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LA MOLIÈRE : TERRE ET SEIGNEURIE DE SAINT-SENOUX

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LA TERRE ET SEIGNEURIE DE LA MOLIÈRE.

Le 25 décembre 1635, écuyer Jean Robinaud, sieur de la Haye de Mordelles, entrait en possession de la terre et seigneurie de la Molière, que lui avait vendue messire Nicolas de Mauré.

D'après son Livre de Raison, dont j'ai essayé de rendre compte, il y a longtemps déjà, travail communiqué à la Société Archéologique et inséré dans la Revue de Bretagne et Vendée, Jean Robinaud trouvait une demeure qui valait moins sans doute que celle qu'il quittait.

En 1636, il écrivait en effet : « Noter que j'é commanccé de bastir, à la Mollière, qui fut au printemps 1636. (On voit qu'il ne perdait pas le temps, dans sa hâte d'avoir à se loger, sans doute). Je fis desmolir, en l'entrée de la court, proche du chemin, une escuerye, de laquelle ne restoit que les murailles. Elle contenait soixante et dix pieds de long, et de laize vingt et deux pieds. Et n'y avoit que cela du costé gauche en entrant. Et y avoit dedans cinq grands chesnes.

Et du costé droit, y avoit des murailles de logis continuellement, jusques à la grande salle, fors un passage pour aller au bois qui est à présent en jardin, derrière la boulangerye, que j'ai faict bastir.

La grande salle estoit au bas de la court, qui contenoit trente pieds de laize et quarante de long par les dedans ; aux deux boutz deux cheminées ; un perron par dedans, au bout vers orient, pour aller aux chambres d'un logix vers la rivière, qui contenoit par dedans quarante pieds de long, sans compter les mazières d'un pavillon, où estoient autrefois les prisons et basses-fosses. Y avoit aussi des bas-costés y joignant du costé de l'orient ; et du bout vers septentrion, y avoit des mazières d'une vieille chapelle, et derrière la salle un continu cellier de onze pieds de laize, et un eschallier pour descendre en une cave voutée, sous le bout de ce grand logis vers orient ; et de grandes douves derrière, qui revenoient du costé du bois, jusques au proche de l'entrée de la court.

J'ay faict combler grande partie de ces douves, et faict abattre la plus part des mazières, pour bastir ma fuie et une boulangerye et escueryes, etc. Et ay faict venir outre de la roche de Saint-Senouz et de ma perrière des landes, plus de 300 chartées. J'ai élaizé la court jusque de l'autre costé des douves, vers le grand bois et despartye en deux. Il m'a fallu oster plusieurs grosses souches de mon logis, et de la terre plus haut qu'un homme, et en ma seconde court pareillement vers le dit bois ; et ay employé plus de 200 hommes à dresser le jardin... 12 octobre 1637 ».

Cet état de lieux témoigne assez que la Molière n'était point habitée ; que, depuis bien longtemps, ses divers possesseurs l'avaient laissée à l'abandon. A partir de ce dernier acquéreur, cet état de choses cessera ; et s'il ne reste plus rien des constructions que Jean Robinaud éleva sur les précédentes ruines, il ne faut pas le regretter, puisqu'elles ont fait place à la belle demeure que Jacques des Clos termina en 1728, et qui, intelligemment complétée en 1857, rivalise avec les grands châteaux du pays.

Avant de rechercher quelles furent les familles nobles qui possédèrent antérieurement la terre et château de la Molière, il convient que, d'après le Terrier même, je dise ce qu'était cette seigneurie.

« La Molière relève prochement et noblement de Sa Majesté, sous son domaine de Rennes, à devoir de foi et hommage et chambellenage, lods et ventes et rachapt, quand le cas y échet, sans aucunes rentes ; obéissance seulement.

Gradation et qualifications des divers possesseurs. — Seigneur de Rohan. — Haut et puissant seigneur Guy, combe de Laval, etc. — Noble homme Pierre de Thierry, seigneur du Bois-Orcan. — Messire Nicolas de Maurès. — écuyer Jean Robinaut, sieur de la Haye de Mordelles. — Ecuyer Jacques des Clos.

Aveux rendus au roi : par messire François de Thierry, 8 janvier 1571. — Marguerite de Thierry, douairière de Pougny, 1598. — Jean Robinaut, 9 janvier 1673. — Des Clos, 2 septembre 1724.

Droit de pêche, depuis le goulet de Canu jusqu'au gué de Pontouart. — Bateau de passage de la Charrière. — Moulin sur la rivière de Vilaine et pescherie ; moulin de Cambrée ; moulin à drap en ruines (acte du 9 août 1520).

Le seigneur de la Mollière est patron et fondateur, et seul prééminencier, en l'église de Saint-Senou et chapelle du Percherot.

Droits de haute, moyenne et basse justice de la juridiction de la Mollière, seps et colliers au bourg de saint-Senou, avec une haute justice à trois pots, dans les landes du Percherot.

Droit de soulle. En qualité de fondateur et patron de l'église de Saint-Senou il lui est dû, par les derniers épousés en ladite église, une soulle de cuir neuf du poids de six livres, qui la doivent présenter au seigneur ou à ses officiers, incontinent l'issue de la grande messe du point du jour de Noël, à peine d'amende de soixante sols monnoie.

Dîme. — Deux tiers de la dîme, qui se lève à l'onzième gerbe tombante, et l'autre tiers au recteur ».

Voilà en quoi consistait la terre de la Molière, avant la Révolution.

Anciens possesseurs. — La famille de la Motte [Note : La Chesnaye-Desbois, Courcy, du Paz], sieurs dudit lieu, de Bossac, de la Thébaudaye, de la Morelière, de Sourdéac, portait pour armes : de vair, au lambel de gueules ; et ces mêmes armes, conservées jadis dans l'église de Saint-Senoux, y sont décrites, comme armes de la Molière, par M. Robinaud, au XVIIème siècle. Il est donc probable, sinon certain, que la Morelière et la Molière ne sont qu'un même nom, et que cette terre fut portée aux du Perrier, comme les autres seigneuries de Bossac et de la Thébaudaye, en Pipriac (qui n'en sont pas très éloignées), par l'alliance que nous verrons ci-après, de Isabeau de la Motte, dame de Bossac, de Kerdavy et de Sourdéac avec Geoffroy du Perrier, comte de Quintin.

