Retour page d'accueil       Retour " Ville de Besné "   

Saint Second ou Secondel vivait au sixième siècle, sous l'épiscopat de saint Félix. Il était diacre et se retira avec saint Friard, sur le territoire de Besné, que l'on appelait alors l'île Vendunite, parce que ce pays était entouré de tous côtés par les eaux de la Loire. Ils avaient chacun leur cellule séparée. Il existe encore aujourd'hui, à quelque distance de l'église paroissiale de Besné, un oratoire dédié à saint Secondel, qui, d'après la tradition du pays, a été bâti dans l'endroit occupé autrefois par la cellule du saint solitaire. Tout près de là se trouve un terrain que la même tradition a constamment appelé le jardin de saint Secondel. C'était sans doute le champ que le serviteur de Dieu cultivait de ses mains, pendant qu'il vivait dans la solitude. Il faisait partie des landes qui ont été récemment partagées. Mgr. Jaquemet, évêque de Nantes, voulant conserver les pieux souvenirs qui se rattachent à ce coin de terre, l'a racheté et donné à la fabrique de Besné. Les habitants y ont élevé une statue en pierre du saint, qui a été bénite solennellement par le même prélat.

Pendant que Secondel travaillait à se sanctifier dans la retraite, le démon le tenta, en lui persuadant qu'il était désormais parvenu à la sainteté, qu'il devait sortir de son île et aller travailler au salut des peuples. Le serviteur de Dieu céda à cette tentation, et quelque temps après, il revint vers saint Friard, tout plein de vanité pour le bien qu'il croyait avoir fait et les applaudissements qu'il avait reçus. Le bon vieillard, démêlant l'illusion dans laquelle était tombé son compagnon, lui dit en pleurant : « Hélas ! hélas ! je vois trop que vous avez été trompé par le tentateur. Croyez-moi, allez, livrez-vous aux exercices de la pénitence, afin que les ruses du démon ne vous séduisent plus ». Ces paroles ouvrirent les yeux à saint Secondel ; il se jeta aux genoux de saint Friard, en le conjurant de demander pour lui la miséricorde du Seigneur.

Ils continuèrent l'un et l'autre leur vie de prière et de solitude. Mais le démon, qui ne se lasse pas de nous poursuivre, apparut de nouveau à saint Secondel ; il chercha, comme la première fois, à lui faire croire qu'il était le Sauveur du monde et qu'il voulait l'envoyer travailler au salut des âmes. Le saint solitaire lui répondit cette belle parole : « Si tu es le Christ, montre-moi la Croix que tu n'as pas, et je croirai en toi ». Il fit en même temps le signe de la croix, et la vision infernale disparut. Après avoir saintement vécu dans la retraite, saint Secondel mourut le 29 avril ; mais on ignore l'année où arriva sa bienheureuse mort (Les Bollandistes, au 1er août). (extrait d'un ouvrage de Mgr. Richard, 1898).