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Subdélégation de Plélan. — Dép. d'Ille-et-Vilaine, arr. de Montfort, canton de Plélan.
POPULATION. — En 1793, 961 hab. (Arch. Nat., D IVbis 51) ou 867 hab. (Arch. d'Ille-et-Vilaine, série L).
CAPITATION. — Total en 1770, 728 l. 12 s. 5 d., se décomposant ainsi : capitation, 497 l. ; 21 d. p. l. de la capitation, 43 l. 9 s. 9 d. ; milice, 66 l. 8 s. ; casernement, 121 l. 14 s. 8 d. (Ibid., C 3981). — En 1778, 224 articles (Ibid., C 3982).
VINGTIÈMES. — En 1787, 796 l. 5 s.
FOUAGES. — 9 feux 3/4 1/16. — Fouages extraordinaires, 217 l. 7 s.

OGÉE. — A 15 lieues au S. de Saint-Malo ; à 4 lieues 1/4 de Rennes et à 2 lieues 1/2 de Plélan. — 1.000 communiants. — Le bourg est environné de rochers ; mais la campagne offre à la vue des terres en labour bien cultivées, des prairies et des landes beaucoup trop étendues. Les habitants font du cidre.

IL N'Y A PAS DE PROCÈS-VERBAL. — Comparants (d'après les signatures) : Louis Soufflet ; Jo. Robin ; René Delafaye (?) ; Joseph Rozé ; Jo. Danet ; Toussaint Mehault ; Jo. Detoc ; Auvinet (?) ; Jubault ; Godefroy Robin ; Jean-Baptiste Renault ; F. Detoc ; P. Joffrey (?) ; François Hervault ; F. Brular ; Jan Halais (?) ; Jan Tezé ; F. Geffrou (?) ; Olivier Deviot ; Jean Lecoc ; Jean Grallon ; Claude Renaut ; Julien Lournet.

Les plaintes et les injustices que les paroissiens de Saint-Thurial ont à représenter au Roi, suivant la permission qu'en a reçu le général de la dite paroisse de les faire connaître [Note : Les passages imprimés en italique sont empruntés aux Charges d'un bon citoyen de campagne].

[1] Tous les laboureurs et roturiers de la paroisse de Saint-Thurial se plaignent de ce qu'ils sont seuls obligés de faire les corvées des grandes routes (voir la note qui suit).

Note : La tâche de cette paroisse, sur la route de Plélan à Mordelles, était de 579 toises, et son centre se trouvait à 1 lieue 1/4 du clocher. En 1788, la tâche était notée comme passable (Arch. d'Ille-et-Vilaine, C 4883).

[2] Du sort de la milice, qui coûte beaucoup et qui enlève les personnes les plus utiles (voir la note qui suit).

Note : Dans la période 1781-1786, Saint-Thurial a fourni 3 miliciens : un dans chacune des années 1783, 1785 et 1786. En 1786, sur 75 jeunes gens appelés au tirage, 63 ont été exemptés ou réformés (Arch. d’Ille-et-Vilaine, C 4704).

[3] Des corvées et servitudes féodales, et qu'ils sont ruinés par les rendues d'aveux et les mauvaises chicanes faites à ce sujet, des mauvaises rentes, des rôles mal en régle (voir la note 1 qui suit), et des mauvaises procédures des procureurs fiscaux des juridictions dont ils relèvent (voir la note 2 qui suit).

Note 1 : La principale seigneurie de Saint-Thurial était la baronnie de la Muce (GUILLOTIN DE CORSON, Grandes seigneuries, 2ème série, p. 301).

Note 2 : Dans la paroisse de Saint-Thurial se trouvaient les juridictions de la Chèze et de la Motte, qui exerçaient la moyenne justice (Arch. d’Ille-et-Vilaine, C 1818).

[4] Des fuies et garennes, qui endommagent les levées du laboureur.

[5] De ce qu’il paye seul les fouages et casernement ; de l'inégalité de la répartition des impôts, qui fait que nous sommes trop imposés ; de l'injustice des impôts à notre égard, des francs-fiefs et des droits sur les eaux-de-vie ; des rachats, lods et ventes, droits de recette.

[6] Des droits de moûture pour les meules à bras ; de l'obligation de suivre les moulins de la seigneurie, quoiqu'ils ne rendent pas justice.

[7] Des dîmes vertes et dîmes d'agneaux (voir la note qui suit).

Note : L’évêque de Saint-Malo et le recteur se partageaient la moitié des grosses dîmes de la paroisse (Arch. d’Ille-et-Vilaine, série G. Pouillé manuscrit de l’évêché de Saint-Malo). Le recteur déclarait encore, en 1790, qu’il jouissait de la dîme d’agneaux (Ibid., série Q. Déclarations du district de Montfort). Cf. GUILLOTIN DE CORSON, Pouillé, t. VI, pp. 299-300.

[8] Toutes ces choses font la désolation des campagnes et réduisent le peuple à la plus grande misère.

[9] Sire, nous souhaitons être admis à l'avenir à nous faire représenter à toute assemblée où Votre Majesté l'exigera, et que nos représentants ne puissent être ni nobles, ni anoblis, ni ecclésiastiques, mais toujours de notre ordre ; qu'ils ne puissent être choisis parmi les officiers et gens des seigneurs.

[10] Que la justice ne puisse être rendue qu'au nom de Votre Majesté ; que nous ne puissions être traduits que dans des tribunaux établis par elle, et que les seigneurs ne puissent affermer leurs biens au denier vingt suivant leur déclaration (?).

[11] Il a été déposé à Monsieur le procureur fiscal des instructions qu'il ne nous a point communiquées ; ainsi nous ne pouvons en parler.

[12] Au surplus, nous promettons et déclarons adhérer à tous les arrêtés pris par nos concitoyens dans les villes, municipalités et communes de notre province et principalement aux cahiers des charges et doléances qui entres (sic).

Fait et arrêté pour être remis à nos députés aux Etats généraux à Saint-Thurial, ce cinq avril mil sept cent quatre-vingt-neuf.

[23 signatures].

(H. E. Sée).

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