I. — Robert de la Motte [Note : Du Paz et La Chesnaye-Desbois], sieur dudit lieu, de Bossac, de la Thébaudaye, de la Morelière et de Sourdéac, épouse Mahaud de Rieux. C'est sans doute le même Robert de la Motte, sire de Boczac, qui, en 1379, signe l'association de la noblesse pour empêcher l'invasion du pays, qui ratifie le traité de Guérande, le 6 avril 1380, et qui, en 1388, fut présent à une assemblée de nobles faite par le duc de Bretagne, à Nantes. C'est encore le même Robert de la Motte, sieur de Bloczac (Bossac), dont le sceau figure, avec la date 1407, dans le tome II des Preuves de dom Morice. Ce sceau est de vair au lambel, supports deux chevaux, cimier une tête de sanglier.

Dans le même temps que ce Robert de la Motte, vivait Guillaume de la Motte, seigneur dudit lieu et de Sourdéac, qui était sans doute son fils ou son frère. En effet, nous trouvons, dans du Paz, que Jean d'Acigné, troisième du nom, fils de Jean et de Marie de Coesquen, qui succéda à son père en 1403, épousa, le 31 mai 1408, Jeanne de Fontenay, fille de messire Thomas de Fontenay et de Jeanne de Rostrenen. Jean d'Acigné mourut en 1410, et Jeanne de Fontenay, sa veuve, se remaria, premièrement avec Pierre II, sire de Maure [Note : Du Paz], secondement avec Guillaume de la Motte, seigneur dudit lieu et de Sourdéac, qui lui survécut et n'en eut pas d'enfant.

Une remarque, avant d'aller plus loin : il est probable que cette famille de la Motte était une branche cadette de la maison de Lohéac, dont les armes sont les mêmes, sauf le lambel.

Robert de la Motte et Mahaud de Rieux eurent, entre autres enfants, un fils, qui suit :

II. — Louis de la Motte, fils aîné et héritier présomptif de Robert de la Motte, seigneur dudit lieu, de Bossac, de la Thébaudaye, de la Morelière et de Sourdéac, épouse, en 1416, Marguerite Anger du Plessis-Anger, fille de Thébaud-Anger (fils de Pierre, qui vivait en 1347), et de Marguerite de Châteaubriant [Note : Du Paz et Courcy], dame de la Morousière, du Portric, de Montrelais, de Château-Thébaud, du Gué-au-Voyer, de la Sénéchalière et de Lourdine, fille de Jean de Châteaubriant et de Marie de Montrelais.

Marguerite Anger avait un frère, Jean Anger, et une sœur, Louise.

Louis de la Motte [Note : Du Paz] fut depuis successeur de son père, et, pour la dot de sa femme, eut 400 livres de rente, qui lui furent assises par Jean Anger, son beau-frère, sur la terre du Portric, estimée lors six vingts livres de rente.

Marguerite Anger, épouse de Louis de la Motte, mourut le 17 juin 1436, ainsi que le montre un extrait de compte de Jehan d'Ust, trésorier en 1436 [Note : Dom Morice, t. II], sur le « Rachapt de deffuncte dame Manguerite Augier, femme de deffunct messire Louis de la Motte, seigneur de Boczac, qui décéda le 17 juin 1436 ».

Louis de la Motte devait être mort en 1430 ; Geoffroy du Perrier étant déjà, à cette date, qualifié sire de Bossac [Note : Dom Morice, t. 2, col. 1233 et 1235].

Louis de la Motte, seigneur de Bossac, de Kerdavy et de Sourdéac et Marguerite Anger eurent pour enfants :

1° Ysabeau, qui suivra ;

2° Jeanne de la Motte, qui fut mariée à messire Gilles du Gué, chevalier, seigneur du Gué, fils d'Amaury du Gué, premier dudit lieu, de la Roueraye et de Lignière, et de Jeanne de la Rivière, dame de l'Angle [Note : Du Paz] ; de ce mariage naquirent Antoine du Gué, mort sans postérité, Jean et Jeanne.

Nous trouvons, d'autre part, que Jean le Bouteiller [Note : Du Paz], chevalier, seigneur des Landes et de Maupertuis, fils de Guillaume et de Phelipotte Goujon, épousa Jeanne de la Motte, seconde fille de Louis de la Motte et de Marguerite Anger, d'où sont issus les seigneurs des Landes et de Maupertuis, par leur fils Jean le Bouteiller, premier des Landes et de Maupertuis, qui vivait en 1492. Nous ne savons si cette Jeanne de la Motte est la même ou une autre que celle mariée à Gilles du Gué.

III. — Ysabeau de la Motte [Note : Du Paz, et La Chesnaye-Desbois] dame de Bossac, de Kerdavy et de Sourdéac, épousa messire Geoffroy du Perrier, comte de Quintin, seigneur du Perrier, de la Roche-Diré, etc. — Ce mariage était déjà conclu en 1430 [Note : Dom Morice, t. II, col. 1233-1234], puisque Geoffroy du Perrier est qualifié sire de Bossac, dans un extrait d'un compte d'Auffray Guynot, trésorier du duc de cette année.

Dans le même compte, nous voyons la dame de Coaquen : la dame de Bossac, sa fille, reçoit un anneau d'or et un diamant. En 1430, Marguerite Anger vivait encore, et était dame de Bossac, ainsi que sa fille Ysabeau, épouse de Geoffroy du Perrier ; mais qui était la dame de Coaquen ? Marguerite de Châteaubriant, épouse de Thébaud Anger, était-elle veuve et remariée à un sire de Coaquen ?

 

DU PERRIER [Note : La Chesnaye-Desbois, du Paz, Courcy], comte de Quintin, de la Roche-Diré, de Kerdavy, de Bossac, de Sourdéac du Plessix-Balisson, etc. — Armes : d'azur à dix billettes d'or, posées 4, 3, 2 et 1. — Devise : Ni vanité, ni faiblesse.

