camail semblable à ceux des chanoines (Saint Jacques de Compostelle ?) ».

« Au nord deux saints : le premier à gauche porte un bonnet, tient d'une main un fragment de pied de crosse ou de croix ; le second, qui a de la barbe tient un livre et une épée.

Au sud, deux saintes ; la première qui tient un livre a la tête entourée d'un voile. La seconde est couronnée et assise. Une épée à grosse pomme et une roue dentée la font reconnaître pour sainte Catherine ».

 

Fontaine.

Une vaste fontaine de granit, de la même époque, avec bassin, escaliers, niche de statuette de Notre-Dame, complète dignement l'oeuvre admirable de Messires Olivier de Peillac et André de Coëtlagat.

 

Lech et croix sur la route de Vannes.

A proximité de la chapelle, sur un mur, à gauche, l'on voit un petit calvaire assez original : il se compose de quatre ou cinq marches, d'un socle, et d'un lech sur lequel est plantée une petite croix à forme triangulaire.

(J. Guyomar, 1914).

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