I. — Geoffroy du Perrier, comte de Quintin, seigneur du Perrier et de la Roche-Diré etc., épousa Ysabeau de la Motte, dame de Bossac, de Kerdavy et de Sourdéac, qui lui apporta ces seigneuries et, sans aucun doute, celle de la Molière ou Morelière, que possédait son aïeul, Robert de la Matte. En 1430, Geoffroy du Perrier, seigneur de Bossac, est cité dans un compte d'Auffray Guynot, trésorier du Duc. En 1430, il était seigneur de Bossac, comme en 1432 [Note : Dom Lobineau, Preuves.]. En 1448, son fils Tristan était seigneur de Quintin et de la Roche-Diré ; il lui avait sans doute cédé ces seigneuries de son vivant, comme nous le verrons plus loin ; mais on ne sait si c'est Geoffroy ou Tristan son fils, qui, en 1441, paraît à la Réformation de la Noblesse de la paroisse de Pipriac [Note : Anc. réformations manuscrites de Bret. (Biblioth. nationale)]. « La Thébaudaie, noble, à M. de Boczac ». La seigneurie de Bossac, à cette date, ne pouvait être qu'à, un du Perrier.

Geoffroy du Perrier et Ysabeau de la Motte eurent pour enfants [Note : Du Paz] :

1° Tristan, qui suit ;

2° Jean, seigneur de Sourdéac puis de Kerdavy, mort sans postérité en 1499 ;

3° Mathurine, qui eut la terre du Portric ;

4° Jeanne, dame de Kerdavy, qui épousa d'abord Jean de Malestroit, fils de Jean et de Jeanne de Trémédiern, seigneur de Kaer, du Plessis-Kaer, etc., mort sans enfant en 1468 ; en secondes noces Bertrand du Parc, seigneur de la Motte du Parc, capitaine de Fougères, qui mourut en 1482. Etant veuve, Jeanne du Perrier fit le voyage du Saint-Sépulcre ; en s'en retournant, elle tomba malade et disposa de ses biens, par testament du 15 août 1483. Elle mourut sans enfant, et son frère, Jean du Perrier, seigneur de Sourdéac, lui succéda à la seigneurie de Kerdavy, et mourut sans enfants en 1499.

5° Michelle [Note : Ogée (Guignen)], dame de Cohignac, qui épousa Jean de la Lande, chevalier seigneur de Guignen, de la Driennaye, de la Bouteillaie, de la Motte-au-Vicomte et du Veau-Rouaud, qui depuis fut appelé Tristan. Il descendait de Guillaume de la Lande, seigneur du Veau-Rouaud, et de Jeanne de Guignen [Note : Du Paz et Ogée (Guignen)] ; fut le père de Jean de la Lande, marié à Jeanne Hingant.

II. — Tristan du Perrier, chevalier comte de Quintin, seigneur de la Roche-Diré, du Plessis-Balisson et de Bossac, épousa Isabelle de Montauban, fille de Guillaume, seigneur de Montauban, de Landal, etc., et de Bonne Visconti de Milan (cousine d'Elisabeth de Bavière, reine de France, et de Valentine de Milan, duchesse d'Orléans), fille de Charles Visconti, seigneur de Parme, et de Béatrix d'Armagnac. Le mariage de Tristan du Perrier et d'Isabelle de Montauban était fait en 1448 [Note : Du Paz] ; car, le 17 avril 1448, nous trouvons « une quittance donnée au seigneur de Montauban, par Tristan du Perrier, seigneur de Quintin et de la Roche-Diré, de la somme de 3,750 livres sur la dot d'Isabeau de Montauban, sa femme » [Note : D. Morice, t. II].

Le 3 mai 1451 [Note : D. Morice, t. II, col. 1562], Tristan du Perrier, seigneur de Quintin, est créé baron par le duc de Bretagne, qui le reconnaît pour son proche parent.

Le 26 mai 1451, « se présentèrent au Parlement du duc... le sire du Perrier comparut par le sire de Quintin, son fils et héritier ». Cette note semblerait indiquer que Geoffroy du Perrier ne serait pas déjà mort, en 1488 ni en 1451, mais aurait cédé à son fils ses seigneuries de Quintin et de la Roche-Diré, dont il portait le titre ; car il n'est pas connu que Tristan ait eu de fils, lequel, en tout cas, eut été trop jeune, en 1451, pour représenter son père au Parlement : il est donc probable qu'il est ici question de Geoffroy, se faisant représenter par Tristan.

Tristan du Perrier [Note : D. Taillandier. t. II, page 113], seigneur de Quintin, fut tuteur du jeune vicomte de Rohan en 1470. Le 10 mars 1471, il fondait une prébende dans la collégiale de Quintin. En 1477 [Note : D. Morice, t. III. Preuves, col. 393], il signe un acte relatif à une ambassade envoyée en Bretagne par Louis XI ; un autre en décembre 1418. En 1480, il est nommé dans l'acte de donation de la baronnie d'Avaugour, par le duc de Bretagne, à François, son fils naturel [Note : D. Morice, t. III. Preuves, col. 314].

Du Paz fait mourir Tristan en 1482 : nous verrons, en effet, qu'en 1482 il n'est pas question de lui, dans le traité du second mariage de sa fille.

Tristan du Perrier laissa une fille unique, qui suit.

III. — Jeanne du Perrier [Note : Du Paz], fille unique de Tristan et d'Isabelle de Montauban, épousa, en premières noces, par contrat du 20 avril 1472, Jean de Laval, de la Maison de Montfort, baron de la Roche-Bernard, second fils de Guy XIV de Laval et d'Isabeau de Bretagne (fille du duc Jean VI et de Jeanne de France, fille du roi Charles VI).

Jean de Laval mourut en 1476, laissant un fils, qui fut plus tard Guy XVI, et qui suivra [Note : Du Paz et le Saige (Dict. du Maine)].

Jeanne du Perrier succéda à son père (sans doute en 1488) et fut comtesse de Quintin, dame du Perrier et de la Roche-Diré. Elle épousa, en secondes noces, Pierre de Rohan, baron de Pontchâteau (1484), ainsi que le prouve le « traité de mariage, passé au château de Quintin, le 20 novembre 1484, entre haut et puissant seigneur Pierre de Rohan, baron de Pontchâteau, et haute et puissante damoiselle Jehanne du Perrier, comtesse de Quintin, dame de la Roche (de la Roche-Bernard, du chef de son premier mari), du Perrier, de Boczac et de la Roche-Diré, avec l'agrément du duc et du vicomte de Rohan (archives de Blain) » [Note : D. Morice, t. III, col. 441].

 

DE ROHAN, baron de Pontchâteau. — Armes : de gueules, à neuf macles d'or, 3, 3, 3. — Devise : A plus.

Pierre de Rohan, baron de Pontchâteau, second fils d'Alain, neuvième du nom, vicomte de Rohan et de Léon, comte de Porhoët, et de sa seconde femme, de la Maison de Lorraine, suivant du Paz, ou de Perronnelle de Maillé, sa troisième femme, suivant le Saige (Dictionnaire du Maine).

« La terre et seigneurie de la Molière fut donnée par les du Perrier, seigneurs de Quintin, au seigneur de Rohan, mariage faisant avec dame Jeanne du Perrier, comtesse de Quintin : ceci justifié par acte de 1486 » (Archives de la Molière : Livre Terrier).

Pierre de Rohan joua un rôle dans les guerres entre les ducs de Bretagne et le roi de France : il était du parti du roi. En 1485, le château de Quintin fut pris et brûlé par deux capitaines bretons, du parti du duc François II. En 1487, après avoir surpris, pendant le siège de Nantes, la ville de Moncontour et manqué celle de Guingamp, Pierre de Rohan rentra, par surprise, avec Jeanne du Perrier, sa femme, dans son château de Quintin, et fit vivement la guerre à ceux de Guingamp, avec le secours des Français. La dame de Rohan n'épargna rien, pour tâcher de surprendre la ville de Guingamp, fatiguant, par ses promesses réitérées de biens et d'honneurs, de la part du roi, Merien Chero, qui commandait cette place. Ce gentilhomme était vieux et goutteux ; mais de ce qui était contre l'honneur, rien ne le pouvait toucher [Note : D. Lobineau et Généalogie des Rohan, La Chesnaye-Desbois]. Le seigneur et la dame de Quintin, de nouveau assiégés dans leur château, durent le quitter brusquement et se retirer à Moncontour.

En 1488, Pierre de Rohan combattit, à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, à la tête de vingt lances.

En 1489, Jeanne du Perrier était morte ; car nous trouvons que, le 16 novembre 1489, il fut délivré « un sauf-conduit pour cinquante personnes, tant à pied qu'à cheval, pour venir en ce duché, avec le corps de dame Jehanne du Perrier, naguère décédée ès dites parties de France » (Extrait des Registres de la Chancellerie de la Chambre des Comptes de Nantes) [Note : D. Lobineau, Preuves].

On ne peut guère douter que ce ne soit ici Jeanne du Perrier, dame de Rohan, dont il est question ; et il n'est pas étonnant qu'étant du parti du roi, et ayant, par son premier mariage, des relations avec les comtes de Laval, elle soit morte en France. — Son mari, Pierre de Rohan, conserva, après sa mort, la jouissance de ses terres, ainsi que le prouve ce qui suit : « Haut et puissant monseigneur le baron de Pontchâteau, comte de Quintin, seigneur du Perrier, de Bossac et de la Molière, reçut, en 1502, un compte de Guillaume Guillemot, receveur de la terre de la Molière, où il est question de la ferme des Moulins de la Molière, commençant le 2 novembre 1493 » (Extrait des Comptes, Archives de la Molière).

« Ledit Rohan posséda longtemps la Molière, ainsi qu'il se justifie, par un aveu rendu, le 29 septembre 1512, qui est dans la liasse de la tenue de Caumur » (Mêmes archives : Livre Terrier).

Pierre de Rohan, baron de Pontchâteau, paraît à la Réformation de la noblesse, de la paroisse de Saint-Senoux, évêché de Saint-Malo, en 1513, comme ayant « le lieu et manoir de la Moullière, noble d'ancienneté, avec bois, etc..., à la contenance d'environ cent journaux de terre ; » et à la même année 1513, à la Réformation de la paroisse de Pipriac, nous trouvons « messire le baron du Pont (Pont-Château), seigneur du Perrier, de Baud et de Boczac, demeurant à son manoir de la Thébaudaye » (Anciennes Réformations manuscrites, de 1427 à 1513, évêché de Saint-Malo).

De son mariage avec Pierre de Rohan [Note : Du Paz], Jeanne du Perrier eut un fils, Christophe de Rohan. Le père et le fils moururent sans hoirs. C'est sans doute ce Christophe qui, en 1501, sous le nom de messire du Perrier, fils de messire de Quintin, reçoit cent livres, dans un compte du trésorier général de Bretagne [Note : Dom Lobineau, t. II, Preuves, col. 1591].

Etant veuf de Jeanne du Perrier, Pierre de Rohan se remaria en secondes noces avec Jeanne de Daillon, et en troisièmes noces avec Jeanne de la Chapelle, dont il ne laissa pas d'enfants [Note : La Chesnaye-Desbois].

La terre de la Molière, comme le comté de Quintin, passèrent au fils du premier mariage de Jeanne du Perrier, Nicolas de Laval, qui suit.

Pierre de Rohan, époux de Jeanne du Perrier, mourut en 1518, et fut inhumé aux Cordeliers de Rennes [Note : Ogée. Dict. de Bret., article de Pontchâteau]. Ce seigneur avait fait son testament dans la maison de la Thébaudaye, le 12 juin ; et confirmé le 22 suivant, il porte qu'il sera dit dix mille messes basses, et qu'on fera à deux mille pauvres, le jour de son service, à Pontchâteau, une aumône d'un liard chacun, si tant est que le nombre compétent puisse s'y trouver. Par ce même testament, Pierre de Rohan fonda une messe quotidienne dans l'église de cette paroisse, et assigna une rente de 70 livres, monnaie ceurante, à prendre sur la baronnie de Pontchâteau.

Ce fait prouve, ainsi que la réformation de 1513, que Pierre de Rohan habitait la Thébaudaye, plutôt que la Molière. Cette terre lui venait de sa femme, qui la tenait de son aïeule, Isabeau de la Motte, dame de Bossac, la Thébaudaye, la Molière.

Il est curieux qu'après plus de deux siècles ces deux terres de la Thébaudaye et de la Molière soient venues aux membres d'une même famille : la Thébaudaye et Bossac, aux Huchet de la Bédoyère, qui l'ont vendue ; la Molière, aux Huchet de Quénétain, qui en sont actuellement propriétaires (1899).

Jeanne du Perrier [Note : Ogée, art. de Quintin], épouse de Pierre de Rohan, avait donné, à Quintin, une maison et ses dépendances, dans un des faubourgs, près de la grande porte de la ville, pour y transporter l'hôpital, qui tombait en ruines. On y transféra aussi la chapellenie de Saint-Jean. Un hôpital moderne le remplace actuellement (1899).

 

DE MONTFORT, comte de Laval, de Quintin, vicomte de Rennes.

Guy XVI de Laval portait pour armes, suivant La Chesnaye-Desbois : au premier et au quatrième, de France ; au deuxième et au troisième, de Laval-Montmorency, qui sont d'or, à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d'azur, la croix chargé de cinq coquilles d'argent ; et, sur le tout, de Montfort, qui est d'argent, à la croix de gueules, guivrée ou gringolée d'or.

1. — Nicolas de Laval, dit plus tard Guy XVI, fils unique de Jeanne du Perrier et de Jean de Laval, son premier mari [Note : Du Paz], succéda à son père, pour la baronnie de la Roche-Bernard, en 1476, à l'âge de trois ans ; puis, à sa mère, pour le comté de Quintin ; et enfin pour le comté de Laval, vicomté de Rennes, baronnie de Vitré, en 1500, après le décès de son oncle, Guy XV, et fut dit dès lors Guy XVI de Laval. C'est à lui, comme seul survivant de Jeanne du Perrier, que revint la seigneurie de la Molière, sans doute après la mort de Pierre de Rohan, son beau-père, qui en jouissait encore, ainsi que de la Thébaudaye et de Bossac, en 1513, comme nous l'avons vu plus haut, et qui en jouit sans doute jusqu'à sa mort, en 1518, puisque son testament est fait à la Thébaudaye.

Guy [Note : Acte de vente de la Molière, original sur parchemin, et du Paz], comte de Laval, de Montfort et Quintin, vicomte de Rennes, baron de Vitré et de la Roche-Bernard, seigneur de la Roche d'Ocquigny, de Tinténiac, de Bécherel, de Romillé, etc., épousa :

1° Charlotte d'Aragon, fille de Frédéric, roi de Naples. Le mariage eut lieu à Lyon [Note : Ogée (réédition), Montpou].

2° Anne de Montmorency, sœur d'Anne de Montmorency, connétable de France.

3° Antoinette d'Aillon, de la Maison du Lude [Note : Du Paz et Le Paige].

Il fut gouverneur de Bretagne (par lettres du 27 août 1526), amiral et lieutenant général de ce duché pour le roi François Ier, chevalier de l'Ordre du Roi. Il mourut le 20 mai 1551.

Le 22 octobre 1524 [Note : Acte de la vente, archives de la Molière], il avait vendu la terre et seigneurie de la Molière à noble homme Pierre Thierry, seigneur du Bois-Orcan.

De ses différents mariages, Guy de Laval eut neuf enfants :

1er lit :
1° Guy, mort jeune ;
2° Louis, mort jeune ;
3° François, comte de Montfort, tué à la Bicoque, en 1522 ;
4° Jeanne ou Catherine, mariée à Claude, seigneur de Rieux, en 1517 ;
5° Anne, mariée, en 1521, à François de la Trémoille, à qui elle porta le comté de Quintin.

2ème lit :
6° Claude, dit Guy XVII, qui épousa Claudine de Foix et mourut sans enfant, en 1547 ;
7° Catherine, dame du Perrier, qui épousa, en 1529, Louis de Rohan-Guémené-Montbazon, auquel elle porta le Perrier ;
8° Anne, qui épousa Louis de Scilly, seigneur de la Roche-Guyon.

3ème lit :
9° Charlotte [Note : Le Paige et du Paz], qui épousa le maréchal de Coligny, tué à la Saint-Barthélemy, en 1572.

Guy XVI de Laval eut aussi un fils naturel, François, élu évêque de Dol, le 30 janvier 1523, mort en 1554 [Note : La Chesnaye-Desbois et Ogée (Dol)].

Les seigneuries de la Thébaudaye et de Bossac ne furent pas vendues, avec celle de la Molière, dont elles n'avaient pas été séparées, depuis plus de cent cinquante ans ; avec le comté de Laval, elles passèrent à Renée de Rieux, petite-fille de Guy XVI, fille de Jeanne ou Catherine de Laval et du sire de Rieux. Renée de Rieux, dite aussi Guyonne de Laval, mariée au marquis de Nesle, avait une sœur, Claude de Rieux, mariée à d'Andelot (1548), frère de l'amiral de Coligny (qui lui-même avait épousé Charlotte de Laval, sœur cadette de Guy XVI [Note : Ogée. Note de la réédition, — L'abbé Oresve (Montfort)]). En 1557, il y eut accord entre d'Andelot et Coligny, son frère ; celui-ci eut, pour la part de sa femme, les seigneuries de Tinténiac, de la Thébaudaye et de Bossac.

La Thébaudaye passa ensuite aux Dangeau de l'Epine et, par alliance, en 1708, aux Huchet de la Bédoyère [Note : Courcy].

 

THIERRY DU BOIS-ORCAN. — Armes : d'azur, à trois têtes de lévrier d'argent, coupées et accolées de gueules, bouclées et clouées d'or.

I. — Pierre Thierry [Note : Réformation de 1661], seigneur du Bois-Orcan, fils de Julien Thierry et de Raoulette Paris, acquit, le 22 octobre 1524, la terre et la seigneurie de la Molière, de haut et puissant monseigneur Guy, comte de Laval, et en prit possession le 28 du même mois, se faisant représenter par Julien Thierry, écuyer, seigneur de Chavaigne. (Contrat au Rapport de l'Epine et Faye, notaires royaux. Original sur parchemin ; archives de la Molière).

Pierre Thierry épousa Jacquette du Pont-Rouaud, et était mort en 1541, ainsi que le prouve un aveu de son fils [Note : Courcy]. Il eut, de son mariage, François qui suit.

II. — François [Note : Déclaration du 14 juillet 1603 (archives de la Molière)], seigneur de la Molière, du Bois-Orcan, chevalier de l'Ordre du Roi, gentilhomme ordinaire de la Chambre, gouverneur et capitaine de Rennes, épousa Françoise du Puy du Fou. Il rendit aveu à la Chambre, le 10 mai 1541, pour les terres de la Molière et du Bois-Orcan, et mourut en 1571.

Le 5 mai 1572, sa veuve, Françoise du Puy du Fou, douairière du Bois-Orcan, rendit hommage au Roi, pour la terre de la Molière [Note : Archives de la Molière].

De ce mariage naquirent [Note : Déclaration de 1603] :

1° Marguerite, qui suit ;

2° Catherine, dame de la Tremblaye, partagée en 1596, par sa sœur, dont nous ignorons la descendance.

Marguerite Thierry, dame du Bois-Orcan, Romillé, le Pont-Rouaud, Lassy, etc., épousa noble et puissant messire Jean d'Angennes, chevalier des deux Ordres du Roi, capitaine de cinquante hommes d'armes de ses ordonnances, conseiller en ses Conseils d'Etat, prince seigneur de Pougny, etc., mort en 1593. Ladite dame, Marguerite rendit hommage, à la Chambre, en 1598, puis en 1623. Elle mourut en 1632. Il n'est pas question d'elle, en effet, dans l'acte de vente de la Molière, en 1635.

III. — Marguerite Thierry, dame d'Angennes, fut la dernière de la branche aînée des Thierry, seigneurs du Bois-Orcan [Note : Archives de la Molière ou réformation de 1666].

La terre et seigneurie de la Molière fut vendue, en 1635, par messire Nicolas de Mauré ou Mauray et dame Marguerite de Sévigné, son épouse, seigneur et dame de Jaudray et de Brezolles, petit-fils de Marguerite Thierry, comme on verra ci-après [Note : Archives de la Molière.. Acte de vente de 1635].

 

D’ANGENNES. — Armes : de sable, au sautoir d'argent.

Cette maison tire son nom de la terre d'Angennes, paroisse de Brezolles, au pays de Thimerais, dans le Perche.

I. — Jacques d'Angennes [Note : Moreri, t. I, supplém., édition de 1735], seigneur de Rambouillet et de Villeneuve, de Maintenon, de Meslay, de la Moutonnière et du tiers d'Angeville, de Poigny, de Montlouet, du Fargis, épousa, en 1526, Isabeau Cotereau, fille de Jean Cotereau, trésorier et surintendant des finances de France, qui eut en dot les terres et seigneuries de Maintenon, Meslay, Nogent-le-Roi et Montlouet. Jacques d'Angennes mourut en 1662. Il eut douze enfants ; neuf fils, dont cinq furent mariés et formèrent autant de branches, et trois filles, dont deux furent aussi mariées et laissèrent pareillement postérité.

L'un de ces fils fut Claude, évêque du Mans, en 1601 [Note : Courcy]. Son oncle Charles, cardinal et l'un des Pères du Concile de Trente, avait, été aussi évêque du Mans, en 1556.

C'est sans doute la fille non mariée que nous trouvons, sous le nom de Marguerite, abbesse de Saint-Sulpice, près de Rennes, en 1608.

II. — Jean d'Angennes [Note : Moreri], huitième fils de Jacques et d'Isabeau Cotereau, seigneur de Poigny et du Bois-Orcan, guidon de la compagnie du vicomte d'Auchy, en 1569 ; depuis, capitaine d'une compagnie de cinquante hommes d'armes ; envoyé vers le Pape Grégoire XIII, en 1575 ; fait chevalier des Ordres du Roi, le 31 décembre 1585 ; ambassadeur auprès du roi de Navarre, vers le duc de Savoie et en Allemagne. Il mourut en 1593 [Note : Archives de la Molière].

De son mariage avec Marguerite Thierry, dame du Bois-Orcan et de la Molière, morte au mois de décembre 1632, fille aînée de François Thierry, seigneur du Bois-Orcan, et de Françoise du Puy du Fou, il laissa plusieurs filles et un fils, qui suit.

C'est une de ces filles que nous voyons, à la Réformation, sous le nom de Françoise d'Angennes, épouser Urbain de Morays, seigneur de Jaudray et de Bressolles, fils de Jacques (qui avait épousé, en 1567, Marguerite d'Aché). Elle lui porta sans doute la terre de Bressolles, que les Morays n'avaient pas auparavant. Urbain de Morays et Françoise d'Angennes furent père et mère de Nicolas de Morays qui, se trouvant ainsi être le petit-fils de Marguerite Thierry [Note : Moreri], dame d'Angennes, hérita d'elle, du chef de sa mère, la terre et seigneurie de la Molière, que nous le voyons vendre, en 1635, avec Marguerite de Sévigné, son épouse. Ils s'étaient mariés en 1632.

Son fils Jacques épousa, en 1660, sa cousine Marguerite d'Angennes.

III. — Jacques d'Angennes, marquis de Poigny et du Bois-Orcan, conseiller du roi en ses Conseils d'État et privé, envoyé ambassadeur en Angleterre, en 1634, ratifia le contrat de vente de la Molière, en 1635. Il mourut près de Londres, le 7 janvier 1637, dans la cinquantième année de son âge [Note : Archives de la Molière].

Il avait été marié, le 10 octobre 1618, à Elisabeth de Brouilly, veuve de David de Poix, seigneur de Séchelles, morte le 12 juillet 1630.

Il eut un fils, Charles, marquis de Poigny [Note : Moreri], né le 27 novembre 1619, mort le 17 juillet 1666 : marié à Françoise Faucon de Ris, dame de Blancafort en Berry, morte en 1660. Ce doit être sa fille, Marguerite d'Angennes, dame du Bois-Orcan, que nous voyons épouser, en 1660, Jacques de Morays, seigneur de Bressolles, son cousin issu de germain, fils de Nicolas et de Marguerite de Sévigné [Note : Réformation].

IV. — Joseph d'Angennes, fils de Charles et de Françoise Faucon de Ris, fut père de Charles d'Angennes, tué à la bataille de Malplaquet, le 11 septembre 1709, sans postérité.

 

MORAYS. — Armes : d'or à six annelets de sable.

Nicolas de Morays et Marguerite de Sévigné, son épouse, possédèrent fort peu de temps la Molière, puisqu'en 1623 elle appartenait encore à Marguerite Thierry, dame d'Angennes, qui ne mourut qu'en décembre 1632, et qu'ils la vendirent, à Jean Robinaut, en 1635.

La famille de Mauré [Note : Courcy], Mauray, Morez ou Morays est originaire de Normandie. Marguerite de Sévigné, qui épousa Nicolas de Morays, était fille de Joachim de Sévigné [Note : Réformation de 1666], baron d'Olivet, lequel avait épousé sa cousine Marie, dame de Sévigné, Tréal, Bodegat, les Rochers, Buron, etc. Elle avait épousé, en premières noces, Hervé de Sainte-Marie, en Normandie ; en secondes noces Nicolas de Morays, marquis de Bressolles [Note : Hist. du maréchal de Guébriant. — Généalogie de la maison de Budes, par Le Laboureur]. Elle était la propre tante de la célèbre marquise de Sévigné, étant la sœur de Charles, père de Henri, marquis de Sévigné, qui épousa Marie de Rabutin. Elle avait un autre frère, Réné, seigneur de Champré et de Baraton, et une sœur, Marie, femme de Claude de la Crossonnière, en Anjou.

Le Plessis d'Olivet, appartenant à cette branche de Sévigné, était, comme le Bois-Orcan, dans la paroisse de Noyal.

La famille de Morays a paru à la Réformation de la noblesse, en Bretagne, en 1669 |Note : Courcy], comme chevaliers d'ancienne extraction, six générations. Nicolas, marié à Marguerite de Sévigné, avait pour bisaïeul Jean, fils de Charles, marié à Anne d'Harcourt. Cette famille a fourni, en 1524, un chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, René, et trois abbesses de Saint-Sulpice de Rennes, de 1519 à 1688. Le contrat de vente. de la Molière fut passé en cette même abbaye.

 

ROBINAUT. — Armes : de sable, à l'aigle éployée d'argent, becquée et membrée d'or [Note : Archives de la Molière].

I. — Jean Robinaut ou Robinault, écuyer, seigneur de la Haye de Mordelles, acquit, en 1835, la terre et seigneurie de la Molière, de messire Nicolas de Morays et de dame Marguerite de Sévigné, son épouse, qui possédaient cette terre, par héritage des Thierry du Bois-Orcan, et qui l'échangèrent, avec Jean Robinault, pour la terre et maison de la Regnardière, appartenant à Perronnelle du Bouëxic, son épouse, par contrat passé en l'abbaye de Saint-Sulpice, le 17 novembre 1635 (Dumoulin et N..., notaires).

En 1559, un ascendant, du même nom, Jean Robinaut, était greffier criminel au Parlement [Note : Réformation manuscrite de 1670].

Du mariage de Jean Robinaut avec Perronelle du Bouëxic, naquirent :

1° Louis Robinaut, qui suit ;

2° François.

II. — Louis Robinaut, seigneur de la Molière, épousa, en 1639, Jeanne de Quejeant, et mourut à la Haye de Mordelles, en 1648 [Note : Journal manuscrit des sieurs Robinaut et actes de baptême].

Jeanne de Quejeant vivait encore en 1676, où elle fut marraine de son petit-fils, Jean-François [Note : Archives de la Molière].

De son mariage avec Louis Robinaut, nous comptons :

1° Jean, qui suit :

2° Pierre, né le 3 juin 1646 ;

3° N..., né le 20 juin 1649, sept mois après la mort de son père, baptisé à Mordelles ;

4° Perronelle, née le 5 juillet 1640 ;

5° Nicolle, qui fut marraine de son neveu, Joseph-Nicolas, le 19 novembre 1686.

III. — Jean Robinaut [Note : Journal], seigneur de la Molière, né le 14 octobre 1643, à la Haye de Mordales, baptisé, le 15, à Saint-Senoux, par Jean Le Viel, recteur, eut pour parrain écuyer Jean Robinaut, seigneur de la Haye de Mordelles, son aïeul, et pour marraine dame Eléonore de la Noue, dame de la Fonchaye.

[A cette époque [Note : Archives de la Molière. (Terrier)], la Fonchaye appartenait à la famille Maudet, qui possédait aussi la Richardière. Cette dernière fut retraitée par Jean Robinaut, chevalier, seigneur de la Molière, le 23 janvier 1683, sur le sieur du Bouëxic Becdelièvre et le sieur de Cerizay, qui en étaient demeurés adjudicataires, lorsque cette terre de la Richardière fut saisie et vendue, le 12 décembre 1682, sur écuyer Jean-Dominique Maudet, seigneur de la Fonchaye, et Jean-Baptiste Maudet, son fils. La terre de la Fonchaye fut vendue, par contrat judiciel, le 31 mai 1697, sur les enfants d'écuyer Jean-Dominique Maudet, et adjugée à messire Jean Robinaut].

Jean Robinaut, mis en pension, le 6 septembre 1651, chez le curé de Guignen, proche de la Corchère, épousa, par contrat du 17 septembre 1671, dame Marie Ravenel, qui mourut le 13 mai 1693, et Jean Robinaut vers 1713.

De ce mariage naquirent [Note : Minute du 31 janvier 1713 fournie par M. de la Molière, pour le rachat du roi, par la mort de son père] :

1° Gilles Robinaut, dit de la Richardière, né le 29 janvier 1673, ondoyé par le recteur de Saint-Etienne de Rennes, le même jour ; il reçut les cérémonies du baptême le 3 septembre suivant à Saint-Senoux. Il eut pour parrain Gilles Ravenel [Note : Actes de baptême, paroisse de Saint-Senoux] seigneur du Plessis-Ravenel, et pour marraine Marie Cibouault, épouse de messire Louis du Bouëxic. Il mourut sans alliance, le 23 septembre 1693 ;

2° Louis, né le 5 août 1674 : il eut pour parrain Gilles Martin, seigneur des Hurlières, et pour marraine Louise de Tresle, épouse de messire Louis de la Bourdonnaye, seigneur de Coëtion ;

3° Jean-François, qui. suit ;

4° François, né le 31 janvier 1681. il eut pour parrain Charles-François Fournier [Note : Journal manuscrit et actes de baptême], seigneur de la Mineraye, chanoine de Saint-Pierre de Rennes, et pour marraine dame Claude Cavré, dame du Quengo. François fut parrain de son frère ;

5° Joseph-Nicolas, né le 16 novembre 1688, baptisé le lendemain, à Saint-Senoux. Il eut pour parrain François Robinaut, son frère, « qui ne signe encore, » et demoiselle Nicolle Robinaut, sa tante paternelle ;

6° Anonyme, née le 8 novembre 1677, morte, trois mois plus tard, sans avoir été nommée |Note : Journal manuscrit et actes de baptême] ;

7° Marie, née le 30 octobre 1686, « nommée par des pauvres, » appelée aussi Marie-Agnès, survécut à son frère, Jean-François, et, en 1718, vendit les terres et seigneuries de la Molière, la Fonchaye et la Richardière, à Jacques des Clos et Marie Rose Baillif, son épouse [Note : Contrat de vente du 2 nov. 1716, ratifié en 1720 et 1721].

En 1719 ou 1720, Marie-Agnès épousa messire Nicolas-Joseph Perron, chevalier seigneur du Chesne de la Verrye [Note : Acte de baptême].

IV. — Jean-François Robinaut, chevalier, seigneur de la Molière, né le 28 novembre 1675, ondoyé, le lendemain, par le recteur de Saint-Senoux, reçut les cérémonies du baptême, le 13 mai 1676, dans cette même paroisse. Il eut pour parrain Jean-François Ravenel, son oncle maternel, et pour marraine Jeanne de Quejant, darne de la Molière, son aïeule paternelle.

Par contrat du 28 février 1714, il épousa Rose-Eugénie Le Bastard, fille de Pierre Le Bastard, seigneur des Métairies et de Rose Le Mélorel. (Contrat au rapport de Landays, notaire à Guignen).

Il mourait sans enfant, en 1718. De tous ses frères et sœurs, il ne restait que sa sœur, Marie-Agnès, qui hérita de lui, comme nous l’avons vu plus haut, et vendit la terre de la Molière à Jacques des Clos. Enterré dans le cimetière de Saint-Senoux, sa pierre tombale a été transportée dans le nouveau cimetière, en 1896.

 

DES CLOS, de la Fonchays et de la Molière. — Armes : d'argent, au chevron brisé d'azur accompagné en pointe d'une ancre de sable, au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'or.

I. — Jacques des Clos [Note : Archives de la Molière], écuyer, conseiller-secrétaire du Roi, acquit les terres et seigneuries de la Molière, la Richardière, la Fonchays aux Barons, le 2 novembre 1718, de noble demoiselle Marie-Agnès Robinaut. Il avait épousé Rose Baillif.

M. l'abbé Le Baillif, docteur en théologie de la Faculté de Paris, abbé de Saint-Sévin, vicaire général de Tarbes, fit, en 1724, la bénédiction de la chapelle de la Molière : il était sans doute parent de la dame des Clos.

C'est Jacques des Clos qui, vers 1720, contruisit le château actuel de la Molière, en conservant la partie Est des anciennes fondations. La chapelle porte la date de 1722.

Décédé, le 7 septembre 1743, il avait eu de son mariage avec Rose Baillif [Note : Lettres de famille] :

1° René-Bonabes, qui suit ;

2° Jacques-Joseph des Clos [Note : Actes de partage du 1er janvier 1788], chevalier de la Molière, capitaine de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, marié à N... Robinaut. Il mourut, le 20 avril 1780, laissant un fils, Ferdinand.

3° Roland-François-Pierre, dit l'Abbé de la Molière, abbé de Vigeois, archidiacre des Angles, en la cathédrale de Tarbes, vicaire général de Tarbes : il mourut en 1775 [Note : Contrat de vente du 22 oct. 1777].

4° Reine-Rose-Marthe des Clos de la Molière, épouse de messire N... de Maurepas [Note : Quittance du rachat par le décès de la dame de Maurepas, 24 et 31 décembre 1738] : elle mourut en 1738. De ce mariage naquirent : 1° Anne-Blanche-Victoire Cochon de Maurepas, qui épousa, messire Louis de la Celle, marquis de Coutances, capitaine de cavalerie, chevalier de Saint-Louis ; 2° N... qui épousa le comte de Menou.

5° Jeanne-Emilie des Clos de la Molière, qui épousa Michel-Auguste de Méhérenc, marquis de Saint-Pierre.

6° Blanche-Rose des Clos, dite Mlle de la Molière, morte en 1787, et enterrée à Saint-Sauveur de Rennes.

II. — René-Bonabes des Clos [Note : Lettres de famille], seigneur de la Molière, la Fonchays, la Richardière, etc., Mousquetaire du Roi, épousa Marie Cottineau, et mourut le 4 septembre 1787. Il eut pour enfants :

1° Bonabes-Mathurin des Clos de la Fonchays, né le 9 janvier 1749, lieutenant sur le vaisseau du Roi, le Palmier, mort à Lorient, sans alliance, le 1er octobre 1779.

2° François-Victor, qui suit ;

3° Jean-Roland, chevalier de la Fonchays, né le 12 août 1762, lieutenant de vaisseau ; il épousa N... Desilles, et a continué la descendance mâle de la famille. Il était curateur de sa nièce, Emilie-Marie, lors de son mariage, en 1805.

4° Marie-Adélaïde des Clos de la Fonchays, née le 20 septembre 1750, morte sans alliance, à Nantes, le 29 avril 1773.

5° Blanche-Rose des Clos, née le 20 septembre 1756, épousa messire Daniel-Pierre de Rorthais, seigneur de Montbail, capitaine au régiment du Roi-Infanterie. Elle mourut, laissant un fils, Victor de Rorthais de Montbail.

6° Claire-Louise-Henriette des Clos, née le 12 juillet 1760, morte à Rennes, sans alliance, le 14 avril 1779.

7° Armande-Jeanne des Clos, née le 5 juillet 1765, épousa, en 1788, Geoffroy de Villeblanche, et mourut peu après, sans enfants. Avant son mariage, elle avait pour curateur Pelage-Jacques Robinaut, chevalier, seigneur du Plessix, vicomte de Saint-Madi, chevalier de Saint-Louis, demeurant à son château de Mainteniac, en Pléchâtel.

III. — François-Victor des Clos de la Fonchays, dit ci-devant le chevalier de la Molière, seigneur de la Molière, capitaine de dragons au régiment de Conti, né le 14 juin 1752. Il épousa, en 1781, Anne-Marie de Razes d'Auzances, fille de Charles-Alexis de Razes d'Auzances, chevalier de Saint-Louis, et de Madeleine-Anne de Villebois [Note : Contrat de mariage du 5 février 1781, cité dans l'inventaire notarié de 1806].

Il mourut avant la Révolution, ne laissant, de son mariage, qu'une fille, qui suit :

IV. — Emilie-Rose des Clos de la Fonchays [Note : Archives de la Molière], mariée, par contrat du 15 février 1805, à Guy-Victor-Uniac Huchet de Quénetain. Elle mourut le 16 février 1806, laissant un fils, qui ne lui survécut que cinq jours et porta à son père l'héritage de la terre de la Molière.

(A. Guillot).

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